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La diplomatie tunisienne face au défi économique
La diplomatie tunisienne a besoin d'apprendre de nouveaux réflexes, dont celui de rechercher, dans leur
pays d'affectation, des opportunités d'échange et d'investissement.
Par Wajdi Msaed
Le club finance relevant de l'Association tunisienne des grandes écoles (Atuge) a choisi le thème relatif à la
«diplomatie économique» pour meubler le dîner-débat qu'il a organisé le jeudi 11 août courant et auquel ont
pris part notamment son excellence Tanja Jaaskelainen, ambassadrice de Finlande à Tunis, Ahmed Ounaies,
diplomate et ancien ministre des Affaires étrangères, Moncef Baati, conseiller auprès du ministère des Affaires
étrangères, Mongi Zidi, ambassadeur de Smart Tunisia en France et Baligh Ben Soltane, directeur marketing
international à l'Agence de promotion des investissements étrangers (Fipa).
Les organisateurs constatent que le développement des exportations tunisiennes, d'une part, et le renforcement
de l'attractivité du site de la Tunisie pour de nouveaux investissements, d'autre part, sont deux piliers
importants pour la relance de la croissance et le redressement économique dans le pays. Ils estiment, en outre,
que la diplomatie économique a un rôle important à assumer se traduisant par la revue des priorités et des
orientations en s'inspirant des modèles ayant fait leurs preuves.
L'économie est avant tout une culture
«Le souci du développement économique a été constant chez la direction politique de la Tunisie depuis les
premiers jours de son indépendance en 1956», précise Ahmed Ounaies, à l'ouverture de la séance, modérée par
deux jeunes membres de l'Atuge : Wiem Zarrouk et Riadh Abid.
L'ancien ministre souligne que «la direction qui a pris en charge les destinées du pays, depuis 60 ans, était
très proche des préoccupations des Tunisiens et adoptait une stratégie visant à changer la société, développer
le territoire et, par voie de conséquence, changer les hommes».
L'ancien diplomate a mis, ensuite, l'accent sur le rôle dévolu aux diplomates des premières décennies de
l'indépendance pour garantir de meilleures chances de réussite à cette stratégie qui reposait sur une gestion
étatique de l'économie tunisienne. «Les ambassadeurs avaient toujours des projets, bien définis et bien ficelés,
à présenter à leurs partenaires étrangers», précise-t-il, citant, dans ce contexte, les exemples de feus Mokhtar
Laatiri et Lassaad Ben Osmane, des technocrates qui ont excellé dans la défense de leurs dossiers au service de
l'intérêt supérieur du pays.
«Aujourd'hui, nous avons à adopter une autre philosophie car le monde a changé et la Tunisie aussi», ajoute
M. Ounaies, qui estime que l'intégration économique repose actuellement et en grande partie sur les nouvelles
technologies de l'information et de la communication (TIC) et que les diplomates, représentants de la Tunisie
auprès des pays frères et amis, sont appelés à bien s'adapter aux nouvelles circonstances et à inventer de
nouveaux processus de collaboration avec leurs partenaires.
«Le dynamisme économique est l'affaire de tous et que l'économie est une culture avant d'être investissement
ou industrie», précise M. Ounaies en conclusion, en appelant à insuffler de nouveaux réflexes, dont celui de la
recherche des opportunités d'échange et d'investissement, dont la diplomatie tunisienne a grandement besoin.
Place de choix pour la recherche et développement
Invitée à évoquer les secrets de la réussite de son pays dans le domaine de l'attraction de la technologie et de
l'investissement extérieur, la cheffe de la diplomatie finlandaise en Tunisie a indiqué que la Finlande, qui a
intégré l'Union européenne (UE) depuis 1995 et qui célébrera l'année prochaine son centenaire, a adopté un
système de développement qui garantit la bonne qualité de la vie, la compétitivité de son appareil économique
et l'égalité entre les hommes et les femmes.
Parlant du système éducatif finlandais, elle a mis l'accent sur le principe de la sélection dans l'accès à
l'enseignement supérieur et sur l'effort fourni en matière de nouvelles technologies. «Ce qui a permis au pays
d'être un grand producteur de jeunes électroniciens et à la marque finlandaise de téléphonie mobile Nokia
d'avoir un rayonnement mondial», a-t-elle dit, ajoutant que 13% du PIB de la Finlande sont consacrés au
financement de la recherche et développement.
Mme Tanja a adressé un message fort aux présents en affirmant que la Tunisie dispose de beaucoup d'atouts
pour réaliser un essor considérable. «Ses compétence de haut niveau et notamment dans les techniques de
marketing sont à envier», a-t-elle précisé, ajoutant qu'elle oeuvrera, à son niveau, pour donner d'autres
dimensions à la coopération tuniso-finlandaise en vue d'intégrer les marchés africains. Elle annoncé, dans ce
contexte, l'organisation par son pays d'un forum international sur les énergies renouvelables, le 21 septembre, à
Helsinki, avec la participation de 5 pays africains, dont la Tunisie.
Riadh Azaiez, président de l'Association d'amitié tuniso-ivoirienne, a proposé, dans ce contexte, une
coopération triangulaire entre la Tunisie, la Finlande et les pays d'Afrique sub-saharienne.
La notion de nation-branding
Après avoir énuméré les indicateurs économiques défavorables enregistrés par la Tunisie ces dernières années,
le représentant de la Fipa a déploré l'existence d'une multitude d'intervenants tunisiens à l'étranger et le manque
de concertation entre eux, appelant à la réforme de l'administration, au développement de la logistique et du
transport et à la reconstruction de l'image de marque du pays, fortement écornée ces dernières années par les
désordres sociaux et la montée du terrorisme. «C'est ce nation-branding qui manque», a lancé une
intervenante, membre de l'Atuge Paris, qui a appelé à valoriser le potentiel humain et économique existant en
Tunisie et qui n'est pas négligeable.
Pour Mongi Goaid, SG de l'Association d'amitié tuniso-hollandaise, la question de regroupement des services
économiques tunisiens implantés à l'étranger demeure d'une grande importance. Il appelle par ailleurs à
raffermir les liens entre les acteurs économiques, d'une part et les établissements institutionnels et les
représentations diplomatiques, d'autre part.
Moncef Belkhiria, membre de l'Atuge, évoque le rôle à jouer par les diplomates pour se rapprocher de la
diaspora tunisienne à l'étranger qui peut être d'un grand apport pour le pays.
Mongi Zidi, qui a donné des éclaircissements sur le projet Smart-Tunisia, a fait savoir que le message à adressé
aux investisseurs pour venir en Tunisie doit être clair et bien structuré. «Pour pouvoir bien ‘‘vendre'' le pays
aux opérateurs étrangers, et c'est la tâche qui incombe à Smart-Tunisia, on doit être assez persuasif en leur
expliquant l'intérêt qu'ils ont à investir dans notre pays», a-t-il expliqué, en faisant savoir que l'Europe compte
actuellement 100.000 compétences tunisiennes spécialisées dans les TIC et elle constitue, de ce fait, un grand
chantier de travail pour les diplomates accrédités dans les pays européens.
Post date: 2016-08-15 10:45:00
Post date GMT: 2016-08-15 09:45:00
Post modified date: 2016-08-15 10:10:34
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