INTRODUCTION A LA NEUROPSYCHOLOGIE Définition selon Hécaen, Lanteri et Louva 1983 : la neuropsychologie est la discipline qui traite des fonctions mentales supérieur dans leur rapport avec les autres structures cérébrales. Attention, définition incomplète. Dès le Vieme siècle avt J.C., le cerveau est le siége de l’âme. Chez las Egyptiens, on retrouve un intérêt pour la médecine de -3000 Avt J.C. neuropsychologie : un patient n’arrivait plus à répondre à la suite d’une blessure à la tète, coté temporal. I) Approche localisationniste et associationniste. L’approche de neuropsychologie est née au chevet des malades : Décrire les perturbations présentées et les rapprocher des lésions observées pour ensuite formuler des inférences sur le rôle de telle ou telle structure. On effectue la traduction en schéma qui serai localisation des symptômes localisation des fonctions mentalesprocessus cognitif (théorie plus récente). L’importance de la théorie de la localisation en neuropsychologie : Frantz GALL 1758-1828 était un anatomiste allemand, pour lui le cerveau était constitué de plusieurs organes indépendants soutenant les diverses facultés mentales. Il développe la Phrénologie, on localise différentes fonctions sur le cortex à partir de l’observation des différences de formations situées à la surface du crâne. Plus l’organe est gros et plus la faculté est développée. La forme du crâne donne une idée de la taille relative des organes. Dans ce cas la pathologie signifie qu’il y a un déséquilibre entre l’importance relative des différents organes (ex : la bosse des maths). C’est surtout l’Aphasie et son étude qui ont permis le développement de la neuropsychologie. L’Aphasie est la perte ou l’altération de la fonction psychique du langage consécutif à une lésion cérébrale acquise. (Le « A » privatif signifie qu’il a été acquis auparavant). La dysphasie, c’est le trouble du développement de la parole chez l’enfant, c’est développementale. Paul BROCA 1824-1880. C’est le successeur historique de Gall, en 1861 il est chef d’un service de chirurgie à 37 ans. Il réalise la présentation d’Eugène LEBORGNE : une Aphémie avec une Hémiplégie Droite. Il ne pouvait s’exprimer que par la syllabe « Tan ». C’est ce patient qui a permis à Broca de localiser le langage articulé au pied de la troisième circonvolution frontale. S’en suit une exaltation pour la localisation, tous les neuropsychologues vont s’y mettre. C’est Marc DAX qui en 1836 localise la parole dans l’hémisphère gauche (il était médecin généraliste dans le GARD). WERNICKE (1848-1905), c’est un élève de Meynert. C’est un Allemand, en 1874 il décrit un patient avec des troubles de la compréhension du langage, il opposa alors l’aphasie sensorielle à l’aphasie motrice. LICHTHEIM (1845-1928), à décrit un nouveau type d’aphasie : l’aphasie de conduction. Il va développer les différents modèles du langage. Ex : le modèle maison (localisation, neuropsychologie et neurologique). A la suite des travaux de Broca, Wernicke et Lichtheim, le cerveau est conçu comme un organe multidimensionnel composé de fonctions distinctes et localisables. Ainsi, selon leur localisation, il est attendu que les lésions cérébrales provoquent des troubles différents. A la suite des travaux sur l’aphasie, plus de 10modèles différents du traitement du langage ont vu le jour. Ce fut l’époque des schémas et des diagrammes. Ce type d’étude s’est étendu à d’autres domaines de la pathologie : -Lechene avec Dejerine (1891) -Agnosie visuelle (Lissauer 1890) -Apraxie (Liepmann 1900) On parle alors de phases anatomo-cliniques. En effet, on recherche des troubles pouvant être associés aux localisations cérébrales. La théorie de la localisation est fondée sur au moins trois arguments différents : des arguments anatomiques, physiologiques et cliniques. Cette démarche et l’excès de localisationnisme seront remis en question progressivement par de nouveaux travaux. Les critiques de cette approche : *une simplification extrême de la nature de la fonction psychologique *chaque centre pourra constituer une structure fermée. *un psychologisme Inconscient Le courrant globaliste et anti-localisationniste C’est le développement de théories mettant l’accent sur le fonctionnement global du cerveau. Ce courant a eu un développement important surtout entre les deux guerres. Les théoriciens ne se basent plus uniquement sur des structures anatomiques mais aussi sur des mécanismes psychologiques. L’auteur est JACKSON (18351911), pour cet auteur, toute fonction accomplie par le SNC n’est pas tributaire d’un groupe de cellules limitées. Les travaux de GESWIND et SPENY vont permettre à l’associationnisme d’être revisité. D’autres auteurs comme Alajouanine vont développer des approches à la fois anatomo-cliniques, psychopathologiques et neurolinguistiques. L’Approche Psychométrique (Neuropsychologie expérimentale) Diverses batteries de test quantifiés et standardisés vont être administrés à de grands groupes de patients dans le but de discriminer les patients, on les distingue en trois groupes : -les sujets normaux -les cérébro-lésés -les sujets atteints de désordres cognitifs d’origine fonctionnelle ou psychiatrique. On va créer en plus des normes (peu de théories et peu de progrès théoriques). Parallèlement des études de cas uniques vont être exposés…Milner (Canada), Warrington (Angleterre), Hécaen (France), De Renzi (Italie). A l’époque, on en était à ce que certains neurologues disaient que le Rorschach était plus efficace qu’un enregistrement EEG (psychopathologie neurologique). Progressivement les neuropsychologues vont s’occuper de questions plus précises en décrivant le fonctionnement cognitif des patients et des sujets normaux. Ils vont aussi évaluer les effets de traitements (médicaux et chirurgicaux). La Neuropsychologie Cognitive : Son développement est relié à l’apparition des modèles de traitements de l’information dans les années 1960-1970. Il ne s’agit plus de localiser des fonctions dans le cerveau mais de localiser des modules fonctionnels et des opérations de traitement. L’Intelligence Artificielle et la linguistique sont deux domaines qui ont beaucoup contribués à la mise en place de modèles cognitivistes. La neuropsychologie cognitive : -s’appuie toujours sur un modèle de traitement de l’information -fait une recherche de la lésion fonctionnelle -utilise une méthodologie précise. On retrouve de nombreuses études de cas uniques. Il va y avoir une application clinique avec la mise au point de nouvelles batteries à partir de fondements théoriques. BORB, Ridolach-Humphreys 1993 tests dans le domaine de la reconnaissance visuelle mise au point à Birmingham, une batterie pour l’agnosie visuelle, la difficulté de reconnaître des objets. Le TEA Zimmermann (1994) pour l’attention La Neuropsychologie Fonctionnelle. Le développement s’est fait surtout dans les années 1990, c’est une méthode basée sur la neuroradiologie (demande une technologie sophistiquée). L’objectif est de mettre en relation un comportement avec une activité cérébrale donnée. LA NEUROPSYCHOLOGIE CLINIQUE Le mot clinique peut être pris au sens : -Adjectif qui s’opère au chevet du malade, par extension repose sur une observation directe du patient. -Au sens sutstantif correspond à l’analyse approfondie du comportement du patient dans différentes situations. La neuropsychologie clinique à donc comme tâche de mesurer et d’analyser les changements de capacités intéllectuelles, perceptuelles et mnésique. Le diagnostique tiens compte de l’aspect neurologique et psychologique. Au plan Neurologique c’est l’étude de la localisation du dommage cérébral, son étendu et ses répercutions. Au plan psychologique on utilisera des tests standardisés permettant d’évaluer et de situer les performances des patients par rapport à un référent. Le Bilan : La neuropsychologie dispose de tests, de techniques d’examens, de règles de procédures qu’il devra sélectionner pour les adapter à la pathologie du patient, son age, au temps imparti, au but recherché, au déficit du patient, etc… Un bilan neuropsychologique n’est pas une énumération de scores ni une évaluation psychométrique. Il peut être une réponse a une question, une tentative d’analyse des processus cognitifs à partir des résultats des tests, de l’observation du comportement, etc… La question à se poser : Qui lira le bilan ? Equipe, famille, patient, médecin généraliste ou spécialiste… Le cadre d’une consultation mémoire, le déficit mnésique est le symptôme le plus fréquemment associé au stade précoce des démences surtout de type Alzheimer. Mais c’est aussi une plainte associée au vieillissement normal. Une étude a montré que cela concerne 50% des plus de 50ans et 66% des sujets de plus de 75ans. Objectifs du bilan neuropsychologique : -établir un profil cognitif -confirmer ou non la réalité d’un déficit -préciser l’éthologie du déficit cognitif -évaluer l’intensité de l’altération intellectuelle -surveiller l’évolution pour : *affiner le diagnostique *estimer l’efficacité d’une thérapeutique Le bilan neuropsychologique seul ne suffit pas à un diagnostique de démence, il doit être associé à un neurologue. Important le double bilan : L’origine de la demande peut être : sujet, entourage, institution, juge… Quand il y a une plainte et que c’est le sujet lui-même, la plainte est riche, précise, illustrée d’exemples. Elle est non proportionnelle au déficit et elle est rarement corrélée à un syndrome démentiel. Si la demande vient de l’entourage ou de la famille, il y a souvent une dégradation cognitive, le patient présente une ANOSOGNOSIE : C’est la méconnaissance par un individu de la perte d’un fonctionnement antérieurement acquis. La plaint formulée va être différente : De quoi se plaint-on ? Chez le patient : -d’oublis* -de difficultés d’attention -de concentration -de difficulté à trouver ses mots ou des noms (Aptitudes et capacités personnelles) Dans l’entourage : -de troubles de la mémoire -d’apathie et de repli sur soi -de troubles du comportement -de troubles du caractère (Comportement, entourage). Une donnée importante : qui à pris le rendez vous est quelque chose de très important plus le déroulement de la conversation téléphonique. Le jour de la rencontre, ce qui semble important : -L’attitude ? -Qui l’accompagne ? -Son comportement ? -Comment est-il habillé ? Les différentes fonctions à évaluer au cours de l’examen clinique : *l’efficience intellectuelle (différent du QI qui est mesuré par la WAIS. *les fonctions mnésiques *les fonctions exécutives *les fonctions instrumentales (langage praxies et agnosie) praxie : fonction qui régule l’exécution des gestes. La gnosie c’est la reconnaissance et l’utilisation des objets. *les fonctions émotionnelles