BURKINA FASO Unité – Progrès – Justice MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES Comité National de Politique Economique RESUME DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU BURKINA EN 2007 Avril 2008 1 1. INTRODUCTION L'activité économique du Burkina au cours de l'année 2007 s'est déroulée dans un contexte caractérisé au plan national, entre autres, par le démarrage difficile de la campagne agricole 2007/2008, des inondations dans plusieurs régions du pays et, au plan international par la poursuite de l'envolée du prix des produits pétroliers, l'appréciation continue de l'euro comparativement au dollar et la mauvaise tenue du prix du coton. Il en résulte pour l'année, une croissance de 4,0%, en retrait par rapport à celle de 2006 qui se situait à 5,5%. En termes réels, le Produit Intérieur Brut (PIB) est passé de 2 677,7 milliards de francs CFA en 2006 à 2 785,3 milliards de francs CFA en 2007. La baisse du rythme de la croissance du PIB de 2006 à 2007 s'explique surtout par les secteurs primaire et tertiaire. En effet, les contributions à la croissance de ces deux secteurs ont enregistré des baisses entre les deux années. Pour l'année 2007, les contributions à la croissance des secteurs primaire, secondaire et tertiaire ont été respectivement de -0,1 point; 1,9 point et 2,2 points contre 0,3 point ; 1,2 point et 4,1 points en 2006. Sur les cinq dernières années, les performances en matière de croissance de l'activité économique ont été peu régulières. L'évolution a été en dents de scie de 2003 à 2005; une tendance marquée à la baisse à partir de 2005. Sur la période, la courbe linéaire de tendance est à la baisse. Graphique 1 : Évolution de la contribution à la croissance du PIB en 2007 Graphique 2: Évolution du taux de croissance du PIB de 2002 à 2007 2,2 2,5 9,0% 1,9 2,0 8,0% 7,0% 1,0 6,0% 0,5 7,1% 5,5% 5,0% 4,6% 4,0% 0,0 -0,5 8,0% Taux 1,5 -0,1 4,0% 4,0% 3,0% 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Années Taux croissance 2. EVOLUTION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE La croissance de l'activité économique au cours de l'année 2007 a été principalement tirée par les secteurs tertiaire et secondaire avec des contributions respectives de 2,2 points et de 1,9 point. Le secteur primaire quant à lui n'enregistrerait qu'une contribution négative de 0,1 point. La valeur ajoutée du secteur primaire a enregistré en 2007 une baisse de 0,4% contre +0,9% en 2006. Elle est passée de 797,6 milliards de francs CFA en 2006 à 793,6 milliards de francs CFA en 2007. Cette évolution est due au sous-secteur agriculture, notamment l’agriculture de rente dont la valeur ajoutée à chuté de 38,6% en 2007 en raison des effets conjugués de la baisse de la production consécutive à 2 la diminution des superficies et de la réduction du prix d’achat au producteur du kilogramme de coton graine. Comparativement à l’année 2006, le secteur secondaire a enregistré une accélération de sa croissance en 2007. En effet, la croissance du secteur est passée de 5,5% en 2006 à 8,8% en 2007. Sa valeur ajoutée est passée de 573,9 milliards de francs CFA en 2006 à 624,7 milliards de francs CFA en 2007. La hausse est imputable à l’ensemble des sous-secteurs. La hausse la plus importante a été enregistrée au niveau du sous-secteur des industries extractives qui connait ces dernières années un regain d’activités. Le secteur tertiaire a connu au cours de l'année 2007 un ralentissement de sa croissance qui s'est établie à 3,5% contre 8,0% en 2006. Cette décélération est due aussi bien au secteur tertiaire marchand (3,5% contre 10,5% en 2006) que non marchand (3,6% contre 4,5% en 2006). En ce qui concerne le secteur tertiaire marchand, à l'exception du commerce dont la croissance s'est accélérée passant de 0,4% en 2006 à 1,3% en 2007, celle des autres sous-secteurs a enregistré une décélération. 3. PRIX ET INFLATION L’inflation en 2007 se situe à -0,3% contre 2,4% en 2006. L’année 2007 enregistre ainsi une baisse du niveau général des prix contrairement à la période précédente en raison, principalement, de la baisse des prix des produits alimentaires et d’une relative stabilité des prix des carburants et lubrifiants. 4. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE L'exécution des opérations financières de l'État au cours de l'année 2007 s'est soldée par un déficit global base engagement de 189,1 milliards de francs CFA, en dégradation comparativement au déficit de 2006 qui se situait à 163,4 milliards de francs CFA. La prévision de mobilisation de recettes totales et dons retenue pour l'année 2007 dans le programme de convergence 2007-2009 se chiffrait à 674,2 milliards de francs CFA contre 588,1 milliards de francs CFA dans le programme 2006-2008. En ce qui concerne les dépenses totales et prêts nets, les engagements prévisionnels du programme de convergence 2007-2009 étaient de 872,3 milliards de francs CFA contre 751,4 milliards de francs CFA pour le programme précédent. Concernant la dette publique, son encours s'est considérablement réduit avec l'application effective de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale dont le pays a bénéficié. A fin décembre 2007, cet encours s'est élevé à 759,4 milliards de francs CFA correspondant à un taux d'endettement de 23,4% contre 22,8% en 2006. 