Participation timide de la Tunisie aux rencontres Africa 2016
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Participation timide de la Tunisie aux rencontres Africa
2016
La Tunisie participera à la 1ère édition des rencontres Africa 2016 qui auront lieu les 22 et 23 septembre
courant, au Palais d'Iena, à Paris (France).
Par Wajdi Msaed
Cette participation est jugée timide puisqu'elle ne dépasse pas, sur le plan officiel, la présentation d'une
intervention intitulée : «Compétences Tunisie : un savoir-faire transfrontalier».
Exportation du savoir-faire
Cette conférence, qui sera donnée au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE) français,
fera connaître la voie du développement du capital humain empruntée par la Tunisie au lendemain de son
indépendance, en 1956, en adoptant une politique avant-gardiste reposant essentiellement sur l'investissement
massif dans l'éducation et la santé des citoyens. Le fruit de cette orientation stratégique a fait de notre pays une
plateforme régionale d'exportation de savoir-faire et qui a fait de ses compétences une valeur sûre dont le
rayonnement dépasse les frontières nationales.
La délégation tunisienne en charge d'animer cette intervention est composée notamment de représentants du
Centre de promotion des exportations (Cepex), de la Fédération nationale de la santé et de la Fédération
tunisienne des TIC, relevant de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica), ainsi
que du bureau d'études Comète Engineering. Elle aura l'occasion de présenter les atouts de la Tunisie dans les
secteurs de la médecine, du développement informatique, du consulting et de l'engineering.
Toutefois, cette participation aurait dû être plus importante et plus diversifiée, eu égard à la qualité des
intervenants, des partenaires et des entreprises participantes, ainsi que de l'ampleur de la mobilisation africaine
pour cet événement économique, le plus important organisé en France sur l'Afrique, qui se tiendra sous le
thème: «Entreprendre pour la croissance».
L'homme le plus riche d'Afrique
Certes, on compte parmi les 100 personnalités de premier plan qui assisteront à cet événement une figure de
proue du monde des affaires tunisien, en la personne de Bassem Loukil, Pdg du groupe Loukil, en sa qualité de
président du Conseil d'affaires tuniso-africain (TABC).
On note aussi la participation de hautes personnalités africaines, notamment le Premier ministre de Côte
d'Ivoire, Daniel Kablan Duncan, le ministre marocain de l'Economie, de l'Investissement, de l'Industrie et de
l'Economie numérique Moulay Hafedh El Alami. Mais aucun membre du gouvernement tunisien ne figure sur
la liste des participants officiels qui compte, entre autres, le nom de l'homme le plus riche du continent
africain, Alico Dangote, l'homme d'affaires nigérian dont la fortune a été estimée à 12,4 milliards de dollars
US, soit près du budget annuel de l'Etat tunisien
La France, qui cherche à maintenir des liens forts avec son pré carré, ses anciennes colonies africaines,
cherche, à travers cet événement, à anticiper les évolutions économiques et identifier les facteurs d'influence
des marchés africains. Elle cherche aussi à renforcer ses liens économiques et humains établis avec l'Afrique
pour un avenir partagé. Aussi les rencontres Africa 2016 tendent-elles à humaniser ces relations séculaires en
essayant de «placer l'homme au cœur des préoccupations, de favoriser le transfert du savoir-faire et de
développer des formations».
Ce tropisme africain de la France n'est pas nouveau mais il tend à se renforcer. Et pour cause : les taux de
croissance, parfois à deux chiffres, enregistrés par plusieurs pays africains subsahariens, font que le continent
noir ne cesse de focaliser l'attention des bailleurs de fonds et des investisseurs des quatre coins de la planète.
L'Afrique intéresse, et pas seulement par ses matières premières, car son économie s'est beaucoup diversifiée et
les besoins de sa population dans tous les domaines sont immenses. Et c'est tant mieux.
Rencontre B2B, réseautages, connexions
Au programme, riche et varié, de ces journées de réflexion et d'analyse, des conférences sur, notamment, la
«stratégie économique française en Afrique», «la numérisation, levier de l'économie africaine», «la diplomatie
économique des territoires» et «la ville durable, enjeu de l'Afrique».
On s'attend à accueillir quelque 800 chefs d'entreprises. Aussi a-t-on prévu un riche programme de rendez-vous
B2B pour favoriser les partenariats économiques entre les entreprises africaines et françaises et africaines entre
elles. L'objectif est aussi de favoriser la création de réseaux et de connexions entre les dirigeants de ces
entreprises et avec les autorités/organismes représentatifs. Et, bien sûr, de produire un contenu novateur et à
forte valeur ajoutée scientifique à travers les conférences de haut niveau.
Ces rencontres s'inscrivent dans la perspective du sommet Afrique-France qui réunira, à Bamako (Mali),
courant 2017, le chef d'Etat français avec ses homologues africains.
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