Corps du travail

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Table des matières.
Table des matières.................................................................................................1
Introduction...........................................................................................................2
Le vin à travers l'art...............................................................................................2
Saint Vincent et les corporations : culte et folklore..............................................5
L'habillage moderne du vin.................................................................................10
Conclusion...........................................................................................................13
Bibliographie.......................................................................................................14
Sites internet consultés........................................................................................15
Table des figures..................................................................................................15
Annexes...............................................................................................................19

2
Introduction.
Malgré une certaine réhabilitation, la production viticole en région mosane demeure
fortement marginalisée. Ce ne fut cependant pas toujours le cas. En effet, de nombreux
documents iconographiques du Moyen-âge jusqu’à la période contemporaine attestent du
contraire. La problématique de la représentation du vin entre Huy et Liège peut être analysée
suivant différents thèmes : le premier de ceux-ci sera l’image de ce produit dans l’Art, à
travers la peinture, la sculpture, la gravure, le dessin et la tapisserie. Dans un second temps,
les métiers, le folklore et la vie quotidienne entourant le vin seront abordés. Finalement, une
vision plus actuelle de la situation sera mise en lumière via sa diffusion sur le marché
moderne et notamment via les étiquettes et la publicité.
Le vin à travers l’art.
Les représentations du vin mosan peuvent se manifester sous différentes formes d’art à
au fil des époques. Ainsi au Moyen-âge, on constate une grande production d’œuvres mosanes
en particulier en orfèvrerie. Les XVIème et XVIIème siècles quant à eux restent plutôt
centrés sur les tapisseries et la peinture. Au début de l’époque contemporaine de nombreuses
gravures ont été réalisées mettant les cultures viticoles mosanes en valeur. Par contre la
sculpture est une forme d’art que l’on retrouve à tout moment dans l’histoire de la
représentation du vin mosan.
L’art de la vallée mosane durant le Moyen Âge produit beaucoup d’orfèvreries. Nous
constatons que les représentations du vin sont à cette époque pour la plupart, des scènes
religieuses. Les plus fréquentes sont naturellement les scènes eucharistiques que l’on retrouve
dans une orfèvrerie de la vie et miracles de saint Heribert
1
datant de 1050 (fig. 1) ou encore
sur l’autel portatif de Stavelot
2
datant de 1150 (fig. 2). L’autel portatif comporte aussi une
personnification de l'Église tenant un calice et une dernière cène. Cette dernière est aussi une
représentation courante du vin dans l’art mosan. On la retrouve sur des plaques en émail
champlevé
3
datant de 1175 jointe à une scène de la Passion du Christ (fig. 3). Parfois le calice
1
Rhin- Meuse. Art et civilisation, 800- 1400, Cologne- Bruxelles, 1972, p. 77.
2
Id., p. 252.
3
Id., p. 259.

3
est représenté seul comme dans la main d’un personnage du triptyque reliquaire de Florennes
4
du XIIème siècle (fig. 4). Le même style de scène avec un calice seul sous la croix apparait
dans un ivoire d’un crucifix avec donateurs
5
datant de 1100 (fig. 5).
D’autres productions de l’art mosan comme les enluminures traitent de ce sujet. Ces
dernières sont pourtant une forme de représentation un peu particulière. En effet, elles
reprennent non seulement des scènes eucharistiques comme dans le psautier de Lambert le
Bègue
6
datant de 1250 (fig. 6), mais aussi des scènes païennes de banquets avec comme
exemple les enluminures des vœux de paon pour le prince-évêque de Liège
7
datant de 1300
(fig. 7) ainsi que des scènes de vendanges avec les enluminures d’un calendrier
8
datant du
XIIIème siècle (fig. 8). Un dernier exemple de scène qui mérite d’être citée est celle d’une
chasse dans la vigne issue de l’évangéliaire d’Hugo d’Oignies vers 1230
9
(fig. 9).
Bien que très majoritairement dominé par des sujets religieux, la représentation du vin
dans l’art mosan ne se limite donc pas à ceux-ci.
Les tapisseries ne sont a priori pas très présentes en région mosane. Cependant,
quelques unes issues des Pays-Bas méridionaux, datant du début du XVIème et du XVIIème
siècle, représentent des scènes de vendanges
10
(fig. 10 et 11). On retrouve cependant
fréquemment des contours de tapisseries ornées de grappes de raisins. On peut donc conclure
que le vin et ses représentations n’étaient pas des thèmes très abordés dans les tapisseries.
La représentation du vin dans la sculpture en pays mosan ne se rattache pas à une
période précise. L’évocation du vin peut se retrouver sous forme de décors sculptés pareils
aux sarments de vigne du sarcophage de sainte Chrodoara d’Amay datant du VIIIème siècle
(fig. 12). Sainte Chrodoara aurait fait planter des vignes à Amay pour subvenir aux besoins en
vin de l'Église et de la communauté religieuse locale
11
. Au sujet de la sculpture ornementale,
4
COLLON-GEVEART, 1961, p. 51.
5
Rhin- Meuse. Art et civilisation, 800- 1400, Cologne- Bruxelles, 1972, p. 287.
6
Id., p. 84.
7
Id., p. 85.
8
DOUCET, J., dir., s.l.n.d., p.39
9
YANTE, J., 1984, p.88.
10
DELMARCEL, G., 1999, p. 55 et p. 270.
11
DOUCET, J., dir., s.l.n.d., p.31.

