marche des changes

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LA CONTRAINTE EXTÉRIEURE – MARCHÉ DES CHANGES
D31 – 11L3
I. LE CIRCUIT DES REGLEMENTS INTERNATIONAUX ................................................................................... 2
I.1 ORIGINE DES REGLEMENTS INTERNATIONAUX ......................................................................................................... 2
I.2 ACTEURS DES REGLEMENTS INTERNATIONAUX ........................................................................................................ 2
I.3 TAUX DE CHANGE, SYSTEME DE CHANGE ET CONVERTIBILITE DES MONNAIES ........................................................ 2
I.4 MARCHE DES CHANGES ........................................................................................................................................... 3
I.5 FORMATION DES TAUX DE CHANGE ......................................................................................................................... 4
I.6 LA POLITIQUE DE CHANGE ....................................................................................................................................... 5
II. LES SYSTÈMES DE PARITÉS FIXES .................................................................................................................. 7
II.1 DE L’ETALON-OR A L’ETALON DE CHANGE-OR ....................................................................................................... 7
II.2 LE SMI ISSU DES ACCORDS DE BRETTON WOODS .................................................................................................. 8
II.3 L’EVOLUTION DU SMI ET SA CRISE (1944-1971) .................................................................................................... 9
III. LE SYSTEME DES CHANGES FLOTTANTS .................................................................................................. 11
III.1 LES ETAPES DE LA MISE EN PLACE DU FLOTTEMENT DES MONNAIES ................................................................... 11
III.2 UN SYSTEME IMPUR ET HETEROGENE .................................................................................................................. 11
III.3 LES TRAITS ESSENTIELS DU SMI CONTEMPORAIN ............................................................................................... 11
IV. LE SYSTEME MONETAIRE EUROPEEN (SME) ........................................................................................... 14
IV.1 LES OBJECTIFS DU SME ...................................................................................................................................... 14
IV.2 L’ECU................................................................................................................................................................. 14
IV.3 LES MECANISMES D’INTERVENTION.................................................................................................................... 15
IV.4 LES MECANISMES DU CREDIT .............................................................................................................................. 15
IV.5 DU SME A L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE ............................................................................................. 15
V. LA CONTRAINTE EXTERIEURE ...................................................................................................................... 18
V.1 LA BALANCE DES PAIEMENTS ............................................................................................................................... 18
V.2 L’ANALYSE DE LA BALANCE DES PAIEMENTS : LA CONTRAINTE EXTERIEURE ...................................................... 20
V.3 LES POLITIQUES D’AJUSTEMENT EXTERIEUR ........................................................................................................ 24
2
I. LE CIRCUIT DES REGLEMENTS INTERNATIONAUX
I.1 origine des règlements internationaux
Déf . : SMI : système de monétaire international.
Les échanges internationaux génèrent les règlements internationaux et des opérations de change :
-
Importation et exportation de services et de biens.
Importation et exportation de capitaux.
Paiement en devises locales par l’intermédiaire d’une banque  ils sont source des opérations de
change.
I.2 acteurs des règlements internationaux
-
Ménages (ex. dépenses touristiques).
Entreprises (ventes et achats + investissements et placements à l’étranger).
Banques (effectuent le change auprès de leurs clients, à partir de comptes qu’elles
possèdent dans des banques à l’étranger).
Lorsqu’une banque ne détient pas assez des devises demandées par un client, elle les achète auprès
d’une autre banque ou sur le marché des changes.
La banque de France :
- gère les réserves de change, sauf les moyens de paiement internationaux détenus par les
banques  conserver l’or et placer les autres avoirs.
- Intervient sur le marché des changes 
o vend des devises lorsque les banques font des achats nets ( destructions de
francs).
o achète des devises lorsque les banques font des ventes nettes ( création de
francs).
I.3 Taux de change, système de change et convertibilité des monnaies
Taux de change
Le tx de change représente le prix d’une monnaie exprimé par rapport à une monnaie étrangère.
2 expressions possibles :
- 1 DM = 3,45 F. Cote au certain  qtité de monnaie nationale pour acheter 1 unité de
devise étrangère
- 1 F = 0,29 DM. Cote à l’incertain  qttité de monnaie étrangère pour acheter 1 unité de
devise nationale.
La monnaie est dire forte ou faible, non dans l’absolu, mais en fonction de l’évolution des taux de
change.
Système de change
Les modalités de fixation du taux de change = un des traits essentiel du SMI.
1. système de parité fixe
Le taux de chaque monnaie est défini par rapport à un étalon.
3
Parité fixe : définition officielle d’une monnaie par rapport à un étalon.
L’étalon peut être :
- Métal précieux (l’or, du XIXe à 1914 dans les pays capitalistes).
 système de « l’étalon-or » (gold standard).
Ex : en 1914 : 1F = 322mg d’or.
 1£ = 25.22F
 1£ = 8120mg d’ir.
- une monnaie nationale (le $, de 1944 à 1971).
 système de « l’étalon de change-or » (gold-exchange standard)
 chaque monnaie pouvait être convertie en or ou en $.
- SME (système monétaire européen).
 système de « l’étalon ECU ».
 chaque monnaie d’un Etat membre était définie officiellement en ECU.
Ex : en 1994 : 1 ECU = 6,53883 F
 1DM = 3.35386 F
 1ECU = 1,94964 DM
2. système de change flottant
Les monnaies n’ont pas de définition officielle, pas de parité.
Les tx sont définis par le marché des changes.
Système monétaire actuel depuis 1973.
La convertibilité en monnaie
Convertibilité : autorisation donnée par l’autorité monétaire d’un pays d’échanger la monnaie
nationale contre des devises étrangères.
 garantie pour les agents économiques de pouvoir faire du change.
- Dans le système étalon-or, l’or a un statut de monnaie internationale.
- Dans le système étalon de change-ort, toutes les monnaies peuvent être converties en $,
mais seul le $ peut être converti en or.  le $ a le rôle de monnaie internationale.
I.4 Marché des changes
Sur une place (Paris…) le marché des changes = l’ensemble des offres et des demandes de devises
étrangères contre la monnaie nationale.
 c’est le marché sur lequel les devises s’échangent, et où se forme le prix d’une devise par
rapport à une autre.
Taux de change : prix d’une devise par rapport à une autre fixé par le marché des changes.
Ce marché a 5 caractéristiques :
1. Il n’a pas de réalité physique : pas d’échange d’espèces, que des écritures.
2. Il est international : l’achat de devises peut se faire sur n’importe quelle place (Paris,
NY,…)  marché mondial de devises.
3. C’est un marché interbancaire : c’est les banques qui vendent (leurs excédents de devises et
achètent les devises qui leur manquent) sur le marché des changes, (pas le ménage ou
l’entreprise). Opérations négociées et effectués par les cambistes au siège de la banque. En
parallèle, à Paris, les changes sont côtés officiellement à la bourse chaque jour (pas dans
