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Opinion croyances et vie collective EL412
A - PENSÉE RATIONNELLE ET PENSÉE SOCIALE
B - LES PRÉJUGÉS
C - LES STÉRÉOTYPES
D - LES REPRÉSENTATIONS SOCIALES
I - Organisation interne et structuration des représentations sociales
II - Représentations et pratiques sociales
E - DE LA LOGIQUE SOCIALE
1 - La théorie de la dissonance cognitive
Forum
sujet 1 : Stérétoype et préjugé
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Lexique
catégorie
catégorisation sociale
dissonance cognitive
effet d'assimilation intracatégorielle
effet de contraste intercatégoriel
éléments périphériques
hypothèse du contact
métasystème
noyau central
pensée rationnelle
pensée sociale
pratiques sociales
préjugé
principe d'homéostasie
processus de catégorisation
processus de rationalisation
représentations sociales
sens commun
soumission forcée
stéréotypes sociaux
Lexique pour les autres
chapitres complémentaires
rappels du cours de L1
attitude
discrimination
dissonance cognitive
endostéréotype
exostéréotypes
Jodelet
l'appartenance des sujets
à
un groupe
Système central
Système périprique
noyau central
préjugé
représentations sociales
stéréotype
symétriques ou asymétriques
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la pensée sociale
131 PAR CHRISTIAN GUIMELLI
A
-
PENSÉE RATIONNELLE ET PENSÉE SOCIALE
Lorsqu'on oppose
pensée rationnelle
et
pensée sociale,
on sous-entend qu'il existe deux formes de
pensée susceptibles de cohabiter chez le même individu.
L'une, la pensée rationnelle, s'inscrit dans une logique de démonstration rigoureuse et
obéit
à
des règles particulièrement strictes et contraignantes. Fondée sur la rationalité, elle
permet de traiter les informations disponibles de la manière la plus objective possible. Elle
accepte les vérifications comme principe fondamental de décision mais se nourrit des
réfutations qui sont susceptibles de la contredire, et le cas échéant, de l'infirmer. C'est la
pensée de l'expert ou, plus généralement, du scientifique.
L'autre, la pensée sociale p
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, traite les informations de manière plus fermée. Certes,
elle est tournée vers le monde extérieur, mais ce n'est que pour filtrer et intégrer les seuls
éléments d'information ou événements qui fortifient et renforcent sa démarche et son
cheminement. Dès lors, soigneusement sélectionnés, elle ne retiendra que ceux d'entre eux
qui coïncident avec ses intentions et qui lui apportent la confirmation, notamment de son
cadre général.
Par ailleurs, le principe de non-contradiction, fondamental dans la pensée rationnelle,
n'est pas prioritaire dans les modes de raisonnement qui caractérisent la pensée sociale.
Disons qu'elle ne se complaît pas, nécessairement, dans la contradiction, mais qu'elle s'en
accommode. En fait, ce qui est au cœur même de la pensée sociale, c'est la sauvegarde et le
maintien du lien social. Cette fois, l'enjeu est de taille. La rupture de ce lien constitue, en
effet, pour l'individu, un coût exorbitant, aussi bien du point de vue affectif que cognitif, car
il importe souvent pour le sujet d'éviter la déviance et de se maintenir dans le groupe. Or, le
maintien dans un groupe est toujours associé au respect et à la promotion des normes (
cf.
discussion sur le forum ; voir aussi Opinion croyances et vie collective partie1 page 80
) admises
dans ce groupe et qui le régissent (Deutsch et Gerard, 1955). Dès lors, les modes de
raisonnement propres
à
la pensée sociale et les constructions sociocognitives qui en
découleront seront davantage guidés par l'application des valeurs et des normes qui sont
admises dans les groupes plutôt que par le principe de non-contradiction. Pour le dire
autrement, le fait que la pensée sociale soit peu sensible à la contradiction et qu'elle s'en
accommode lui permet préciment de donner la prioriaux modes de raisonnement qui
contribuent au maintien et au renforcement du lien social.
codage couleur :
information qui a attiré mon
attention
information restante
questionnante
définition
mise en évidence d’un lien
hypertexte
remarque personnelle
tests
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Psychologie sociale
Mais il y a plus. La pensée sociale se caractérise aussi par la prédominance de
l’affectivité sur l'intellect. Elle lie étroitement les faits et les valeurs, les aspects normatifs
ayant une place privilégiée dans les modes de raisonnement qu'elle met en œuvre. La
situation dans laquelle se trouvent le sujet et son degré d'implication dans cette situation
aura alors une importance capitale. Lorsque le contexte social change brusquement d'état et
modifie les enjeux de la situation, les gens ne «voient» plus les choses sous le même angle.
Ainsi, le médecin ne parlera pas de la maladie X de la même manière selon que c'est son
patient qui en est atteint ou selon que c'est quelqu'un de son entourage immédiat. On a tous
entendu parler d'ingénieurs très rationnels dans leur fonction, qui lisent attentivement leur
horoscope avant de prendre des décisions importantes, surtout quand ces décisions les
concernent directement. Le sujet impliqué dans
la
situation est, par définition, porteur du
sens commun. De même que le sujet engagé, comme on le verra dans le chapitre suivant,
précisément parce qu'il est sous le regard d'autrui, ne se comportera pas de la même
manière.
Pourtant la pensée sociale n'est pas dépourvue de logique. Elle possède la sienne
propre. C'est cette logique, propre à chaque groupe, faisant intervenir ses valeurs, ses
normes, ses intentions et ses croyances qui guide les constructions sociales telles que les
préjugés ou les stéréotypes, les opinions ou leurs représentations sociales.
