TRI cours de maîtrise sciences politiques, Paris I
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THEORIE DE LA POLITIQUE INTERNATIONALE
LES OEUVRES MAJEURES
Le besoin d’étudier les relations internationales apparaît après la première guerre mondiale.
1ère chaire : 1919 au pays de Galles , ensuite les USA
Traumatisme de la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE engendre une réflexion sur les
causes de la GUERRE pour comprendre comment faire la Paix
Le but est alors de comprendre, il y a un désir et la volonté d’aller plus loin que l’Histoire de
l’époque, qui est trop événementielle et pas assez explicative
Contexte : USA refusent de tenir rôle qu’ils auraient pu tenir après leur intervention
déterminante en 1917.
Début d’une réflexion sur le rôle de la puissance
Chapitre 1 : Edward CARR ou la fondation d’une science réaliste
Son ouvrage célèbre : La crise de 20 ans : 1919-1939
Section 1 : son appel au développement d’une science politique internationale.
Il est historien de formation, mais il n’est pas satisfait de sa discipline : pas assez explicative
Il souhaite et veut une science objective, c'est-à-dire qui ne s’occupe pas des motivations des
décideurs. Il y a des causes/effets et donc des facteurs objectifs
Il est réaliste (il n’en n’est pas vraiment l’inventeur mais on peut dire qu’il en est le
promoteur)
= le réel de la PI se trouve hors des hommes qui la font, dans la politique elle-même
Ce facteur qui dépasse les homme, c’est la puissance
= c’est le jeu de la conquête ou de la préservation de la puissance qui gouverne
C’est universel
=idem dans tous les pays
DONC : la Politique internationale est un objet d’étude d’une science objective car on
peut se servir des mêmes outils pour analyser la politique internationale de tous les pays
Section 2 : La création du réalisme par opposition à l’idéalisme
Idéalisme : croire que les idées des décideurs comptent de manière décisives dans la politique
internationale.
Chaque courant se nourrit des failles de l’autre. CARR est un des premiers à développer le
courant de pensée réaliste. Il le fait par opposition au courant idéaliste et il commence par
dénoncer leurs fautes.
Pour lui il y a une crise des RELATIONS INTERNATIONALES ( il n’a pas tort et les
événements lui donneront raison : il sort son livre en 1939. Peut de temps après, il y a la
SECONDE GUERRE MONDIALE et on voit bien qu’il y a une crise et que la SDN et ses
belles idées de paix ont été mises en échec)
Pour lui, cette crise n’est pas politique, parce qu’elle ne met pas en cause les responsables
politique. Elle est « intellectuelle et morale » parce qu’elle met en cause des intellectuels qui
développent des idées fausses
Pour lui, la principale source de contamination intellectuelle vient de Bentham, un libéral
britannique qui a développé une Doctrine du bonheur.
= les hommes cherchent rationnellement le bonheur. Toutes leurs actions ont pour but le
bonheur. Quand l’homme est indécis il se demande : est-ce que ca va m’apporter une plus-
value de bonheur ?
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Une autre variante des idéalistes trouve ses racines chez ROUSSEAU
= les hommes ne veulent pas la GUERRE, c’est l'Etat qui la leur impose.
Donc, les libéraux ont crée le droit international pour ficeler les ETAT et les
empêcher de faire la GUERRE.
L’idéalisme repose sur un postulat = hommes et ETAT peuvent durablement harmoniser
leurs intérêts dans un régime pacifiste
pas question pour CARR. Pour lui il y a une antinomie des intérêts qui est fondamentale,
donc il y a toujours la GUERRE
Chapitre 2 : Hans MORGENTHAU ou le réalisme heureux
Son ouvrage : Politics among nations
Il est réaliste mais il est moins angoissé par la GUERRE que les autres.Il voit un côté cool
dans la théorie de la puissance : ca ne mène pas forcement à la GUERRE.
Section 1 : Bases épistémologiques de sa théorie
Elève de WEBER.On ne peut pas expliquer tous les phénomènes. Ms on peut les interpréter.
Mais il dit aussi qu’il ne faut pas analyser les motivations idéologiques ou émotionnelles
des acteurs données trop instables
Section 2 : la puissance
= c’est un attribut de l’Etat. Tout Etat cherche a augmenter ou à défendre sa puissance.
Reprend thèse de la puissance de CARR mais lui donne une vraie définition
- puissance militaire
- puissance diplomatique
- puissance économique
Ce sont des critères rationnels qui permettent de classer hiérarchiquement les Etats.
La notion de puissance est donc une finalité théorique et un moyen pr aller plus loin.
Section 3 : La loi de l’équilibre des puissances
= dans un système sociale humain complexe, automatiquement les différentes unités
se positionnent pour une recherche ou un maintient de l’équilibre des PUISSANCE.
