LE PIED DE CHARCOT DIABETIQUE : Une complication redoutable et souvent méconnue A propos de 5 cas S.Abahou, H.Mouzouri, H.Latrech, F.Boufares*, G.Belmejdoub*, M.H.Gharbi, A. Chraïbi Service d’Endocrinologie, Diabétologie et de Maladies métaboliques du centre hospitalier universitaire Ibn Sina Rabat- Maroc *Service d’Endocrinologie, Diabétologie et de Maladies métaboliques de l’hôpital militaire d’instruction de Rabat- Maroc INTRODUCTION. Le pied de Charcot diabétique ou l’ostéo-arthropathie nerveuse diabétique (OAND) représente une complication rare mais très grave de la neuropathie diabétique et se définit comme une atteinte progressive, destructrice et relativement indolore atteignant une ou plusieurs articulations essentiellement du pied. La reconnaissance précoce d’une OAND avec mise en route rapide du traitement permet de limiter la destruction et les déformations et d’assurer une plus grande stabilité du pied .Nous rapportons en ce sens une petite série de 5 patients ayant été hospitalisés pour prise en charge d’une OAND afin de préciser les caractéristiques cliniques, biologiques, morphologiques et thérapeutiques de cette entité qui met souvent en jeu le pronostic fonctionnel du pied PATIENTS ET METHODES Il s’agit de 5 patients : 4 hommes et une femme, d’âge moyen de 45.2 ans (25-55 ans) connus diabétiques en moyenne depuis 16.8 ans (8-26), compliqués de rétinopathie, néphropathie et de neuropathie très manifeste 3 de nos patients étaient diabétiques de type 1 et les 2 autres étaient diabétiques de type 2. Le motif d’hospitalisation était une ulcération dans 2 cas et une déformation du pied dans 3 cas. L’examen clinique a retrouvé des pieds déformés neuropathiques qui sont cubiques dans 4 cas alors que le 5ème patient présentait une déformation caricaturale (photo) et la marche était toujours possible chez tous nos patients avec indolence. Le bilan infectieux était négatif et la radiographie du pied a permis le typage du pied de Charcot. Sur ses pied déformés, il s’est greffé un trouble trophique dans 2 cas et qui sont classés IB selon l’université de Texas. Le traitement était habituellement un bon équilibre glycémique, des soins locaux et des séances d’oxygénothérapie hyperbare et bien éventuellement une prise charge par le service de rééducation fonctionnelle après cicatrisation du trouble trophique. Pour les 3 cas de pied de Charcot « non compliquées », la mise en décharge était de règle en attente de la confection de chaussures orthopédiques adaptées. CONCLUSION La précocité du diagnostic et de la prise en charge repose sur le degré d’alerte du médecin, sur la recherche d’une élévation de la température locale ou d’un œdème unilatéral à l’examen clinique, sur l’éducation du patient et sur la possibilité d’accès à des structures spécialisées comprenant outre un diabétologue, un rééducateur, un podologue orthésiste, un chirurgien orthopédiste et si possible un technicien bien au fait de la confection de bottes plâtrées de décharge. Les arthropathies nerveuses constituent un réel problème de prise en charge car elles sont souvent diagnostiquées à un stade tardif où les destructions articulaires sont souvent majeures et le pronostic fonctionnel du pied est déjà réservé 127