ANDRE M1 SCA
Julien
De l’Existence des
Patterns
Daniel C. DENNETT
Philosophie Cognitive année 2006/2007
Sommaire
Résumé ..................................................................................... 4
Réalisme et objets abstraits ................................................................................. 4
Psychologie populaire et patterns ....................................................................... 5
La réalité des patterns .......................................................................................... 5
Aptitudes à discerner un pattern ......................................................................... 6
Précision contre simplicité ?................................................................................ 6
Les patterns dans le monde de Life .................................................................... 7
Monde de Life et machine de Turing ................................................................... 8
Fodor et le pattern pur .......................................................................................... 8
L’effet statistique de Dennett ............................................................................... 9
Réalisme et langage ............................................................................................ 10
Interprétations rivales ......................................................................................... 10
Dennett et les autres ........................................................................................... 11
Critiques .................................................................................. 13
Les « objets utiles » ............................................................................................ 13
Les analogies employées ................................................................................... 13
La simulation du monde de Life ......................................................................... 14
La réalité des patterns ........................................................................................ 15
La position de l’auteur ........................................................................................ 15
Résumé
Réalisme et objets abstraits
Pour commencer, Daniel Dennett va se pencher (une fois de plus) sur le point de vue
qui voudrait que les croyances puissent être perçues avec un oeil réaliste. L’un des
argument majeur de l’auteur a été celui des « centres de gravité » ou de tout autre objet
auquel on ne peut vraisemblablement pas prêter une existence propre. Autrement dit des
éléments qui semblent impensables à expliquer d’un point de vue réaliste.
D’une manière plus générale, Daniel Dennett s’interroge sur notre perception et notre
utilisation de tous ces objets « abstraits » mais qui sont pourtant des éléments que nous
manipulons sans cesse. Déjà et surtout afin d’élaborer, ou de justifier, des théories
scientifiques comme dans le cas typique du « centre de gravité ». Ainsi, on tend plus
facilement à prêter une réalité « physique » aux centres de gravité car ces points, pourtant
imaginaires, permettent les calculs de forces d’attraction notamment. Mais d’un point de vue
métaphysique, ils ne sont pas plus réels dans un calcul.
La question se situerait au niveau de l’utilité scientifique de ces objets. Car en
poussant à l’extrême le propos des « objets abstraits », on peut tout aussi bien définir des
centres « de chaussette perdue » (p.156). Force est de constater que ce « centre de
chaussette perdue de Dennett » n’est pas plus réel d’un point de vue métaphysique. Ici il
semble impossible de se contenter de la voie métaphysique, il faut plutôt s’intéresser à la
scientifique : « les centres de gravité sont de véritables (real) objets parce que ce sont (on ne
sait pas trop comment) de bons objets abstraits. » (p.156). Les centres de gravités, au même
titre que l’énergie cinétique et beaucoup d’autres, sont utiles parce qu’ils sont nécessaires à
notre compréhension du monde physique.
Pour Dennett, il convient de considérer les croyances parmi ces objets abstraits, pour
d’autres il s’agirait de « fictions utiles » (Smith) ou d’« abstractions utiles » (Dretske). Dennett
est conscient que sa position ne fait pas l’unanimité, mais ces critiques opposées prouverait
selon lui que son « analogie doit avoir fait mouche » (p.157). Il adopterait en fait une sorte de
position intermédiaire, mais qu’il convient de justifier pour éviter qu’il s’agisse juste d’une
facilité ontologique. Il entend défendre son propos à l’aide des patterns.
Psychologie populaire et patterns
« La psychologie populaire nous aide à comprendre les autres, à faire preuve
d’empathie à leur endroit, elle nous aide à organiser nos souvenirs, à interpréter nos
émotions, à colorer notre vision de mille et une façons » (p.157). Cependant Daniel Dennett
insiste surtout sur le pouvoir de prédiction de cette dernière : ce qui nous permet d’être autre
chose que des « énigmes déconcertantes » et permanentes pour nos semblables. Quelque
chose d’imprévisible (d’aléatoire) signifie qu’on ne pourrait pas en extraire de patterns.
Ensuite, reste à savoir où placer ce pattern bien sûr. Fodor et son réalisme les voient
nécessairement dans le cerveau, les « gibsoniens » et « quiniens » les verraient eux dans le
monde, dans le comportement des agents notamment (utilisation de la « stratégie
intentionnelle » de Dennett). Considérant le réalisme de « force industrielle » chez Fodor
jusqu’au matérialisme éliminativiste de Churchland, la position la plus acceptable se situerait
dans les niveaux intermédiaires. Pour Dennett, ce qu’il appelle « réalisme doux »
(intermédiaire) est la meilleure des position pour expliquer les patterns, et donc les
croyances.
La réalité des patterns
L’auteur utilise un modèle constitué de six trames, bandes constituées de points, afin
de discuter sur la question (Fig.1 p.160). Ces six trames ont été construites suivant le même
algorithme, donc le même pattern « à priori », seul un paramètre varie : le bruit. Cet exemple
pose bien le problème de la reconnaissance du pattern au sens fort. Notre conviction qui
voudrait que les six trames représentent en fait le même pattern, dépend directement de la
connaissance qu’elles ont été construites de la même manière.
En fait ce pattern unique est objectivement « indiscernable » et c’est ce qui semble
incompatible avec la définition d’un pattern : un pattern est quelque chose qu’on discerne,
qu’on extrait par nos propres moyens. Dans son exemple, Daniel Dennett va proposer un
moyen de discuter sur l’existence de patterns dans les trames : comment transmettrait-on
l’information nécessaire à la reconstruction de ces trames ?
Si on extrait aucun pattern d’une trame (F), on ne saura que la transmettre point par
point : ce qui est long, coûteux et donc totalement inintéressant pour un agent humain.
Suivant les propos de l’auteur : « une série […] contient un pattern si, et seulement si, il y a
une manière plus efficace de la décrire » (p.162). Par exemple dans le cas de la trame D,
l’humain sera très largement tenté de la décrire comme une alternance de carrés, noirs ou
blancs (en fait neuf séries de dix points). Quitte à prendre en compte quelques exceptions
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