RESUME D’UN CHAPITRE DU LIVRE “THE PARAMETER OF ASPECT” DE SMITH. 10.1 Introduction En russe, il y a une différence entre le point de vue perfectif et le point de vue imperfectif. Tout les gens qui parlent le russe, savent faire la distinction entre les deux. Ils emploient les différents points de vue et ils savent les conséquences de cette utilisation. En russe, l’information de l’aspect est surtout visible dans les verbes. Dans ce chapitre, on discute la différence entre le point de vue imperfectif et le point de vue perfectif. Dans l’article, Smith parle également de la classification aspectuelle. 10.1.2 Les origines morphologiques Le verbe russe donne de l’information sur la situation type et le point de vue. Un verbe a un radical lexical et subi des inflexions grammaticales. Les préfixes et les suffixes déterminent le point de vue. Les trois parties d’un radical influencent la situation type et le point de vue. Par exemple le préfixe vy- en russe, montre le point de vue perspectif. Les radicaux simples prennent le point de vue imperfectif et quand on ajoute un préfixe, le verbe obtient le point de vue perfectif. Ce n’est pas seulement le point de vue qui change quand on ajoute des préfixes, l’interprétation lexicale peut également changer. Cela est visible dans les exemples suivants : Pis-a-t’ Na-pis-a-t’ Pere-pis-a-t’ écrire (Imp.) écrire (Perf.) copier (Perf.) Il y a donc des préfixes lexicaux. Il y a aussi quelques radicaux sans préfixe, qui obtiennent le point de vue perfectif. Ces radicaux exceptionnels peuvent prendre des suffixes pour faire un verbe avec un point de vue imperfectif. Voir l’exemple suivant : prostit’ proščat’ pardonner (Perf.) pardonner (Imp.) Les imperfectifs conjugués sont disponibles pour des radicaux qui ont des préfixes avec une interprétation lexicale. Une des classes aspectuelles est celle des semelfactives. Les verbes qui font partie de cette classe, ont le point de vue perfectif et ne sont pas compatible avec le point de vue imperfectif. 10.2 L’aspect du point de vue Dans cette partie du chapitre, nous allons voir les différences entre les deux points de vue en russe : le point de vue perfectif, qui est s’exprime par des radicaux avec un préfixe et le suffixe – nu, et le point de vue imperfectif, qui se manifeste par des radicaux simples et le suffixe –(yv)aj-. 10.2.1 Le point de vue perfectif Le point de vue perfectif en russe présente les situations actives avec un point final ou / et un point initial. Les états sont incompatibles avec le point de vue perfectif. On napisal pis’mo (Il écrivit une lettre) est un exemple d’une phrase avec le point de vue perfectif. Les verbes qui expriment une activité, reçoivent le préfixe po-, qui manifeste une durée limitée, ou le préfixe pro- qui exprime une durée plus courte qu’on a attendu. Cela est par exemple visible dans la phrase suivante : On po-rabota-l (časok) Il travailla (perf.) un peu (pendant une heure) Nous pouvons donc dire que le point de vue perfectif montre le point final d’une activité. En plus, l’interprétation séquentielle montre que le point initial de la condition de l’activité est compris dans l’assertion, quand ce point a un lien avec la condition ‘quand’. Voir l’exemple : Kogda on vyšel iz komnaty, Vanja vyigral matč. Quand il sortait, Vanja gagna (perf.) le match. Mais quand nous regardons le point final, l’assertion peut être possible quand le point final n’est pas visible. (Voir l’exemple) #On vyigral matč, i ešče vyigryvaet ego encore. Il gagna (perf.) le match et il le gagnait (imp.) Cette phrase est inverse à l’attente quand deux manières différentes parlent d’un seul événement. Mais cette phrase montre que le point de vue perfectif manifeste le point final d’un événement. 10.2.2. Le point de vue imperfectif Le point de vue imperfectif en russe indique ni un point initial ni un point final. On peut l’utiliser dans toutes sortes de situations de la langue, c’est pourquoi l’imperfectif est le point de vue dominant de cette langue. La phrase « Vanja goloda » (Vanja mourait) donne un exemple d’un imperfectif. Maintenant nous allons montrer que le point de vue imperfectif en russe, n’indique pas le point final d’une situation. La situation doit être en train de se réaliser, pour qu’on ne puisse pas voir le point initial. Pour ne pas monter le point initial, on utilise une phrase subordonnée qui commence par « quand ». C’est le cas dans l’exemple suivant : My pisali pis’mo, kogda on pozvonil Nous écrivions une lettre, quand il a appelé. Nous devons également montrer que le point final d’un imperfectif n’est pas visible d’une manière sémantique. Par exemple : My pisali pis’mo, i ešče pišem ego. encore en train d’écrire. Nous écrivions (imp.) une lettre et nous sommes Cette conjonction est complètement convaincante. Avec la subordonnée qui commence par ‘quand’ et la conjonction, nous avons montré qu’aucun point final n’est visible avec une situation imperfective. Nous devons ajouter à toutes ces informations que les semelfactives ne se combinent pas avec le point de vue imperfectif. L’imperfectif