Strat gie marketing cours mm3

publicité
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
INTRODUCTION
La stratégie de l'entreprise est la sélection, l'organisation et la mise en œuvre des
moyens humains, techniques et financiers pour atteindre des objectifs
stratégiques tels que :
- l'acquisition d'une position de leader sur un marché national ou international ;
- l'augmentation des parts de marché de manière significative ;
- le développement d'une nouvelle activité, d'une nouvelle technologie.
Cette stratégie globale de l'entreprise est souvent déclinée en sous stratégies de
conception, de production, de distribution et de communication avec des
objectifs à moyen ou long terme.
La stratégie marketing est le choix et l'organisation des moyens permettant
d'atteindre des objectifs commerciaux réalistes et quantifiables, par rapport à un
ou plusieurs segments de la demande, ou couples produit-marché.
DEFINITIONS
1) Mission de l’entreprise
C'est la façon dont l'entreprise répond à des questions de type : que sommesnous, qu'est notre affaire, que devrait elle être, dans quelle activité nous situonsnous, que voulons nous être ?
L'énoncé de la mission gagne à faire référence aux services que les produits
procurent, plutôt qu'aux produits eux mêmes. Elle peut se rédiger sous forme de
charte ou de déclaration qui inclut souvent 6 composants : philosophie, image
externe, définition de soi-même, champ d'action, technologie, condition de
survie (Pearce et David 1987). Cette pratique présente l'avantage de fournir un
ensemble de point de repère aux participants, de donner le ton du climat
organisationnel et de proposer des bases pour l'allocation de ressources et
l'expression d'objectifs véritablement opérationnels (King et Cleland 1979).
Page 1
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
2) Savoir-faire
Cette notion correspond à la maîtrise parfaite d’un acte fait dans l’entreprise par
celle-ci. Les différents types de « savoir-faire » viennent :
-d’une maîtrise de technique ou de technologie;
-d’une maîtrise de gestion des process de production, de management de la
qualité et de la valeur, de sous-traitance;
-d’une capacité d’étude, R&D, brevet;
-d’une maîtrise d’un élément de la chaîne de valeur : commercial, marketing,
achats, logistique, ...
Cette notion est assez restrictive car elle se limite à un aspect d’une fonction de
l’entreprise est à ne pas confondre avec celle de « métier ». Toute entreprise
possède plusieurs « savoir-faire », mais pour qu’un acte soit dénommé ainsi, il
faut qu’il implique qualité et professionnalisme et ne soit pas occasionnel. Dans
ce dernier cas, on parlera plutôt d »expérience ».
3) Métier
C’est la combinaison harmonieuse des plusieurs « savoir-faire » pour réaliser
des produits ou des services à destination de clients identifiables.
Ainsi c’est la réponse à la clientèle qui est prioritaire et non plus le produit.
Celui-ci devient une variable et non plus une donnée. Une entreprise possède
réellement un « métier » si elle combine et adapte ses « savoir-faire » avec le
maximum d’efficacité et de synergie. La combinaison de « savoir-faire » ne
constitue donc pas forcément un « métier » : il faut à la fois une cohérence, la
combinaison de « facteurs-clés de succès », la constitution d’avantages
concurrentiels et une expérience.
Cette notion est fondamentale pour l’entreprise, car elle est à la base de toute la
démarche stratégique qu’elle entreprendra.
Une entreprise peut exercer plusieurs métiers, sans d’ailleurs toujours en avoir
conscience, et l’adjonction d’un « savoir-faire » peut conduire à un changement
de métier.
Enfin le risque stratégique couru par l’entreprise sera maximum si son métier est
constitué par un seul « savoir-faire».
4) Buts
Ce sont les intentions qui sous-tendent l'action, les aspirations fondamentales sur
un horizon temporel non précisément borné. Exprimés en terme plutôt généraux,
ils expriment souvent des ambitions relatives au positionnement externe de
l'entreprise. Leur expression quantifiée est relative. Ils ont un coté intemporel et
Page 2
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
permanent (ex : leadership dans l'exploitation d'une technologie, taux de
croissance du bénéfice/action plaçant l'entreprise dans les 10 premières d'un
classement, ...).
La maximisation du profit, dans le modèle théorique de la firme, apparaît
comme le but unique poursuivi. Cette approche a suscité de multiples
contestations et les modèles sont aussi nombreux que les points de vue.
5) Objectifs
Tandis que les buts correspondent à des intentions générales, sans horizon
temporel véritablement déterminé, les objectifs sont des résultats que l'entreprise
se propose d'atteindre à une date donnée, des états désirés de l'organisation
pour un moment déterminé du futur.
Ils sont donc définis en termes plus absolus que les buts, ce qui permet la
vérification de leur atteinte, et comportent généralement des implications quant
à la façon dont l'entreprise utilisera ses ressources. Qu'ils soient exprimés en
termes quantitatifs ou qualitatifs, ils doivent être suffisamment précis pour servir
de guide d'action et de base d'évaluation de performance. De plus, ils devront
présenter un certain équilibre entre degré de difficulté, pour être réellement
moteurs, et réalisme, pour éviter d'induire le découragement et la démotivation.
En général, une entreprise poursuit un vecteur d'objectifs hiérarchisés et non pas
un seul objectif.
6) Politique de l’entreprise
Concept assez flou, ce mot est généralement employé pour désigner des guides
d'action ou des codes de conduite (ex: notre politique d'entreprise est, en toutes
circonstances, de nous conduire à l'instar d'un bon citoyen). Lorsqu'elles sont
exprimées, les politiques prennent la forme d'énoncés plutôt qualitatifs et
généraux faisant large usage de verbes tels que poursuivre, maintenir, adhérer,
employer, être...