4
tous les pays !). Ce taux est appliqué aux transactions entre banques.  sert de base pour
fixer les cours de vente et d’achats appliqués à la clientèle.
4. C’est un marché au comptant (transfert de devises de compte à compte sous 2 jours) et
c’est un marché à terme (livraison des devises reportée à une échéance convenue, p.ex. 30
jours).
5. Il se rapproche des conditions de concurrence pur et parfaite (école néo-classique).
a. Atomicité : grand nombre d’offreurs et demandeurs, tous petits par rapport au
marché.
b. Homogénéité du produit : chaque unité monétaire nationale est identique à une
autre.
c. Libre-entrée au marché : pas d’entrave à l’accès des demandeurs et des offreurs.
d. Transparence : information des ach. et des vend. est parfaite. À tout moment un
cambiste peut connaître les cours d’une autre place.
 on peut considérer que le taux de change est réellement déterminé sur le marché par la
confrontation de la demande et de l’offre.
Exemples : sur le marché des changes de la bourse de Paris
1. si l’offre du DM (contre du FF) excède la demande, le DM va baisser par rapport au FF.
Odm > Ddm  baisse du dm.
 appréciation du franc.
2. si l’offre du DM (contre du FF) est inférieure à la demande, le DM va monter.
Odm < Ddm  augmentation du dm.
 dépréciation du franc.
I.5 Formation des taux de change
Comment expliquer qu’une devise est plus ou moins demandée sur le marché ?
2 approches théoriques principales :
- approche privilégiant les facteurs commerciaux
- approche privilégiant les facteurs financiers.
La parité des pouvoirs d’achat (PPA)
Origines de cette théorie : Ricardo (XIXe). Développée par Cassel (1921).
Les différences d’inflation génèrent des deséquilibres des balances commerciales. Ces
déséquilibres provoquent la variation des taux de change.
Principe : 2 pays, A et B. Taux d’inflation : A > B.
 Inflation A > inflation B  déficit des échanges commerciaux de A par rapport à B 
dépréciation de la devise de A par rapport à celle de B.
Exemple :
France
Allemagne
90 F
30 DM
- Période 1
prix produit P :
1DM = 3F  90F = 30DM
- Période 2
Inflation
prix produit P :
10%
99 F
>
5%
31,5 DM
Selon la théorie : 99F = 31,5DM  dépréciation du Franc :
1DM = 3,1428F
5
La variation du taux de change corrige les différenciels d’inflation.
Cette théorie PPA a refait surface au moment de l’instauration des changes flottants.
Mais : les fortes variations du $ des années 80 ne correspondaient pas à des différences d’inflation.
 quels autres facteurs ?
Le rôle des mouvements de capitaux
Gros développement des échanges de capitaux des années 80 + internotionalisation des marchés de
change  de nombreux économistes leur attribuent un rôle majeur dans la formation des taux de
change.
Etude de la relation entre mvts de capitaux et tx de change :
-
-
-
Les différences de tx d’intérêt sucitent des mvts de capitaux  variation des taux de
change. Les capitaux se dirigent des places à tx d’intérêt réel (tx nominal - inflation) élevés
vers les places à tx d’intérêt réels plus faibles.
Cette explication rend mieux compte des variations du $ entre 80 et 85 ou la bonne tenue
du FF après 87.
Théorie du portefeuille : vise à explique le comportement international des détenteurs
d’actifs financiers (actions, obligations, bons du trésor). Les investisseurs cherchent à
diversifier leurs placements libellés en différentes monnaies. Si la valeur d’un actif varie,
l’agent modifie la composition de son patrimoine, acquiert des libellés dans la ou les
devises souhaitées  tx de change varie.
Théorie économique : met en évidence le rôle des anticipations des détenteurs de capitaux
dans la formation des tx de chge. Ils interviennent sur le marché non seulement en fonction
des tx, mais aussi en anticipant leur évolution. Ainsi :
o Anticipation de la baisse d’une devise  risque de perte si détention de cette devise
 vente de la devise  dépréciation de la devise sur le marché des chges.
o Anticipation de hausse  gain potentiel  achat  appréciation.
 effet des informations et rumeurs sur l’évolution de la situation économique (chômage,
croissance, inflation, balance commerciale…) ou de la politique économique (monétaire,
budgétaire, …)  anticipations  variations des tx de chge.
I.6 la politique de change
La banque centrale, (quasi indépendamment du système de chge en vigueur), cherche à atteindre
un objectif de tx de chge. Cet objectif peut résulter d’accords internationaux (Bretton Woods = les
accords instituant le SME, p.ex.). ou de choix de politique économique intérieure (trouver le
meilleur tx pour assurer l’équilibre des échanges extérieurs, maximiser le tx de croissance et
réduire le chômage).
Politique de chge  3 actions principales :
1. Intervention directe de la banque centrale sur le marché des chges
Exemple :
- Si baisse du F non souhaitée  la Banque de France achète du F  le taux du F remonte.
Inconvénient, elle doit vendre des devises étrangères ($ en général), cela diminue les
réserves de change.
- Si appréciation du F non souhaitée  la banque vend du F et achète des devises étrangères
 évite la hausse. Inconvénient : création de monnaie.
2. Maniement des taux d’intérêt
Faire varier les tx directeurs pour influencer les mvts de capitaux, donc l’offre et la demande de la
monnaie nationale.
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Si baisse du F non souhaitée  hausse des tx d’intérêt  entrée de capitaux  demande
du F  hausse du F.
- Si appréciation du F non souhaitée  baisse des tx  sortie de capitaux  offre de F 
baisse du F.
La variation des tx directeurs de la Banque de France  nombreux autres effets (sur
l’investissement, la création de monnaie, la croissance, l’inflation, …).
-
3. Contrôle des chges
Imposer des restrictions à la libre convertibilité et au transfert des devises et de la monnaie
nationale. Il s’appuie sur :
- limitation de la durée de détention de devises dont les importateurs ont besoin pour régler
les importations  limite les achats spéculatifs.
- Obligation pour les exportateurs de convertir en monnaie nationale, dans un certain délài,
les devises perçues en règlements des exportations.
- contrôle des opérations de chge liées aux échanges de capitaux.
En France, le contrôle des chges a été quasi continu de 39 à 86.
Après l’internationalisation des opérations de chge (difficulté de contrôle) et la mise en œuvre de
politiques libérales, le contrôle des chges a été levé en 86.
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II. LES SYSTÈMES DE PARITÉS FIXES
Deux exemples :
- système de l’étalon-or (gold-standard)
- système de l’étalon de change-or (gold exchange standard)
II.1 De l’étalon-or à l’étalon de change-or
Le système de l’étalon-or (milieu XIXe à 1914)
Système résultant non d’un accord, mais de la généralisation de l’or dans la définition des
monnaies nationales.
3 caractéristiques :
- Chaque unité monétaire est définie par un poids d’or qui constitue la parité. Cette parité et
les tx de changes associés n’ont pas changé jusqu’en 14  système de changes fixes.
- Chaque unité monétaire est librement convertie en or. Tout détenteur d’un billet peut le
convertir contre de l’or à la banque centrale selon le tx de parité  la Banque Centrale doit
détenir un stock d’or équivalent à la valeur des billets émis.
- L’or circule librement sans droits de douane d’un pays à l’autre.
L’étalon-or généralisé à toutes la grandes monnaies  système monétaire international.
Si un pays connaissait un déficit de ses échanges extérieurs, il le financait par la diminution du
stock d’or de sa Banque Centrale.  or = principale liquidité internationale.
La £ anglaise devint prépondérante  £ joue le rôle de monnaie internationale parallèlement à
l’or. En 14 : 85% des échanges payés en £.
Stabilité de l’étalon-or jusqu’en 14, due à 3 facteurs :
- Accroissement de la production d’or  fournit les liquidités pour l’expansion des échanges
nat. et internationaux.
- Absence d’inflation au 19e. Stabilité des prix permit le maintien de la parité (i.e du pouvoir
d’achat d’or des monnaies).
- Équilibre des échanges extérieurs imposé par le système de l’étalon-or.
