fouilles.
Le territoire de l'actuel Botswana est habité par les Sans depuis la préhistoire, c'est-à-
dire au début de notre ère. Puis ces derniers ont été en grande partie déplacés par les
Bantous tswanas qui ont émigré dans la région au début du XIXe siècle.
Les Twanas se divisèrent en trois groupes: les Pedi au Transvaal, les Basotho dans
l'actuel Lesotho et les Basuthso de l'Ouest (ou Tswana) au Bechuanaland — qui
deviendra plus tard le Botswana.
Entre le Moyen Âge européen et le XVIIIe siècle, de nombreux autres peuples
s'installèrent dans la région. Des Hereros fuyant la domination allemande (en
Namibie) s'ajoutèrent au contingent. Puis des missionnaires, dont David Livingstone
et Robert Moffat, pénétrèrent le territoire au cours de la première moitié du XIXe
siècle. Ces missionnaires développèrent l'instruction selon le modèle européen et
aidèrent les Tswanas à obtenir la protection britannique contre l'avancée des Boers
dans la région.
Le territoire fut placé sous protectorat britannique — alors le Bechuanaland en 1885,
«à la demande» des chefs tswanas inquiets de la pénétration des Boers de la
république du Transvaal. Mais la capitale fut placée hors du Bechuanaland, plus
précisément à Mafeking en Afrique du Sud. La Grande-Bretagne voulut confier
l'administration du Bechuanaland à la British South Africa Company, dirigée par le
riche financier Cecil Rhodes.
Des chefs tswanas se rendirent à Londres plaider pour le statu quo. La Grande-
Bretagne accepta les exigences des autochtones, mais accorda à Rhodes une bande de
terre pour y construire sa ligne de chemin de fer «Le Cap-Le Caire».
Évidemment, l'Administration britannique introduisit l'usage de l'anglais, mais la
population locale n'en subit pas l'influence, car l'administration coloniale avait, par
nécessité, fait du tswana la langue véhiculaire parce qu'elle rejoignait jusqu'à 90 % de
la population. L'anglais était une langue de travail pour le gouvernement, les
tribunaux et les rares écoles. La colonisation britannique fut plutôt paisible et se
déroula sans histoire.
Après la victoire des Britanniques dans la guerre des Boers, la Grande-Bretagne créa
l'Union sud-africaine en 1910. La nouvelle colonie proposa d'absorber le
Bechuanaland, mais les chefs tswanas s'y opposèrent.
Les Britanniques créèrent le Conseil consultatif africain en 1920, ce qui donnait aux
Tswanas une voix au gouvernement du protectorat. Durant les deux guerres
mondiales, des contingents du Bechuanaland — qui deviendra le Botswana —
servirent outre-mer et, à leur retour, exercèrent une grande influence sur les
changements économiques et politiques à venir. Ce sont eux qui introduisirent
l'anglais dans les affaires du pays. Les premières élections législatives ont eu lieu en
1961.
En 1966, la Grande-Bretagne accorda l'indépendance à la colonie sous le nom de
Botswana, malgré l'opposition de l'Afrique du Sud. Sir Seretse Khama prit la
présidence de la nouvelle république du Botswana. Le gouvernement reconduisit
l'anglais dans son statut de langue officielle, bien que l'ensemble de la population