Le concept de "politique" est plus large que celui de "stratégie" car il s'emploie
pour désigner des modes d'action dont l'importance et la portée sont
éminemment variables. Nombre de méthodologies sont applicables dans les
deux cas même si le concept de "politique" est très ouvert et implique un plus
grand nombre de niveaux hiérarchiques.
Toutefois une différence fondamentale est que la politique est plus permanente
et diffuse, alors que la stratégie est plus brève.
Les politiques s'imposent à la stratégie en lui fixant des contraintes, des critères
à respecter, des véritables principes directeurs.
Page 3
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
7) Plan :
Le plan est la traduction opérationnelle d’une stratégie ou d’une politique, sous
la forme d’une liste d’actions assorties de leurs dates, de leurs coûts, de la
désignation de leurs responsables.
8) Stratégie :
La stratégie a été longtemps associée à la notion de guerre, la stratégie suppose
donc un état de guerre et correspond à l’art de conduire des forces armées en vue
de la victoire : c’est l’art de réfléchir aux voies et aux moyens qui seront
nécessaires pour gagner.
La définition de la stratégie s’est élargie depuis et plusieurs auteurs ont tenté de
lui attribuer une définition plus appropriée. Selon Strategor, « élaborer la
stratégie de l’entreprise, c’est choisir les domaines d’activités dans lesquels
l’entreprise entend être présente et allouer des ressources de façon à ce qu’elle
s’y maintienne et s’y développe.
9) Stratégie Marketing
C’est un ensemble des actions cohérentes complémentaire et successives qui
vont permettre d'atteindre des buts ou objectifs.
Le marketing Stratégique est du domaine de la réflexion, de l analyse, du
conceptuel.
Sa mission est la mise au point et l’adoption de la stratégie commerciale de
l’entreprise.
C’est une démarche de réflexion permanente sur laquelle repose le marketing
opérationnel et son domaine d’action est le long terme.
Son rôle est de découvrir des opportunités économiques mesurées par le
concept de marché potentiel.
Le marketing stratégique a pour mission d’orienter l’entreprise vers les
opportunités attractives, vers des segments stratégiques et des couples produitsmarchés qui correspondent bien à ses savoir-faire, ses capacités, et qui offrent
des perspectives de rentabilité conformes aux objectifs généraux de l’entreprise.
Page 4
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
CHAPITRE I: DEMARCHE STRATEGIQU DANS LE DOMAINE
COMMERCIAL
I- NOTION DE STRATEGIE
1) Origines de la notion de stratégie
Selon le dictionnaire "Le Nouveau Petit Robert" la stratégie, du grec "stratêgia",
au sens propre, est l'art de faire évoluer une armée sur un théâtre d'opérations
jusqu'au moment où elle entre en contact avec l'ennemi.
D'ailleurs, le mot stratège, en grec stratégos ou chef d'armée, se compose à la
fois du mot stratos "armée", et du mot agein "conduire".
La stratégie militaire a d'ailleurs souvent inspiré les chefs d'entreprise par le
passé, à tel point que l'on ne compte plus les mots empruntés aux militaires :
tactique, alliance, stratégie offensive, stratégie défensive…
Au sens figuré, la stratégie, toujours selon le dictionnaire, est l'ensemble
d'actions coordonnées, de manœuvres en vue d'une victoire, aussi bien dans le
domaine politique que dans le domaine commercial.
2) Développement de la notion de stratégie
La réflexion, la création de modèles stratégiques, ainsi que leur enseignement
remonte aux débuts des années 50.
En effet, comme nous l'avons vu en marketing fondamental, c'est la période à
partir de laquelle l'offre de biens et services va devenir importante, grâce à
l'apparition de la société de consommation.
Pour répondre à cette offre, les entreprises de plus en plus nombreuses, doivent
tenir compte de l'attitude et de l'offre de leurs concurrents. Car non seulement
elles doivent produire aux meilleurs coûts, avec un souci croissant de la qualité,
mais en plus elles doivent écouler leurs produits sur un marché où l'offre se
diversifie, et le consommateur de plus en plus organisé et éduqué. Pour ce faire,
elles ont commencé à élaborer des stratégies et des plans d'actions commerciaux
plus cohérents.
II- LES MODELES STRATEGIQUES
Les chercheurs en université et dans les grandes écoles de commerce
américaines, vont élaborer et enseigner des modèles stratégiques, notamment à
Harvard.
Page 5
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Ce n'est que dans les années 80 que se développera de manière notable en
France ce type d'enseignement.
a) Le modèle de Havard
Conçu par, Leanied, Christiensen, Andrews et Guth, professeurs à la Havard
Business School, il met en rapport quatre éléments :
-
Strength (forces de l'organisation)
Opportunity (opportunités, détectables dans l'environnement)
Weakness (faiblesses de l'organisation)
Threat (menaces détectables dans l'environnement)
Ce modèle qui est aussi appelé le modèle "SOWT"
b) Le modèle de DAVIS
Conçu par l'Américain Stanley Davis, il permet de se projeter dans un premier
temps dans le futur, en décidant ce que devra être l'entreprise et ses produits à
court et moyen terme, avant de choisir dans un deuxième temps les moyens à
mettre en œuvre pour y parvenir.
III-
LA DEMARCHE STRATEGIQUEL
Dans un environnement en mutation de plus en plus rapide, l'entreprise doit
s'adapter en permanence. Pour ce faire, elle doit se fixer des axes de
développement futur, ainsi que des objectifs généraux et des stratégies pour les
atteindre.
En première analyse la démarche d'élaboration d'une stratégie semble très
simple:
- analyse de la situation actuelle et future de l'entreprise;
- choix d'une orientation parmi un ensemble de solutions construites en
fonctions des objectifs à atteindre;
- définition des moyens à mettre en œuvre pour opérationnaliser le choix.
