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Les symptômes hystériques
Ils peuvent prendre l’allure de n’importe qu’elle pathologie somatique ou psychique
susceptible d’avoir une signification pour le sujet. L’attitude du sujet par rapport à son
symptôme est très évocatrice : la « belle indifférence » contraste avec une dramatisation de
l’entourage du patient.
Les symptômes sont caractérisés par :
Les bénéfices primaires : annulation de la tension anxieuse due au conflit inconscient
d’où le terme de conversion et non de somatisation.
Les bénéfices secondaires sur l’entourage ou par rapport à la société.
La variabilité de l’évolutivité du symptôme, accessible à la suggestion et à
l’environnement avec une tendance au mimétisme.
La réversibilité du symptôme, même s’il évolue de façon chronique.
L’absence de simulation consciente.
L’absence de tout support organique bien évidemment (même si l’on retrouve souvent
un point de départ somatique, l’épine irritative).
Les symptômes sont préférentiellement somatiques avec une préférence pour les
manifestations neurologiques (douleurs, déficits…).
Diagnostic positif
Le diagnostic d’hystérie doit être un diagnostic positif et non un diagnostic d’élimination afin
de limiter l’acharnement thérapeutique qui aggrave l’état du patient. Ce diagnostic positif doit
s’appuyer sur des arguments cliniques :
- Symptomatologie hystérique caractéristique.
- Personnalité histrionique sous jacente.
- Troubles de la sexualité.
- Relation de compréhension entre les troubles et le contexte psychologique.
- Relation particulière aux médecins, aux soins.
- Bilan somatique normal.
Diagnostic différentiel
Il se pose avec toutes les pathologies somatiques et avec plus de fréquences pour les maladies
neurologiques : sclérose en plaque, migraines…
On s’appuiera sur le caractère fugace, protéiforme, récidivant et flou des manifestations.
Deux diagnostics méritent une discussion particulière :
La simulation dans laquelle le symptôme est sous le contrôle conscient du sujet qui en
use pour un but précis.
L’hypochondrie avec un sujet revendiquant, voire agressif, sans érotisation des
rapports sociaux.
Pronostic
Le pronostic dépend en grande partie de l’entourage et de l’environnement du sujet. Le cours
de l’hystérie évolue en fonction des péripéties affectives et relationnelles du sujet. Des
bénéfices secondaires importants, une trop grande tolérance, voire une complicité de
l’entourage (on parle alors de bénéfice tertiaire) contribuent au maintien du symptôme.
La dépréciation de l’image de soi avec le vieillissement entraîne classiquement un
mouvement dépressif profond fréquemment hypochondriaque.
L’évolution est marquée par des phases de mise en avant de symptômes, par des épisodes
d‘agitation et des tentatives de suicides, pas toujours aussi bénignes qu’il est dit
classiquement.