Priorité à l´ouverture ¨ Habib SFAR

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Repères
Président de la Tunisian Foreign Bank
Habib SFAR
" Priorité à l´ouverture ¨
Au printemps, un événement assez rare s’est produit dans le domaine bancaire. L’Union
tunisienne des banques est devenue la Tunisian Foreign Bank (TFBank). Son président,
Habib Sfar, explique pour “Tunisie Plus” les raisons de cette mutation peu fréquente.
Habib Sfar - La Tunisie ayant atteint
un bon niveau de développement depuis au moins une vingtaine d’années,
il était nécessaire que nous repensions
notre stratégie et que nous trouvions de
nouvelles niches de productivité. C’est
ainsi que la banque avec le soutien de
ses actionnaires a présenté un nouveau
projet de développement. Celui-ci ambitionne d’étendre son activité non seulement en France mais aussi en Allemagne
et en Italie, où il y a des Tunisiens en
nombre. Un intérêt particulier a été également porté sur le développement
de nos relations avec les PME et les
PMI françaises qui veulent investir
en Tunisie. Quant aux entreprises
tunisiennes qui souhaitent s’implanter en Europe, elles doivent
être encore plus soutenues, même
si nous avons commencé cette démarche dès la fin des années 90.
Enfin, nous devions être à l’écoute
des Tunisiens résidant en Europe et
les aider. Tels étaient les objectifs.
Ces nouvelles orientations ont été
accompagnées dès le départ par
une augmentation du capital et
un nouveau tour de table. En mars
dernier, le capital a été augmenté
jusqu’à trente millions d’euros. Il
est maintenant réparti entre la banque fondatrice, la Société Tunisienne de Banque (43,3%), la Banque
de l’Habitat (43,3 %) et la Banque
centrale de Tunisie (13,2 %).
Nous demeurons une banque française à capitaux publics tunisiens.
Elle dispose de deux agences à
Paris, une à Marseille, une à Lyon et
une autre “off shore ” en Tunisie. Nous
envisageons d’étendre prochainement
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notre réseau en France et de développer
le concept de banque à distance.
n Le changement est considérable !
- Oui, c’est vrai. Nous avons rompu avec
le passé et nous avons créé une nouvelle
dynamique. Nous vivons dans un environnement entièrement nouveau.
n Comment aidez-vous les entreprises françaises qui veulent s’implanter en Tunisie ?
- Nous ne faisons que commencer cette activité. Nous les accompagnons dans leurs
démarches auprès de l’administration et
nous les aidons à financer leurs projets.
En général, notre participation s’élève à
un ou deux millions d’euros par projet.
n Et envers les Tunisiens ou les FrancoTunisiens ?
- Pour eux, nous sommes surtout une
banque classique de dépôt. Nous allons
les accompagner dans leurs projets immobiliers, leurs recherches d’un complément
de retraite ou dans leur épargne pour
permettre, par exemple, à leurs enfants
de poursuivre leurs études. S’ils veulent
transférer leurs ressources en Tunisie,
nous sommes aussi là pour leur permettre d’accomplir cette démarche aux
meilleurs coûts. Un effort particulier
sera porté sur la clientèle d‘origine
tunisienne de deuxième et troisième
génération en lui offrant des produits
concurrentiels adaptés à leurs besoins.
Il n’est toutefois pas question d’être un
établissement “communautaire”.
n Avez-vous d’autres projets ?
"Nous avons créé
une nouvelle
dynamique"
- Bien sûr et ils sont nombreux! Notre
prochaine étape est d’ouvrir, avec l’accord des actionnaires, le capital à un
partenaire stratégique, telle une banque ou une compagnie d’assurance, en
tout cas une entreprise de notre secteur d’activités. Cette ouverture vise à
assurer la pérennité de notre développement : néanmoins la participation
tunisienne doit rester majoritaire. A
terme, l’idée est de doubler le capital
actuel de la banque. Notre souci principal est de ne pas rester enfermé sur
nous-mêmes mais de nous ouvrir davantage, de trouver des synergies avec
de nouveaux partenaires. Bref œuvrer au
maximum pour l’ouverture.
© V.D.
n Pourquoi cette transformation ?
Propos recueillis par Eric Galnier
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