5. LA SITUATION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS Selon les projections, la balance des paiements 2007 du Burkina Faso, hors financement exceptionnel, serait excédentaire de 160,0 milliards de francs CFA, 3 contre un excédent de 25,9 milliards de francs CFA en 2006, s'améliorant de 134,1 milliards de francs CFA en 2007, principalement en liaison avec le rapatriement des produits de cession de 51% des actions de l'Office National des Télécommunications (ONATEL) à Maroc Télécom (144,3 milliards de francs CFA). Avec les financements exceptionnels, le solde atteindrait +169,0 milliards de francs CFA. Les estimations de la balance commerciale du Burkina Faso pour 2007 font ressortir un solde déficitaire de 294,2 milliards de francs CFA, en détérioration de 39,8 milliards de francs CFA par rapport à celui de 2006 qui se situait à 254,4 milliards de francs CFA. Cette dégradation s’expliquerait par une hausse des importations (+23,1 milliards de francs CFA) conjuguée à une contraction des exportations (-16,7 milliards de francs CFA). En effet, les exportations sont estimées à 290,9 milliards de francs CFA en 2007, contre 307,6 milliards de francs CFA en 2006, soit un repli de 5,4%, en liaison exclusivement avec la diminution des exportations de coton fibre (-35,5 milliards de francs CFA). S’agissant des importations, elles atteindraient 585,1 milliards de francs CFA en 2007, contre 562,0 milliards de francs CFA en 2006, soit une hausse de 23,1 milliards de francs CFA. Cet accroissement des importations concerne tous les principaux produits, notamment les biens d'équipement (+9,1 milliards de francs CFA), les produits pétroliers (+8,3 milliards de francs CFA) et les biens intermédiaires (+5,5 milliards de francs CFA). 6. LA SITUATION MONETAIRE Sur la base des estimations, l’évolution des agrégats monétaires entre fin septembre 2007 et fin décembre 2007 a été caractérisée par une contraction des avoirs extérieurs nets (-10,7%) et de la masse monétaire (-0,5%), et un accroissement du crédit intérieur (+15,0%). En se situant à 409,3 milliards de francs CFA à fin décembre 2007, les avoirs extérieurs nets se sont contractés de 49,0 milliards de francs CFA (-10,7%) par rapport à leur niveau de 458,3 milliards de francs CFA à fin septembre 2007. Cette diminution est exclusivement imputable à la Banque Centrale dont les avoirs extérieurs nets ont baissé de 76,9 milliards de francs CFA, ceux des banques enregistrant, par contre, une augmentation de 27,9 milliards de francs CFA entre fin septembre et fin décembre 2007. Le crédit intérieur s'est desserré de 59,1 milliards de francs CFA (+15,0%), en passant de 393,9 milliards de francs CFA à fin septembre 2007 à 453,0 milliards de francs CFA à fin décembre 2007. Cette évolution s’explique par la dégradation de la PNG de 48,7 milliards de francs CFA et la hausse des crédits à l’économie de 10,4 milliards de francs CFA. La dégradation de la PNG, qui est passée de -142,3 milliards de francs CFA à fin septembre 2007 à -93,7 milliards de francs CFA à fin décembre 2007, résulte d'une baisse des créances de l’Etat (-46,7 milliards de francs CFA) conjuguée à une augmentation de ses dettes (+2,0 milliards de francs CFA). La progression des crédits à l’économie est expliquée par celle des crédits ordinaires à 4 court terme (+31,1 milliards de francs CFA), les crédits de campagne et les crédits à moyen et long termes s'étant, au contraire, contractés respectivement de 15,1 milliards de francs CFA et 5,6 milliards de francs CFA sur la période sous-revue. La masse monétaire a enregistré une diminution de 3,7 milliards de francs CFA (0,5%), en passant de 817,1 milliards de francs CFA à fin septembre 2007 à 813,4 milliards de francs CFA à fin décembre 2007. Ce repli résulte de la décélération de la circulation fiduciaire (-6,7 milliards de francs CFA), les dépôts ayant, au contraire, progressé de 3,0 milliards de francs CFA entre fin septembre et fin décembre 2007. 7. LA SURVEILLANCE MULTILATERALE L’état de réalisation des critères de convergence par le Burkina en 2007 se présente comme suit : 7.1. LES CRITERES DE PREMIER RANG Réalisation Objectifs Réalisatio s 2006 2007 ns 20071 Normes Critère de premier rang (Hors PPTE) Ratio solde budgétaire de base sur PIB nominal (en %) Ratio solde budgétaire de base corrigé sur PIB nominal (en %) Taux d'inflation annuel moyen (IHPC) (en %) Ratio de l'encours total de la dette sur PIB nominal (en %) Arriérés de paiements (en milliards francs CFA) intérieurs (en milliards francs CFA) extérieurs (en milliards francs CFA) -5,0 -2,2 -4,9 -2,2 6,4 22,8 0,0 0,0 0,0 0,5 2,3 17,1 0,0 0,0 0,0 -1,9 -0,3 23,4 0,0 0,0 0,0 0 3% 70% 0 0 0 7.2. LES CRITERES DE SECOND RANG Réalisation Objectifs Réalisation Normes s 2006 2007 s 2007 Critère de second rang Ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales (en %) Masse salariale corrigée / recettes fiscales (%) Ratio des dépenses d’investissement financées sur fonds propres / recettes fiscales (en %) Investissements publics sur ressources internes corrigés /recettes fiscales (%) Ratio déficit extérieur courant hors dons sur PIB nominal (en %) Taux de pression fiscale (en %) 1 44,1 37,1 46,4 37,9 33,4 37,5 42,7 33,6 35,5 33,1 25,2 28,7 12,6 12,0 10,1 13,1 13,0 12,5 en gris, les critères non respectés en 2007 par rapport à la norme communautaire 5 35% 20% -5% 17%