Plaquette Steinert / Edition 2010 / © AFM Page 3
Bien que la relation directe entre le nombre de répétitions et la gravité des symptômes ne
soit pas clairement établie, on constate en général que plus ce nombre est élevé et plus les
symptômes apparaissent précocement et sont importants. C’est une des raisons pour
lesquelles la maladie s’aggrave à chaque génération.
On distingue ainsi plusieurs « formes » de la maladie (forme asymptomatique, forme adulte
commune, forme infantile, forme congénitale), qui ne sont en fait que des modes différents
de son expression, suivant l’âge où apparaissent les symptômes et leur gravité.
Il existe également des dystrophies myotoniques dites de « type 2 » et de « type 3 »,
beaucoup moins fréquentes, dont certains symptômes sont communs avec ceux de la DM1,
mais dont le gène en cause est différent.
Enfin, il faut noter que la maladie de Steinert n’est pas contagieuse et que personne ne peut
être tenu pour responsable de son apparition initiale dans une lignée généalogique. On ne
connaît pas à l’heure actuelle le mécanisme déclencheur de l’anomalie génétique.
Symptômes et évolution
Comme il a été dit précédemment, les symptômes et leur gravité sont extrêmement variables
d’une personne malade à une autre. Ils varient suivant l’évolution de la maladie, dans la suite
des générations d’une part, et au cours de la vie du malade d’autre part. Sauf dans le cas
d’atteintes très graves, il est fréquent que seulement quelques symptômes apparaissent
chez un même malade (qu’il ait été diagnostiqué ou non). Leur évolution est généralement
lente, la gravité augmentant progressivement avec l’âge.
Les principaux troubles qui peuvent apparaître, isolément ou associés entre eux, sont décrits
ci-après.
- Troubles musculaires. Ils associent dystrophie (faiblesse) et myotonie (retard au
relâchement) : par exemple raideur musculaire, difficulté à ouvrir la main après
avoir serré fortement le poing, phénomènes aggravés par le froid, mais atténués
par de légers exercices. L’affaiblissement touche plus particulièrement les
muscles des avants bras, du cou, de la face, du dos, les releveurs des pieds ; cet
affaiblissement entraîne des difficultés dans la marche (risque de chute 10 fois
plus élevé que la normale), pour monter les escaliers, du mal au dos, des
difficultés à mastiquer, un abaissement des paupières en station debout et une
ouverture en position couchée (le patient dort « les yeux ouverts »), un
affaissement de la mâchoire (forme caractéristique allongée du visage,
déformation du palais, problèmes d’orthodontie), des difficultés dans l’élocution
(problèmes d’articulation, voix nasonnée). L’évolution peut conduire à la perte de
la marche.
- Appareil cardio-respiratoire. Troubles du rythme et de la conduction cardiaque,
pouvant induire un arrêt du cœur, infections broncho-pulmonaires fréquentes,
insuffisance respiratoire.
- Œil. Cataracte précoce chez presque tous les patients, pouvant intervenir dès
l’âge de 10 ans.
- Appareil digestif. Problèmes de déglutition (risques de « fausses routes »),
troubles digestifs (diarrhées, constipation) avec risques d’occlusion intestinale,
possibilité de faiblesse oesophagienne pouvant entraîner des reflux gastriques,
possibilité de lithiase (« calculs ») biliaire.