et l’adaptation sociale (pas évident à mesurer : ex patient TG) *personnalité (faux tests de neuropsychologie) *les fonctions intentionnelles Il existe deux types d’épreuves : L’échelle de fonctionnement cognitif global (QI) Les épreuves spécifiques explorant en secteurs cognitifs de façon approfondie. Comment choisit-on un test ? -Niveau socio culturel -… Fidélité : un test est dit fidèle si pour deux sujets identiques on trouve des résultats semblables. On parle d’homogénéité du texte, pour cela, on a deux indices : -la constance : quand le même sujet passe le test à T et T+1. Pour les tests de QI pas à moins de 6mois d’intervalle. -l’équivalence : le test est fidèle à lui-même, les items sont corrélés entre eux. Validité : Mesure-t-on bien ce que l’on est censé mesurer ? Y a t il corrélation entre le matériel proposé, les résultats obtenus et les fonctions étudiées. Il y a différents types de validité : *de contenu : les items du texte sont représentatifs de l’ensemble des items susceptibles de mesurer le trait choisit. *prédictive : Est-ce que le test permet de prédire les performances qu’obtiendraient les sujets dans d’autres situations identiques. *de concept : xxxxxx xxxxxx xxxxxx xxxxx Discriminante Items très peu reliés entre eux Xxxxxxx xxxxx xxxxxxxxx xxxxx convergente items très reliés entre eux Ex : Personne avec des problèmes verbaux (alors que beaucoup de tests sont verbaux, dans ce cas, on fait le PM38 (matrices de Raven). la Sensibilité : c’est le pouvoir de discrimination des sujets. Comparaison par rapport à une population de référence. Ex, le diagnostique précoce de la maladie d’Alzheimer. Le centre de la mémoire : tous les sujets âgés qui ont des problèmes de mémoire (pas tous des Pb d’Alzheimer). Deux erreurs sont possibles : on peut inclure des sujets sains (faux positifs) dans les sujets malades Non inclusion de patients présentant un début de démence (faux négatif). Toujours dans notre exemple : si on veut faire un diagnostique précoce : sensibilité et spécificité : La sensibilité= (vrai positif/ (vrai positif+ faux négatif)) x100 La sensibilité décroît en fonction de la proportion de cas de démence que le test n’a pas été capable d’identifier (objectif). Mais le risque d’un accroissement de la sensibilité d’un test est de voir une augmentation parallèle des faux positifs. D’où le calcul d’un deuxième indice de spécificité. La spécificité c’est la portion des individus non déments qui ont été classés comme tel par le test. Spécificité : = (vrai négatif/ (faux positif+vrai négatif)) x100 La spécificité décroît en fonction de la proportion des sujets sains classés comme dément (faux positifs). La spécificité et la sensibilité varient en sens inverse, quand la spécificité augmente, la sensibilité diminue et inversement. Le MMS=Mini Mental Status Examination (Eolstein). C’est un test de premier abord, rapide… un peu plus long pour les personnes âgées. Les avantages : *administration simple et rapide *cotation facile *bonne tolérance pour le patient (éviter les confrontations à l’échec). *bonne exploration de l’orientation Les inconvénients : *sensible aux NC (effet plafond des hauts NC) *trop succinct *précision de l’étiologie des troubles impossibles C’est une étude de GRUT (1993) à montrer qu’un score de 23 au MMS avait 87% de sensibilité et 92% de spécificité. Conclusion : L’évaluation neuropsychologique est une démarche spécifique : -rigoureuse -qui doit répondre à une demande précise -qui s’inscrit dans une démarche clinique -qui constitue une contribution majeure à l’établissement du diagnostique de pathologie dégénérative. LA NEUROPSYCHOLOGIE COGNITIVE En latin : cognitio : action de faire connaître ou action d’apprendre à connaître quelque chose. Ca fait référence à ‘acte et à la connaissance. Est cognitive toute démarche qui consiste à traiter des informations pour permettre l’instauration de relations efficientes entre l’organisme et son milieu. Au sens plus général, est confondu le terme de cognition/cognitif avec l’intellect, l’intelligence. Attention, cognition n’est pas synonyme d’activité intellectuelle. Il en fait partie, mais pas seulement. Les sciences cognitives : Neurosciences, la linguistique, Intelligence Artificielle et philosophie. La neuropsychologie cognitive La naissance du cognitif en Neuropsychologie est reliée dans les années 60-70 à l’apparition des modèles de traitements de l’information en psychologie. Ces modèles postulent qu’une fonction complexe peut être subdivisées en un ensemble de sous composants disposant d’une certaine autonomie fonctionnelle et agissant avec un type particulier d’information. Cela fait référence à la spécificité des systèmes. La neuropsychologie s’allie à la psychologie expérimentale dans la fragmentation et la compréhension de la cognition humaine. Les premières publications sont celles de GESCHIND en 1965. Ces publications parlent du syndrome de disconnection chez l’homme et l’animal. Il a rompu la Tautologie des théories en Neuropsychologie. En effet il ne part pas d’un modèle lié à la pathologie mais inscrit les troubles des patients dans le cadre du traitement de l’information. Tautologie : répétition, en terme différent (ex : a ce jour d’aujourd’hui). La neuropsychologie cognitive à deux objets principaux : 1décrire l’architecture fonctionnelle des systèmes de traitement de l’information inséré dans le cerveau. 2préciser la nature des représentations sous tendant ces traitements ainsi que les processus mentaux émanant des composantes des systèmes du traitement de l’information. L’hypothèse centrale en Neuropsychologie cognitive. Xavier SERON : La manière dont un système fonctionnel se déstructure n’est pas sans relation avec sa structure et ses lois de fonctionnement normal. Les deux principaux points sont : *c’est expliquer les performances cognitives altérées et intactes chez les patients cérébro-lésés. Dans le cadre d’une théorie ou d’un modèle de fonctionnement normal. *Et obtenir des conclusions concernant le fonctionnement normal à partir de l’observation (L’ensemble des performances peut donner lieu à de nouvelles propositions théoriques. Cela permet la conceptualisation cognitiviste de la neuropsychologie. Les nouvelles approches permettent le développement de la recherche. Seron : « La neuropsychologie cognitive est en quelque sorte la branche psychopathologique de la psychologie cognitive ». La démarche originale de la neuropsychologie cognitive peut être résumée en quelques points : -elle s’appuie toujours sur un modèle de traitement de l’information -chez un patient donné, elle recherche la lésion fonctionnelle responsable des troubles -cette localisation nécessite l’utilisation d’une méthodologie précise. Ex : langage, on étudie les performances dans différentes modalités (verbales et non verbales) différentes variables (mots, non mots) et différents types de traitement (compréhension, expression) 2°) Les principes et fondements de la neuropsychologie cognitive Plusieurs postulats sont nécessaires pour que les performances du patient soient intégrées dans de tels modèles. Les principaux sont la modularité, la transparence et le fractionnement : =>modularité par FODOR 1983 : *encapsulation de l’information (signifie qu’il y a un traitement de l’information relativement isolé) *spécificité de domaine (traitement d’un type d’information) *déclanchement d’un module est obligatoire *les modules sont génétiquement établis et héréditaires. Fodor considère que le système modulaire ne s’applique pas aux hauts processus de la pensée (ex le raisonnement est impossible à encapsuler, impossible à scinder en plusieurs étapes). On ne peut pas stopper quand on a commencé un fonctionnement (ex : reconnaissance d’un objet). Le principe de modularité suppose donc qu’une fonction cognitive donnée soit considérée comme un système complexe de traitement de l’information. Elle est décomposable en sous systèmes et en modules ayant une certaine autonomie fonctionnelle. -1984 : Le postulat de Transparence : CARAMAZZA. Le comportement d’un patient atteint d’une lésion cérébral peut être compris comme le résultat visible du fonctionnement normal du traitement d’un système de l’information au sein duquel certains sous systèmes où certaines connections ont été endommagées. Ce principe postule donc que les performances observées chez un patient atteint de lésions cérébrales peut être interprété comme la résultante d’un traitement normal amputé d’un ou plusieurs modules. - Le principe de fractionnement rejoint le concept de dissociation. En effet une lésion cérébrale peut entraîner la perturbation d’un seul module. Il y a des simples dissociations et des doubles dissociations. La simple dissociation : le système A est perturbé et le système B est intact. Ex : un patient peut faire une tâche de mémoire visuelle mais il échouera en tâche verbale. La double dissociation : le système B est altéré et le système A est intacte. Ou alors la composante A est perturbée et la composante B est intacte à l’intérieur du système A. Ex : la mémoire visuelle endommagée et la mémoire verbale intacte (Warrington et Chanis) L’analyse des déficits présentés par un patient se fait selon 4paramétres : L’étude de l’effet réel que l’on peut attribuer à une altération de modules ou de processus cognitifs. L’étude des variables individuelles, c'est-à-dire, age, sexe, niveau socioculturel (avec comparaison de normes) L’étude des effets des opérations compensatoires (plasticité cérébrale) L’étude des déficits qui ne sont pas attribuables aux dysfonctionnements des modules. Les opportunités de la neuropsychologie cognitive, c’est l’étude en groupe vs l’étude de cas uniques. Le problème de l’étude en groupe : il est difficile d’avoir plusieurs patients avec la même lésion, le même syndrome (de même dans la démence, il y a des fourchettes) Le problème de l’analyse en cas uniques : le patient est comparé à un groupe témoin (très important pour faire baisser la variabilité) Démarche de l’étude de cas uniques : Il faut une analyse approfondie des cas individuels comme source de donnée généralisables. Organiser des situations de tests qui mettent en évidence des différences par rapport au modèle fonctionnel établi chez les sujets normaux. Il s’agit ensuite de faire des généralisations et de mettre au point des nouvelles théories (nouveaux modèles) à partir de cas uniques. Mais il faut plusieurs cas uniques pour reprendre un modèle. D’un point de vue méthodologique, ce que la neuropsychologie cognitive nous enseigne : -les études de cas doivent *inclure une ligne de base des tests standardisés *comprendre un ensemble de tests spécialement conçu et construit pour le patient en vue de tester une hypothèse