Economistes classiques et néoclassiques lui attribuent un effet de rééquilibrage
automatique
o déficit des échanges  sortie d’or  baisse de la masse monétaire  baisse des
prix (théorie quantitative de la monnaie)  rééquilibrage du commerce extérieur
(hausse des exportations, baisse des importations).
o Excédent d’échanges  entrée d’or  excès de masse monétaire  hausse des
prix  rééquilibrage du commerce (baisse des exportations, hausse des
importations).
1ere guerre : suppression de la convertibilité en or :
- Financement de la guerre par émission de billets sans limite.
- Instauration du contrôle des changes.
- Très forte inflation.
 disparition de fait du système étalon-or.
Le système étalon de change-or
Nécessité de trouver un nouvel ordre monétaire.
Conférence de Gênes 1922  instauration de l’étalon change-or :
Les parités sont fixées par rapport à l’or ou une devise qui joue un rôle d’étalon.
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2 niveaux de convertibilité.
Les monnaies sont convertibles dans la devise étalon, à taux défini.
Seule la monnaie étalon est convertible en or, à taux défini.
une ou plusieurs devises joue avec l’or le rôle de monnaie internationale  réserves de change
d’un pays : l’or et la devise convertible en or.
Rôle d’étalon attribué à $ et £  consacre la domination économique US et UK.
Crise années 30 : £ (1931) et $ (1934) dévalués et déclarés inconvertibles  abandon du système.
II.2 Le SMI issu des accords de Bretton Wood
1944, conférence de Bretton Woods  nouvel ordre monétaire international.
Consacre la puissance économique et financière US et le rôle central du $.
Les accords BW reposent sur 3 principes :
parités fixes
convertibilité des monnaies entre elles
octroi de crédits aux pays qui ont un déficit de leurs échanges extérieurs, dans le cadre du Fonds
Monnétaire International (FMI).
Instauration de parités fixes
Attribution du rôle d’étalon au $. Chaque pays devait déclarer au FMI la parité officielle de sa
monnaie en or ou en $, compte tenu de la parité or-$ (35$ = 1 once d’or, avec 1 once = 31.1g).
En 1945 : 1FF = 0.00746g or  1$ = 119.11 FF.
Les tx de chge ne devaient pas s’écarter de +/- 1% par rapport à la parité. Les banques centrales (à
l’exception de la Banque Féd. Américaine) étaient responsable des les maintenir dans cette
fourchette. Elles devaient :
- Acheter du $ sur le marché des changes si le $ faiblissait.
- Acheter leur monnaie nationale (= vendre des $) si elle faiblissait face au $.
 parités fixes, mais ajustables par dévaluation ou réévaluation effectuée sous contrôle du FMI.
L’établissement des règles de convertibilité
Après 45, les USA détiennent l’essentiel du stock d’or mondial. Les accords BW établissent que
seul le $ est convertible en or.  les réserves de chge des pays sont constituées en or ou en $.
En contrepartie de la contrainte de la convertibilité or du $ (les stock d’or risquent de baisser en
cas de demande de convertibilité présentée par les banques centrales), les USA voyent le $ jouer le
rôle de monnaie internationale.
 système de BW = système d’étalon échange-or.
La création du FMI
Le FMI reçoit 3 rôles :
- Faire respecter les accords de fixité des parités et libre-convertibilité.
- Accorder des prêts aux pays en déficit de leur échange extérieur  financement des
déficits et intervention sur le marché des changes pour maintenir la parité. Le FMI dispose
de fonds par un apport des états membres : les quotes-parts (or  76, puis 25% devises et
75% monnaie nationale).
- Conseil aux Etats membres sur les politiques économique nécessaires au maintien de
l’équilibre extérieur compatible avec l’existence de parités fixes.
Aujourd’hui : abandon du SMI  changement de rôle du FMI. Passage d’un rôle monétaire à une
activité plus financière liée à la crise. Les rôles de prêteur et conseil subsistent.
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Fonction principale actuelle : octroi de crédits aux pays en voie de développement et définition de
leur politique économique pour obtenir l’équilibre de leurs échanges extérieurs (« politiques
d’ajustement »).
II.3 l’évolution du SMI et sa crise (1944-1971)
Pour qu’une monnaie, en l’occurrence le $, soit une monnaie de réserve, 2 conditions :
Le $ doit bénéficier d’une confiance absolue.
- Les USA doivent accepter et subir une balance déficitaire pour satisfaire les besoins
mondiaux en $.
 à long terme, ces 2 conditions sont incompatibles.
Historique (cf article encadré)
Reconstruction européenne post 45. Les USA sont le seul marché
- Puis l’Europe pourvoit à ses besoins, et même exporte.
- Le $ n’est plus recherché, il est même trop abondant compte tenu de la demande.
- Le déficit de la balance US persiste : l’exportation du $, initialement dû aux aides à la
reconstruction, est relayée par des investissements directs des firmes américaines dans le
monde.
- Les pays qui ont trop de $ l’échangent contre de l’or au prix fixé (35$ / once). De 58 à 60,
les USA perdent 5 mia de $-or.
- En 60 : brusque montée du cours de l’or à Londres. Le $ vaut-il moins que l’or ?
- Sous la pression US, les Etats créent un « pool de l’or » pour maintenir le cours du $-or à
35$ / once.
- La confiance est ébranlée.
- Les avoirs étrangers en $ augmentent, la réserve d’or de Fort-Knox diminue.
- Dès 65 : dégradation du SMI.
- Août 71 : crise finale.
Selon le système BW, les USA sont supposés :
- maintenir le cours du $ par rapport à l’or à 35$ / once. En cas de hausse des prix de l’or, la
banque central US (la « Féd ») devrait vendre de l’or, donc réduire ses réserves.
- Assurer la convertibilité du dollar en or à la demande des autres banques centrales.  les
USA sont censés détenir un stock d’or au moins égal à la valeur des $ détenus hors USA.
Conditions remplies jusqu’à la fin des années 50.  équilibre du SMI.
Début années 60
- la valeur des $ détenus dans le monde (surtout dans les réserves des banques centrales)
augmente considérablement, résultat du déséquilibre de la balance extérieure US
(règlements US à l’extérieur > règlements extérieurs aux USA). Ceci à cause de :
o faible niveau d’excédent commercial US, lié au développemen économique rapide
de l’Europe et du Japon (devenus capables d’exporter).
o Importantes exportations de capitaux US : investissements US en Europe +
dépenses militaires en Europe et au Vietnam.
- baisse du stock d’or de la Fed., du fait des ventes d’or effectuées pour maintenir le cours de
or-$. (Il y a trop de $ sur le marché international  les pays vendent leurs $ ).
 instabilité du système (l’offre du $ augmente, sa valeur tend à baisser, mais les réserves d’or qui
pallier nécessaires pour contrer la baisse diminuent aussi  le pouvoir monétaire du $ s’effrite).
 tentatives de sauvegarde de la parité $-or :
- « pool de l’or » international en 61 pour maintenir le tx du $.
- Double marché de l’or en 68 pour limiter la baisse des réserves d’or US.
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- Dévaluations ou réévaluation de monnaies.
 Effet limité sur l’instabilité intrinsèque du système d’étalon change-or.
1971, abandon par Nixon de la convertibilité $-or
Cet abandon relète le refus US de rétablir l’équilibre de ses échanges extérieurs, qui aurait
impliqué :
- soit un freinage économique US (limitation de la demande pour limiter les importations).
- Soit une remise en cause de la puissance économique et politique mondiale US. (réduction
des investissements US à l’étranger, baisse des dépenses militaires dans le monde).
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III. LE SYSTEME DES CHANGES FLOTTANTS
Système selon lequel les tx de chge sont fixés par le marché des chges, sans intervention des
autorités monétaires. Le tx reflète uniquement la situation offre / demande.
III.1 Les étapes de la mise en place du flottement des monnaies
Après l’abandon de la convertibilité $-or par les USA, passage au flottement des monnaies.
D’abord de fait, puis officielle.
- fin 71 : accords de Washington tentent de maintenir la parité fixe avec un $ étalon, mais
non convertible en or. Dévaluation du $ (-8.6%) et réévaluation du yen et du DM.
