pèsent particulièrement lourd : « Un tiers du PIB, plus de 45 % des recettes
publiques et aux alentours de 70 % des recettes d’exportation », rappelle le rapport
de la BAD dans la note de conjoncture consacrée à ce pays. A lui seul, le
Botswana a fourni 28 % de la production mondiale de gemmes en valeur en 2012
(3,9 milliards de dollars). Cette manne devrait devenir encore plus importante,
avant l’épuisement prévu pour 2029 des quatre plus grosses mines actuelles, grâce
à l’essor d’une industrie locale de la taille.
Le pays a fait jouer ses bonnes relations avec le groupe sud-africain De Beers,
avec lequel il exploite conjointement ses principales mines. D’ici la fin 2013, la
fameuse Diamond Trading Corporation (DTC), le centre de tri et de vente des
diamants bruts du groupe De Beers, basé à Londres, va prendre ses nouveaux
quartiers à Gaborone. Elle devrait faire de la capitale du Botswana le nouvel
épicentre de l’industrie diamantaire mondiale, en attirant les 70 clients exclusifs
que compte De Beers. Des « sightholders » de divers pays, qui achètent les pierres
brutes pour ensuite les faire tailler en Belgique (Anvers), en Inde (Bombay) ou en
Israël (Tel-Aviv). Et pourquoi pas sur place ? C’est ce que veulent les autorités,
qui soutiennent activement les sociétés de taille (au nombre de 21 aujourd’hui), et
rêvent de voir éclore une filière joaillerie.
Transformation du bois au Gabon
Le Gabon, dans une moindre mesure, montre aussi l’exemple : ce petit pays
d’Afrique centrale, trop dépendant du pétrole, compte 46 % de chômeurs parmi les
moins de vingt-cinq ans. Il cherche à se diversifier, et à mieux mettre en valeur la
forêt, second secteur le plus important de son économie (6 % du PNB) et le plus
gros fournisseur d’emploi avec 30 000 salariés. L’essor d’une industrie du bois fait
l’objet du volet « Gabon vert », un des piliers de la stratégie de développement à
l’horizon 2025. Les autorités de Libreville ont interdit à partir de mai 2010 les
exportations de grumes à l’état brut, et encouragé l’émergence d’une industrie
locale de transformation du bois.
La Société nationale des bois du Gabon (SNBG) a obtenu en janvier 2012 un prêt
de 8 milliards de francs CFA de la Banque de développement des Etats d’Afrique
centrale (BDEAC) pour construire une usine à Owendo. En septembre 2011, une
Zone économique spéciale (ZES) a ouvert à Nkok, à 27 km de la capitale, un site
dédié à la transformation du bois qui doit comporter trois centres de formation.
Car le principal obstacle à l’essor de l’industrie du bois tient au manque de
qualifications dans la filière. D’où la mise en place d’un programme destiné aux
techniciens et aux ingénieurs, en octobre 2012, avec l’appui du Centre
d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foye (Cerfo), une
institution canadienne.
La BAD, en conclusion, invite des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie, le
Mozambique et le Kenya, où la production à grande échelle d’hydrocarbures est