Angiotensine, bradykinine, endothélines, peptides natriurétiques
L'angiotensine, la bradykinine, les endothélines et les peptides natriurétiques sont des polypeptides qui
interviennent dans la régulation de la pression artérielle.
L'angiotensine II est un octapeptide vasoconstricteur. La bradykinine est un nonapeptide vasodilatateur. Les
endothélines sont des polypeptides d'une vingtaine d'acides aminés, à effet vasoconstricteur. Les peptides
natriurétiques sont des polypeptides vasodilatateurs et diurétique ayant la particularité d'être d'origine cardiaque.
Le métabolisme et les effets de ces différents peptides peuvent être modulés par divers médicaments qui sont
généralement utilisés dans le traitement de l'hypertension artérielle
Les effets de l'angiotensine sont essentiellement cardiovasculaires.
1. Effet vasoconstricteur
Exprimé en activité molaire, l'effet vasoconstricteur de l'angiotensine II est environ 40 fois plus important
que celui de la noradrénaline. Son effet vasoconstricteur (AT1) qui est responsable de son effet
hypertensifs, est surtout artériolaire (vaisseaux splanchniques, rénaux et cutanés) mais aussi veineux,
ce qui tend à réduire le volume sanguin. L'effet vasoconstricteur de l'angiotensine n'est pas supprimé par
les adrénolytiques mais par des antagonistes spécifiques.
Au niveau rénal, l'angiotensine provoque une vasoconstriction de l'artériole efférente (sortie) du
glomérule, ce qui permet de maintenir une pression artérielle suffisante pour assurer la filtration
glomérulaire, notamment en cas de sténose de l'artère afférente (entrée). Dans ce cas, les antagonistes
de l'angiotensine II peuvent, en levant la vasoconstriction de l'artère efférente, faire chuter la pression
artérielle au dessous du seuil nécessaire à la filtration et entraîner une insuffisance rénale.
2. Effet cardiaque
L'angiotensine a un effet tachycardisant et faiblement inotrope positif (AT1) mais, in vivo, si l'effet
vasoconstricteur est suffisant pour provoquer une hypertension artérielle, on observe une bradycardie
réflexe.
D'autre part, l'angiotensine participe directement, en plus des conséquences indirectes de son effet
hypertenseur, au développement de l'hypertrophie cardiaque et des lésions athéromateuses vasculaires
par son effet de type facteur de croissance (AT1). Elle mettrait en jeu d'une part la voie MAP-kinase par
l'intermédiaire de la phospholipase C et de la protéine kinase C, d'autre part la voie JAK/STAT. Cette
activation conduit à la transcription de gènes à l'origine de facteurs de croissance.
3. Effet sur l'aldostérone
A doses très faibles non vasoconstrictrices, l'angiotensine II et III stimulent la synthèse et la sécrétion
d'aldostérone qui retient le sodium dans l'organisme et favorise l'élimination du potassium (effet AT1).
4. Autre effet
Par ailleurs, l'angiotensine II exerce in vitro une action contracturante sur diverses fibres lisses : iléon,
utérus, bronches.
Effets centraux
Les effets centraux de l'angiotensine ont été mis en évidence essentiellement par l'expérimentation animale.
Introduite dans des zones particulières du cerveau, l'angiotensine provoque :
une hypertension artérielle par stimulation du système sympathique et libération de noradrénaline. Cette
hypertension est supprimée par les adrénolytiques ;
un effet dipsogène : augmentation de la soif et de la consommation d'eau;