TD : La protection sociale : enjeux et risques contemporains
Durée : 2 heures
Thème 5 : Intégration et solidarité
Sous thème : Protection sociale et solidarité collective
Notions abordées :
Etat Providence, risques sociaux, redistribution, assistance, effets désincitateurs.
Objectif final :
Analyser le lien possible entre mutualisation des risques sociaux, lien social et effets
désincitateurs.
Objectifs intermédiaires :
Analyser des documents de nature différente
Reformuler des chiffres et faire des calculs
Expliquer des extraits de textes
Proposer une synthèse
Objectifs opérationnels : à la fin du TD, je dois être capable de :
Rappeler le modèle national de mise en place de l’Etat Providence : OUI / NON
Connaître quelques chiffres sur la protection sociale et les difficultés financières
actuelles : OUI / NON
Montrer le lien possible entre prise en charge collective des risques sociaux et lien
social : OUI / NON
Envisager l’analyse libérale concernant les possibles effets désincitateurs de la
protection sociale : OUI / NON
Les systèmes de protection sociale sont constitués d’un ensemble complexe de dispositifs destinés à protéger les
individus contre les conséquences négatives d’un certain nombre de risques auxquels ils peuvent se trouver exposés
au cours de leur vie. Apparus à la fin du XIXè siècle dans les pays du continent européen - en premier lieu en
Allemagne à l’initiative du chancelier Bismarck – ces systèmes constituent l’un des piliers des sociétés désormais
fondées sur l’individualisme, le capitalisme et le salariat. Leur organisation actuelle est l’héritage des grandes
refondations opérées dans presque tous les pays européens, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : ainsi, la
Sécurité sociale française est-elle née en 1945.
Les systèmes bismarckiens sont les premiers des deux grands systèmes de protection sociale. Ils se caractérisent par
la prééminence d’une logique d’assurance sociale : destinée aux actifs et à leurs familles, elle est financée par des
cotisations assises sur les revenus d’activité. Ces prestations sociales reçues dont dites contributives car
généralement conditionnées à une cotisation préalable et proportionnelle à celle-ci.
Les systèmes beveridgiens (nom de Lord Beveridge, inspirateur de la réforme de la protection sociale britannique
en 1941), sont basés sur le principe de citoyenneté et d’universalité : les prestations destinées à tous les citoyens
sous conditions de ressources, sont alors financées par l’impôt.
Le modèle libéral ou résiduel assure un faible niveau de protection sociale souvent réservé aux plus pauvres et
financé par l’impôt. La couverture des risques sociaux dépend largement de l’insertion des individus sur le marché
du travail leur permettant de gagner des revenus finançant une couverture privée. Ce système est donc peu
démarchandisé. Historiquement, ce modèle est beveridgien et est présent aux Etats-Unis, au Canada et en Australie.
A cette différenciation traditionnelle se sont ajoutées progressivement de nombreuses variantes de sorte que la
plupart des systèmes nationaux ont aujourd’hui des caractéristiques hybrides : ainsi, la Sécurité sociale française
résolument bismarckienne au début, est-elle devenue plus universaliste au cours des dernières décennies. On
peut citer la création du revenu minimum d’insertion (RMI) et de diverses prestations universelles comme la prime
pour l’emploi (PPE) et l’introduction d’une dose croissante de financement par l’impôt, avec par exemple la création
et l’extension progressive de la contribution sociale généralisée (CSG).
Jacques le Cacheux, L’état de l’économie, Alternatives Economiques, HS n°68, 4°trimestre 2006
Document 1 : Approche historique