Il résulte de ces différents principes que la pensée sociale est beaucoup moins efficace
que la pensée rationnelle lorsqu'il s'agit de développer des processus d'analyse .et de
conceptualisation. En revanche, elle est particulièrement adaptée lorsqu'il s'agit de porter
des jugements ou d'évaluer des situations sociales. C'est pourquoi elle joue un rôle capital
dans le domaine spécifique de la construction des croyances collectives. Nous allons
examiner maintenant quelques-unes de ces croyances.
B -
LES PRÉJUGÉS forum
Préjugés, discriminations, stéréotypes, racisme ... Les significations de ces différents
termes s'imbriquent et empiètent les unes sur les autres. Ils ont cependant un point
commun. Tous décrivent des situations qui comportent des évaluations négatives d'un
groupe d'individus.
Nous sommes au cœur même de la notion de préjugé. Le préjugé est constitué par
un ensemble de jugements gatifs à l'égard d'un groupe et des individus qui le composent.
Autrement dit, un sujet qui a des préjugés à l'encontre d'un groupe aura tendance à évaluer
les membres de ce groupe de façon spécifique et négative, en raison de leur seule
appartenance à ce groupe. Les caractéristiques personnelles des membres de ce groupe
jouent alors un rôle totalement secondaire dans cette évaluation: ils sont rejetés
parce
qu'ils
sont membres de ce groupe. C'est Allport (1954) qui, le premier, s'est intéressé aux
processus psychosociaux liés aux préjugés qu'il définissait comme «un sentiment
d'antipathie fondé sur une généralisation erronée et inébranlable» (p. 9).
RAPPEL DU COURS DE L1
attitude : Définie comme un état mental
s'intercalant entre le sujet et les objets
sociaux, elle permet d'expliquer les
réactions aux stimulations
environnementales. Thomas et
Znaniecki (1918-1920)
Le préjugé correspond à la
dimension affective d'une attitude,
l'objet du préjugé est nécessairement
un groupe d'individus.
La discrimination :
c’est leur manifestation, la
dimension conative → agissement
réf (en local) synthèse du cours sur l'enquête
partie 2
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La pensée sociale
133
Dans la littérature psychosociale, le préjugé est souvent considéré comme une attitude
générale. Il comporte donc les trois composantes classiques de l'attitude. Une composante
affective avec des sensations et des sentiments, une composante comportementale qui se
traduit souvent par des intentions d'actions et une composante cognitive constituée par des
croyances. Ainsi, les sujets ayant des préjugés
à
l'encontre de telle ou telle personne vont
détester cette personne, avoir à son encontre des comportements discriminatoires et croire,
par exemple, qu'elle a le pouvoir de leur nuire. D'une manière générale, c'est la composante
affective qui est considérée comme prédominante dans les préjugés. C'est elle qui va
constituer un guide pour l'action et qui va être
à
l'origine des croyances. C'est elle qui va
s'imposer d'emblée
à
la perception du sujet lorsque, par exemple, celui-ci va rencontrer une
personne appartenant
à
un groupe
à
l'égard duquel il a des préjugés.
Un grand nombre de résultats expérimentaux montrent que les préjugés sont le résultat
de constructions collectives. Ainsi, ils font souvent l'objet d'un partage social très large.
À
titre d'exemple, les adultes d'âge mûr sont perçus, dans 19 nations différentes (Williams,
1993), comme sympathiques, mais moins énergiques et moins actifs que les jeunes adultes.
Les stratégies sociocognitives, propres
à
la pensée sociale qui sont
à
l'origine de ces
constructions collectives, sont mises en lumière dans de très nombreux travaux
expérimentaux. On sait notamment que les sujets qui ont des préjugés à l'encontre de tel ou
tel groupe social traitent l'information qui provient de ces groupes de manière tout
à
fait
spécifique. Ainsi, Blascovich
et al.
(1997) ont montré que les sujets ayant des préjugés
raciaux ont besoin d'une période de temps plus longue pour décider si oui ou non des
étrangers, dont l'identité sociale est ambiguë, appartiennent
à
une catégorie raciale ou
à
une
autre. Chez ces sujets, l'information pertinente par rapport aux préjugés est traitée avec une
plus grande attention, de façon plus minutieuse et ordonnée.
D'autres résultats, présentés par Fiske et Neuberg (1990) ont clairement montré que
les informations qui sont consistantes avec les préjugés des individus reçoivent, de la part
de ces individus, une attention plus soutenue et, par conséquent, sont beaucoup mieux
mémorisées que les informations qui ne sont pas consistantes avec ces préjugés. De tels
effets montrent que, dans ce domaine, les sujets ne s'exposent
en,
définitive qu'aux seuls
éléments d'information ou événements qui fortifient et renforcent leurs convictions. Les
préjugés peuvent alors être considérés comme des structures cognitives fermées qui vont,
au fil du temps, se stabiliser, se renforcer et s'ancrer du point de vue social.
La grande stabilité des préjugés peut aussi s'expliquer par leur utilité sociale. Ils jouent
en effet un rôle important dans la protection et la mise en valeur de l'estime de soi. Par
exemple, lorsqu'on menace leur estime de soi, les sujets ont tendance
à
dénigrer les groupes
à l'égard desquels ils ont des préjugés, ce qui a pour résultat de restaurer leur propre estime
(Fein et Spencer, 1997).
Ce qui semble en
contradiction avec la
définition proposée
en L1 ! mais ...
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