sur la nature du trouble du patient. *Il s’agit aussi de contrôler les différentes variables. Témoins appariés : age, sexe, niveau culturel (population comparable au patient) *les résultats doivent être analysés statistiquement * les tests majeurs doivent être passés plusieurs fois. La ligne de base ? Les tests généraux et spécifiques sur la prévision d’un trouble donné. Les tests spéciaux créent des questions, on est face à un patient pris dans toute sa particularité, donc fabrication de son propre test. Plusieurs fois, on pose les questions pour être sur de la compréhension du test par le patient. LE SYSTEME SEMANTIQUE Comment sont stockées les informations sémantiques dans le cerveau ? Sémantique veut dire qui à rapport au sens (connaissance qui permettent de reconnaître les objets et les êtres vivants. On s’est posé la question quand on a vu des patients avec des déficits particuliers dans la reconnaissance. Warrington et Schallice 1984, leur patient JBR, atteint d’une encéphalite Herpétique Simple, a des atteintes cérébrales. Il était capable de décrire et donner la fonction des objets qu’on lui présentait (ex : compas ou cartable). Par contre quand on lui présentait des items vivants (ex : la limace) il donnait qu’une description pauvre. Il y a eu plein de cas de patients incapables de définir, décrire les animaux ou êtres vivants, bien qu’ils n’aient aucun problème pour les objets. (Et vice versa). Est-ce que le cerveau stocke nos connaissances selon des catégories spécifiques (selon que ça touche les êtres vivants ou objets), est-ce que ces connaissances sont stockées dans des structures cérébrales différentes ? La mémoire sémantique est une mémoire des connaissances. La construction d’un modèle qui explique la façon dont sont stockées ces informations ? I) Les catégories spécifiques de notre savoir. Ex : l’agnosie, la prosopagnosie : déficit pariétal dans la reconnaissance des visages familiers visuellement. Il existe un moyen dans le cerveau de stocker l’information des visages familiers (ex de zooprosopagnosie chez un fermier…) 1°) Problème méthodologique En effet, quand une personne a un déficit, pour cela on lui fait passer des tests de reconnaissance. Cependant, parfois un déficit dans la reconnaissance de catégories spécifiques (ex : animaux, objets, visages), cela n’indique pas forcement un dommage cérébral mais cela peut relever d’un manque de familiarité du patient avec les items proposés. Deux auteurs : Funnel et Sherider 1992 ont montré que de manière générale, chez les sujets sains, souvent la catégorie des êtres vivants est moins familière que celle des objets. Par contre, dans certaines études, il semble que les déficits que l’on observe relèvent d’un déficit cérébral. Humphreys et Al en 2004 ont étudié le cas d’un connaisseur en vins, et expert en cuisine, qui suite à un accident cérébral était incapable de nommer des fruits et des légumes. (Ex en 1993 : un représentant de la fondation mondiale de protection des animaux, suite à un accident, ne reconnaît plus les animaux). 2°) La Mémoire Sémantique Warrington en 1975 à définit la mémoire sémantique comme le système qui permet le traitement, le stockage, et la récupération de la signification des mots, des concepts et des événements (des faits). Ex, il explique que notre représentation sémantique d’un chien incluse plusieurs caractéristiques : -la catégorie générale de l’item (animal) -des informations visuelles sur cet item (forme) -des informations sensorielles (aboiement, odeurs) -la relation de cet item avec d’autres items (contre le chat) -les connaissances contextuelles générales (les chiens connus : Lassie) Tout ce savoir devrai prendre de la place dans notre tête, de façon générale dans la littérature, la mémoire sémantique est un système de stockage central des savoirs, quelque soit les modalités des entrées, des sorties. (La vision, l’audition, l’odorat, le tactile dans tous les cas on accède aux mêmes informations, la sortie est la façon dont on va se la représenter.), qui vont permettre d’accéder aux mêmes informations sur la signification de cet objet. II) Les déficits spécifiques à une catégorie 1°) Distinction entre savoir fonctionnel et savoir sensoriel. Warrington et Schallice en 1984, ils ont indiqué que : -pour le savoir sur les êtres vivants, il faut accéder aux connaissances acquises sensoriellement sur cet item. C'est-à-dire : quand on demande à un patient de distinguer deux fruits, les seules informations qui permettent de distinguer les deux fruits sont la couleur, la taille, la forme et la texture. Pour les objets, la reconnaissance nécessite la récupération de l’information sur sa fonction (ex : patient, image fourche et fourchette, il faut se souvenir que les fonctions sont différentes). Pour les items vivants ; le savoir sensoriel est important pour avoir accès au savoir. Pour les items non vivants, il faut des items fonctionnels. Problème : la définition fonctionnelle d’un objet ? Ex : voiture, manière dont la voiture agit ? Fonction rouler ou bien le moyen par lequel elle agit (consomme de l’essence). Les infos ne sont pas les mêmes. Certains objets n’ont pas toujours une fonction évidente. Ex : les cailloux (distingués par des informations sensorielles plutôt que fonctionnelles). Par contre, ils supposent que l’accès aux informations sémantiques (pour l’objet ou l’être vivant) est différent selon que l’entrée est visuelle ou auditive. Voir schéma dans le cours Les êtres vivants (attributs sensoriels), objets (attributs fonctionnels). C’est Farah et Mc Clelland en 1991 qui ont mis un bémol à tout ça : les items, les objets, les êtres vivants possèdent tous des attributs sensoriels et fonctionnels. Dans les deux cas, on a des informations qui nous permettent de retrouver les connaissances. F et M ont dit que d’une manière générale, quand les gens décrivent des objets vivants, ils donnent 7 fois plus d’attributs sensoriels que fonctionnels alors que pour les objets, la proportion entre savoir sensoriel et savoir fonctionnel est équivalente. En montrant cela, ces auteurs supposent que si on ne peut plus atteindre les informations sensorielles, ce sont surtout la reconnaissance des animaux qui va être touchée. Le problème est que la distinction est difficile à conserver. 2°) Corrélation entre les savoirs sensoriels et les savoirs fonctionnels Pour expliquer le fait que certains patients ont des déficits de reconnaissance des animaux (et des êtres vivants par exemple) De Renzi et Lucchelli en 1994 ont proposé que le déficit pouvait s’expliquer par la relation qui existe entre les attributs sensoriels et les attributs fonctionnels qui existent chez les animaux (ou les êtres vivants en général). Par exemple : chez le chien, visuellement, on peut voir ses crocs (attribut sensoriel) lié au fait qu’il peut mordre, c’est un carnivore (attribut fonctionnel). Il y a un lien entre les deux. Ce lien pourrait expliquer certains déficits que l’on observe dans la maladie d’Alzheimer. Ex : au cours de cette maladie, au début, l’identification des êtres vivants est mieux conservée que les objets. De Renzi et Lucchelli supposent qu’il y a un fort lien entre le sensoriel et le fonctionnel chez les êtres vivants, cela permet un rappel plus robuste pour les items vivants que pour les objets. Si on rappelle une des caractéristiques, l’attribut opposé revient et on réussit à retrouver le nom. Dans la maladie d’Alzheimer, les objets qui ont le moins de liens entre leurs attributs sensoriels et fonctionnels entraînent un déficit plus rapide mais celui-ci diminue lentement au cours de la progression de la maladie (moins d’attributs sont reliés entre eux), il y a 11% de lien chez les animaux alors qu’il n’y a que 6% chez les objets. Moss, Tyler et Al en 1998 précisent un peu ce modèle en indiquant que pour les êtres vivants, les caractéristiques perceptives, c'est-à-dire sensorielles sont souvent liées a des propriétés fonctionnelles communes à tous les êtres vivants. (Ex : voir, dents bouche, nez : fonction respiratoire et de nutrition). C’est la même fonction pour tous les êtres vivants. Par contre pour les objets, les caractéristiques perceptives ne sont pas toujours liées à des propriétés fonctionnelles communes. (Ex : fourchette/fourche). III) Le modèle en cascade. C’est Humphreys qui a proposé ce modèle. C’est un modèle qui inclut plusieurs étapes pour permettre la reconnaissance d’un item. Pour faciliter leur travail, ces auteurs se sont intéressés à la reconnaissance visuelle des objets. Selon ce modèle, trois étapes sont nécessaires pour reconnaître et identifier un item. 1 Reconnaissance visuelle de la structure de l’objet. En regardant l’objet, on va accéder aux infos sous la forme de l’objet et à rien d’autre. 2 Accès aux informations sémantiques. Cette fois ci, on a accès à la fonction, mais également aux relations de cet item avec les autres items de la même catégorie. 3 L’accès au nom de l’item. Selon Humphreys, les étapes se font les unes après les autres. Une étape débute uniquement quand la précédente est terminée. Les items « êtres vivants « et « objets » n’ont pas le même nombre d’attributions fonctionnels. Selon ce modèle, il serai plus difficile de donner le nom d’un animal que de donner le nom d’un objet. Car pour les êtres vivants, de nombreux items partagent les mêmes attributs sensoriels (ex : renard et chien). Cette prédiction s’avère exacte. Chez le sujet sain : donner le nom d’un item vivant prend plus de temps que d’identifier un objet. On présente l’item visuellement Botte Cochon chat Description structurale Robe Cochon Botte chat Représentation sémantique Robe Cochon Botte Animaux vêtements chat Robe Représentations Nominales Unités supra Ordonnées Humphreys indique qu’un déficit va survenir dans l’une de ces unités (sous jacent à l’une de ces unités). Par ex : déficit pour nommer un animal peut venir d’un déficit structural, sémantique ou nominal. Le déficit peut relever de l’importance de l’activation de l’unité structurale. C'est-à-dire, il distingue une activation 1 (ex : présente l’item d’un chien, l’unité de description structurelle est assez efficace pour activer dans l’unité de représentation sémantique l’item correspondant) L’activation 2 : l’unité de description structurale n’est pas assez efficace et cela va activer des items proches ou voisins. Le problème : certains déficits chez des patients ne semblent pas coller avec ce modèle. Par exemple, il existe des cas de patients capables de donner la fonction d’un item (d’un objet) voir même de le nommer. Mais ils sont incapables de le décrire structurellement (voir même de le dessiner). Cela ne colle pas sur le modèle en cascade. IV) Théorie de l’interaction Hiérarchique : C’est le modèle en cascade, ou le traitement de l’item est toujours organisé Hiérarchiquement, mais cette fois ci, en plus, il peut y avoir interaction entre les différentes unités de traitement. Il y a progression du savoir du haut vers le bas (du schéma), c'est-à-dire qui va d’un traitement simple vers un traitement compliqué. C’est un modèle qui va du bas vers le haut (bottom up). Mais il se peut qu’un processus cognitif se passe et revienne à un processus avant. La communication d’un traitement haut qui va vers un traitement bas. C’est un e communication en top down. Le modèle HIT (Hierarchic interaction theory) propose cela, 1niveau hiérarchique supérieur peut interroger un processus hiérarchiquement inférieur, afin d’affiner le traitement. Le modèle HIT se schématise de la même manière que le modèle en cascade, mais la différence c’est que les flèches vont dans les deux sens. Patients, il peut y avoir une communication entre unité de reconnaissance nominale et unité de description structurale (déficit dans la représentation sémantique). Les communications top down semblent fonctionner tout le temps (ex : on présente l’image d’un chien. Au départ, on voit le chien, mais si une réponse rapide est demandée, on va activer plusieurs items de description structurale (1). Une fois plusieurs items activés, on refait une analyse visuelle et on retourne dans la description structurale et on affine le traitement (représentation sémantique (2)). A la fin, unité de représentation nominale (3). Attention quand on présente visuellement un objet. Problème, ce modèle ne colle pas pour les aveugles (naissance naturelle). Ils n’ont jamais eu de connections visuelles. Ont-ils accès aux connections sémantiques ? Oui. Et pour les personnes ayant déjà vu, ont-ils accès à la connexion sémantique ? Le système sémantique chez les Non voyants : Non voyant de naissance : quelqu’un qui a perdu la vue pendant la première année. Définition pas représentative car il y a une grosse différence. Une personne née voyante qui devient aveugle après quelques jours aura l’accès aux couleurs. Une personne née aveugle n’a pas de structure ni de couleurs, elle ne peut pas comprendre ce que c’est que la couleur. L’acquisition n’est pas la même. On pense que voir est essentiel pour nous. On y croit tellement qu’on oublie parfois les autres sens. 1°) Le modèle HIT et les modalités non visuelles. Ex : chien : on présente image « chien » à 1 sujet. Prévision du modèle : -Description structurale (analyse visuelle de l’image) -connaissance sémantique (ce que l’on sait sur le chien mais pas que visuel) CHIEN Encyclopédique Connaissances auditives DESCRIPTION STRUCTURALE Action Visuelles Olfactives Gustatives Tactiles NOM C’est la sortie phonologique lexicale. Ce modèle est valide pour nous, mais pour un non voyant, il n’y a pas de description structurale. Mais d’autres modalités sont accessibles, avec des connaissances non visuelles. Les deux modes les plus importants sont le toucher et l’audition. Parfois le fait de nommer un objet va privilégier les connaissances d’un modèle spécifique. Ex : éléphant visuel, mais si on prend du citron : c’est le goût d’abord. Grâce à ces accès, les non voyants peuvent récupérer les connaissances sémantiques à partir du non visuel. Humphreys et Al ont décrit leur modèle lorsqu’un item est présenté auditivement. Pour reconnaître un son, chez quelqu’un qui voit : Connaissances auditives Encyclopédie Description structurale Action Connaissances tactiles NOM Pour un non-voyant, c’est le même modèle mais sans la description structurale. Parfois quand on entend un son, on se fait une image mentale…Mais les non-voyants ? 2°) Images mentales et cécité 1images mentales : définition : PYLYSHYN en 1973 : une image mentale serai élaborée à partir d’un codage propositionnel abstrait comme on peut l’observer dans le traitement verbal. Une image mentale serai une description d’un objet avec des mots (représentation assemblée de mots). La vision n’intervient pas ici. PAIVIO en 1971 : les images mentales sont issues de nos perceptions visuelles et relèvent donc de processus analogues au système visuel (pas d’images mentales pour les non-voyants). Comment déterminer si l’une ou l’autre est la bonne ? On fait une expérience générale, moyen : étude de l’influence des Images mentales. Ex : présenter une paire de mots concrets. Demander au sujet de les retenir en les associant dans une image mentale. Ex : voiture, gazon Lapin, cigare Craie, boite. Associer les mots permet de les imaginer ensemble visuellement. Mais c’est impossible pour des mots abstraits (ex : bien que, pourtant). Chez les voyants, l’imagerie mentale facilite la mémorisation des mots concrets mais n’a aucun effet sur les mots abstraits. Les auteurs ont essayé chez les non-voyants. PAIVIO en 1971 à montré que les aveugles retiennent moins bien des mots à haute imagerie visuelle (ex : lapin) que des mots à haute imagerie auditive. Pour lui les non-voyants n’ont pas accès aux connaissances visuelles. Hans en 1974 trouve l’inverse chez les non-voyants. (Rappellent mieux les mots à haute imagerie visuelle que les mots a haute imagerie auditive). Même mieux, les aveugles et les voyants ont les mêmes performances pour des objets qui ne peuvent être touchés. Ex : arc en ciel. De même les non-voyants se souviennent mieux d’un objet visible dans une série imagée, qu’un objet caché dans cette même scène imagée. Ex : dans cette tâche, on raconte une histoire au sujet, stylo sur table, annuaire dans le tiroir. Il suppose que les aveugles se font une image mentale de ce qu’on leur dit. Cossin fait une expérience de description visuelle d’une île, un village, un palmier, un rocher, église, bar, hôtel… Hans en montrant que les non-voyants sont influencés par les objets visibles ou non visibles, il a conclut que les aveugles voyaient les objets. L’image mentale peut être spécifique à une modalité. 2Les tâches de rotation mentale : Shepard et Metzler en 1971 : ont proposé cette tâche à des sujets voyants. A chaque essai, on présente d’abord l’image d’un objet en trois dimensions (ex : lego). Une à deux secondes après, on présente une première image qui est le même objet avec une rotation dans l’espace, soit un objet en trois dimensions différent. Les sujets devaient indiquer si l’objet était différent de la première fois ou pas. Résultat : quand les deux images présentent le même objet, les temps de réaction des sujets pour indiquer qu’il s’agit du même objet augmente linéairement en fonction de l’angle de rotation sur l’objet. Plus le temps est important, plus la rotation est importante, plus il faut un temps de réflexion. Pour dire que c’est le même objet en trois dimension, on se représente l’objet et lui fait suivre une rotation par représentation de l’objet, donc on se fait une image mentale de l’objet. En fait, Marmor en 1976, ont répliqué cette tâche à des nonvoyants. Il a transposé cette tâche au toucher en présentant aux aveugles des figures en relief (tâche à des ADN, at, voyants qui sont dans l’obscurité). Observation : dans les trois groupes de sujets, les temps de réaction augmentent pour les sujets avec l’angle de rotation des figures. Cependant les aveugles de naissance ont un temps de réaction plus élevé que les autres groupes et qu’ils font plus d’erreurs. Les non-voyants ont sans doute une image mentale des choses, mais on ne peut pas déterminer si elle est visuelle ou non chez les non-voyants. 3) La production de dessins chez les non-voyants. Kennedy de 1982 à 2000 a observé des aveugles de naissance qui présentaient la capacité à dessiner en relief. Il a pu observer qu’ils sont capables de faire des contours d’objets et également de faire des masquages (l’objet proche cache en partie l’objet derrière). Cependant, cela reste confiné à certains cas, car la majorité des aveugles de naissance présentent des difficultés à dessiner. Confirmation par Millar en 1991, les non-voyants ont des difficultés à reconnaître le dessin en relief d’objets usuels. Magge et Kennedy en 1980 ont montré que les aveugles précoces présentaient un taux de réussite de 12% en reconnaissance des objets, alors que chez les voyants c’est 30%. Loomis en 1991 compare les performances de sujets voyants dans l’authentification de dessins par le toucher et par la vue mais en égalisant la taille du champ visuel au champ tactile correspondant à l’index. Les performances de reconnaissances sont équivalentes à la vue et au toucher. Les performances sont quand même supérieures à celles des aveugles (pour les voyants). Par conséquent, l’expérience visuelle semble quand même être un paramètre important pour faciliter la reconnaissance et l’identification des objets. LA MEMOIRE A LONG TERME Introduction : La mémoire permet de se reconnaître dans un présent qui est le produit de son histoire et la racine de son avenir. La capacité de stocker des infos et d’en récupérer la plus grande partie à volonté. La fonction la plus fragile (explique la plupart des consultations de neuropsychologie). Il y a plusieurs systèmes de mémoire (elle est non unitaire). Définitions : Système de mémoire : -possède un certain nombre de propriétés -leur fonctionnement obéit à différentes lois. -sous la dépendance de structures cérébrales et/ou de mécanismes neuronaux spécifiques. Mémoire unique à Mémoire pluri : l’argument est en faveur de l’existence de plusieurs systèmes différents repérés par convergence de dissociations. Tâche A B Si perturbé conservé =>dissociation simple Si conservé perturbé =>Si c’est un deuxième patient, alors les deux ensembles sont la double dissociation. On a distingué MCT et MLT ; deux patients : -HM par Milner 1966 MCT préservée et MLT altérée -KF par Shallis et Warrington 1970 MCT altérée alors que MLT préservée. Les processus mnésiques : c’est une opération précise qui a pour but lé réalisation d’une performance mnésique. Ce sont les constituants des systèmes mnésiques. L’encodage : le traitement de l’info en vue du stockage ultérieur (peut être superficiel, c'est-à-dire phonologique, ou alors profond, c'est-à-dire sémantique.) Superficiel : répéter les mots Profond : classer les mots par catégories. Plus l’encodage est profond, plus les performances de rappel sont meilleures, attention, pour avoir de l’encodage, il faut de l’attention. Stockage et maintient ; c’est le résultat final d’un encodage réussit. Rappel ou récupération : restitution de l’info stockée. Comparaison des capacités de rappel et de reconnaissances. -atteinte des processus d’encodage et de stockage -atteinte des processus de rappel Test de GB : il donne au patient 4 tests avec 4 mots : *rappel (encodage) *rappel libre (vérification) et indiçage des mots oubliés *reconnaissance (présente les mots parmi des distracteurs) *rappel différé (liste ½ heure après) Exemple 1 : infos correctement encodées mais ne peuvent pas être rappelées. Les performances sont médiocres en rappel libre. Les performances s’améliorent avec la reconnaissance ou le rappel indicé. La lésion associée est de profil sous corticale ou frontale. Exemple 2 : déficit d’encodage et de stockage. Les performances sont altérées en rappel et reconnaissance. Lésion par amnésie hippocampique. Les types de mémoire en fonction du temps : =>La mémoire sensorielle : rétention de l’information pendant quelques millisecondes, porte sur toutes les modalités sensorielles. (Iconiques, échoïques, visuelles). =>La mémoire à court terme (MCT) et la mémoire de travail (MDT) : stockage pendant quelques minutes d’une quantité limitée d’informations. MCT : répétition de stimuli, localisation pariétale MDT : manipulation de stimuli, localisation frontale. =>La MLT : permet la rétention durable d’informations pendant plusieurs jours, semaines, années. Les effets observés en relation avec les processus d’apprentissages : *effets de récence : derniers mots sont les mieux mémorisés (MCT) *effets de primauté : premiers mots sont mieux rappelés (MLT) NB : effet de récence>effet de primauté *groupements sériels : rappels suit l’ordre de présentation des mots *groupements sémantiques : rappel de mots appartenant à une même catégorie. -Inférence Proactive : Si on apprend deux listes de mots successivement (avec des mots de la première liste intrusifs dans la deuxième liste), il y a un effet délétère d’un premier apprentissage sur le deuxième. -Inférence Rétroactive : C’est l’effet délétère d’un deuxième apprentissage sur le rappel du premier. Les mots de la deuxième liste qui sont intrus dans le rappel de la première. L’importance de ces inférences est d’autant plus grande qu’il existe une similarité entre les informations du premier et du deuxième apprentissage. L’OUBLI : C’est la perte d’une partie ou de toute l’information due à une détérioration de la trace mnésique ou a des interférences. -processus mental indispensable tout à fait normal -si pathologique d’est de l’amnésie. L’amnésie Antérograde : incapacité sélective d’établir et de maintenir des traces mnésiques nouvelles suite à une lésion cérébrale : touche donc les capacités d’apprentissage. L’amnésie rétrograde : perte ou altération d’informations acquises préalablement à un épisode pathologique. Amnésie rétrograde Amnésie Antérograde Temps Lésion Il n’y a pas forcément de corrélation entre AA et AR, on l’a retrouvé à des degrés différents chez les patients. L’AR ou AA isolée est rare. Pour l’amnésie rétrograde, on retrouve un gradient de Ribot : gradient temporel en faveur des souvenirs anciens. L’écphorie : entrer en résonance. C’est une interaction entre les processus de récupération et l’information stockée. L’évocation d’un souvenir va réactiver toutes les zones cérébrales actives au moment du souvenir, activation d’une représentation. Les Bases Anatomiques de la Mémoire : Détermination des zones impliquées : =>étude des personnes dont la mémoire est altérée =>examen chez l’animal des effets de lésions expérimentales =>observation par des méthodes non invasives de l’imagerie cérébrale de sujet sains. Rappel Historique : -Lashey, décrit la structure de la mémoire en 1953. Patient HM, avec résection du Lobe temporal médian plus ablation de l’amygdale, de l’uncus, du gyrus hippocampique et des 2/3 antérieurs de l’hippocampe qui provoquent une AA (déficit de consolidation sévère mais capacités mnésiques normales). C’est un tournant dans l’histoire de la connaissance de la mémoire. L’approche Anatomo-clinique : C’est l’approche la plus solide : -accumulation de données cliniques -autopsies, observation des sites lésés et mise en corrélation. Les structures impliquées dans la mémoire : observation par lésions bilatérales, symétriques ou non, de : *la face interne du lobe temporal *du cortex temporal *des corps mamillaires *des noyaux antérieurs et dorso-médians du thalamus *du cerveau antérieur de la base (basal forebrain) *du gyrus cingulaire *des tractus nerveux (fornix) =>perturbent la fixation ou le rappel d’informations nouvelles. (Voir coupe sagittale du cerveau humain) Multiples connections entre elles. Interruption du circuit hippocampo- mamillo- thalamo- cortical. Une lésion, même légère d’une de ces structures provoque une atteinte des projections et peut causer des troubles mnésiques importants. Autres régions associées importantes : *amygdale : valence émotionnelle des souvenirs *pôle temporal : initiation du rappel *cortex orbito-frontal : initiation de la récupération *cortex frontal dorso- latéral : décision de mise en mémoire (print now) et de rappel. Les structures impliquées dans la mémoire : Rappel : MLT : formation hippocampique, cortex enthorinal, cortex perirhinal et le cortex parahippocampique. La formation hippocampique, c’est l’hippocampe à proprement dit (CA1 à CA4), gyrus dentatus et subiculum. Pour parler d’amnésie, il faut que les capacités intellectuelles générales et attentionnelles soient intactes. Si les capacités intellectuelles générales sont détériorées, on parle de détérioration générale et pas d’amnésie. Si les capacités attentionnelles sont atteintes, on parle d’états confusionnels. La MCT et la MDT doivent aussi être préservées. Dans ce contexte, on peut parler d’amnésie. L’Amnésie Hippocampique : On la retrouve : -AA massive (affecte toutes les modalités sensorielles avec un oubli à mesure) -AR peu étendue (inférieure à deux ans) -absence de fabulations et de fausses reconnaissances -pas d’anosognosie -mémoire procédurale préservée Ex : cas HM opéré pour une épilepsie pharmaco- résistante. La fabulation : c’est un récit de richesse variable qui vient remplacer les souvenirs, souvent inventé mais voisin des activités coutumières du sujet. Parfois, mélange de souvenirs anciens et récents, désorganisés et mêlés d’événements imaginaires. Les fausses reconnaissances : Elles conduisent le malade à affubler un inconnu de l’identité d’un proche. Amnésie Diencéphalique : Touche les corps mamillaires, les noyaux antérieurs et dorso-médians du thalamus. -AA moins massive -AR plus étendue -présence de confabulations (liés aux corps mamillaires lésés) et des fausses reconnaissances qui sont rarement spontanées. -désorientation spatio-temporelle (ne savent pas où ils sont) responsable en partie des confabulations. -anosognosie constante -traits frontaux (planification, action, inhibition, flexibilité mentale) -Korsakoff (cas typique) c’est une encéphalopathie par carence de thiamine (d’origine alcoolique chronique). Amnésie du Basal Forebrain : -forte amnésie (surtout rétrograde mais les deux) -défaut de rappel spontané, manque de stratégies pour la récupération (souvent par lésions sèquellaires d’un anévrisme de l’artère communicante antérieure) -troubles frontaux assez marqués -confabulations CLASSIFICATION DE LA MLT Distinction entre nature de traitement auxquelles les informations sont soumises pour être stockées. Mémoire déclarative et Mémoire procédurale (Squire et Cohen 1984) La mémoire déclarative est la mémoire du savoir quoi, stockage et récupération de données qui peuvent émerger à la conscience et qui peuvent donc être encodées sous forme de symboles et exprimées par le langage (ex : se rappeler un numéro de téléphone). La mémoire procédurale est celle du savoir comment, le savoir faire, pas de rappel conscient verbalisable. Concerne les habiletés sensori-motrices apprises. (Ex : comment faire du vélo, marcher) Mémoire Implicite et Mémoire Explicite (Graf et Schacter, 1985) Mémoire explicite : récupération consciente et intentionnelle d’informations. Mémoire implicite : rappel non conscient déclanché par un apprentissage préalable (primming) attention, c’est différent de la mémoire procédurale. Ex : présentation d’une liste de mots aux sujets et pour chaque, on demande si oui ou non le mot contient la lettre S, et dans une deuxième partie, on demande aux sujets de compléter des trigrammes (en rapport avec les mots présentés avant… « le primming verbal »). Mémoire Episodique et Mémoire Sémantique (Tulving en 1987) Mémoire épisodique : fait référence au stockage d’infos correspondant à un événement particulier vécu par la personne ; permet au sujet d’enregistrer et de se souvenir d’informations référencées dans un environnement spatio-temporel (Ex : rappeler un événement en particulier). Mémoire sémantique : Mémoire des connaissances générales, des concepts, concerne les informations dépourvues de références à l’histoire personnelle du sujet sans contexte spatio-temporel. (Ex : quelle est la capitale de la France) Organisation des différents systèmes et relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. La distinction mémoire épisodique/mémoire sémantique est bien établie sur le plan théorique et expérimental, mais l’organisation réciproque de ces deux systèmes de mémoire est toujours débattue. Deux hypothèses : Squire et Cohen : Hypothèse parallèle : ME et MS sont deux sous systèmes indépendants de la mémoire déclarative. Tulving : hypothèse hiérarchique : la ME est un sous système spécifique de la MS. MEMOIRE PROCEDURALE PROCEDURALE DECLARATIVE SEMANTIQUE EPISODIQUE ET SEMANTIQUE EPISODIQUE L’implication théorique de ces deux hypothèses est opposée. L’hypothèse parallèle : possibilité d’observer des doubles dissociations entre ME et MS, c'est-à-dire des déficits spécialisés de l’un des deux système. L’hypothèse hiérarchique : pas de possibilité d’observer des déficits spécifiques de MS sans déficits de ME. La ME étant un sous système de la MS, elle ne peut pas fonctionner sans le support de la MS. Mémoire Verbale et Mémoire Visuelle Warrington en 1984 : -perspective clinique -latéralisation de la fonction (ne correspond pas à des systèmes de mémoire). EXAMEN NEUROPSYCHOLOGIQUE DE LA MLT Au début, l’idée : La MLT est unique et subdivisée selon la durée de stockage de l’information (min, jours, mois, années). En 1957, tout a changé avec Scoville, Milner et l’étude de leur patient HM, suite à une opération de l’ablation de l’hippocampe. Le problème est la création de souvenirs suite à l’opération (mémoire antérograde), alors que tous les souvenirs qui précédent l’opération (mémoire rétrograde) étaient conservés. Il semblerai qu’au moins deux systèmes de mémoire existeraient. Il a fallut attendre 40 ans pour avoir plusieurs systèmes de mémoire élaborés. Schacter et Tulving en 1994 ont élaboré un système de plusieurs mémoires à long terme. Passage d’un système unique à un système plurimnésique à mis sont temps, grâce à la neurobiologie, on a pu montrer que certaines