L'histoire de la Terre et l'évolution des espèces Depuis la formation de la Terre il y a environ 7,5 milliards d'années et l'émergence de la vie il y a environ 3 milliards d'années, d'importants changements ont marqué l'histoire du vivant. L'étude des roches sédimentaires et des fossiles permet de reconstituer les paysages et les peuplements anciens. L'histoire de la vie est marquée par le renouvellement continu des espèces, caractérisant le processus de l'évolution du vivant. Cette évolution elle-même est due en partie à l'histoire de la Terre qui a subi des événements géologiques importants. Ces événements ont entraîné des modifications de l'environnement, qui ont beaucoup affecté les conditions de la vie sur Terre. I. Les grands traits de l'histoire de la vie 1. Les fossiles Un fossile est le reste (ou le simple moulage) d'un animal ou d'un végétal du passé, conservé dans une roche sédimentaire. Les roches sédimentaires marines sont particulièrement riches en fossiles et il peut arriver d'en trouver dans une roche sur une plage. L'étude des fossiles contenus dans les strates sédimentaires, qui se sont accumulées au cours du temps, permet de retracer la succession des êtres vivants ayant peuplé la Terre. Cela permet de forger l'idée d'une évolution des formes vivantes. Squelette fossile de Stenopterygius crassicostatus Cette espèce, aujourd'hui éteinte, est un reptile marin qui vivait au temps des dinosaures (Wikimedia) 2. Le découpage des temps géologiques Il existe une interaction entre les conditions de vie qui découlent des transformations de la Terre et l'évolution des êtres vivants qui peuvent également agir comme des forces géologiques. Les événements qui marquent l'histoire de la vie et de la Terre sont utilisés pour découper les temps géologiques en ères et en périodes de durée variable. On représente ainsi l'échelle des temps géologiques sous la forme d'une frise chronologique (ou ligne du temps) qui est une représentation linéaire d'événements positionnés sur la flèche du temps. Une frise chronologique associe des événements à leurs positions dans le temps le long d'une échelle graduée. Ère Une ère est une division du temps en géologie. Les ères sont délimitées par des événements géologiques et/ou biologiques majeurs. L'ère secondaire débute il y a 250 Ma et se termine il y a 65 Ma avec, par exemple, l'extinction des ammonites. Période Une période correspond à une sous-division d'une ère. L'ère secondaire est découpée en trois périodes : le Trias, le Jurassique et le Crétacé. II. Le renouvellement des espèces 1. Apparitions et disparitions d'espèces L'étude des fossiles permet d'avoir une représentation des formes vivantes présentes à une époque donnée ainsi que de reconstituer leurs milieux de vie. La découverte d'espèces aujourd'hui disparues montre qu'au cours des temps géologiques, des organismes vivants sont apparus, se sont développés, ont régressé et ont pu disparaître. Extinction On parle d'extinction pour signifier la disparition de l'ensemble des espèces d'un groupe. On dit alors qu'une espèce ou qu'un groupe est éteint(e) lorsqu'il a totalement disparu. Le groupe des trilobites, très diversifiés dans les mers du Cambrien (environ −500 millions d'années ou Ma) est absent au Crétacé (environ −100 Ma). Ils se sont éteints. En revanche, les vertébrés qui n'existaient pas au Cambrien sont apparus dans les mers au Crétacé. On peut donc dire que l'histoire de la Terre est marquée par un renouvellement progressif et permanent des espèces et des groupes d'êtres vivants. Les grands groupes d'êtres vivants présents aujourd'hui, comme les mammifères, n'ont pas toujours existé et d'autres groupes, parfois dominants, ont aujourd'hui totalement disparu. 2. Les grandes crises de la biodiversité Au cours des temps géologiques, il existe également des périodes de modifications brutales de la biodiversité qu'on appelle crises biologiques. Ces événements ont marqué le peuplement de la Terre : à des extinctions de masse se succèdent des périodes de diversification. Crise biologique On appelle crise biologique une période assez courte durant laquelle, à l'échelle du globe, un grand nombre d'espèces animales et végétales disparaissent simultanément. On parle aussi d'extinction massive. Une crise biologique est en général due à des catastrophes naturelles à grande échelle. Ces crises d'extinction de masse sont presque toujours suivies par une période de diversification et de développement rapide d'autres groupes ayant survécu. La crise Crétacé-Tertiaire survenue autour de −65Ma a conduit à la disparition de plus de 30% des espèces marines, ainsi qu'à celle de la plupart des dinosaures. Les mammifères se sont particulièrement développés par la suite. Crises