En réalité, le processus est complexe :
- approche systématique pour identifier et analyser les facteurs externes à
l'organisation;
- les rapporter aux capacités de l'entreprise.
Page 6
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
De plus, la rigueur et la rationalité apparente de la démarche et des outils ne
doivent pas faire oublier le rôle central du jugement et de l'intuition en matière
de formation de la stratégie.
INFORMATION
Analyser l’information de l’entreprise
Analyse interne
-
Analyse externe
Diagnostic
Fixer des Objectifs
REFLEXION
Définir une stratégie pour atteindre les
objectifs
ACTION
Définir des actions en terme de :
Moyens
-
Calendriers
Contrôle
1) Nature de la phase de diagnostic stratégique :
Première phase du processus de réflexion stratégique, il revêt une importance
cruciale car il conduit à découvrir et structurer les problèmes qui appelleront des
réponses stratégiques.
Il s'agit de repérer les menaces et opportunités que recèle l'environnement et de
les mettre en relation avec les forces et faiblesses de l'entreprise.
Cette confrontation doit faire ressortir les orientations stratégiques possibles
compte tenu des buts et objectifs de l'entreprise.
Ceci implique analyse du passé et effort de prévision; de plus les aspects
externes et internes sont interdépendants : la menace d'hier peut devenir
l'opportunité de demain en fonction des capacités de l'entreprise qui peuvent
changer dans le temps.
Le processus est donc itératif, le problème étant d'arriver finalement à une
stratégie harmonieuse conciliant le possible et le souhaitable.
Page 7
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Les difficultés du diagnostic :
- Difficile au plan technique de la collecte et de l'analyse de l'information
(Pertinence, essentiel versus accessoire, finesse);
- Difficile en raison de ses implications quant aux relations internes à
l'entreprise (groupes de pouvoir, jeux politiques).
2) Niveaux de l’analyse environnementale :
a) diagnostic interne
Il consiste à faire le point sur les moyens de l’entreprise pour vérifier son
aptitude à atteindre les objectifs préfixés. Ces moyens sont aussi bien :
- techniques : état des équipements, capacité de production des machines ;
- financiers : capacité d’autofinancement, capacité d’endettement, état de la
trésorerie, fond de roulement ;
- humains : capacités et compétences des femmes et des hommes de
l’organisation, besoins en formation, motivation.
A l'issu de ce diagnostic, une synthèse des forces et faiblesses de l'entreprise doit
être faite.
b) diagnostic externe
- le diagnostic du micro-environnement : le marché de l’entreprise, les
fournisseurs, les distributeurs, les consommateurs, la concurrence, les leaders
d'opinion, les groupes de références, les prescripteurs.
- le macro-environnement : l'environnement économique et démographique :
(niveau vie, taux de crédits, taux d'inflation, population), l'environnement
juridique (textes lois, directives européennes, réglementation concernant la
production et la vente de produits), l'environnement technologique (recherche et
développement, de technique gestion, d'organisation), l'environnement socioculturel (courants de pensée, tendance de la mode, voir socio-styles).
Cette analyse est nécessaire pour définir la position concurrentielle de
l’entreprise.
Dans un domaine d’activité donné, cinq grandes catégories de facteurs clés de
succès peuvent être recherchées :
Page 8
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
- La position sur le marché (part de marché, évolution)
- La position en matière de coût (approvisionnement, production)
- Les compétences techniques (maîtrise du savoir-f aire, de techniques
nouvelles)
- La rentabilité et la puissance financière (capacité d’investissement)
- L’image de l’entreprise, des produits et l’implantation commerciale.
A l'issu de du diagnostic externe, une synthèse des menaces et opportunités est
réalisée.
c) Objectifs du diagnostic
Un diagnostic :
 Permet d’évaluer une situation afin de prendre les bonnes décisions pour
l’améliorer.
 Fournie des alternatives stratégique.
 Organise et synthétise l’information afin de simplifier la compréhension
d’une situation.
 Nécessite une compréhension objective et complète de la situation et de
son environnement pour être efficace.
 Permet de filtrer le large nombre d’informations (qualitative et
quantitative).
 Il s’appuie sur l’intervention de nombreux acteurs et de son
environnement.
 Pour être performant, il doit s’appuyer sur du réel.
Page 9
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
IV-
OUTILS POUR REALISER LE DIAGNOSTIC
 La Matrice SWOT ou FFMO
 Modèle des Cinq Forces de Porter qui mesure l’attractivité d’un marché
 L’analyse PESTEL qui mesure toutes les potentialités d’un business
selon des facteurs politiques, économiques, sociaux et technologiques.
 Le cycle de vie des produits
 Boston Consulting Group (BCG)
 Etc.…
1) l’analyse SWOT
Un outil idéal pour :
- Comprendre
- Communiquer
- Améliorer une situation
On peut l’utiliser pour auditer :
- Une organisation
- Une entreprise
- Un plan stratégique
- Un concurrent
- Un produit
a) Principe de la méthode
Le principe de la méthode consiste à découper l’information relative à
l’entreprise en facteurs internes et externes, puis en facteurs positifs et négatifs :
- FORCES : Ce que le business fait ‘bien’ (ex: L’entreprise dispose d’une
marque leader sur son marché).
- FAIBLESSES : Ce que le business fait mal (ex: L’entreprise a une faible
expertise technologique)
- OPPORTUNITÉS : Les conditions extérieurs favorables au business (ex:
L’ouverture de nouveau marché à l’international).
- MENACES : Les conditions extérieurs défavorables au business (ex:
Nouveaux entrants agressifs sur le marché de l’entreprise).
Page 10
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Une fois cette matrice remplie, l’analyse offre 4 directions possibles.