Instauration d’une marge de fluctuation plus importante sur les tx de chge par rapport à la
parité définie : 2,2% (1% sous BW).
- 1973 : abandon progressif des parités fixes (spéculation contre le $, généralisation du
flottement).
- 1976 : accords de Jamaïque  abandon des parités fixes, suppression des références à l’or
dans le SMI. L’or n’a plus de rôle officiel.
III.2 Un système impur et hétérogène
Le système des chges flottants existant depuis 76 s’écarte du modèle du flottement :
1. il est impur
Les banques interviennent sur les marchés des chges pour réguler les tx de chge  les tx ne
dépendent pas uniquement de l’offre et de la demande.
Mais les volumes de devisent circulant sur les marchés des chges (1000 mia $ / jour en 95)
dépassent largement les montants détenus par les banques centrales.
2. il est hétérogène
Système dominant mais non exclusif : plusieurs régimes coexistent :
- certaines monnaies (yen, ChFr, $, £, Lire), sont sur le marché des chge, mais sont régulées
par leurs banques centrales.
- Certaines monnaies sont rattachées à une devise-étalon dans des zones monétaires : pays
d’affrique noir francophone rattachés à la France (Franc CFA rattaché au FF), nombreuses
devises rattachées au $ (Arabie Saoudite, Emirats, …).
- Certaines monnaies sont rattachées à un panier de monnaies (ex : le DTS : Droits de Tirage
Spéciaux : monnaie composite constitué de $, DM, yen, FF, £, et contrôlé par le FMI).
- Intégration de certaines devises dans une zone de parité fixe.
 diversité de situations qui souligne l’absence d’étalon universellement reconnu.
III.3 les traits essentiels du SMI contemporain
3 caractéristiques principales du système actuel des chges flottants :
1. instabilité des taux de change
Depuis 73, fluctuations de grande ampleur.
Exemple du dollar : fortes variations dans les années 80 ::
- 80 : 1$ = 4,01FF
- 85 : 1$ = 10,62FF
(+165% !)
- 90 : 1$ = 4,9 FF
(-54%)
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Exemple de la livre :
- 92 : 1£ = 9,80FF
- 95 : 1£ = 8,35FF
(-15%)
2. prédominance du dollar
Rôle de plus en plus central du $  monnaie internationale, malgré la disparition de l’étalonnage
des monnaies.
- $ = principale unité de compte : cours des matières 1eres, crédits internat. sont en $.
- $ = principale monnaie de facturation et de règlement >50% des règlements internat.
- $ = principale monnaie de réserve >50% des réserves officielles de chge dans le monde.
 les USA continuent de financer le déficit de leurs échanges extérieurs grâce à leur monnaie
nationale.
3. diversification des liquidités internationales
On observe depuis le milieu des années 70 une diversification des liquidités internationales. Le
DM et le yen sont également utilisés comme unité de facturation, règlement, compte et monnaie de
réserve. Causes :
- Importance financière croissante de l’Allemagne et du Japon.
- Accroissement des échanges intra-européens.
 évolution vers un SMI multipolaire reposant sur 3 monnaies ? ($, DM et yen).
 ou régionalisation monétaire en 3 zones économiques ? (zone $, zone DM, zone yen)
L’Euro jouera-t-il aussi ce rôle ?
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Tableau : effets des fluctuations du dollar sur le reste du monde
DOLLAR FAIBLE
DOLLAR FORT
Échange de produits manufacturés entre USA et RM (reste du monde)
Importations du RM en produits US favorisées,
exportations difficiles
Produits US chers, difficiles à exporter vers RM. RM
trouve des débouchés importants aux USA
Exportateurs de matières premières
Recettes d’exportations affaiblies, moindre tendance
aux exportations ; problèmes de balance de paiements
Recettes d’exportations s’accroissent  importations
favorisées, solde extérieur amélioré.
Importateurs de matières premières
Coûts d’importation plus faibles  solde extérieur
allégé. Mais les débouchés vers les pays exportateurs
de matières 1e peuvent se contracter
 détérioration du solde extérieur. Compensation
trouvée dans les débouchés procurés par les
exportateurs de matières premières.
Inflation
RM bénéficie d’une tendance à la désinflation : les
coûts d’importation en $ sont plus faibles
RM subit des pression inflationnistes dues à la hausse
du $ : inflation par les coûts
Créanciers en dollars (banques centrales, banques…)
Créanciers appauvris, incités à se tourner vers d’autres
actifs
Créanciers ont tendance à confirmer leur confiance
dans le $
Débiteurs en dollars (entreprises, banques, états)
Allègement de la charge de la dette lors des
remboursements
Alourdissement de la charge, surtout lors du
remboursement des intérêts
Système monétaire européen
Fragilisé : les opérateurs se tournent plus sur les
monnaies fortes que sur les monnaies faibles
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IV. LE SYSTEME MONETAIRE EUROPEEN (SME)
Mars 1979 : institution du SME. Conjonction de 2 phénomènes :
- Volonté politique de conforter la CEE en resserrant les liens monétaires  union
monétaire pour compléter l’union économique.
- Crise du SMI  fluctuations de chge intra-CEE  perturbation des échanges et de la
politique agricole commune (PAC).  renforcer la coopération européenne face au $.
Création du serpent monétaire européen, fragile (sortie de £, FF et lire).
IV.1 les objectifs du SME
2 objectifs fondamentaux :
1. Instaurer une zone de parité fixe
Dans un contexte de tx variables instables.  Nécessité d’une convergence des politiques
économiques (inflation, équilibre des échanges, politiques budgétaires et monétaires) pour réduire
les facteurs d’instabilité du chge.
2. créer une monnaie capable de rivaliser avec le $
 3 principes de fonctionnement pour atteindre ce but :
- D’éfinition d’un élément de référence, l’ECU.
- Création d’un système d’intervention.
- Création d’un système de crédit.
IV.2 L’Ecu
European Currency Unit. Elément central du SME.
Panier de monnaies. Valeur de l’ECU = somme de quantités fixes de chaque monnaie
communautaire. Le poids de chaque monnaie est calculé par référence à l’importance économique
du pays (part dans le PIB de la CEE, part dans le commerce extérieur de la CEE…)
Ex : 1995  1ECU = 0.6242DM + 1.332FF + 0.08784£ …
La valeur de chaque monnaie dans le calcul est sa valeur au marché des changes.
3 fonctions de l’ECU dans le SME :
1. Unité de compte
Chaque monnaie a une parité définie en ECU  pivot déterminant la parité des monnaies
européennes.
Ex. 1995 : 1Ecu = 6,53883FF et 1Ecu = 1,94964DM  1DM = 6,53…/1,94…= 3,35…FF
En tant comme unité de compte, l’Ecu est l’unité monétaire qui sert à fixer les prix
communautaires agricoles, et déterminer le budget européen.
2. Réserve de valeur
Dans le cadre SME, chaque banque centrale apporte 20% des ses avoirs en or et $ à l’institut
monétaire européen (IME), et est créditée d’un avoir en Ecus équivalent à la valeur de l’apport.
Ces Ecus  règlement des dettes entre banques centrales.
3. Moyen de paiement
Entre banques centrales.
15
L’Ecu étant un panier de monnaie  plus stable que chacune des monnaies qui le composent.
prêts accordés par les banques européennes libellés en Ecus.  Usage privé de l’Ecu sur le marché
des capitaux.
 l’Ecu est l’embryon de l’€.
IV.3 Les mécanismes d’intervention
Mécanismes visant à limiter les variations des tx de chge autour des cours pivots bilatéraux, à
l’intérieur d’une limite définie.  faire du SME une zone de parités stables.
Toutes les monnaies de la CEE sauf la £ et la lire (sortis du SME en 92).
Marge de fluctuation autour de la parité bilatérale : (Ecu-monnaie) :
- Initialement : +/- 2,25%
- dès 93
: +/- 15%
2 types d’intervention :
1. Indicateur de divergence fixé pour chaque monnaie, à 75% de l’écart maximum.
Si une monnaie atteint ce seuil  la banque centrale du pays prend les mesures pour empêcher le
franchissement du seuil (intervention sur le marché des chges, hausse des tx d’intérêt).
2. Si une monnaie atteint son cours limite  les banques centrales des 2 pays concernés
interviennent pour maintenir les monnaies dans les marges autorisées.
- La banque centrale du pays à monnaie forte : achète la devise faible  accroissement de