structure du cerveau étaient spécialisées dans la mémorisation des structures à long terme. O’Keefe et Nadel, 1978, montrent que l’hippocampe est impliquée dans la mémoire spatiale (chez le rongeur) mais également chez les êtres humains. L’expérience consiste à faire passer des IRM à des gens qui ont l’habitude de faire des cartes mentales. Ex : taxis londoniens ont un hippocampe beaucoup plus développé. De même une étude : les femmes ont un hippocampe inférieur en taille à celui de l’homme. La structure est plus petite dans le cerveau. Atkinson et Schiffrin en 1968, proposent le premier modèle, pour eux le système mnésique est bien simple. ENTREE REGISTRE SENSORIEL MCT MLT SORTIE L’information est enregistrée par le système sensoriel, et arrive directement en MCT (si elle n’est pas entretenue, l’information est oubliée), puis, si on entretien ses connaissances en MCT, à un moment, ça va en MLT (consolide l’information de MCT). D’après ce modèle, l’apprentissage à long terme dépend de la durée d’apprentissage en MCT. Ce modèle a eu plusieurs critiques : Craik et Lockart, en 1972 ont souligné que ce qui est important ce n’est pas la durée du stock en MLT, c’est la qualité de l’encodage qui est importante. (Temps, environnement, attention) Cas KF, étudié par Warrington en 1969 et 1970. Il présentait un déficit en MCT mais pas de déficit en MLT. (Cela ne colle pas avec le modèle d’Atkinson et Schiffrin). Tulving en 1972, on peut retenir des choses, mots, des nouveaux mots, mais aussi le sens, la signification des choses. (Différent de se souvenir d’une liste de mots connus et apprendre une liste de mots nouveaux) La différence entre MS et la ME (les deux sont déclaratives). Pour Tulving, le modèle d’Atkinson et Schiffrin est trop simple pour rendre compte. Pour finir, la MLT peut être appréhendée par différentes tâches de mémoire : Ex :-différer d’une liste de mots -Maladie d’Alzheimer : la question de la survie du passé. Comme on ne peut appréhender la MLT par différents types de tâches, donc cela implique plusieurs processus différents et par conséquent différents systèmes. Les différents processus de Mémorisation : Les pôles mémoire sont des systèmes mnésiques d’opération précise dont le but est une performance de rappel ou de reconnaissance… Les processus : L’encodage : Lu ou entendu, deux types : *simple : encodage phonologique superficiel. Ex : apprendre des mots dans une langue inconnue, on retient les phonèmes. *Profond : l’encodage sémantique est beaucoup plus profond et efficace, il donne du sens. Stockage : l’engramme. Notre MLT serai essentiellement stockée en périphérie du cerveau (dans le cortex) ? C’est une hypothèse très forte. Quand il y a traumatisme crânien, il y a perte de mémoire importante due à une surpression sanguine dans la boite crânienne. Le déficit qui apparaît pour la MLT c’est l’incapacité sélective d’établir ou de maintenir des traces mnésiques nouvelles (l’amnésie antérograde). Récupération : processus central. Quand quelqu’un présente un déficit de récupération, c’est qu’il présente en fait une incapacité à mettre en place des stratégies frontales (implique toujours le lobe frontal) cela entraîne des problèmes de désinhibition (ex : impossible de changer les règles du Wisconsin Card Test). Les problèmes de récupération feraient intervenir un déficit au niveau du lobe frontal. Dans la MLT, ce fut Schacter en 1982 qui a distingué deux types de MLT. Mémoire Explicite (ou déclarative) et Mémoire implicite. Des souvenirs directement accessibles à la récupération consciente. Le contenu : -Les faits, données, expériences, appris, la récupération de ces données est intentionnelle au niveau neurobiologie, il semblerai que cela implique les lobes temporaux, le diencéphale et la formation hippocampique. La Mémoire Implicite : elle est possible grâce au phénomène d’amorçage et aux apprentissages des habiletés sensori-motrices. Les contenus sont des modalités sensori-motrices et la récupération n’est pas vraiment intentionnelle (localisation dans le cervelet, le cortex moteur, striatum, noyaux gris centraux). Ex : faire du vélo. La MLT est importante en Neuropsychologie. Il faut regarder des cas de démences. Le contexte neuropsychologique. Comment trouver des différences en MLT avec des cas pathologiques différents ? Pour Lester, on a plusieurs outils…Pour chaque patient, on détermine différents QI : -QI verbal/ non verbal -évaluation des capacités langagières -capacités visio-perceptives (ex : reconnaître des formes abstraites) -capacités visuo-spatiale (ex : pointer en direction d’objets autour de lui) -test des fonctions exécutives (répondre à des commandes, à des ordres) capacité de réaliser des tâches motrices. -capacités attentionnelles -évaluation des capacités sensorielles (visuelles et auditives) -niveau intellectuel prè-morbide (quel était le niveau intellectuel de la personne avant traumatisme) pour comparer. Après, on peut établir un diagnostic. Les troubles mnésiques à long terme peuvent différer selon le type de pathologie, par conséquent, le système de MLT à plusieurs systèmes. Déficits de la maladie d’Alzheimer par rapport à la démence de type Korsakov (souvent due à l’alcoolisme, mais aussi due à des formes génétiques, ou alors carence de thiamine pendant la grossesse). DEFICITS DE LA MLT : ALZHEIMER/ KORSAKOV Langage : Anomie + Ne (retrouve pas le nom des choses) Geste : Apraxie + (Retrouver des automatismes gestuels) Calcul : Acalculie + Déficit visuo-spatiale + Résolution de problèmes ++ modéré QI chute rapide / chute lente En 10 ans, phase finale pour la maladie d’Alzheimer. Quels sont les déficits en démence de type Korsakov ? -problèmes à la mémoire chronique (brouillard chronologique) -Pb de passage en MLT (consolider les informations) -mémoire épisodique très touchée -Pb spécifique : fort déficit de la mémoire autobiographique. Ils font beaucoup d’affabulations (car c’est confus chez eux entre ce qui se passe à la télé et à la réalité) TESTS DE MEMOIRE : MCT et MDT : MCT quelques secondes/ MDT quelques minutes. Présenter des items en modalités auditives ou visuelles et on demande un rappel immédiat. MLT : Le matériel verbal, trois types de tests différents : A) Rappel libre : On a présenté une liste de mots et X temps après, on lui demande de rappeler tous les mots dont elle est capable (ex : liste : *de mots sans liens sémantiques (camion, stylo) *avec des liens sémantiques (lapin, carotte) *ou demander de rappeler un récit B) Rappel Indicé : Rappel de mots avec ou sans liens sémantiques. Les indice sont les catégories, précisions (ex : MMS). C) Tâche de reconnaissance Liste présentée aux sujets. Après un temps, on leur présente une liste avec d’autres mots et ils doivent les représenter (retrouver les bons). Si une personne présente un déficit de rappel libre mais pas de problèmes avec l’indiçage, dans ce cas c’est un déficit de la récupération, c’est un déficit frontal. Le tableau : modèle par Tulving de 1972 à 1994, c’est un système hiérarchique. Pour lui ce tableau est hiérarchisé. Pour l’encodage c’est sériel (ex : pour encoder en sémantique, il fallait encoder en procédural et en système de représentation perceptive. Par contre le stockage est parallèle. Pour la récupération, le déficit en sémantique ne pose pas de problème en procédural ni en épisodique. Par contre si il y a problème en encodage sémantique, c’est que les deux avant sont touchés. Encodage sériel récupération parallèle Tableau de Tulving 1972 à 1994 : SYSTEME SOUS SYSTEME Procédural Habiletés motrices et cognitives (ex : lecture en miroir) conditionnement simple, apprentissage CARACTERISTIQUES Système implicite Contenu, habilités de différentes natures c’est un système Anoétique, non Système de représentation perceptive Système sémantique Système primaire Système épisodique associatif simple Formes visuelles et auditives des mots, description structurale des objets Le système spatial, un système relationnel MDT Baddeley Le système visuel, la boucle phonologique / conscient Mémoire implicite et améliore la capacité d’identifier un stimulus, elle est anoétique Récupération implicite des concepts et connaissance sur le monde. Il est conscient, noétique Système explicite qui permet le maintient temporaire et la manipulation de l’information/ Noétique Système explicite, récupération de l’information sur des événements vécus, associés à leur contexte spatiotemporel. Mémoire autobiographique, on dit qu’elle est auto noétique LA SCHIZOPHRENIE ET LA MEMOIRE DANS LA SCHIZOPHRENIE C’est un groupe de maladies qui comporte de nombreux signes cliniques qui s’organisent autour de trois grands domaines que sont : -Une dissociation de la vie psychique avec des perturbations de la pensée, de l’affectivité et des comportements. -Un délire paranoïde flou, variable et non systématisé. -Un autisme caractérisé par une rupture de la vie mentale du sujet avec le monde extérieur et avec une reconstitution d’un monde intérieur qui lui est propre. Au cours de dernières années, l’évaluation des troubles de la mémoire a constituée une des principales tâches de la neuropsychologie clinique en institution. C’est un élément dominant du trouble cognitif dans les pathologies psychiatriques en général et dans la schizophrènie en particulier. Petite parenthèse sur les populations retrouvées en HP : les schizophrènes, alcooliques, sevrages de drogue, dépressifs, suicidant, maniaco-dépressif (psychoses bipolaires). On va donc faire : -des bilans cognitifs (chez les schizophrènes) -tests de mémoire et évaluation de démences de type Korsakoff (alcooliques) I) La schizophrènie 1°) Historique : E. Bleuler (1857-1939) introduit ce terme qui veut dire « scission de l’esprit ». Par ce néologisme, Bleuler entendait mettre l’accent sur des groupements d’idées et d’affects autonomes et séparés à l’intérieur de la personnalité du patient. Il distingue deus types de symptômes : -fondamentaux, constants : dissociation, perte de l’enchaînement, barrages et troubles du langage… -accessoires, inconstants : délires, hallucinations catatoniques… E. Kraepelin (1856-1926) avait déjà décrit le tableau clinique sous le terme « démentia praecox » : démence précoce. Le concept clinique de Kraepelin est basé sur l’observation de troubles mentaux survenant sans causes apparentes chez des adultes jeunes, débutant de façon variable mais évoluant tôt ou tard vers l’affaiblissement psychique. -symptômes fondamentaux : fléchissement affectif, indifférence, Pb de volonté, perte de l’unité intérieure. -symptômes accessoires : hallucinations, délires, impulsion… 2°) Epidémiologie : A) Prévalence de la schizophrènie : La prévalence est le produit de l’incidence pour la durée de la maladie. Elle correspond donc au nombre de personnes atteintes dans une population. La prévalence dans la population mondiale est de environ 1% (étude grande envergure aux Etats-Unis). B) Incidence : L’incidence détermine le nombre de nouveaux cas observés dans une population durant une période donnée. En France, le nombre de patients schizophréniques pris en charge par le système de soins spécialisés, par an est de 2,6/ 1000 hab., ce qui représente chaque année 150 000 Patients. Ces schizophrènes représentent 23% des patients pris en charge en Psychiatrie dans le secteur public, qu’ils soient ou non hospitalisés. 