Ces différentes alternatives stratégiques sont liées à la relation existant entre les
facteurs internes (l’entreprise) et les facteurs externes (l’environnement de
l’entreprise).
 Stratégie Forces-Opportunités :
Elle consiste à exploiter les forces internes du business pour poursuivre les
opportunités de l’environnement. C’est la situation idéale où les forces vont dans
la même direction que les opportunités : Stratégie offensive d’expansion
Page 11
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
 Faiblesses-Opportunités
Consiste à améliorer les faiblesses internes du business afin de pouvoir exploiter
les opportunités de l’environnement. Il faut être attentif aux faiblesses relatives à
des besoins clients.
 Stratégie Forces-Menaces
Consiste à utiliser les forces internes pour se protéger des menaces de
l’environnement.
OU
Convertir les menaces en opportunités en investissant les ressources nécessaires.
Stratégie défensive
 Stratégie Faiblesses-Menaces
Consiste à minimiser les faiblesses de la société pour la rendre moins vulnérable
aux menaces extérieures.
Stratégie de repositionnement ou de diversification.
b) Construction de l’analyse SWOT OU FFMO
 Étape 1
Définition de l’objectif:
Définir précisément et simplement quel est le « business » audité par l’analyse
 Etape 2
Choix des acteurs à impliquer :
Les acteurs doivent être choisis dans les différents services au sein de
l’entreprise : ventes, production, publicité, R&D etc.
Ils doivent aussi être choisis à l’extérieur de l’entreprise : fournisseurs,
partenaires, clients.
 Étape 3
Inventaire des forces, faiblesses, opportunités et menaces :
L’objectif est de lister l’ensemble des éléments qui définissent le business
étudié.
Une liste formée d’éléments :
– Quantitatifs et objectifs
– Qualitatifs et subjectifs
Durant cette étape, il s’agit d’effectuer un inventaire de tous les facteurs sans
chercher à évaluer leur importance.
Page 12
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Pour distinguer les facteurs internes des facteurs externes, il suffit de poser 2
questions :
Est-ce que ce facteur est sous le contrôle de l’entreprise ?
Le facteur existerait-il si l’entreprise n’existait pas ?
Les facteurs positifs et négatifs sont plus subjectifs. Il faut donc :
Recueillir le plus grand nombre d’informations chiffrées et factuelles sur
l’entreprise, les concurrents et le marché dans son ensemble.
Se positionner suivant un perspectif client. Savoir ce qu’ils en pensent.
 Etape 4
Sélection des facteurs clés et construction de la matrice SWOT :
Cette étape consiste à trier par ordre d’importance les différents éléments
listés durant l’étude préalable puis à sélectionner parmi eux que les éléments
principaux.
Sélection des facteurs clés et construction de la matrice SWOT
Méthode:
1. Répartir les éléments listés durant l’étape 3 dans les cases
adéquates de la matrice SWOT.
2. Se fixer un nombre maximum d’éléments par case de la
matrice SWOT (max de 5).
3. Trier les éléments par ordre d’importance relative. Classer les
différents éléments les uns par rapport aux autres.
 Un élément qui est une force pour l’entreprise et ses concurrents doit être
éliminé.
 Détermination des forces et faiblesses
Il s’agit de déterminer comment sont réparties les ressources de l’entreprise
audité.
Il faut ce placer du point de vue du client pour repérer les facteurs significatifs
(qui définissent l’avantage concurrentiel).
Il ne faut considérer que les facteurs sur lesquels l’entreprise peut agir.
 Détermination des opportunités et menaces
Il s’agit de lister les conditions extérieures favorables et défavorables à
l’entreprise.
Ces facteurs existent indépendamment de l’entreprise. Ils seraient présents
même si l’entreprise n’existait pas.
Page 13
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Étape 5 :
Consiste à mettre en action la stratégie.
Étape très importante car une analyse SWOT ne sert à rien si elle ne se
transforme pas en plan d’action et en résultats concrets.
2) Choix d’un cadre stratégique:
a)Utilisation du concept du cycle de vie du produit
Les premières méthodes d’approche stratégique de l’entreprise sont apparues à
une époque où la croissance était considérée comme un phénomène naturel
(1950 – 1973). Cette approche permet de raisonner en terme de
« portefeuille de produit ». Chaque produit de la gamme suit un cycle de vie qui
lui est propre. L’analyse permet de situer chacun des produits dans une des
quatre phases du cycle de vie :
-
Phase de lancement
Phase de croissance
Phase de maturité
Phase de déclin
Le cycle de vie permet dans un premier temps de classer les produit en fonction
de leur situation sur le marché, puis de procéder à un équilibrage du portefeuille
surtout entre les trois premières phases car chacune des ces phases se distingue
par son impact financier sur l’entreprise. Cette analyse permet de définir un plan
de marchéage adapté à chaque étape.
N Phases
°
Caractéristiqu
es
commerciales
Lancemen Croissance lente
de la demande,
t
Courbe des
profits négative,
L’entreprise
doit faire
connaître le
produit.
Caractéristiqu
es de
production
Caractéristiqu
es financières
Comporteme
nt d’achat/
Risque
concurrentiel
sectoriel
Les coûts de
production, de
distribution et
de
communication
sont élevés ;
l’entreprise doit
apprendre à
fabriquer le
Les besoins de
trésorerie ne
sont pas
couverts par le
produit bien que
le prix soit
élevé.
mal identifiés
Stratégies
Développer la
demande
/ élevé, grande globale :
volatilité
des positions
-favoriser
l’essai du
-Acceptation
par la
Page 14
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
produit.
2
3
4
Croissanc Des concurrents
se présentent
e
sur le marché ;
l’entreprise doit
travailler à la
fidélisation de
ses clients.