ses réserves de change, création de monnaie.
- La banque centrale du pays à monnaie faible : vend la devise forte  baisse des réserves
de change, destruction de monnaie.
Si ces interventions sont insuffisantes  possibilité d’un chgt de parité :
Dévaluation de la monnaie faible ou réévaluation de la monnaie forte.
La sortie du SME peut être rendu nécessaire.
Résumé : le SME est un système de parités fixes, mais ajustables.
IV.4 Les mécanismes du crédit
Crédits d’intervention sur le marché des cours
Pour permettre l’intervention des pays à monnaie faible sur le marché des cours (cf. ci-dessus), les
banques peuvent s’accorder des crédits illimités à très court terme (< 90 jours).
Les Ecus détenus auprès de l’IME (ci-dessus) servent au règlement de ces crédits.
Crédits de financement des déficits des échanges
Crédits accordés pour le financement des déficits des échanges extérieurs : à court (3-6 mois) ou
moyen (2-5 ans) terme.
IV.5 Du SME à l’union économique et monétaire
Le bilan du SME
 monétaire : stabilisation du taux de change atteinte ?
 économique : effets macro-économiques du SME ?
16
1. Plan monétaire
Stabilisation relative. Nbrx chgts de parité (18 ! entre 79 et 93).
- DM : +40% face au FF
- Lire : - 31%  Sortie de la lire
- Etc…
Mais fluctuations de monnaies du SME < fluctuations $ et yen.
Période de stabilité entre 87 et 92.
2. Plan économique
Bilan contrasté :
 favorisé la désinflation (surtout des pays à inflation élevée : France, Italie).
Ecarts d’inflation  déséquilibre des échanges extérieurs  dépréciation des monnaies 
incompatible avec le maintien de la parité.
 limité la croissance des pays à monnaie faible.
Désinflation :
Les pays du SME ont dû mener des politiques de désinflation pour rester dans le SME :
- Tx d’intérêt élevés pour freiner la croissance de la masse monétaire.
- Limitation des dépenses publiques et des déficits budgétaires pour freiner la demande.
- Limiter la hausse des salaires pour limiter la hausse des coûts des entreprises.
Taux d’intérêt :
Les pays à monnaie faible ont dû maintenir des tx d’intérêt > tx allemands pour conserver la parité
avec le DM, monnaie la plus forte du SME.
 limitation de la croissance économique des pays à monnaie faible à cause du freinage de la
demande interne  politiques néfastes pour l’emploi.
L’Union économique et monétaire (UEM)
Aboutissement de la politique du SME. 2 objectifs :
- Monnaie unique  unification complète des marchés européens.
- Monnaie susceptible de concurrencer le $ en tant que monnaie internationale.
UEM implique donc :
 Politique économique concertée.
 Politique monétaire unique.
 Banque centrale commune émettant une monnaie.
Les trois étapes prévues en 91 :
1. Programme de convergence des performances économiques (juil 90).
Nécessaire pour établir la parité entre les monnaies.
 Libération complète des mouvements de capitaux.
2. Accentuation de la convergence (jan 94).
Phase de transition. Au moins 7 pays doivent répondre aux 4 Critères de convergence :
- Limites de fluctuation de taux de chge ramenée à 2,25% sur au moins 2 ans.
- Inflation ≤ 1,5% supérieur à la moyenne des tx des 3 meilleurs pays.
17
- Déficit budgétaire < 3% du PIB. Dette publique < 60% du PIB.
- Tx d’intérêt < 2% supérieur à ceux des trois pays où les tx sont les plus bas.
Création de l’Institut Monétaire Européen (IME)  renforcer la coordination des politiques
monétaires.
Préparation de la Banque Centrale Européenne (BCE).
3. Création de la monnaie unique (hiver 2000)
Choix d’une monnaie unique, et non d’une monnaie commune parallèle aux monnaies nationales.
Phase irréversible. Monnaie et politique monétaire gérées par la BCE.
18
V. LA CONTRAINTE EXTERIEURE
La balance de paiements = instrument privilégié pour analyser les relations économiques,
financières et monétaires entretenues entre un pays et l’extérieur.
 le déficit de cet balance est source de contrainte pour l’économie du pays.
 quels sont les politiques de rééquilibrage ?
V.1 La balance des paiements
Document statistique qui retrace l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre
les résidents d’un pays et les non-résidents, sur une période donnée.
Résident  les actifs présents sur le territoire, indépendamment de la nationalité.
La BP enregistre des flux et non des stocks  info sur la variation du patrimoine national
(activité) mais pas sur sa situation.
La structure de la balance des paiements. 2 groupes
1. Les transactions courantes.
- marchandises regroupées dans la balance commerciale.
- Services. Catégorie hétéroclite :
o Services liés au commerce extérieur : assurances, transport…
o Revenus : salaires, dividendes, intérêts…
o Droits de propriété intellectuelle : brevets, droits d’auteur, licences…
o Voyages : dépenses touristiques…
o Gds travaux, coopération technique : chantiers à l’étranger…
o Dépenses et recettes d’un gouvernement à l’étranger : ambassades…
- Transferts unilatéraux sans contrepartie immédiate :
o Rapatriement des revenus des travailleurs immigrés.
o Aide publique au développement.
o Participation aux organismes internationaux.
Services et transferts  les échanges invisibles.
 Balance des transactions courantes = balance commerciale + balance des invisibles.
2. Les capitaux.
- Capitaux à long terme. 4 catégories :
o Crédits commerciaux à l’exportation/importation, qui assurent le financement des
ex/importations.
o Investissements directs (acquisition d’actifs réels ou financiers par les
multinationales).
o Investissements de portefeuille (échanges d’actions, obligations,…) à but de
placement.
o Emprunts et prêts (sauf les obligations) des opérations de financement des agents
économiques (sur marchés financiers ou auprès des banques non-résidentes).
- Capitaux à court terme (< 1 an). 3 catégories :
o Capitaux à court terme du secteur privé non bancaire : entreprises, ménages… (=
capitaux flottants, « hot money »).
19
crédits commerciaux à court terme issus des échanges de biens et services.
o Capitaux à court terme du secteur bancaire : flux de devises issus des opérations
de banque à l’extérieur : règlement des transactions effectuées par les autres
agents économiques à l’étranger.
o Capitaux à court terme du secteur public : flux de devises issus des interventions
des autorités monétaires (banque centrale, trésor) sur le marché des changes. Ce
sont la variations des réserves de change.
Les flux de capitaux à court terme des secteurs bancaire et public = opération monétaires de la
balance de paiements. Ils font varier la position monétaire extérieure du pays.
Tableau 2 : Eléments de la balance des paiements :
Échanges de marchandises Balance
commerciale
Balance des
transactions
Échanges de services
courantes
Balance des
Transferts unilatéraux
invisibles
Capitaux à long terme
Balance des capitaux
Capitaux à court terme du
secteur privé non bancaire
Capitaux à court terme du
secteur bancaire
Capitaux à court terme du
secteur public
Balance des opérations
non monétaires ou
balance globale
Balance des
paiements
Variation de la
position monétaire
extérieure
Les règles d’élaboration de la balance des paiements
Une opération entre résidents et non-résidents est comptabilisée en deux flux ou plus.
-
-
exportation de biens ou de services : un flux réel (fourniture du bien), un flux financier
(octroi de crédit à un non-résident) et/ou un flux monétaire (règlement du non résident au
profit de l’exportateur).
Importation de biens/services : flux réel (réception du bien), flux financier (octroi de débit
à un non résident), flux monétaire (règlement du résident au profit de l’importateur).
Exportation de capitaux : flux financier (apparition d’une créance vis à vis de l’extérieur)
et flux monétaire (sortie de devises ou de francs).
Principe général de comptabilisation :
- Tout flux qui donne lieu à une diminution des avoirs (réels, financiers ou monétaires) est
enregistré avec un signe +.
- Tout flux qui donne lieu à une augmentation des avoirs  signe -.
5 Exemples :
1. Exportation de biens ou de services : 100 (réglé 50 en cours d’année, 50 à court terme).
Exportation :
=
diminution des avoirs en bien et en service

