Cours de Macroéconomie

publicité
MACROECONOMIE - 2EME SEMESTRE
Introduction générale :
La macroéconomie est une approche théorique qui consiste à analyser ou à étudier l’économie d’un
point de vue global. Approche différente de la microéconomie qui est aussi une approche théorique, qui
étudie le comportement des agents économiques individuels. Lorsqu’il y a un fait économique (ex :
pourquoi les marseillais mangent plus de pizzas, la demande de pizzas a-t-elle augmenté ces dernières
années ?), a des effets éco importants, de plus en plus d’offreurs de pizzas, il y a plus d’argent qui circule
sur ce marché de la pizza, peut être qu’à terme il y aura plus d’emplois crées grâce à ce marché. Approche
globale = approche macroéconomique. Ces deux approches ont chacune leurs méthodologies, leurs
méthodes d’analyse.
2 remarques :
-
-
Qu’entend t on par analyser l’éco d’un point de vue global ? Comprendre le fonctionnement d’une
économie à un niveau global. S’intéresser à des variables économiques globales, des variables
macroéconomiques, des agrégats (sommation, « grande variable d’un ensemble de petites
variables), comme le revenu national, le niveau de consommation global, niveau d’investissement,
d’emploi global (taux d’emploi ou taux de chômage).
Analyser, étudier l’éco ? Etude des relations qui existent entre les variables macroéconomiques.
Il y a une relation incontournable : entre croissance du revenu national et le taux de chômage 
relation positive : on croit que plus de croissance du RN équivaut à moins de chômage (car plus
d’emplois). Problème de la croissance du revenu national : pour résorber le chômage dans un pays, il
faut que le taux de croissance du RN reparte à la hausse (pas le cas actuellement). Cette relation est
contesté par de nombreuses théories macroéconomiques, à propos de la réciprocité de cette relation
(cf : fonction de production : plus L augmente, plus Y augmente).
Cette relation peut être contestée dans les faits (ex : éco chinoise : taux de croissance de presque
de 12% (0,5% pour la Fr.), le taux de chômage devrait donc être très faible mais ce n’est pas le cas
(8-9% officiellement, assez stable)).
Relation entre chômage et inflation : relation négative : lorsque le chômage augmente, l’inflation baisse et
vice versa. Largement débattue : les années 70 80 en Angleterre, 25% de chômage et 25% d’inflation.
-
Etudier et analyser l’éco d’un point de vue global ? Question du territoire, de la limite géographique
de l’analyse macroéconomique (est-ce qu’on fait nécessairement de la macro quand on étudie l’éco
d’un pays ?). Qu’est ce qu’un pays dans le cas de figure actuel, dans la perspective d’élargissement
de cette union monétaire et politique ? Un pays est une région, 50 ans que l’on travaille sur cette
construction monétaire  1999 : mise en place de l’euro (17 pays utilisent cette monnaie
aujourd’hui en Europe). Zone euro = union, ainsi que dans d’autres continents (Afrique, Amérique)
Europe des 27 mais également l’Europe monétaire, de la zone euro (17 pays)  réformes. On peut aussi
s’intéresser à une région, une ville, une entreprise. Qu’est ce qui empêcherait l’économiste d’approcher
d’un point de vue macro le système bancaire ? Depuis les travaux des années 40 des monétaristes, nés à
Chicago, les économistes proposent une analyse micro de la macro (Milton Friedman).
L’objectif : qui a besoin de connaître la macro ? Tout le monde. Le français doit-il apprendre
l’économie ? Tout individu dans la pratique doit connaître la macro pour au moins une raison : la
connaissance de la macro, pour ne pas dire des faits économiques, permet aux citoyens (l’agent éco est un
citoyen) d’élire, de choisir, l’homme politique qui a un programme, le programme politique, qui permet
d’agir sur l’économie, sur les variables macroéconomiques : quantitatives (le revenu national, le taux de
chômage…) et qualitatives (la démocratie, plus de libertés individuelles, environnement  action sur les
variables macroéconomiques quantitatives et qualitatives.