Maturité
Déclin
distribution
Les coûts de
Les bénéfices
production et de augmentent.
distribution
commencent à
diminuer, ce qui
facilite la baisse
du prix de vente
rendue
indispensable
par la
concurrence.
connus, en
phase de
stabilisation
Les ventes du
produit
atteignent le
maximum.
Après les
campagnes de
publicité
destinée à faire
connaître le
marché, la
promotion des
ventes tente de
fidéliser les
consommateurs
afin de stabiliser
la part de
marché.
Le produit subit Les profits
quelques
réalisés sont au
modifications
maximum.
technologiques
ou de stylique
afin de fidéliser
les
consommateurs.
Les coûts de
production
remontent.
Stabilisés
Les ventes
diminuent,
l’entreprise doit
faire un choix.
Si l’entreprise
Les profits
décide
diminuent.
d’abandonner le
produit, les
coûts diminuent
(les productions
sont amortis).
Stabilisés
Elle peut
décider de
lancer une
dernière
En revanche, si
campagne de
elle décide de
promotion avant relancer le
/ élevé, en
diminution
Développer la
demande
préférentielle
de marque :
-développer la
notoriété
-établir une
part de
marché de
distribution
dominante
/ faible,
positions
stabilisées
Consolider la
fidélité des
clients et des
distributeurs
rentabiliser,
maintenir ses
positions,
segmenter
cesser le
produit
/ en
ou le relancer
augmentation, sous une
actions
nouvelle
déstabilisantes formule :
- rentabiliser,
possibles
préparer
éventuelleme
nt le retrait
-établir un
Page 15
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
de se retirer du
marché.
Elle peut aussi
relancer le
produit en le
modifiant.
produit, les
coûts de
production vont
à nouveau
augmenter.
échéancier
pour le retrait
b) Identification et choix des domaines d'activité stratégique (D.A.S.)
A savoir, tous les domaines pour lesquels l'entreprise présente un avantage
concurrentiel, ou un savoir-faire original, lui permettant d'acquérir et de
préserver tout ou partie des consommateurs.
Un domaine d'activité stratégique est caractérisé par :
- un besoin générique à satisfaire ;
- un segment de la demande composé de consommateurs au comportement
homogène (voir cours de marketing fondamental : marché générique, marché
principal, comportement du consommateur) ;
- une technologie ou un savoir-faire pour répondre à ce besoin.
C'est ainsi que l'analyse du marché de l'automobile, permet de dégager plusieurs
domaines d'activité stratégiques, à partir d'un besoin générique que celui du
transport. D'où le schéma suivant lorsqu'on segmente la demande générée par ce
besoin selon plusieurs critères :
DAS 1 : ce cube représente le segment de demande correspondant aux
consommateurs particuliers, recherchant un véhicule haut de gamme
(605 Peugeot, Safrane Baccarat), avec un moteur à essence.
DAS 2 : ce cube représente le segment de demande correspondant aux
consommateurs professionnels, recherchant un véhicule de gamme moyenne
(avec quelques options telles que : vitres électriques, rétroviseurs droit, poste de
radio-cassette…) avec un moteur diesel plus économique.
Page 16
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
DAS 3 : les semi-professionnels sont des artisans ou des professions libérales
dont le véhicule peut répondre à un double usage, personnel et professionnel.
CHAPITRE II: L’ELABORATION DE LA STRATEGIE
I- DEFINITION DES OBJECTIFS
Un objectif est un résultat précis à atteindre dans un délai déterminé. Il est
l’expression concrète des finalités (Exister, Survivre, Se développer, Se
diversifier, assurer la rémunération du travail et du capital (recherche du
profit).
1) Les objectifs :
Il faut savoir dans quelle direction vous désirez aller. Souvenez-vous que le vent
n’est jamais favorable à un bateau sans port.
Rappelons, tout d'abord, quels sont les critères fondamentaux de tout objectif.
Il doit être:
Réaliste : c’est à dire raisonnable et atteignable, mais pas trop facilement. En
effet, un objectif trop ambitieux, trop élevé peut conduire à une démotivation.
Mais, par ailleurs, il ne doit pas être trop facile pour maintenir une forte
mobilisation.
Pour apprécier la faisabilité d'un objectif, l'analyse de votre environnement est
importante. Il est, en effet, plus facile de se développer de 20% sur un marché
qui augmente d'autant que d'être stable sur un marché en baisse !
Spécifique : un objectif ne doit pas être général, mais porter sur un point précis,
par vendeur, par produit, par activité, etc.
Mesurable : pour savoir s'il est atteint, un objectif doit être mesurable. C'est la
différence entre la situation de départ et la situation d'arrivée qui vous
l'indiquera. Pour le vérifier, il faut donc, être à même de chiffrer (augmenter les
ventes de 100 unités), pour des objectifs ou d'observer de façon objective (les
réclamations clients doivent être traitées sous 48 heures).
Défini dans le temps : un objectif n'est pas fixé pour une période indéfinie mais
avec un terme précis : mensuel, trimestriel, annuel et une date d'échéance ferme.
Page 17
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Vérifiable : les moyens de contrôle doivent exister, être connus et acceptés
comme étant fiables, objectifs et équitables.
Responsabilisant : il s’agit d’un engagement, pour tous, à atteindre un résultat.
Cela doit donner envie de se motiver et de mobiliser.
Gratifiant : leur réalisation doit entraîner un mieux, moral ou... autre : la
récompense après l'effort.