Mais ca ne renvoie pas forcement à la GUERRE car il peut y avoir un équilibre
« balance of power »
son livre est plus un manuel de conduite pour être un bon diplomate
But = préserver une paix fragilisée par l’antinomie des intérêts
Cette loi renvoie à une notion de bipolarité = équilibre est toujours entre 2 camps
Il y a toujours un phénomène de coalition qu’elle soit volontaire ou involontaire
En général, les grands Etats sont les pivots des coalitions, mais pas toujours.Les petits Etats
peuvent vouloir mener une politique et monnayer son alignement et devenir le maître de
l’équilibre.= balancer Etats
DONC : le réalisme ce n’est pas seulement les puissants qui oppriment les faibles. C’est un
ordre réaliste ou chacun peut être le maître de la Balance.
Il reconnaît l’existence d’une puissance virtuelle qui est un appui de la puissance
matérielle
Il voit le rôle important de la dissuasion dans la politique des USA
Chapitre 3 : Raymond ARON entre tradition et tragédie
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Son ouvrage : Paix et guerre entre les nations
Section 1 : l’essence des RELATIONS INTERNATIONALES chez ARON
Pour lui les RI se passent entre les Etats, elles st interétatiques.Il ne dit pas qu’ils n’y pas
de relations transnationales, mais
il dit que ce n’est pas important
« Ambassadeur et soldat symbolisent les RI qui (…) interétatiques , se ramènent à la
diplomatie et à la guerre »
le plus important pour lui, c’est la guerre ;c’est 1 pur réaliste. « l’essence des RI est
l’alternance entre la paix et la guerre »
MAIS, pour lui la paix n’est qu’une parenthèse fragile entre les guerres
Pourquoi il y a tout le temps la GUERRE ??
Il s’appuie sur définition de l’Etat par Weber : dans RI chaque acteur (= chaque Etat) peut
utiliser la violence légitime, en RI personne n’a le monopole de cette violence légitime
Donc : il y a la GUERRE.
MAIS, on peut nuancer : il n’y a pas de définition claire de la légitimité en RI, il n’y a pas
d’instance supérieure qui dit ce qui est légitimité
Définition de la guerre chez ARON ??
Il l’emprunte à un gal stratège all inconnu jusque là : CLAUSEWITZ
« la guerre est un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre
volonté » (définition de Clausewitz)
Pour ARON, la GUERRE est placée sous le signe de la violence.Le but de la guerre est de
désarmer l’adversaire
Ce n’est pas évident puisque pour d’autres auteurs la guerre est 1 activité para-industrielle
de pillage
ATTENTION : Aron n’est pas un dépressif, il espère que cette situation ne va pas durer
Il cite KANT et son concept de paix perpétuelle
= ordre international qui écarte tout guerre n’est pas une chimère mais un idéal raisonnable
Il en donne les conditions
- une Constitution républicaine dans chaque Etat
- le monde : fédération d’Etats libres
le droit international se borne au droit à l’hospitalité universelle
Section 2 : notion de puissance chez ARON
En anglais (et donc dans les textes de Morgenthau) le mot « power » désigne à la fois « force
» et « puissance ». ARON fait cette distinction.
Il ne s’intéresse pas à la force en soi : ce n’est pas une bonne expression parce que la force
utilisée sans intelligence ne sert à rien
Puissance : il cherche à mieux la définir que Morgenthau
- définition substantielle (= par le contenu) : terri/pop/armée/richesse
- définition relationnelle( = par relation entre Etat A et Etat B) : capacité à faire
en sorte que les conditions du jeu diplomatico-stratégique soient influencées par soi
(diplomatie officielle des USA)
Jusqu’ici Aron ne fait que dire clairement ce qu’ont dit les auteurs classiques sans inventer
grand chose. Pourtant, si on parle encore de lui, ce n’est pas seulement pour ses qualités de
professeur mais parce qu’il a apporté quelque chose à la théorie politique internationale
Il dit que la PUISSANCE effective d’un ETAT est liée à la « qualité de la mise en
œuvre des ressources de puissance »
mais ce n’est pas si original que ça parce que Morgenthau l’avait déjà dit de cette manière
quand il parle de « qualité du gouvernement »
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Là ou il est plus fort c’est quand il affirme que l’idéologie est une des ressources de la
puissance
ATTENTION ! ce n’est pas l’idéologie qui est une force en soi, c’est la force de la
mobilisation autour de l’idéologie.
Il s’appuie sur 2 ex
le totalitarisme (ex : force la mobilisation autour du national-socialisme en Allemagne)
le communisme en URSS
Il assure grave quand il donne il dit que la gloire est aussi une ressource de la puissance.
Avant lui, Hume avait donné une définition de la gloire : « l’amour propre des nations »
Aron donne une nouvelle définition : « La qualité de l’image d’un Etat aux yeux des
nationaux et de l’extérieur »
Il est presque un précurseur car il comprend déjà la force de l’image dans la conduite des
relations internationales. On le voit bien maintenant dans la guerre contre l’Afghanistan
Section 3 : notion de système international chez Aron
Définition : « l’ensemble constitué des unités politique qui entretiennent les uns avec les
autres des relations régulières et qui sont tous susceptibles d’être impliqués dans une guerre
générale»
Aron est fonctionnaliste : l’organisation interne de ce tout organisé qu’est le système
international a une valeur explicative
En ce sens, il s’oppose aux structuralistes qui expliquent le système par l’influence que
l’environnement à sur lui.