4
les chapiteaux sculptés issus d’une cathédrale liégeoise
12
sont représentatifs de la symbolique
qu’avait le vin et surtout la vigne dans les églises (fig. 13). Les mobiliers ecclésiastiques sont
souvent garnis de scènes eucharistiques ainsi les portes de confessionnel
13
datant du
XVIIIème siècle en comportent une (fig. 14).
Une grande partie de la sculpture représentant le vin est vouée au saint patron des
vignerons. Saint Vincent est présenté avec son attribut : la grappe de raisin (fig. 15 et fig.
16)
14
. Ces sculptures datent pour la plupart du XVIème siècle. Le saint patron des vignerons
figure aussi sur des vitraux du XXème (fig. 17)
15
.
Dans le domaine de la peinture, la plupart des œuvres sélectionnées représentant le vin
ont été réalisées par des artistes flamands et hollandais et datent pour la plupart du XVIIe
siècle. Des œuvres d’origine mosane ont été dénichées mais en petites quantités. Elles ont du
être réalisées par des artistes locaux. Une scène de vendange a été trouvée (fig. 18 et 19) ; elle
provient du Livre d’Heures, « Les très riches Heures du duc de Berry » par Paul Limbourg et
Jean Colombe (1485-1489)
16
. Par contre de nombreuses représentations de Namur dessinées
comme le dessin de Masius en 1575
17
(fig. 20) ou celui de Werner au début du 18e siècle,
montrent clairement l’étendue des cultures viticoles. Liège est aussi représentée de façon
panoramique et des vignes sont visibles
18
à flanc de colline (fig. 21). Un autre dessin (fig. 22),
anonyme celui-là, datant de 1740 présente un paysage de Namur sur lequel on peut observer
le vignoble de Buley
19
. Au niveau de la peinture hollandaise et flamande (régions se
rapprochant le plus de la région mosane), plusieurs catégories d’œuvres peuvent être
dégagées : des natures mortes, des portraits et des scènes de repas. Les natures mortes
présentent des ustensiles, verres, pichets, cruches propres à la consommation du vin, des
grappes et autres aliments
20
(fig. 23). Dans les portraits, les artistes exposent l’alcoolique et
12
DEMOULIN, B. et KUPPER, J. p. 57.
13
DOUCET, J., dir., s.l.n.d., p. 15.
14
Id., p. 67 et 68.
15
Id., p. 71.
16
YANTE, J., 1984, p. 87.
17
BRAUN, G. et HOGENBERG, F., s.d., p. 154.
18
Id., p. 66-67.
19
RONVAUX, M., s.d., p.51.
DOUXCHAMPS-LEFEVRE, C., 1996, p. 158.
20
CHAYETTE, H., 1984, p. 62.

5
son compagnon fruité
21
(fig. 24). La gaîté est en général marquée sur le visage de ces buveurs.
Les scènes de repas évoquent quant à elles des réunions familiales
22
(fig. 25). Diverses classes
sociales sont représentées autour du vin, en particulier bourgeoisie et paysannerie. Des
aquarelles contemporaines montrant le travail autour du vin ont été réalisées par J.-M. Dewez
et peuvent être mises en parallèle avec la tentative actuelle d’une certaine réhabilitation de
cette culture (fig. 26, 27 et 28).
La représentation viticole dans la gravure s’insère plutôt dans une vue d’ensemble, un
paysage, mais n’est pas abordée pour elle-même. Certains plans cartographiques militaires
présentent également des vignobles. Dès le 16e siècle, les graveurs adoptèrent un même
symbole pour représenter les ceps de vignes. Beaucoup de gravures à l’eau-forte ont été
trouvées. Elles représentent la cité de Huy. La plus ancienne date du 16e siècle et est la plus
vieille illustration connue de Huy. Les autres datent des 17e et 18e siècles
23
(fig. 29). Ces
paysages permettent de se rendre compte de l’importance de la culture viticole hutoise à cette
époque mais également des lieux stratégiques où elle est située. Floreffe fut également une
terre viticole, la gravure représentant l’abbaye dans « Les délices du païs de Namur » en 1607,
de Gramaye, montre une plantation de vignes.
24
Saint Vincent et les corporations : culte et folklore.
Pendant des siècles, les corporations de vignerons restèrent très attachées à leur patron,
Saint Vincent. Personnage central de leur vie, c’est autour de lui que le travail des viticulteurs
s’organise : fêtes, dictons, chansons, culte,… les exemples sont multiples. Ainsi, ce chapitre
abordera tout d’abord la question du culte du saint : qui est-il ? D’où vient-il ? Où est-il
vénéré ? Par qui ? La seconde partie de cette analyse concerne la vie des corporations à
proprement parler : blason, procession et évolution. Et enfin, dans un registre plus folklorique,
la littérature autour du vin et les chansons à boire seront traitées. En effet, à ce sujet, les
auteurs se révélèrent hautement prolifiques.
21
Id., p. 91.
22
CHAYETTE, H., 1984, p. 106.
23
DOUCET, J., dir., s.l.n.d., p. 78-79.
24
RONVAUX, M., s.d., p. 39.