c) L’absence de mécanismes de contrôle des constructions et d’octroi des permis de construire
L’Etat partie déclare qu’il existe quatre niveaux de contrôle pour les permis de construire. Le Service
municipal d’urbanisme vérifie la conformité des demandes avec les réglementations en matière de
construction, la Direction du patrimoine culturel vérifie la conformité avec les réglementations en matière
de patrimoine, la municipalité délivre le permis et le Bureau du patrimoine local surveille les travaux en
fournissant des conseils ou en signalant des problèmes si nécessaires.
d) L’absence de coordination entre les initiatives menées sur le site du bien
L’Etat partie note que le Comité de sauvegarde proposé se chargera de cette coordination. Cependant,
ce comité n’a pas encore été créé.
e) L’absence d’un plan de gestion qui tienne compte des décisions relatives à la conservation du bien,
des plans de tourisme et des communautés locales, qui sont les principaux acteurs et bénéficiaires des
actions mises en œuvre
L’Etat partie indique que le projet de développement touristique susmentionné comportera une partie
relative à l’élaboration d’un plan de gestion prenant en compte les soucis de conservation, le tourisme
et les besoins de la communauté.
f) La construction potentielle d’un port à l’embouchure sud du fleuve Sénégal
L’Etat partie indique qu’il n’existe pas à l’heure actuelle de projet ou de plan officiels concernant un
nouveau port et qu’il informera le Comité du patrimoine mondial avant de prendre toute initiative en ce
sens.
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent que, grâce au prêt de
l’Agence française de développement, l’Etat partie progresse dans l’élaboration d’un projet touristique
qui se concentrera sur la conservation du patrimoine de Saint-Louis. Ils considèrent qu’un tel projet
démontre l’engagement de l’Etat partie en faveur d’un développement durable du bien reposant sur le
besoin de maintenir sa valeur universelle exceptionnelle.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent qu’aucun gestionnaire de
site n’a encore été nommé par l’Etat partie pour gérer le bien et le Comité de sauvegarde n’a pas encore
été créé. Ce n’est que grâce à ces mécanismes que l’Etat partie pourra contrôler à la fois les activités
quotidiennes menées sur le site et les éventuels travaux à réaliser dans le cadre du projet en faveur du
« Développement du tourisme à Saint-Louis et dans sa région ». Le Centre du patrimoine mondial et
les Organisations consultatives soulignent aussi la nécessité pour l’Etat partie de soumettre toute
proposition détaillée relevant de ce projet touristique au Centre du patrimoine mondial afin qu’elle soit
examinée par les Organisations consultatives avant son approbation.
Une inquiétude demeure aussi concernant le fait que les autorités nationales et municipales doivent
définir des responsabilités claires et complémentaires pour protéger le bien.
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives attirent également l’attention du
Comité du patrimoine mondial sur la dégradation de l’état de conservation d’une grande partie du tissu
urbain historique et par le remplacement d’édifices traditionnels par de nouvelles constructions non
conformes.
Décision adoptée: 35 COM 7B.43
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B,
2. Rappelant la décision 34 COM 7B.51, adoptée lors de sa 34e session (Brasilia, 2010),
3. Accueille favorablement l'effort que réalise l'Etat partie pour garantir les ressources nécessaires à la
conservation du bien en négociant un prêt de 12 millions d'euros auprès de l'Agence française de
développement;
4. Exprime sa vive inquiétude devant la dégradation et l'effondrement actuels du tissu urbain historique
et devant la construction de bâtiments non conformes qui affectent la valeur universelle exceptionnelle
du bien;