Est-ce que ce système peut être équilibré ? pas vraiment.
Pour Aron, il n’y a qu’une seule paix possible : la paix d’empire, mais elle n’existe plus.
Il pourrait y avoir une paix de domination, mais elle est difficile à faire accepter.Il évoque
aussi une paix d’équilibre, mais elle serait trop fragile et ne peut durer. C’est finalement, la
seule que l’on connaisse, celle qui est une parenthèse entre deux guerres.
Chapitre 4 : la révolution comportementaliste
Section 1 : les fondements du courant
Développement dans l'entre deux guerres aux USA et connaît son apogée dans 50/60’s
But = donner une assise scientifique à la science politique
Donc :
- exigence d’1 précision théorique développement du formalisme
- exigence d’1 démonstration avec preuve développement de la statistique descriptive
Donc, ils doivent fonder leurs analyses sur des bases sûres le comportement
= il existe, a existé, on peut en attester, il y a des preuves donc : on peut se baser dessus.
En ce sens, les sciences politique se différencient de la philosophie qui se préoccupe de
ce qui ne se voit pas.
But = atteindre l’objectivité.Souci de neutralité
Section 2 : Morton Kaplan et l’analyse structuro-fonctionaliste
Son ouvrage : System and process in international politic
Son but : définir la notion de système international
Il a une analyse structuro-fonctionaliste : il voit un ensemble qui s’explique par sa
structure interne, divisée en organes qui ont chacun une fonction
« structuro » = ça vient de la sociologie. Au début surtout, elle a voulu construire des
structures avec des déterminants sociaux
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Ex : Durkheim = approche hyper-holiste
Ex : Marx = pousse à l’extrême la détermination des superstructures
« fonctionnalisme » vient aussi de la sociologie.
Comte, Spencer et d’autres ont cherché analogies avec le corps humain.
Section 3 : polémique entre les comportementalisme et les « classiques »
Elle est ouverte par un classique, Hedley Bull, dans un article publié dans une revue qui
démonte la thèse comportementaliste en 7 points
1 - en se limitant à ce qui est scientifiquement prouvé, ils se privent d’étudier la « substance
du sujet », la politique internationale, car la politique internationale échappe aux
démonstrations logiques
Pourquoi ? elle est soumise à l’histoire donc aux changements constants
Si beaucoup de changements pas de régularité donc pas de logique
2 - parfois, ils arrivent à faire quelque chose de bien, dans ce cas : ils sont sortis du cadre
scientifique
3 - ils ont une vision trop cumulative de leur travail scientifique, ca ne marche pas comme ça
4 - Ils sont trop obsédés par la construction de modèles. C’est nul parce que le modèle ne
peut s’appliquer qu’au cas concret dont il est la reproduction et pas aux autres.
5 - ils ont 1 « fétichisme de la mesure », mais ils ne répondent pas à la seule question
importante : comment construire un indicateur ?
6 - leur exigence de métalangage n’est pas bien. La politique internationale s’exprime en
langage naturel
7 - Ils ne tiennent pas compte des évolutions historiques auxquels sont soumis les
phénomènes qu’ils étudient
La réponse ne se fait pas attendre, elle vient de Singer
Il dit qu’il faut démontrer tout ce qui est démontrable. Les classiques ont « l’intuition sans la
preuve ».Si pas de preuve, on est obligé d’être cru sur parole. La preuve fonde la vérité.
Chapitre 5 : Le courant des transnationalistes
Section 1 : découverte des phénomènes transnationaux
Ce sont Keohane et Nye qui lancent l’idée dans leur ouvrage : Transnational relations and
world politics.
Il doivent le terme transnational à Aron qui l’a popularisé, mais ils s’opposent à lui
car lui ne voit pas l’intérêt d’en parler.
Définition des relations transnationales : certains phénomènes échappent au contrôle des
Etats.Ils affirment que ces relations influencent les Etats
Pourquoi on a attendu aussi longtemps pour s’en rendre compte ??
Ce sont les événements qui ont mis en valeur l’importance de ces mouvements
- développement des firmes internationales
- création des ONG, organisations privées qui ont une ambition internationale ; caractère
hétéroclite des ONG : elles se définissent négativement, elles ne sont pas gouvernementales
Donc = l’Etat n’est plus la référence absolue pour la théorie politique internationale.
Il y a 2 nouveaux référents : l’homme individuel et l’humanité
C’est à partir de ce moment qu’on s’est mis à parler d’une nouvelle organisation du monde
= le monde post-Westphalien.Le Traité de Westphalie de 1648 avait organisé les relations
internationales.Ce temps est désormais révolu : instabilité fondamentale du nouveau monde
parce que les Etats perdurent mais les acteurs transnationaux jouent un rôle, rendant ainsi la
situation intenable.
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