2) Différentes catégories d’objectifs :
Un objectif peut être défini :
 Quantitativement (ex. atteindre un % de part de marché)
 Qualitativement (ex. améliorer son image auprès des consommateurs)
3) La hiérarchisation des objectifs
Il existe une hiérarchie des objectifs :
 objectif général : c’est la ligne d’action de l’entreprise déterminée au plus
niveau hiérarchique (ex. augmenter le profit)
 objectifs intermédiaires : découlant de l’objectif général, ils sont élaborés
au niveau des grandes fonctions ou des départements (ex. diversifier les
canaux de distribution)
 objectifs opérationnels : ils sont précisés à l’intérieur de chaque
département pour réaliser des actions, de plus court terme, qui répondent aux
objectifs intermédiaires (ex. favoriser le référencement en grandes surfaces)
Les objectifs doivent être dans la mesure du possible chiffrés et accompagnés
d’un délai de réalisation.

Exemple : Augmenter ses prix de 10% après 6 mois.
Lorsqu’on vise simultanément plusieurs objectifs généraux comme c’est souvent
le cas, il convient de les hiérarchiser, soit en les classant par ordre d’importance,
soit par préférence.
Page 18
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
II. FORMULATION DE LA STRATEGIE MARKETING
A- De la segmentation au positionnement
1) La segmentation
La segmentation consiste à découper le marché (ensemble des consommateurs)
en sous ensembles distincts (segments). Deux Consommateurs qui ont des
besoins ou des comportements relativement similaires (pour une catégorie de
produit) feront partie du même segment. La segmentation part de l’étude de la
clientèle et non de l’étude du produit.
La segmentation du marché est une étape préalable au choix des cibles. Elle peut
se faire de deux manières :
 La segmentation a priori : adapté lorsque les critères de segmentation sont
simples et paraissent pertinents, comme les variables sociodémographiques. Elle
peut également s’appuyer sur des variables plus complexes comme les styles de
vie, les attitudes et les comportements.
 La segmentation Post-hoc : cette segmentation est faite en analysant des
données obtenues par l'étude de marché (ex : analyse typologique).
2) Ciblage
Le ciblage ne peut avoir lieu que si une segmentation du marché a été
préalablement effectuée. Le ciblage consiste a évaluer les différents segments
identifiés puis à choisir celui (ceux) qui est (sont) le(s) plus approprié(s) à
l’entreprise.
3) Le positionnement
Positionner consiste à choisir une personnalité (une image) à une marque et à la
communiquer aux consommateurs. Le positionnement assure la cohérence du
marketing-mix. Toute action doit être cohérente avec le positionnement choisi
(produit, prix, distribution et communication).
Le positionnement est voulu par l’entreprise et doit être perçu par les
consommateurs. S’il y a un écart, il faut revoir son marketing-mix et réajuster à
la nouvelle cible.
Page 19
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
B- Choix d’une stratégie
A partir du diagnostic interne et externe et en fonction des objectifs stratégiques
de l'entreprise, désirant occuper des domaines stratégiques précis, il est possible
d'adopter plusieurs stratégies, compte tenu des moyens disponibles. Ces
stratégies peuvent être classées de quatre manières différentes. De ce fait, une
même stratégie peut avoir plusieurs lectures selon l’angle d’approche adopté.
1) Stratégie et croissance de l’entreprise
Le couple produit-marché permet d'envisager quatre stratégies de croissance.
Ces stratégies se traduisent par la matrice d'I. ANSOFF comme suit :
Marchés/Produits
Actuel
Nouveau
Actuel
Spécialisation ou
pénétration de marchés
Développement du
produit
Nouveau
Extension du marché
Diversification
 La spécialisation
Une entreprise se spécialise lorsqu’elle concentre ses moyens matériels,
financiers et humains dans un seul domaine d’activité. Cette stratégie repose sur
la maîtrise d’un savoir-faire.
2 axes principaux de stratégie de spécialisation sont envisageables le plus
souvent :
- développer l'activité sur l'ensemble du marché (expansion géographique,
élargissement des clientèles)
- trouver de nouveaux segments produits/marchés (politique de gammes,
développement du produit).
 stratégie de pénétration du marché
La stratégie de pénétration de marché qui consiste à augmenter les ventes des
produits actuellement fabriqués sur des marchés déjà exploités par l'entreprise
- soit par renforcement (de prix, campagnes de publicité ou promotion,
incitation à acheter plus en modifiant les conditionnements, jouer sur la mode
pour multiplier les occasions d'achat, ...
Page 20
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
- soit par différenciation (ne pas confondre avec diversification) : création d'un
ou plusieurs avantages perçus comme uniques par les consommateurs (stratégie
de “niche”.
 stratégie d’extension du marché
Elle passe par la recherche de nouveaux clients (extension nationale d'un marché
régional, extension internationale d'un marché national, ...) ou de nouveaux
marchés avec les produits existants. Il convient de multiplier et diversifier les
canaux de distribution, décliner des variantes du produit en fonction des
caractéristiques des nouveaux marchés, d'exploiter
d'autres segments de clientèle, ...
 La stratégie de gamme est Quelquefois plutôt celle d'une stratégie
“multiproduits”.
 La diversification
Elle consiste pour une organisation à s »engager sur un DAS où elle n’est pas
encore présente, tant en termes d’offres que de marchés.
Motifs
Constitution d’avantages
concurrentiels
Illustrations
- Intégration amont ou aval
- rachat d’un fournisseur ou d’un client
d’un concurrent pour le contourner
Saisie d’opportunités
- Rachat dans des conditions
avantageuses de fournisseurs, clients,
concurrents, entreprises voisines
La diversification comporte à la fois des aspects techniques et commerciaux.
Sur le plan technique, la diversification se caractérise par le fait que les
fonctions de production qui servent à fabriquer les biens sont différentes au
niveau des matières utilisées ou encore, sur le plan des techniques employées
(fabrication en série ou en continu).
Page 21
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
Sur le plan commercial, la diversification se caractérise par des produits de
nature différente de manière à aboutir à une sorte d’interdépendance entre la
demande des produits.
