Psychologie GB-PCEM2
Pr Elchardus - Dr Blettery LAISSE Marine - TORRESILLA Madelyne
La psychologie médicale est une matière qui va être complémentaire à ce que l’on va
apprendre avec la médecine somatique. Ce n’est pas quelque chose qui est en opposition avec
la médecine somatique. Il s’agit de prendre en compte dans la relation médecin/malade tous
les éléments conscients et inconscients. On peut d’ailleurs élargir cela à la relation
soignant/soigné.
Fondateur de la psychologie médicale dans les années 60-70, Michael Balint (médecin
généraliste) disait qu’il s’agissait de soigner des malades et non pas des maladies.
La médecine ne peut pas se diviser entre une médecine technique d’organes et une autre
relationnelle subjective, c’est un tout, elle ne peut pas se diviser.
La psychologie médicale va laisser de côté la médecine technique et elle ne va s’intéresser
qu’à la médecine relationnelle subjective. L’évolution de la médecine actuelle avec tous les
progrès scientifiques va vers un nombre de plus en plus important de médecins spécialistes.
On trouve même aujourd’hui des sur spécialisations dans chaque spécialité. Or ce n’est pas
parce que l’on est spécialiste que l’on ne doit pas tenir compte de la dimension relationnelle
subjective car on soigne toujours des patients, des humains.
Cette dimension relationnelle subjective est évidente car on parle de patient, de la relation
entre un soignant et son patient. La place de médecin n’est pas sans difficulté. En médecine,
les enjeux sont particuliers ; ce n’est pas la même relation qu’un client avec son banquier.
En médecine, il y a une part d’irrationalité.
Pour l’illustrer, on peut citer l’effet Placebo.
Dans toute relation médecin/malade, le médecin va commencer par se prescrire lui-même.
Dès le premier contact, la relation n’est pas neutre.
Il y a :
- des facteurs liés au patient : la relation est différente si c’est un homme ou une femme,
selon la personnalité du patient, son âge, son histoire.
- des facteurs liés au soignant : s’il est optimiste ou pas, s’il est chaleureux ou pas, s’il a
une démarche de recherche ou plutôt thérapeutique, s’il prend le temps de donner des
informations ou pas, ce qui sera ou pas en adéquation avec ce que veut le patient.
- des facteurs liés aux médicaments. Des médicaments donnés pour produire un effet
placebo peuvent aussi avoir des effets secondaires. L’effet placebo existe aussi dans la
relation médecin/malade.
- des facteurs liés à la relation transférentielle entre le patient et le médecin.
Le transfert est un terme qui a été défini par les psychanalystes. Cela signifie que le patient va
projeter sur le médecin une figure parentale qu’il connait, un modèle. Cela peut être par
exemple le patient qui identifie son médecin à une mère aimante ou bien au père autoritaire.
En général cela représente une image positive, rassurante pour le patient même si ce n’est pas
toujours le cas. Il cherche une image rassurante car il est dans une situation de perte
d’intégrité à cause de la maladie.
Le médecin face à ce patient va avoir des attitudes contre transférentielles. Le plus souvent le
médecin est lié par le désir de guérir ou de soigner son patient. Cette attitude du médecin
tourné vers l’empathie est appelée fonction apostolique. Cela vient d’apôtre : celui qui va
guider le patient vers sa guérison. Cette relation est bien sûr utile mais elle peut aussi devenir
encombrante. En tous cas le médecin en retire un certain pouvoir. On n’est pas dans une
relation d’égal à égal. Le médecin est dans une situation de pouvoir dont il n’en est pas
toujours conscient. Il peut en tirer des effets bénéfiques mais qui peut aussi avoir des effets
pathogènes.