Dystrophie myotonique de Steinert
Elle est aussi appelée Dystrophie Myotonique de type 1 (DM1)
Quelle est la fréquence de la maladie ?
Même s’il s’agit de la plus fréquente des myopathies de l’adulte, elle est rare, touchant
indifféremment les hommes et les femmes avec environ 1 personne atteinte sur 8 000
individus.
Quelle est son origine ? Quel est son mode de transmission ?
Il s’agit d’une maladie génétique liée une anomalie sur le gène DMPK. Sur ce gène, une petite
région d’ADN répétée moins de 40 fois chez un sujet bien portant, se répète de façon
anormale chez les patients atteints, plus de 50 à 2000 fois. Ce nombre de répétitions est
responsable de la sévérité de la maladie et augmente souvent d’une génération à l’autre ce qui
explique que les enfants peuvent être plus sévèrement et plus précocement atteints que leurs
parents. Le risque de transmission par la mère ou par le père de cette maladie qu’on dit
« autosomique dominante » est de 1 sur 2 à chaque grossesse
Quels sont les symptômes ? Quelle est son évolution ?
La particularité de la DM1 ou maladie de Steinert est de pouvoir atteindre plusieurs organes et
d’être très variable d’une personne à l’autre.
L’atteinte musculaire se manifeste par une myotonie et une faiblesse. La myotonie est une
lenteur au relâchement musculaire qui se traduit par une sensation de raideur, non
douloureuse, souvent dans les mains. La faiblesse débute souvent par des difficultés à
soulever la tête et par un pied tombant. Le visage peut être peu mobile avec une bouche
ouverte et parfois des difficultés à articuler et à avaler. Des fausses-routes sont ainsi
possibles. La faiblesse s’étend plus tardivement aux autres muscles. Les muscles respiratoires
peuvent être atteints et donner un essoufflement et des troubles du sommeil avec une
mauvaise oxygénation la nuit et des apnées, expliquant souvent des maux de tête et une
somnolence durant la journée. L’atteinte cardiaque fait la gravité de la maladie car elle peut
survenir chez des malades qui ont très peu de symptômes musculaires. Des troubles de la
conduction électrique peuvent donner des syncopes et parfois des morts subites que
l’électrocardiogramme et le holter rythmique (enregistrement du rythme cardiaque de 24h)
peuvent dépister. L'atteinte du muscle cardiaque ( myocardiopathie) dépistée par l'échographie
est plus rare.
La cataracte (opacification du cristallin) touche les deux yeux et apparaît plus tôt que dans la
population générale. La calvitie est fréquente chez l’homme. Des troubles hormonaux sont
également possibles : atteinte de la thyroïde, diabète, diminution de la fertilité. Il peut enfin
exister des troubles du transit (diarrhée, constipation) et des troubles de l’humeur (dépression).
Les femmes porteuses de la maladie ont plus fréquemment.que les autres des complications
obstétricales du fait de l’atteinte de l’utérus. La grossesse peut faire apparaître ou aggraver la
myotonie ou une faiblesse des jambes. Ces grossesses sont donc à considérer comme des
grossesses à risque et doivent être surveillées comme telles dans des structures spécialisées,
si possible avec une prise en charge pluridisciplinaire de la mère et du bébé à l’accouchement.
Il existe des formes congénitales de l’affection, qui apparaissent de manière préférentielle en
cas de transmission maternelle (mais pas exclusivement) et qui peuvent être responsables de
malformations (pied bot, hydrocéphalie) ou de complications lors de la grossesse (hydramnios,
diminution des mouvements fœtaux) pouvant aller jusqu’à la mort du bébé. Un bébé peut aussi