balance des biens et services = +100
Crédit commercial : =
augmentation des avoirs en créance

balance des capitaux à court terme (privé non bancaire) = - 50
Règlement :
=
augmentation des avoirs en devises

position monétaire extérieure = -50
20
2. importation de biens ou de services : 85 (réglé 30 en cours d’année, crédit à long terme 55).
Importation :
=
augmentation des avoirs en biens et services

balance des biens et services = - 85
Crédit commercial : =
diminution des avoirs nets en créance

balance des capitaux à long terme = + 55
Règlement :
=
augmentation des avoirs en devises

position monétaire extérieure = + 30
3. Investissement à l’étranger d’une entreprise résidente : 10
Investissement :
=
augmentation des avoir par rapport à l’étranger

balance des capitaux à long terme = -10
Sortie de devises :
=
diminution des avoirs en devises

position monétaire extérieure = +10
4. Emprunt à long terme souscrit à l’étranger par une entreprise résidente : 15
Emprunt :
=
diminution des avoirs nets par rapport à l’extérieur

balance des capitaux à long terme = + 15
(une hausse de l’endettement = diminution de l’avoir net du pays)
Entrée :
=
augmentation des avoirs en devises

position monétaire de devises extérieures : - 15
5. Placement à court terme d’une entreprise française à l’étranger : 20
Placement :
=
augmentation des avoirs par rapport à l’extérieur

