Elle a été sélectionnée parce qu'elle inhibait le rejet de greffe chez l'animal. Par la suite elle s'est
montrée efficace en thérapeutique dans la même indication.
Le mécanisme d'action de la ciclosporine retenu actuellement est l'inhibition de la synthèse de
certaines cytokines, en particulier celle de l'IL-2 par les lymphocytes T Helper. Cette inhibition s'opère
selon les mécanismes suivants :
a. La ciclosporine pénètre dans le cytoplasme des lymphocytes T Helper où elle se lie à une
immunophiline, la cyclophiline, qui est une enzyme, la peptidyl-prolyl-cis-trans-isoménase ou
rotamase.
b. Le complexe cyclophiline-ciclosporine se lie à la calcineurine et inhibe son activité
phosphatasique, ce qui conduit à l'accumulation de phosphoprotéines parmi lesquelles le NF-
AT (nuclear factor of activated T cell) sous forme phosphorylée qui ne pénètre pas dans le
noyau et n'induit pas la synthèse d'IL-2.
La ciclosporine inhibe, outre la synthèse d'IL-2, celle d'IL-3 et d'IL-4, du GMCSF et du TNF, cytokines
intervenant notamment dans le rejet de greffes.
Un autre mécanisme d'action a été proposé : la ciclosporine augmenterait la synthèse de TGF-ß qui a
des propriétés immunosuppressives.
Sur le plan pharmacocinétique, la ciclosporine est métabolisée dans l'organisme par le cytochrome P-
450 en plusieurs métabolites oxygénés dont certains possèdent une activité pharmacologique. Son
métabolisme peut être modifié, soit accéléré, soit ralenti, par d'autres médicaments :
accéléré par les inducteurs enzymatiques comme la rifampicine, la carbamazépine, le
phénobarbital, qui diminuent sa concentration plasmatique
ralenti par les inhibiteurs du cytochrome P-450 comme l'érythromycine et le kétoconazole qui
entraînent une élévation de sa concentration plasmatique.
La ciclosporine dont la prescription doit être initiée à l'hôpital a plusieurs indications :
a. La transplantation d'organe et la greffe de moelle osseuse où elle est utilisée dans la
prévention du rejet du greffon et le traitement du rejet lorsqu'il survient
b. En néphrologie, le traitement de deuxième intention des syndromes néphrotiques avec lésions
glomérulaires
c. En dermatologie, les formes étendues et graves du psoriasis résistant aux autres traitements
et de la dermatite atopique de l'adulte
d. En rhumatologie, le traitement des formes très actives et graves de la polyarthrite rhumatoïde,
en cas d'inefficacité des autres traitements
e. En ophtalmologie, le traitement de certaines uvéites
f. En hématologie, le traitement des aplasies médullaires acquises sévères.