son nom, volontairement concentré autour de 15 jeunes maximum pour préserver le
bien être du groupe.
L’hygiène. Un coup d’œil dans la maison, entretenue quotidiennement par les jeunes,
suffit à s’en convaincre : ça brille de partout. « C’est un véritable luxe », sourit
Michael. « Dans l’ancienne maison, les douches étaient si sales que j’y chopais des
infections ». Autre grosse différence, la structure bannit la cigarette, « alors que c’était
bleu en permanence de l’autre côté ».
Deux bémols tout de même selon le jeune homme : le cadre horaire, d’abord, qui « laisse peu
de liberté » (les portes ferment à 22 heures en semaine, minuit le week-end) ; l’encadrement
budgétaire ensuite ; « c’est horrible, je dois compter mes dépenses au centime près et je suis
très limité dans mon argent de poche », râle Michael.
Mais l’inconvénient est justement le point fort de la nouvelle structure. La guidance
budgétaire aide les jeunes à conscientiser la notion d’argent, leur apprend à gérer un budget et
les contraints à l’épargne. Elle leur apprend comment quitter la maison…
La guerre à la « farniente » : « certains ne savaient pas peler une patate »
« @ Home 18-24 » a la particularité d’accueillir des jeunes, oubliés des autres maisons qui ne
s’intègrent qu’à 20 ans. Elle répond ainsi à la problématique croissante de la pauvreté de ce
public fragile. Mais sa principale originalité réside surement dans son projet pédagogique. «
Dans les autres infrastructures, les sans-abris peuvent se complaire dans un état végétatif »,
regrette Maïté Stiévenart. « Ici, c’est impossible. Les jeunes signent un contrat qui les oblige à
« activer » leur vie professionnelle. En attendant de trouver un boulot ou de poursuivre leurs
études, ils doivent faire du bénévolat à l’usine de tri des vêtements des Petits Riens. Et
quoiqu’il en soit, ils sont quotidiennement réveillés à 7h00 maximum », explique la directrice.
« Nos jeunes doivent aussi participer à l’ensemble des tâches ménagères : cuisine, vaisselle,
ménage. Ce n’est pas rien… Certains ne savaient pas peler une patate en arrivant ! Quand ils
partiront d’ici, ils partiront pour de bon, sans plus de raison d’être sans-abris ».
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=DMF20130121_022