balance des capitaux à court terme (sect. privé non banc.) = - 20
La balance des paiements à l’issue des 5 opérations se présente comme suit :
1.
Transactions courantes
- marchandises et services
+ 15
+ 15
2.
Capitaux à long terme
- crédits commerciaux
- investissements directs
- prêts
+ 60
+ 55
- 10
+ 15
3.
Capitaux à court terme
- 75
- secteur privé non bancaire
- 70
- secteur bancaire et secteur public - 5
(-50 - 20)
(= variation de la position extérieure)
La balance est toujours équilibrée (+15 +60 –75 = 0). C’est un équilibre comptable qui peut
s’accompagner de déséquilibres des soldes intermédiaires (balance commerciale, balance des
transactions courantes, des capitaux, balance globale).
 Parler d’un déficit de la balance des paiements est un abus de langage. L’expression signifie
en général : « déficit de la balance commerciale ».
V.2 L’analyse de la balance des paiements : la contrainte extérieure
Analyse de la balance des paiements à partir de deux soldes :
- solde de la balance des transactions courantes.
- solde de la balance globale.
21
 l’analyse nous montrera que les échanges extérieurs induisent une contrainte financière et une
contrainte monétaire.
Le solde de la balance des transactions courantes
1. les déterminants du solde de la balance des transactions courantes
Solde le plus significatif sur le plan financier. Abstraction faite des transferts unilatéraux, il
reflète la capacité d’un pays à vendre plus de biens et services à l’extérieur qu’il n’en achète.
Cette capacité est déterminée par deux facteurs :
-
Compétitivité
Compétitivité des entreprises nationales par rapport aux entreprises étrangères.
2 composantes de la compétitivité :
o Compétitivité – prix : capacité des entreprises nationales à offrir des biens et
service à prix compétitif. Le degré de compétitivité déterminera :
 Le tx de pénétration du marché intérieur (importations/demande
intérieure).
 L’importance des parts de marché du pays sur le marché mondial
(« performance à l’exportation » = exportation/demande mondiale adressée
au pays).
La compétitivité prix dépend de nombreux facteurs (niveau des salaires,
productivité du travail, coût salarial unitaire, coût unitaire, inflation, tx de change,
politique de marge à l’exportation). Cf. Tableau ci-dessous
o Compétitivité hors prix : facteurs très variés (structure des entreprises, économies
d’échelles, capacité d’innovation, qualité des produits, actions commerciales,
image de marque…).
Tableau : facteurs influençant la compétitivité-prix
Niveau des salaires

Productivité du travail 
-
Coût salarial unitaire

Coût unitaire
Autres coûts

Niveau de l’inflation
Taux de change
Politique de marge à
l’exportation
 Prix à l’exportation



Décalage de conjoncture
Différence d’évolution entre demande intérieure et demande mondiale. Elles font varier le
solde de la balance commerciale :
o variation du vol. de demande intérieure  variation du volume des importations.
o variation du vol. de demande mondiale  variation du volume des exportations.
 variation du solde de la balance commerciale.
2. Signification du solde de la balance des transactions courantes
au niveau macro-économique, le solde de la balance des transactions courantes fait apparaître soit
un besoin de financement, soit une capacité de financement de la nation.
L’égalité entre les emplois et les ressources en biens et services s’écrit :
PIB + M = C + I + X
Donc :
(M = importations, C = consommation, I = investissement, X = exportations)
22
PIB – (C + I) = X – M
 C + I = la demande intérieure
 X – M = le solde de la balance des transactions courantes (abstr. faite des transferts unilat.).
Ainsi :
- un pays connaît un excédent des transactions courantes (X > M) si les agents
économiques dépensent moins qu’ils ne produisent
 C + I < PIB.
- Un déficit des transactions courantes (M > X) si les dépenses excèdent la production
 C + I > PIB.  les agents économiques financent une partie de leurs dépenses par
recours au financement extérieur.
On peut aussi écrire :
(PIB – C) + I = X – M
en assimilant PIB au revenu national, (PIB – C) est la partie du revenu qui n’est pas consommée.
C’est donc l’épargne (S). 
S+I=X–M
Ainsi :
Un déficit de la balance des transactions courantes (X – M < 0) :
Représente une insuffisance de l’épargne par rapport à l’investissement (S < I et (S – I) < 0)
 besoin de financement du pays vis à vis de l’extérieur. Ce besoin sera couvert par des
importations de capitaux :
o Investissements directs de multinationales.
o Emprunts (effectués par l’état, entreprises, banques surtout) auprès des banques
centrales ou d’organismes financiers internationaux (FMI, banques, marché
international des capitaux).  endettement externe  remboursement capital +
intérêts.
 lorsque l’endettement est élevé, les intérêts peuvent représenter une contrainte
financière lourde (ex. des PVD).
o Emprunts de capitaux à court terme  tx d’intérêts élevés qui freinent la
croissance économique.
2 cas peuvent alors se présenter :
o Le solde de la balance des capitaux couvre le besoin de financement de la nation
 la balance des paiements est du type :
- balance des transactions courantes
- 30
- balance des capitaux
+40
 variation de la position extérieure :
- 10
 les avoirs nets en devise du secteur bancaire privé et du secteur public ont
augmenté.
o Le solde de la balance des capitaux ne couvre pas le besoin de financement de la
nation  la balance des paiements est du type :
- balance des transactions courantes
- 30
- balance des capitaux
+ 20
 variation de la position extérieure :
+ 10
 les avoirs nets en devise du secteur bancaire privé et du secteur public ont
diminué. la position monétaire du pays s’est dégradée.
La diminution des réserves officielles de change :
- réduit les possibilités futures de la banque centrale de défendre la monnaie sur le marché
des changes.
- réduit la confiance des agents économiques étrangers envers la monnaie nationale.
23
Dans le cas où la balance des capitaux est aussi déficitaire, la dégradation des avoirs du
pays est accentuée :
Tableau 3 : effets du déficit de la balance des transactions courantes
Déficit de la balance
des transactions
courantes
 Importations nettes de capitaux
 Le pays s’endette
Et /ou
 Dégradation de la position monétaire
extérieure
 Le pays réduit ses réserves en
capitaux
 Cette situation a été observée couramment :
- France entre 74 et 92.
- PVD de la décolonisation.
- USA depuis les années 80. Mais le rôle international du $ leur permet de financer le
déficit en émettant de la monnaie $.
Un excédent de la balance des transactions courantes (X – M > 0, donc X > M) :
Résulte d’un excédent d’épargne par rapport à l’investissement (E > I et E – I > 0).
 le pays dégage une capacité de financement vis-à-vis de l’extérieur, qui lui permet :
- d’exporter des capitaux (plus qu’il n’en importe)  prêts, investissements, placements à
l’extérieur.
- Et/ou d’améliorer sa position monétaire extérieure  accroître ses réserves en devises.
Tableau 4 : effets de l’excédent de la balance des transactions courantes
Excédent de la balance
des transactions
courantes
 Exportations nettes de capitaux
 Le pays prête
Et /ou
 Ammélioration de la position
monétaire extérieure
 Le pays augmente ses réserves en
devises
 situation observée en :
- France et UK jusqu’en 14.
- USA du début du 20e à la fin des années 70.
- Allemagne à la fin des années 70 et au cours des années 80.
- Japon depuis le début des années 80.
L’analyse du solde de la balance globale
C’est le solde des opérations non monétaires (transactions courantes, capitaux à long terme,
capitaux à court terme du secteur privé non bancaire).
 Solde égal et de signe contraire au solde monétaire ( = position monétaire extérieure =
capitaux à court terme des secteurs bancaire et public).
 un excédent de la balance globale accroît les avoirs en devises du pays.
 un déficit de la balance globale les réduira.
Le solde de la balance globale influence directement le tx de chge :
24
-
À un déficit de la balance globale correspond une dégradation de la position monétaire
exterieure (solde > 0 des opérations monétaires extérieures).
 balance des paiements du type : balance globale :
- 100
variation de la position monétaire ext. :
+ 100
Dans ce cas, les règlements faits par l’extérieur au profit du pays (offre de devise et
demande de monnaie nationale) ont été < que les règlements faits par les résidents vers
l’extérieur (demande de devise et offre de monnaie nationale).
 Sur le marché des chges, le déficit de la balance globale se traduira par une
dépréciation de la monnaie nationale. C’est l’autre aspect de la contrainte à laquelle est
soumise un pays en déficit des échanges extérieurs.
-
Un excédent de la balance globale conduit à une amélioration de la position monétaire
extérieure (solde < 0 des opérations monétaires extérieures).
 balance des paiements du type : balance globale :
+ 35
variation de la position monétaire ext. :
- 35
Dans ce cas l’excédent de la balance globale génère un pression à la hausse de la monnaie
nationale.
Tableau 5 : effets de la balance globale sur le taux de change.
Excédents de la balance globale