Igor Ansoff distingue trois formes de diversification :
-La diversification horizontale : cette forme de diversification consiste à
écouler des produits nouveaux ayant un lien technologique entre eux mais
ayant surtout un lien commercial puisque la clientèle est la même.
-La diversification verticale : elle se caractérise par une intégration des
activités en amont et en aval.
-La diversification concentrique : Elle est quant à elle, assez multiforme. Il
peut s’agit de fabriquer des produits ou services semblables pour des clients
différents. Par exemple, L’Oréal fabrique aussi bien des produits pour les
professionnels de la coiffure que pour les particuliers. Il peut s’agit
également de fabriquer des produits ou services nouveaux pour des clients
identiques, ou encore des produits différents pour des clients différents. Il
peut s’agit en fin de méthodes de production identiques mais de produits
différents avec des réseaux de distribution différents.
2) Stratégie et nature de la demande
L'analyse de la demande pour un bien ou un service donné, peut-être
schématisée comme suit :
Consommateurs actuels du produit
Demande actuelle
Entreprise
Non-consommateurs
relatifs
Non-consommateurs
absolus
demande actuelle
concurrence
Demande (ou marché) potentielle
Cette analyse permet de déterminer trois stratégies possibles :
 la stratégie de culture intensive :
-son objectif : la fidélisation des clients actuels de l'entreprise,
-ses moyens : les techniques de promotion des ventes (offres spéciales, ventes
prioritaires, cadeaux, réductions).
 la stratégie de lutte concurrentielle :
-son objectif : prendre une partie des consommateurs de la concurrence ;
-ses moyens : le parrainage, la baisse des prix, l'offre de produits gratuits.
 la stratégie de culture extensive :
-son objectif : attirer des non-consommateurs relatifs,
Page 22
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
-ses moyens : l'offre d'essai gratuit, la reprise de l'ancien produit quelque soit sa
marque -cas de l'automobile, la télévision et l'électroménager-, le parrainage.
3) Stratégies et segmentation de la demande
Le plan de marchéage ou plan marketing-mix ainsi que la stratégie à mener,
dépendront de la segmentation déterminée par l'entreprise.
Celle-ci peut adopter :
 les mêmes actions marketing en terme de produit, prix, distribution et
communication, quelque soit le segment visé, d'où une stratégie indifférenciée ;
 des actions spécifiques à chaque segment de marché, d'où une stratégie
différenciée ;
 des actions par rapport à un seul segment de marché, stratégie concentrée.
4) Stratégies « pousser-tirer » (stratégie concurrentielle)
Elles visent essentiellement le réseau de distribution. La première permet d'agir
directement sur les distributeurs, alors que la deuxième utilise les
consommateurs comme biais pour atteindre ces derniers.
 la stratégie "POUSSER" (push) :
-son objectif : inciter le distributeur à référencer et à promouvoir le produit sur le
lieu de vente,
-ses moyens : l'offre de matériel de PLV, les jeux et les concours, la formation
des vendeurs, l'aide à l'aménagement des points de vente…
 la stratégie TIRER (pull) :
-son objectif : agir auprès du consommateur afin de créer chez lui une
préférence pour le produit de l'entreprise, de manière à l'amener à le demander
au distributeur,
-ses moyens : la distribution d'échantillons gratuits, le parrainage, la publicité, le
publipostage avec des offres de bienvenue…
La combinaison de plusieurs stratégies marketing peut parfois s'avérer gagnante,
exemple : l'entreprise peut adopter une stratégie d'extension avec différentiation
de son offre, tout en agissant auprès de ses distributeurs (stratégie pousser).
Page 23
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
5) Stratégie de position sur le marché
Lorsque plusieurs entreprises évoluent sur le même marché cible, elles peuvent
se positionner principalement à quatre niveaux :
 Le leader :
Le leader est celui qui possède la part de marché la plus importante. Il se situe
donc en position dominante.
 Le challenger :
Le challenger est le concurrent le plus menaçant du leader. Ces atouts peuvent
lui permettre de le dépasser en part de marché. Il pratique généralement une
politique de benchmarking, c'est-à-dire il établit une stratégie de veille sur tous
les facteurs de performance du leader et essaie d’atteindre le même niveau de
réussite.
 Le suiveur :
Il possède une part de marché moins importante que les deux premiers et prône
un objectif de coexistence pacifique avec partage du marché. Ses moyens sont la
segmentation créative (la population est subdivisée par rapport à des critères
plus originaux que ceux du leader ou du challenger) et l’utilisation efficace de la
recherche et le développement afin de favoriser l’innovation.
 Le spécialiste :
Le spécialiste se positionne sur une petite partie de la population cible, un
segment de clientèle bien déterminée qui lui permet d’occuper une stratégie de
niche. Il développe des produits uniquement à l’intention de ce segment.
Page 24
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
CHAPITRE III : LE PLAN D’ACTION
Au niveau opérationnel dans le cadre de la stratégie marketing, et d'appliquer à
chaque segment la "règle des 4 P (voir marketing-mix, d'autres répartitions sont
possibles) :




Produit : ou la modélisation de l'offre, service ou idée afin qu'il réponde
aux attitudes et motivations d'un ou de publics.
Promotion / Publicité (communication) : ou les méthodes pour rendre
publics l'existence, l'intérêt et la disponibilité de l'offre. Elle favorise aussi
l'émergence de besoins.
Prix : ou les conditions d'obtention (leurs niveaux par rapport aux autres
offres).
Distribution : ou les modèles, moyens et infrastructures de mise à
disposition de l'offre.