3°) Facteurs de risques : A) Génétique : Les chercheurs ont examinés les facteurs de risques génétiques en étudiant : -les jumeaux, -les familles, -les enfants de parents schizophréniques qui ont été adoptés. Dans l’étude des jumeaux, il y a concordance de 33 à 78 % pour les monozygotes et de 8 à 28 % parmi des dizygotes. B) Age et sexe : Le risque de développer une schizophrènie est identique chez les hommes et chez les femmes. L’âge d’apparition des symptômes est différent selon le sexe des patients : Homme de 15 à 25 ans Femmes de 25 à 35 ans. C) Saisons de naissances : Les patients schizophrènes sont le plus souvent nés durant l’hiver ou au début du printemps : facteur propres à l’hiver : -températures basses -carences nutritionnelles -les agents infectieux (relation avec épidémie de grippe) D) Complications obstétricales : Corrélation entre développement d’une schizophrènie et complication obstétricales : -le plus souvent : hypoxie périnatale -pourrai affecter les structures cérébrales les plus sensibles à l’hypoxie (hippocampe et néocortex, plus marqué chez les hommes) E) Facteurs de stress : Une personne prédisposée à la maladie schizophrénique se révèlerai très vulnérable : -aux événements de vis stressants -aux tensions -aux exigences de performances -à la baisse du soutient social… F) Infections : Une exposition aux virus durant le deuxième trimestre de grossesse augmente le risque de développement de la schizophrènie. G) facteur social : Les classes sociales défavorisées seraient plus affectées (dans les grandes villes des pays industrialisés). La théorie de la causalité sociale : l’effet des facteurs sociaux et environnementaux pourraient expliquer cette différence. Les populations défavorisées seraient d’avantages exposés aux facteurs de risque (stress, agents infectieux). H) Statut marital : Critère la première hospitalisation : la majorité ne sont pas mariés. L’hypothèse de ce célibat est un facteur de risque de la schizophrènie peut par conséquent être avancée. Mais la schizophrènie empêche de faire des rencontres, c’est aussi une cause de divorces. 4°) Théories neuro anatomiques : A) Modifications anatomiques *atrophie cortico-sous cortical : Élargissement des ventricules cérébraux, le plus souvent le troisième ventricule et les ventricules latéraux associé à une augmentation de la taille des sillons corticaux (limité et ne concernerai qu’un sous groupe). *altération des structures cérébrales Études post-mortem, altérations : du striatum (noyau caudé plus putamen), du tronc cérébral ou du système limbique. Ces modifications ne sont pas spécifiques à la schizophrènie. *cortex cérébral : L’organisation spatiale des neurones, de la structure hippocampique serai affectée : différences dans l’orientation spatiale des neurones (architectonie) plus disposés en parallèle mais auraient une disposition anarchique. B) Modifications fonctionnelles : -Altérations métaboliques : réduction globale du métabolisme cérébral. -Altération du métabolisme frontal : un hypo métabolisme du lobe frontal (hypo frontalité). -Altération du métabolisme des régions postérieures : un hypo métabolisme des régions postérieures pariétales, temporales et du carrefour temporo-pariéto-occipital (TPO) à également été observé. 5°) Théories Biochimiques : -recherche d’un dysfonctionnement des systèmes dopa et sérotoninérgiques. Hypothèse dopaminergique : elle s’appuie sur l’observation d’une réduction des symptômes de la maladie par injection de neuroleptiques (antagonistes de la dopa). On pouvait provoquer des délires avec des agonistes de la dopamine (ex : les amphétamines). Hypothèse sérotoninergique : elle est basée sur les propriétés hallucinogènes du LSD (analogie structurale avec la sérotonine). On s’est rendu compte que cette hypothèse à pris de l’importance à la suite de la découverte de la clozopine (antagoniste du 5-HT 2A) qui baisse les hallucinations. La taille des ventricules cérébraux augmentait si le taux de sérotonine diminuait. 6°) Hypothèse Neuro- développementale : Des lésions corticales et sous corticales seraient présentées précocement dans le développement de l’enfant. Cela surviendrai dans le deuxième trimestre de la vie embryonnaire. Il n’y a pas d’incidence tant que la maturation cérébrale ne serait pas effective (lobe préfrontal). Arguments : age, lobe préfrontal et système dopaminergique. Sémiologie : voir poly. 7°) Critères diagnostic actuels : Deux grandes Nosographies sont utilisées aujourd’hui (CIM 10 de 1992 par l’OMS, et le DSM IV-R) Le diagnostic de schizophrènie se fonde sur des symptômes qui apparaissent de façon caractéristique au cours de la maladie. -notion de durée -différents sous- types Distinction Positif/ Négatif Syndromes cliniques homogènes et stables… Symptômes positifs ou symptômes productifs : =>ensemble de traits sémiologiques : -hallucinations -idées délirantes -troubles de la pensée et comportement bizarres. Symptômes Négatifs ou symptômes Déficitaires : -troubles de l’attention -manque d’énergie et de motivation -émoussement affectif -retrait social -la pauvreté du discours et de la pensée. Souvent mixte. 8°) Traitements pharmacologiques : Neuroleptiques et antipsychotiques. Traitement et réhabilitation : Traitement et symptomatologie : Le but premier du traitement : -réduire la symptomatologie positive et négative -l’angoisse -les éventuels symptômes dépressifs, et le déficit psychosocial sont des cibles thérapeutiques secondaires, ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas importantes. II) Mémoire et schizophrènie : Introduction : 1°) MCT / MDT Définition de Baddeley en 1986 : BOUCLE PHONOLOGIQUE REGISTRE VISUO SPATIAL ADM Central -Administrateur central : système attentionnel de capacité limité plus les prises de décisions. -Le registre visuo spatial : responsable du traitement, stockage et imagerie visuelle. -Boucle articulatoire : existence de 4 effets : *effet de similarité phonologique *effet de longueur de mots *effet de suppression articulatoire *effet du langage non pertinent 2°) MCT / MDT et Schizophrénie : Résultats contradictoires : Préservation de la MCT (empan endroit) Saykin et Al en 1991 : déficit Kiefer et Al en 2002 : préservation David et Lucas en 1993 : boucle phonologique normale Taymlyn 1992, calpin visuo spatial (Corsi): normal Rizzo et Al en 1996: même test et trouvent des déficits Plus les tâches sont exigeantes au niveau mnésique, plus elles sont déficitaires chez le patient schizophrène (Danion et Al en 1992) Salamé et Al en 1998 : atteinte sélective 2°) MLT : A) Structure de la MLT : 5systèmes emboîtés : voir cours sur la mémoire. B) MLT et Schizophrénie : Méta analyses : Heinrichs et Zakzanis 1998, Aleman et Al en 1999 Heinrichs réalise 204expériences, 22 variables cognitives distinctes. Les performances sont significativement altérées quelque soit la variable cognitive considérée. Aleman fait 70 études sur les fonctions mnésiques : les performances sont réduites dans toutes les tâches de mémoire. Déficit stable non modifié : -par la sévérité des troubles -par la durée d’évolution de la maladie. Des études récentes sur la MLT : distinction entre la mémoire explicite (tâche de rappel explicite, mémoriser dans un but de rappel) et la mémoire implicite (fait référence à un contexte d’apprentissage). Mémoire explicite et schizophrènie : Perturbation dans les tâches de rappel (Koh et Al en 1981), le rappel explicite sans indices est le plus perturbé, que le matériel présenté soit verbal ou non verbal (Saykin et Al 1992). Déficit pour les items récents ou anciens (McKenna et Al en 1990). Stratta et Al 1998 : le déficit en rappel serait sous tendu par une altération des processus d’encodage et de récupération de l’information. Résultats pour les tâches de reconnaissances sont plus controversés : Stip 1996, préservation d’autres à une perturbation. Danion et Al 1999 : normal si les items ne sont pas reliés les uns aux autres. La mémoire épisodique et sémantique sont donc généralement perturbées dans la schizophrènie (Danion 1999). Déficit, faits majeurs dans l’étude neuropsychologique de la schizophrènie. Déficits associés aux anormalités du lobe médio temporal (Meeter et Al 2002) C) Mémoire implicite et schizophrènie : La mémoire implicite à deux grandes formes : mémoire procédurale et l’amorçage perceptif. Mettent en jeu des processus cognitifs, des régions anatomiques et des neuromédiateurs distincts. La mémoire procédurale est préservée : capacité a acquérir une habileté motrice, perceptivo motrice ou cognitive (Danion 1992). L’amorçage de répétition évalué par le complément de début de mots (Gras-Vincendon et Al 1994) et l’identification d’images dégradées (Corwin et Snodgrass 1987) est normal. L’amorçage conceptuel, évalué par une tâche d’associations de mots (Schmand 1991) est normal. L’identification des mécanismes fonctionnels à l’origine des troubles. Le déficit mnésique explicite peut-être relié à différents troubles (Danion 1992) : -à un déficit attentionnel -à un déficit d’exploration -où a un trouble de représentation contextuel. LES TROUBLES DE LA MEMOIRE DANS L EPILEPSIE DU LOBE TEMPORAL I) Epilepsie : Définition : -épilepsie : saisir, attaquer par surprise. -crise épileptique : manifestations cliniques paroxystiques (motrices, sensitives, sensorielles ou psychiques) accompagné ou non d’une perte de connaissance, liée à une décharge, anormale, excessive et hypersynchrone d’une population plus ou moins étendue de neurones. => L’épilepsie : c’est un syndrome qui se définit par la récurrence de crises épileptiques (sont très différentes d’une personne à l’autre). Ce sont des épilepsies, différent par la région cérébrale impliquée au départ, dans la propagation, la durée et la sévérité. Données épidémiologiques : -une des affections chroniques les plus fréquentes -prévalence (nombre de cas de maladies dans une population donnée à un moment donné) 5 à 8 / 1000 dans le monde (400 à 500 000 en France). C’est la deuxième cause de consultations en neuropsychologie (après les migraines). -incidence (nombre de nouveaux cas de la maladie dans une population donnée