en russe ne se concentre pas sur les intervalles résultants, même s’ils sont compris d’une manière lexicale dans le verbe. La phrase Vanja sadilsja (Vanja s’asseyait) peut seulement indiquer que Vanja avait assumé une position assis. L’interprétation n’est pas que Vanja est encore assis. Les phrases qui expriment une habitude, prennent le point de vue imperfectif, comme les états, qui prennent toujours le point de vue imperfectif. Voir l’exemple suivant : On čitaet sovetskie romany po-russki Il lisait (imp.) des romans soviétiques en russe 10.2.3. Les conventions de l’usage Les gens qui parlent le russe n’utilisent pas toujours le point de vue perfectif pour des situations qui ont pris leurs fins et, dans le sens inverse, ils n’utilisent pas toujours un imperfectif pour indiquer une situation qui est « ouverte ». L’imperfectif est le point de vue dominant dans la langue russe. On l’utilise souvent, assez neutre, pour des situations fermées et cela peut garantir le perfectif. Le perfectif, au contraire, a été marqué et exprime une insistance particulière. Dans l’article on fait une différence entre l’interprétation directe et l’interprétation augmentée. L’interprétation directe d’un point de vue utilise l’information visible sur le schéma temporel d’une situation. Cette information ne peut pas être supprimée. L’interprétation augmentée a l’information supplémentaire qui appartient à la conclusion. Le point de vue perfectif L’interprétation directe veut dire que le perfectif en russe souligne le point final d’une situation. Dans ce cas, le perfectif met un accent pragmatique sur le sens direct du point de vue. Le perfectif montre donc qu’un événement télique (un événement qui connaît un changement d’état à la fin) a subi sont point final et qu’un événement atélique (un événement qui ne connaît normalement pas un changement d’état à la fin) a fini. On appelle ce phénomène « Final Emphasis ». Un exemple de ce phénomène est: On vstal ran’še vsex Il se mit debout (Perf.) avant tout les autres. (Accomplissement) L’interprétation augmenté: Il y a quelques conventions pour l’augmentation des phrases perfectives. Normalement le contexte et notre connaissance du monde déterminent l’interprétation correcte. On appelle ce phénomène «Continuing Result ». L’interprétation augmentée est visible dans l’exemple suivant : K vam kto-to prišel Quelqu’un venait (imp.) pour vous. (Cette personne est encore là) Le « Continuing Result » veut donc dire que le résultat de l’événement est en train de se réaliser. Cela n’est pas possible dans les contextes narratifs, qui ont leurs propres conventions. Les phrases perfectives montrent des narratifs par des événements qui se succèdent. Par exemple : On vošel, otkryl okno, i vyšel Il entra (perf.), ouvrit la fenêtre (perf.), et sortait (perf.). Comme nous pouvons voir l’interprétation séquentielle est compatible avec le « Final Emphasis », qui fait partie du point de vue perfectif. Le perfectif souligne le point final et autorise l’implication que l’événement avait l’intention de se présenter. Le point de vue ne connaît pas une telle implication. Le point de vue imperfectif L’interprétation directe veut dire que l’imperfectif se concentre sur la partie visible de la situation. Cela est la base permanent de l’imperfectif. L’événement imperfectif recouvre souvent un autre événement, mais cela n’est pas nécessaire. čto on delal ? On guljal v parke Qu’est-ce qu’il faisait? Il faisait une promenade dans le parc. Le temps encadré peut être le moment d’énonciation, mais explicitement cela peut être un autre moment que le moment d’énonciation. Avec des phrases narratives, l’imperfectif donne souvent l’information de l’arrière-plan. On appelle ce phénomène la convention de la simultanéité. L’exemple suivant montre la succession dans des phrases narratives : On gotovil zavtrak i potom pisal domašnjuju rabotu il faisait (imp.) ses devoirs. Il préparait (imp.) le petit déjeuner et après Dans cette phrase le mot « après » détermine l’interprétation. La convention du caractère incomplet veut dire que les imperfectives invitent la conclusion que le point final n’a pas atteint. Mais parce que l’imperfectif ne rend pas visible le point final, le destinataire sait que cette manière de concentration n’est pas correcte. L’interprétation augmenté veut dire que l’imperfectif peut présenter une situation dont on sait qu’elle a fini. Il y a trois conventions qui montrent une telle présentation : « Le résultat supprimé », « la discontinuité » et « l’expression de la donnée ». Le résultat supprimé propose que le point final d’une situation ait atteint mais qu’il soit supprimé après. L’imperfectif peut introduire une pause de temps après la fin d’une situation, on appelle cela la discontinuité. On utilise l’expression de la donnée en particulier pour des situations téliques, mais on l’utilise également avec des états et des activités. Les conventions, tous les trois, soulignent l’information qui est visible par le point de vue. On utilise le terme la compétition aspectuelle quand les deux points de vue peuvent être utilisés par celui qui fait le discours. 