Chapitre 5
enfin le carré de la différence première du taux de change. De l’autre, la série chronologique
de la volatilité du taux de change, d’après de nombreuses études
qui figurent dans la
littérature économique, se révèle influencée par « l’effet ARCH » (hétéroscédasticité
conditionnelle autorégressive), ce qui implique qu’elle conviennent d’être spécifiée par un
modèle GARCH (1,1). C’est dans cet esprit que nous testons tout d’abord l’existence de
l’effet ARCH dans les trois séries chronologiques de volatilité calculée par les trois méthodes
différentes que nous venons d’évoquer. Le test du multiplicateur de Lagrange (Engle, 1982)
suggère l’absence de l’effet ARCH dans toutes ces séries. Cependant, une quatrième série de
volatilité a réussi ce test (la valeur de Khi-deux égale 14,6 pour q = 1). Cette série de volatilité
est en fait une transformation de la seconde série, à savoir de la série de volatilité calculée en
termes de différence première absolue du taux de change en logarithme. Nous prenons cette
seconde série en logarithme, ensuite inversons son signe, puis calculons son inverse. Cette
nouvelle volatilité (VALt) est aussi non négative, et une valeur plus élevée signifie une plus
grande variation du taux de change entre deux jours. Cette série transformée est ensuite
analysée, par le biais de l’estimation d’un modèle GARCH (1,1) qui donne :
VALt = 0,1845 + ut , ut|t-1 ~ N (0, ht2),
ht2 = 0,0013 + 0,3415*ut2 – 0,1713*ht-12 .
Les erreurs types des quatre coefficients estimés (0,1845, 0,0013, 0,3415 et 0,1713) sont
respectivement de 0,0039, 0,0004, 0,1675, et de 0,2102. Leurs valeurs de z montrent, à
l’exception de l’estimateur de ht-12, une significativité au seuil de 1 % pour les coefficients
estimés. Grâce à cette estimation, les variances conditionnelles (ht2) sont déduites, et servent
enfin à la décomposition de la volatilité du taux de change. Considérant que la constante
estimée (0,1845) représente la volatilité systématique du marché, et que les variances
conditionnelles estimées constituent l’ajustement journalier anticipé de la volatilité
conditionnée par les informations disponibles dans le passé, nous calculons ainsi la volatilité
anticipée par la somme de la volatilité systématique du marché, 0,1845, et la racine carrée de
la variance conditionnelle estimée, à savoir ht, pour chaque jour, ce qui constitue ensuite une
nouvelle série chronologique. Quant à la volatilité non anticipée, elle est simplement la
différence entre la volatilité totale (VALt) et la volatilité anticipée.
Il faut noter que, contrairement aux variables « anticipées », la valeur des deux variables
« non anticipées », à savoir du volume non anticipé et de la volatilité non anticipée, peut être
soit positive, soit négative. Elles doivent donc être interprétées de manière différente par
Entre autres, Bollerslev & Melvin (1994).