durant un temps donné) : 35 pour 100 000 hab. et par an (élevé en début et en fin de vie après 65 ans). -Mortalité : 2à 3 fois plus que dans la population générale -prédominance masculine, entraîne un handicap social, traitement préventif des crises. Les retentissements psychologiques, familiaux et sociaux sont souvent supérieur à la gravité de la maladie et suscite beaucoup de craintes. Physiopathologie : caractéristique de neurones épileptiques : -hyperexcitabilité : tendance d’un neurone à générer des décharges répétées en réponse à une stimulation ne provoquant habituellement qu’un seul potentiel d’action. -hypersynchronie : propriété d’un groupe de neurones à générer de façon synchrone des trains de potentiels. Les décharges sont le résultat d’un dysfonctionnement au niveau de la membrane plasmique (canaux ioniques dépendants des neurotransmetteurs). Dans l’épilepsie, la perturbation est due à des anomalies des canaux ioniques voltages dépendants (sodiques, calciques ou potassiques), ou alors déficit de la neurotransmission inhibitrice (GABA) ou alors augmentation de la neurotransmission excitatrice (glutamate le plus répandu). Classifications : Axe éthiopathogénique Epilepsies symptomatiques à 40% résultent d’une : -lésion cérébrale (souffrance natale, encéphalite, tumeur, trauma crânien, AVC…) Epilepsie Idiopathique, 5 à 10 % surviennent indépendamment de toute lésion cérébrale (donc prédisposition génétique car pas de causes mais des antécédents familiaux). Epilepsie Cryptogénique (plus de 50%) =>présumés symptomatiques d’une cause qui échappe à nos moyens d’investigation. Axe Symptômatologique : Crises caractérisées par des symptômes cliniques et électroencéphalographiques : -épilepsie généralisée : décharge d’emblée propagée aux deux hémisphères (naissance dans les deux hémisphères) -épilepsie partielle ou focale : décharge paroxystique confinée à une partie d’un seul hémisphère. Remarque : toutes les crises partielles peuvent secondairement évoluer vers une crise généralisée. Classification Internationale de l’épilepsie : voir poly. Crises Partielles : *crises partielles simples : naissent et restent focalisées dans une aire corticale primaire et s’accompagnent de symptômes élémentaires sans altération de la conscience. *crises partielles complexes : naissent dans, ou se propagent, à des aires corticales associatives et s’accompagnent souvent d’un trouble de la conscience. Classification des crises partielles complexes : voir poly. Crises psychogènes : certaines manifestations qui ressemblent à des crises mais l’EEG n’indique rien. Neurochirurgie des épilepsies : *20 à 30 % des cas sont des épilepsies pharmaco- résistantes. *25% recourent alors à la neurochirurgie : supprimer les crises par l’exérèse des structures corticales primitivement affectées par les décharges épileptiques sans créer de nouveaux troubles neurologiques. Il y a disparition dans 70 à 80 % des épilepsies temporales opérées. Attention, c’est le seul traitement causal de l’épilepsie ; les traitements pharmacologiques sont des traitements symptômatologiques, dont l’objectif est la baisse ou l’élimination de crises et l’amélioration de la qualité de vie et l’intégration sociale. Le Bilan Pré- opératoire : -Interrogatoire au patient avec une description précise du déroulement de la crise, EEG, recherche d’anomalies critiques pendant la crise et intercrises. Le diagnostic repose sur une description scrupuleuse de la crise. Les patients résistants aux médicaments ont un bilan plus approfondi par monitorage vidéo et EEG : on enregistre en continue l’EEG, en filmant en même temps le comportement du patient. Le but est d’analyser l’état intercritique et préciser les corrélations électro- cliniques au cours des crises. Le but est d’enregistrer la crise et de le tester pendant la crise. On effectue le recueil d’un maximum d’informations, on fait un sevrage de traitement donc il y a surveillance médicale (pour éviter l’état de mal, c'est-à-dire l’enchaînement de crises successives sans retour de conscience qui peut mener à la mort). -IRM et SPECT : critique et inter- critique (technique d’imagerie sur le débit sanguin cérébral). -examen NP, test de Wada (injection d’anesthésique dans une carotide pour voir comment est latéralisé le patient) ou IRMf langage. =>cela permet de faire des corrélations électrochimiques, morphologiques et métaboliques. Les trois options : *patient pas opéré *opéré *données insuffisantes donc enregistrement profond proposé. L’ensemble de ces investigations va mettre un an. Il y a une liste d’attente, les cas sont discutés en commissions, puis ensuite, il y a la programmation de l’opération. TROUBLES DE LA MEMOIRE DANS L’EPILEPSIE DU LOBE TEMPORAL - 50% des patients épileptiques ont des plaintes mnésiques - surtout dans l’épilepsie du lobe temporal (le plus chez l’adulte) - les structures cérébrales qui sous-tendent la même direction impliquée dans les crises. le plus important « laboratoire Naturel » pour l’étude de la mémoire humaine (Snyder en 1997). La Mémoire Antérograde : reconnaissance : -test de Warrington=>verbal avec 50 mots ou non verbal avec 50 images -Baxendale en 1997, en préopératoire, les patients avec Sclérose Hippocampique (SH) ont des déficits modérés, aux tests de mémoire de reconnaissance indépendamment de la latéralisation de la lésion (quand ils sont atteints d’épilepsie du lobe temporal : ELT) L’amélioration post opératoire reflète la personnalité et non la latéralisation. -Herman et Al (1995) : chute des scores aux RMT (test de reconnaissance des mots) après LTAG (Lobectomie Temporale Antérieure Gauche) et une baisse moins consistante au RMT des visages après LTAD (dans cette opération, on retire le lobe temporal antérieur, l’hippocampe et l’amygdale). Le Rappel Libre : Liste des mots ou des dessins ; rappel d’une histoire, une figure complexe (figure de Rey) -existence de déficits spécifiques au matériel présenté en rappel libre, avant ou après lobectomie temporale (Barr et Al 1990, JonesGotman et Al 1997, Herman et Al 1997, Pillon et Al 1999) ELTG=>troubles sélectifs de la mémoire verbale ELTD=>déficits sélectifs de mémoire non verbale (moins bien définit). Mais ce pattern de déficits n’est pas toujours observé (donc mise en place de mécanismes de compensation). Réorganisation Cérébrale : Démontrée chez les patients épileptiques grâce à des études en IRMf : -Dupont et Al 2000/2002 : pendant l’encodage et la récupération d’un matériel verbal, les patients atteints d’ELT (G ou D) activent des réseaux différents de ceux des sujets contrôles. -Golby et Al 2002/ groupe ELTG encodage verbal active le Lobe Temporal Médian Droit, et dans le groupe des ELTD, l’encodage non verbal active le LTMG. -Richardson et Al 2003, ont un groupe de patients avec sclérose hippocampique Gauche et ont la mémoire verbale préservée. Pendant la tâche d’encodage verbal, contrairement aux sujets sains, ils n’activent pas l’hippocampe gauche, mais le Gyrus Parahippocampique et l’Hippocampe Droit (qui récupèrent ces fonctions). C’est une réorganisation inter hémisphérique, mais certains pensent que la réorganisation peut-être intra hémisphérique. NB : La réorganisation n’est pas encore étudiée pour la mémoire rétrograde. La Mémoire Rétrograde : la mémoire autobiographique : *questionnaire de l’AMI (Interview de mémoire autobiographique) par Kopelman et Al 1990c’est une étude de la sémantique personnelle plus des épisodes dans les différentes périodes de la vie (pour chaque période, on demande l’adresse, etc) de même pour des souvenirs autobiographiques. On recueille des infos sémantiques et épisodiques sur la mémoire temporelle. =>rappel d’épisodes autobiographiques altérés =>sémantique personnelle préservée chez les patients opérés ou non, indépendamment de la latéralisation du foyer épiléptogène (Viskontas et Al 2000) Ils vont essayer d’expliquer ces résultats. Les souvenirs sémantiques sont représentés bilatéralement, épisodes autobiographiques, multimodaux et hautement distribués (donc sont plus vulnérables, une lésion unilatérale serai suffisante pour créer un déficit) différents aspects sont représentés dans les deux hémisphères. Les Faits Publiques : *test des visages célèbres, des événements célèbres, du mort vivant, on donne des noms célèbres et on demande si ils sont toujours vivants ou si ils sont morts…(si ne reconnaissent pas, on effectue un QCM avec deux distracteurs). Si ils sont morts, on demande la date avec un intervalle de 5 ans et comment ils sont morts. *Barr et Al 1990, patients opérés à Gauche d’une LTA (scores à des tests de mémoire rétrograde) nettement inférieur à des patients opérés à droite qui eux sont plus proches des sujets sains. *Berguin et Al 2000les performances sont significativement inférieures dans l’ELT Gauche ou Droite par rapport à d’autres types d’épilepsies (extra temporales et généralisées) et les sujets témoins. *Viskontas et Al 2002, tous les patients ELT G ou D, opérés ou non, ont des scores inférieurs aux sujets témoins pour nommer des visages célèbres et donner des informations sémantiques les concernant. L’Oubli Accéléré *patient ELTG : oubli accéléré d’un matériel verbal, caractérisé par un encodage et une rétention normaux pour des délais de 30 min et pour une amnésie après des jours ou des semaines, en comparaison avec des patients ELTD et des sujets témoins. (Kapur et Al 1997 ;Blake et Al 2000 ;Jones-Gotman et Al 1997) *altération des processus de consolidation de la mémoire à très long terme, due à une activité épileptique pendant l’intervalle de rétention. (Confirmé en 1997 par O’Connors) Plus le patient fait de crises pendant l’intervalle de rétention et moins bonnes sont ses performances. Changements Post Opératoires : 3patterns : - Stabilité des performances : résection de tissus sclérosés non fonctionnels (donc pas de différence avant et après) - Détérioration : tissus résiduel encore fonctionnel - Amélioration : tissus lésé envoie des signaux bruyants, des interférences. (Hippocampe sclérosé) Où alors l’absence de crises, avec la baisse du traitement pharmacologique, le meilleur sommeil… Ils peuvent avoir aussi des troubles du langage (hémisphère Gauche), des troubles frontaux (capacités exécutives)…Peut être à cause de la propagation et des troubles de l’attention, voir due au traitement. Conclusion : Les troubles évidents de la mémoire dans l’épilepsie du lobe temporal sont dus à : -lésions (SH) -crises répétées (anomalies) -traitements pharmacologiques souvent lourds, qui entraînent des troubles de l’ attention et la mémoire en partie responsable. …La variabilité individuelle aussi, en fonction de l’âge du début des crises, de la nature de celles-ci, de leurs fréquence, et du traitement…