Appréciation du taux de change
Déficit de la balance globale

Dépréciation du taux de change
V.3 Les politiques d’ajustement extérieur
Politique ayant pour but : rétablissement de l’équilibre de la balance des transactions courantes,
donc de la balance globale si celle-ci est aussi déficitaire (balance des capitaux ne suffisant pas à
équilibrer le déficit de la balance des transactions courantes. En simple, pas assez de capitaux
pour couvrir les déficits du commerce extérieur).
 réduire les contraintes financières et monétaires que font peser les déficits de ces balances sur
l’économie nationale.
 chercher à agir sur les déterminants de la balance des transaction courante : compétitivité et
décalage de conjoncture.
La politique de régulation globale. Limitation de la demande intérieure
Elle repose sur le constat que le déficit da la balance des transactions courantes est lié à un excès
de demande par rapport à la production (épargne < investissement ; S < I).
 chercher à limiter la croissance de la demande intérieure pour limiter le volume des
importations.
Instruments :
- Politique des revenus : limiter la hausse des salaires et des prestations sociales pour
freiner les dépenses de consommation.
- Politique budgétaire limitative : limitation des dépenses de l’Etat, réduction du déficit
budgétaire.
- Politique monétaire restrictive : augmentation des tx d’intérêt pour limiter la hausse de la
demande interne. Efficace à court terme, mais freine la croissance ; facteur de chômage.
25
La lutte contre l’inflation
Vise, entre autre, à éviter la dégradation de la compétitivité consécutive à un différentiel
d’inflation positif. Elément essentiel des politiques de rétablissement de l’équilibre extérieur.
La dévaluation / dépréciation
Le tx de chge déterminant la compétitivité-prix, les autorités peuvent dévaluer la monnaie
(système de parité fixe) ou la laisser se déprécier (système de chges flottants) pour équilibrer
la balance.
Effet théorique de la dévaluation :
-
Augmentation des prix des importations  réduction du volume des importations
Baisse du prix des exportations  augmentation du volume des exportations.
 double effet de la dévaluation :
- Effet-prix immédiat (hausse des prix des produits importés, baisse des prix des produits
exportés). NB : augmentation du déficit extérieur dans un 1er temps.
- Effet-volume progressif (plusieurs mois) qui se traduit (augmentation du volume des
exportations, baisse du volume des importations).  cet effet réduira dans un 2e temps le
déficit extérieur.
Autrement dit, une modification de parité agit d’abord sur les marché intérieur (effet-prix),
ensuite sur le marché des échanges (effet volume progressif).
 résultat de ces deux effets opposés : la dévaluation fait évoluer le solde de la balance
commerciale selon un coube en « J » (baisse du solde dans le négatif, puis remonté dans le
positif).
NB : l’effet-volume peut être atténué par le degré d’élasticité des flux (im/exportations) par
rapport aux prix : 
- L’augmentation du volume d’exportation provoqué par une dévaluation peut être limité si
la demande mondial est peu sensible au prix (marchés non concurrenciels, importance
attachée à la qualité…).
- La diminution du volume des importations suppose une parfaite substituabilité entre les
produits importés et les produits nationaux équivalents. Ce n’est pas le cas si :
o À court terme, il n’y a pas de produits de substitution nationaux.
o Rigidité de l’appareil de production (substitution du pétrole par d’autres énergies,
capacités de production insuffisantes).
Une DIT très spécialisée a pour effet de réduire cette élasticité  les effets de la dévaluation
sont limités.
La réussite d’une dévaluation dépend des mesures d’accompagnement : la dévaluation
provoque une hausse du prix des produits importés  risque d’augmentation de l’inflation
 réduction des avantages de prix procurés par la dévaluation. Selon le schéma :
Dévaluation  hausse des prix  perte de
importés
compétitivité
 accélération
de l’inflation
 dégradation de la balance
commerciale
Une dévaluation doit s’accompagner de mesures pour que la hausse des prix n’annule pas ses
effets bénéfiques.  Surtout des mesures pour limiter la demande, limiter la hausse des prix
et les volumes importés.
26
Actions sur l’offre
Action à moyen et long terme pour améliorer la compétitivité de l’appareil de production face à la
concurrence internationale.  consiste à améliorer la compétitivité-prix en favorisant :
- les gains de productivité.
- la compétitivité hors prix.
Les instruments de cette politique :
- politique de recherche et de formation  créer des conditions favorables au
développement des progrès techniques et amélioration de la qualité.
- Politique industrielle  orienter les structures industrielle vers une spécialisation mieux
adaptée à la demande mondiale.
- Politique macro-économique favorable à l’investissement (partage de la valeur ajoutée
favorable au profit, baisse des tx d’intérêt).
La réévalutation / appréciation
Seon un autre logique, l’appréciation de la monnaie (politique de la monnaie forte), permet
d’inverser l’effet-prix en de lancer un « cercle vertueux de compétitivité et désinflation » :
Appréciation  monnaie forte  baisse du prix des importations et matières premières 
augmentation de la compétitivité des entreprises et désinflation  amélioration de la balance
commerciale  appréciation.
C’est la politique caractéristique de l’Allemagne des années 90 avec le DM.
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