 Les principales variables d'action marketing sont réparties dans les 4
P de la façon suivante :
Produit
Prix
Qualité
Caractéristiques et
options
Marque
Style
Tailles
Conditionnement
Service après-vente
Garantie
Tarif
Remise
Rabais
Conditions de
paiement
Conditions de
crédit
Place
(distribution)
Canaux de
distribution
Points de vente
Zones de
chalandise
Stocks et
entrepôts
Assortiment
Moyens de
transport
Promotion
(communication)
Publicité
Promotion des
ventes
Force de vente
Marketing direct
Relations
publiques
Page 25
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
I. LA CONCEPTION DU PLAN
Le schéma suivant permet d'illustrer le lien entre la stratégie de l'entreprise et le
plan de marchéage ou de marketing-mix, ainsi que les étapes de réalisation de
celui-ci :
Etape 1 : Choix des objectifs marketings
Etape 2 : Choix des actions possibles pour chaque variable du mix :
-produit
-prix
-communication
-distribution
Etape 3 : Evaluation des actions possibles :
-efficacité
- avantages
-inconvénients ou effets pervers
Etape 4 : Tests de cohérence
Etape 5 : Comparaison budget disponible et coût des actions retenues
Dans la mesure où le budget alloué à l'exécution du plan serait insuffisant, ou la
cohérence n'est pas optimisé, il faut parfois opérer des révisions des objectifs ou
des actions choisies. L'obtention d'un plan efficace suppose une concertation
entre les différents services de l'entreprise.
La mise en œuvre du plan de marchéage suppose des moyens financiers.
L'importance de ces moyens, dépendra de la place que prend la fonction
Marketing dans l'entreprise. Dans tous les cas, les prévisions de dépenses pour la
réalisation du plan de marchéage, dépendront aussi de l'envergure des actions à
mener.
La conjugaison, par exemple, d'une action en communication commerciale
(comme la création et la diffusion d'un message publicitaire), avec une opération
de réduction commerciale, alourdit d'autant le budget que les ventes sont élevées
(réduction proportionnelle au chiffre d'affaires).
Page 26
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
II. LA MISE EN OEUVRE DU PLAN DE MARKETING-MIX
La mise en œuvre du plan de marketing-mix passe par la réponse à des questions
simples, mais fondamentales.
1) Qui ?
Il s'agit d'identifier les services ou unités qui seront chargés de mettre en œuvre
les différentes actions prédéterminées par les responsables des services
marketing.
Dans tout les cas de figure, les choix des acteurs doit se faire en fonction de
leurs métiers, de leurs compétences et de leur degré de connaissance du
problème à traiter.
2) Quoi ?
A savoir, quelle est la liste des actions à mener ? Et pour chaque action, la liste
des tâches à réaliser. Sans oublier d'intégrer des contraintes d'antériorité. La
construction d'un réseau PERT, l'utilisation d'un business plan ou d'un logiciel
de gestion de projet, peut s'avérer utile pour les actions complexes.
3) Quand ?
La programmation dans le temps de l'ensemble des actions et tâches, permet de
vérifier leur déroulement dans les délais, et de prendre des mesures d'ajustement
à temps.
4) Comment ?
En fonction de leur approche du management, les entreprises peuvent adopter
trois modes d'organisation :
 une organisation "TASK FORCE" ou commando : dans ce cas,
l'exécution de tout ou parties des actions du mix sera assurée par des équipes
inter-disciplinaires (vendeurs, techniciens de production, responsable
financier…), ayant des compétences complémentaires, mais détachées
momentanément de leurs services d'origine pour le besoin de la mission. A
chaque nouvelle mission, les équipes sont recomposées.
 une organisation par projet : lors du lancement d'un nouveau produit,
un responsable de projet, peut se voir confier l'organisation de l'ensemble des
moyens humains, financiers et techniques, bien qu'il ne soit pas responsable
hiérarchique.
 une organisation classique : privilégiant la coopération entre les
différents services de l'entreprise, qui agissent de façon concertée.
Page 27
STRATEGIE MARKETING ET COMMERCIALE
5) Pourquoi ?
Rappeler en permanence aux équipes l'objectif des actions menées, afin
d'augmenter leur degré d'implication dans le plan.
III. LE SUIVI ET CONTRÔLE DU PLAN
1) Les objectifs du suivi et du contrôle
 la notion de tableau de bord : à l'instar d'un avion, le pilotage de
l'entreprise ne peut se faire sans un tableau de bord minimum. Celui-ci est un
système d'information plus ou moins complexe, qui permet aux responsables de
veiller au bon déroulement des actions menées, ainsi qu'à la réalisation des
objectifs aussi bien stratégiques qu'opérationnels.
 l'efficacité d'un tableau de bord dépend de :
-la motivation des responsables et leur degré d'implication ;
-la qualité de la concertation menée avec les acteurs sur le terrain tels que force
de vente, réseaux commerciaux.
 le rapprochement des prévisions avec les réalisations : aussi bien au
niveau des objectifs commerciaux, de notoriété, d'image ; qu'au niveau des
actions menées dans le cadre du plan de marketing-mix.
2) Les indicateurs du tableau de bord commercial
Le choix des indicateurs du tableau de bord ne doit pas privilégier la
multiplication d'indicateurs superflus. De même, il faut éviter de surcharger le
tableau de bord pour raccourcir les délais de consultation, et favoriser la
réactivité des responsables.
Les critères d'un indicateur sont :
 la pertinence : un indicateur doit permettre d'agréger un certain nombre
d'informations ;
 il doit être mesurable : en unité monétaire ou physique ;
 la fréquence de rafraîchissement : il doit être actualisé régulièrement
pour qu'il soit fiable ;
C'est donc un document synoptique, qui permet de veiller au bon déroulement
du plan de marketing-mix dont les maîtres mots sont avant tout intégration et
contrôle.
Page 28
Téléchargement