
 
CAS CLINIQUES SUR LES NEVROSES 
 
Devant un trouble anxiété généralisée 
 
Mme G. D., âgée de 27 ans, se présente aux urgences pour malaise. Il s'agit d'une femme 
active, secrétaire de direction au sein d'une entreprise de communication. Elle est mariée 
et mère d'un jeune enfant de 18 mois. Depuis quelques mois, elle décrit l'existence de 
fortes crises de tachycardie, avec oppression thoracique et dyspnée, vertiges, sueurs et 
tremblements,  le  tout  associé  à  une  sensation  pénible  de  peur,  d'angoisse,  de  mort 
imminente. Ces crises surviennent assez brutalement, sans raison apparente, durant au 
moins quinze à vingt minutes pendant lesquelles Mme G. D. est obligée d'interrompre 
toute activité pour quitter hâtivement l'endroit où elle se trouve. Ces malaises finissent 
par limiter ses déplacements quotidiens de peur que l'un d'entre eux ne survienne dans la 
rue, les magasins ou le métro. Depuis peu, la patiente hésite même à se rendre sur son 
lieu de travail par crainte de devoir être hospitalisée en urgence en cas d'incidents graves, 
ou  bien  d'être  secourue  à  la  vue  de  ses  collègues.  Mme  G.  D.  est  parfaitement 
consciente du caractère déplacé de ses craintes dont la nature et l'existence même lui 
paraissent  complètement  ridicules.  Elle  n'évoque  d'ailleurs  qu'assez  rarement  ses 
difficultés actuelles, fréquentant de moins en moins ses amis et préférant rester avec son 
mari  dont  la  présence  à  ses  côtés  la  rassure.  Elle  hésite  donc,  de  plus  en  plus,  à  se 
déplacer  seule.  Mme  G.  D.  ne  présente  aucun  antécédent  médical  particulier.  Sa 
grossesse et son accouchement se sont bien passés. Elle a déjà consulté des médecins de 
ville  pour  l'exploration  de  ses  malaises,  ayant  subi  de  nombreux  examens 
complémentaires ne révélant aucun problème somatique grave. 
Aux urgences, M'ne G. D. est assise, abattue, l'air à la fois inquiet et perplexe. Elle se 
plaint de palpitations, d'une difficulté respiratoire, de tremblements et d'une boule dans 
la  gorge  qui  la  gêne  pour  parler tranquillement. Son pouls est  à 110  battements  par 
minute, sa pression  artérielle à 155/90.  Elle ne comprend  pas ce  qui lui  arrive,  redoute 
d'avoir fait à nouveau un malaise grave, dangereux pour sa vie. Elle s'inquiète pour son fils 
et son mari qui ne sont pas à ses côtés. L'avis du psychiatre est demandé aux urgences : 
celui-ci pose le diagnostic d'attaques de  panique dans  le cadre d'un probable trouble 
panique évoluant depuis plusieurs mois. Il prescrit du Tranxène® 50 mg IV lente dans 
100 cc de sérum physiologique en deux heures.