Sganarelle sait revenir au sujet assez vite « mais c’est assez de cette matière » On constate que
par la suite l’échange s’accélère sous la pression des questions de Gusman : 3 questions puis
une seule Sganarelle s’oblige à ne pas répondre et à détourner en excusant un peu son maître
« ce qu’il est jeune encore et qu’il n’a pas le courage ». Puis l’effort du mensonge lui paraît
trop lourd et Sganarelle vide son sac sur son maître qu’il noircit. UN portrait délirant, la scène
s’ouvre et se clôt sur une tirade de Sganarelle pour montrer l’importance de ce personnage
comique au discours burlesque et parodique. La situation d’un valet qui en interroge un autre
permet naturellement de livrer les informations nécessaires au spectateur. Gusman et
Sganarelle se partagent le rôle de rappeler la situation passée tandis que Sganarelle lance des
pistes pour l’avenir
3) Une exposition comique
Une des règle de l’exposition est de donner le ton ; ici le registre comique. Une exposition
doit remplir une 3e fonction âpres informer et lancer l’action de façon naturelle qui est de
poser le ton comique. Cette tâche est particulièrement bien assume par le valet Sganarelle qui
se lance dans des improvisations bouffonnes. Ainsi, « l’attaque » sur le tabac surprend car elle
parait détachée de l’action ; elle constitue une digression fantasque par rapport au mythe de
Don Juan. Les raisonnements philosophiques du valet qui cite « Aristote et toute la
philosophie » sont de type parodique. Son éloge du tabac se présente comme une série de
paradoxes hédonistes, invitant au plaisir (de fumer), qui rend aimable et qui détend. Mais la
fantaisie rejoints le sens profond de l’œuvre puisque Sganarelle ressemble un peu ici a son
maître en associant comme lui la vertu et les plaisirs « tant il est vrai que le tabac inspire des
sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prenne ». Le comique se poursuit par le
jeu un peu pervers de Sganarelle avec Gusman, d’une part il cherche d’abord à détourner les
questions à parler par allusion et d’autre part il prend un malin plaisir à l’inquiéter par le
portrait diabolique de son maître. On a une double stratégie, d’abord un effet d’atténuation
lorsqu’il dit « ce qu’il est jeune encre Dom Juan », puis ensuite un jeu d’hyperbole, caricature.
Le comique habituelle qui est donc la démesure, l’accumulation, les métaphores comme « un
enrager, un chien, un diable », l’dynatron. Le comique provient aussi du caractère de
Sganarelle, tantôt ventar, tantôt poltron « la crainte en moi fais l’office du zèle ». L’exposition
de Dom Juan réussi les objectifs classiques 1) informer en présentant l’action et les
personnages principaux, Ici Sganarelle, 2) ensuite entrainer le spectateur dans l’action grâce a
une première scène rapide, enjouée, enfin poser le type de comique de l’œuvre : parodique,
caricaturale et burlesque (mélange de style sérieux et de styles comiques)
II) Les originalités de cette exposition
1) Une digression initiale (discours qui sort du sujet principale)
Le spectateur connaissant le mythe déjà installe de Dom Juan par la pièce espagnole de Tirco
de Molina, le spectateur s’attend à entrer dans le vif du sujet : Le libertinage, la tromperie
amoureuse, les femmes délaissé, les ruses du débauché. L’éloge du tabac fait comme un écran
de fumé par rapport au thème principal. C’est une charmante broderie, un effet d’attente voulu
par Molière mais en même temps, le morceau est moins gratuit qu’il n’y parait car c’est toute
la philosophie du plaisir qui est annoncé dans un reflet déformant du valet par rapport a son
maitre. Chaque fois que Sganarelle raisonne, argumente, sa maladresse réjouie l’auditeur. Par
exemple sa formule « qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre » elle est d’un excès
comique. Sganarelle ne possède pas l’art de la Maxime (ou du dicton). De même, sa peinture
des effets bénéfique du tabac associe maladroitement le matériel et le spirituel (moral) « Non
seulement il réjouit et purge les cerveaux humains, mais encore il instruit les âmes à la vertu.
Les enchainements logiques sont trop rapides et un peu chaotique. On reste pour le moins
sceptiques à de telle déclarations