biologiques et périodes de diversification Sur le schéma on donne l'exemple de l'évolution de deux groupes d'espèces. Le groupe 1 apparaît un peu après −400Ma et va subir une crise biologique vers −250Ma. Les survivants de cette crise prospèrent ensuite, ce qui donne une importante diversification des espèces du groupe. Enfin, ce groupe va progressivement s'éteindre alors que le groupe 2, apparu plus tard, prospère à son tour. III. L'évolution et la parenté entre les espèces 1. Liens de parenté et origine commune Les liens de parenté Les fossiles présentent souvent des ressemblances morphologiques avec les espèces actuelles. On peut donc penser qu'il y a une continuité entre les espèces au fil des temps géologiques. On dit alors que ces espèces sont apparentées. L'étude des ressemblances moléculaires et génétiques, comme le nombre et la constitution des chromosomes, donne également des indications pour comprendre la parenté des êtres vivants. On établit les liens de parenté entre espèces différentes en fonction des caractères nouveaux qu'elles partagent. Deux espèces qui partagent un caractère nouveau l'ont hérité d'un ancêtre commun. Les liens de parenté sont souvent représentés sous forme d'arbre de parenté. Une origine commune à tous les êtres vivants Les scientifiques ont pu montrer que la vie est apparue sur Terre il y a environ 3,5 milliards d'années sous la forme d'organismes unicellulaires. La similitude des plans d'organisation, la structure cellulaire commune à tous les êtres vivants et l'universalité de la molécule d'ADN ne peuvent résulter du simple hasard. La cellule, unité du vivant, et l'universalité de l'ADN, support de l'information génétique, indiquent sans ambiguïté une origine primordiale commune à tous les êtres vivants. 2. L'évolution des organismes La notion d'évolution Évolution La théorie de l'évolution explique la biodiversité actuelle et passée (fossile) par le fait que les espèces dérivent les unes des autres par modifications successives au cours du temps. Les oiseaux et certains dinosaures présentent certaines caractéristiques communes, comme la présence de plumes. Par ailleurs, certains fossiles, comme l'Archéoptéryx, montrent que des caractères nouveaux sont apparus successivement, conduisant par étapes de ces dinosaures aux oiseaux actuels. Un arbre de parenté permet de situer l'apparition des caractères nouveaux au cours du temps et le maintien des caractères ancestraux que possède un groupe depuis le début de son histoire. L'arbre traduit l'évolution des espèces. Ancêtre commun Un ancêtre commun entre deux espèces données indique l'espèce la plus récente de laquelle descendent ces deux espèces. On appelle LUCA (Last Universal Common Ancestor) l'ancêtre commun à tous les êtres vivants sur Terre. 3. Les mécanismes de l'évolution Mutation Une mutation est une modification de l'information génétique dans un gène d'une cellule. C'est donc une modification de l'ADN. C'est l'une des causes principales de l'évolution des espèces et l'un des principaux mécanismes de l'évolution moléculaire. Les mutations génétiques sont des événements peu fréquents à l'échelle de temps de la vie d'un Homme. Toutefois, pour un grand nombre d'individus et de temps géologiques, la probabilité de mutation devient beaucoup plus importante. Les espèces ne mutent d'ailleurs pas toutes à la même vitesse. Les gènes touchés et les conséquences d'une mutation peuvent varier. La plupart des mutations sont invisibles. Toutefois, des mutations, même ponctuelles, peuvent modifier le plan d'organisation d'un organisme. Un caractère nouveau peut ainsi apparaître dans une population par modification spontanée du programme génétique. Ces modifications peuvent alors se transmettre d'un individu à l'autre grâce à la reproduction sexuée : lignée du « monstre plein d’avenir » ! Ces caractères nouveaux, qui apparaissent de façon aléatoire peuvent permettre à ces individus d'être mieux adaptés à leurs conditions de vie : - meilleur accès à la nourriture, - donc meilleure survie, - et donc, meilleure reproduction. Ils sont alors sélectionnés et sont maintenus au cours du temps. Cela correspond au mécanisme de la sélection naturelle. Ce mécanisme de mutation et de sélection est à la base de l'évolution. Sélection naturelle La sélection naturelle est le fait que l'environnement influe sur l'évolution des espèces et des populations en sélectionnant les individus les plus adaptés. Le milieu environnant sélectionne les individus qui présentent des caractères leur apportant un avantage par rapport aux autres : ils vivent plus longtemps, ou peuvent davantage se reproduire. L'évolution des espèces au sein des groupes se réalise sur des millions d'années. Le processus de l'évolution