10. 3 La situation de l’aspect 10.3.1 Les particularités de la grammaire russe Le russe ne connaît pas les articles. D’une part le point de vue perspectif a besoin d’une référence déterminée, d’autre part l’imperfectif n’y a pas besoin. Cela veut dire qu’il y a certains contextes qui sont déterminés et il y a des contextes qui peuvent recevoir plus qu’une seule interprétation. Nous pouvons voir cela dans les exemples suivants : Ja s’el mjaso Je mangeai la viande (l’aspect perfectif) Ja el mjaso Je mangeais la viande (l’aspect imperfectif) Le russe a un système casuel très riche, mais il n’y pas un lien clair entre un cas et une spécificité. Il y a des cas qui sont spécifiques, mais il y a aussi des cas qui sont indéterminés. Le radical le plus simple d’un mot obtient le point de vue imperfectif, mais quelques radicaux obtiennent le point de vue perfectif. Les radicaux des mots simples qui ont un point de vue perfectif, sont seulement disponibles dans des situations résolues. Quand on ajoute un préfixe au radical, le verbe devient toute de suite un verbe perfectif. Cela est une idée fondamentale du russe, qui n’a pas d’exceptions. Certains préfixes changent seulement le point de vue, autres préfixes ont aussi une signification lexique. Par exemple : do pisat’ o-pisat’ ajouter dans l’écriture préparer un inventaire activité accomplissement 10.3.2 Les propriétés temporelles en russe Le dynamisme : Le point de vue perfectif est seulement disponible pour les états. La durée : Les compléments de durée sont toujours des compléments de l’imperfectif L’addition : Les adverbes d’addition, les verbes qui ont besoin des situations résolues et le point de vue perfectif. Non-détachabilité : La relation de non-détachabilité peux être montré avec une implication du perfectif au imperfectif. Par exemple : (i) Jean lisa la lettre. (ii) Jean lisait la lettre. (i) dit que Jean a lu la lettre du début à la fin. (ii) dit que Jean était en train de lire la lettre. Si (i) est vrai, (ii) est vrai aussi. 'lisa la lettre' est donc non-détachable de 'lisait la lettre' 10.3.3 Les activités La configuration des verbes actifs présentent des événements atéliques. Un exemple : Miša guljal v parke Misha faisait (imp.) une promenade dans le parc Les verbes simples et sans préfixes forment des configurations des activités avec un point de vue imperfectif. Il y a deux préfixes exceptionnels qui forment des activités qui prennent le perfectif : po- et pro-. Le préfixe pro- indique une durée limitée et le préfixe po- montre une durée moins longue qu’attendu. Ces deux préfixes ferment une situation qui a un point initial et un point final. Les activités sont compatibles avec les expressions qui expriment une durée simple. Mais elles sont incompatibles avec les expressions d’achèvement. 10.3.4. Les accomplissements Les accomplissements sont des événements téliques. Un événement télique veut dire qu’à la fin il y a un changement d’état. Deux exemples : Karl vstal Lev napisal roman Carl se leva (Perf.) Leo écrivit (Perf.) un roman Les accomplissements sont des événements spécifiques et nombrable. Les accomplissements sont, comme les activités, compatible avec les expressions qui expriment une durée simple, mais elles sont incompatibles avec les expressions d’achèvement. Les accomplissements deviennent ambigus quand on ajoute le mot « presque » dans la phrase. 10.3.5 Les semelfactives Les semelfactives sont instantanés. Ce sont des événements qui se composent d’un seul point, sans changement d’état. Un exemple : Professor kašljanul Le professeur toussa (Perf.) Les semelfactives obtiennent toujours le point de vue perfectif, cette situation type est donc incompatible avec l’imperfectif. Ils sont également incompatibles avec les expressions d’achèvement et des expressions qui expriment la durée. 10.3.6. Les achèvements Les achèvements sont des changements d’états prompts et dynamiques. Un exemple : Ljuba dostigla veršiny Ljuba atteignit (Perf.) le sommet Il y a aussi des achèvements qui se combinent avec un imperfectif. Dans ce cas l’accent est mis sur un intervalle, voir l’exemple suivant : Otec umiral, kogda ja vernulsja Le père mourait (imp.) quand il retourna (perf.) Dans ces cas, on ne sait pas si l’événement prend vraiment place oui ou non. Beaucoup d’accomplissements peuvent utiliser l’imperfectif, mais il y a quelques achèvements qui n’ont pas un imperfectif. Les accomplissements videt’ ou uvidet par exemple, obtiennent toujours le perfectif. Les achèvements sont incompatibles avec des expressions d’une durée simple, mais ils sont compatibles avec les expressions d’achèvement. 10.3.7. Les états Les configurations d’état montrent la propriété, une relation, une position, une émotion ou une existence. Les états ont des verbes lexicaux ou des constructions de relation, comme on peut voir dans les exemples suivants : Vanja ljubit Mašu Ona byla umnaja Vanja aimait Masha Elle était (imp.) intelligente Les phrases en russe qui contiennent des états, prennent toujours l’imperfectif.