Dans les années 70, un courant économique de l’école de Chicago, le public choice de J. Buchanan et G.
Tullock : analyse économique des décisions politiques : la difficulté intervient lorsqu’il y une relation entre
deux variables macro, l’une quantitatives, l’autre quantitative (ex : taux de croissance du revenu national et
le taux d’émission des gaz à effet de serre).

L’homme politique est un agent éco rationnel qui maximise son bien être, son utilité, atteint quand
il a atteint ses objectifs, son objectif principal étant d’accéder au pouvoir, sa fonction de demande
dépend du revenu, du prix, du vote (entre le vote et le pouvoir : les promesses effectuées sur des
variables macro quantitatives ou qualitatives)  il y a une négociation, un marchandage politique
(avec les syndicats par exemple). Ensemble de théories éco qui montrent l’importance de la
compréhension de la macro par l’homme politique, il doit maîtriser toutes les relations macro et doit
connaître les conséquences de ces décisions (ex : Sarkozy et l’instauration de la TVA sociale).
L’analyse macroéconomique est une analyse qui s’effectue en termes d’un raisonnement qui porte sur les
marchés, qui fonctionnent simultanément. Les marchés sont liés par des variables macroéconomiques
(ex : le marché de la monnaie et le marché des biens et services ; sur le marché de la monnaie, le taux
d’intérêt augmente, et quasi instantanément et automatiquement des effets, des conséquences sur l’autre
marché, il se peut que sur le marché des B&S, l’achat ou la demande des biens de capitaux c'est-à-dire
l’investissement diminue, la production diminue, sur le marché du travail, l’emploi diminue). Raisonnement
sur les marchés : B&S la demande globale et l’offre globale, le marché de la monnaie sur lequel on étudie
l’offre et la demande de monnaie. Politique de la BCE : Mario Draghi nouveau président de la BCE, de la
gestion de l’Euro. La BCE représente l’autorité monétaire responsable de l’offre de monnaie. Sur le marché
du travail, les entreprises demandent du travail et nous offrons du travail, mais sur le marché de l’emploi
nous sommes demandeurs et les entreprises offreuses. Les principaux marchés ont un lien entre eux, c’est
la notion d’équilibre global de ces marchés. Equilibre = situation économique à l’instant t, la situation varie
quasi automatiquement. L’équilibre macroéconomique est une situation variable de l’économie. Le marché
peut être en équilibre ou en déséquilibre, comme pour le marché du travail, car le chômage est quasi
existant donc le marché du travail est en déséquilibre permanent. Equilibre : offre globale=demande
globale. Le marché du travail est un marché difficile à analyser, ayant des conséquences socioéconomiques graves (chômage  manque de revenu  précarité). L’analyse du marché du travail très
controversé. Equilibre macro global  porte sur un ensemble de marchés, avec un effet de report (ex :
s’intéresser à la politique de chômage  marché des B&S (demande globale : si baisse, alors P° baisse et
l’emploi baisse) et du travail (si taxation par ex : offre de travail diminue) on peut lier les deux marchés, les
deux analyses globales). Les marchés en macroéconomie sont des abstractions construites sur la base de
tout un ensemble d’hypothèses :
 Tous les agents économiques ont des contraintes et des objectifs c’est à dire un comportement
d’optimisation mais ces contraintes et objectifs sont considérés identiques, on peut donc obtenir par
agrégation l’agent économique, le consommateur par exemple, appelé en macro le ménage.
 Il existe en macro un seul bien, ce bien est consommé, investit, épargné ; le raisonnement macro
concerne un seul et unique bien pour éviter les problèmes liés a l’agrégation de grandeurs
hétérogènes.
 Il existe une fonction de production Y=f(K,L), il s’agit d’une combinaison entre facteur capital
et facteur travail mais ce sont des fonctions macroéconomiques à savoir Y représente le volume de
production national, quant à K et L il s’agit de stock de capital et travail globaux (L peut représenté
l’emploi de la France).
 On considère que la monnaie est émise par une entité appelée les autorités monétaires,
représentées par la Banque Centrale appelée également la banque de premier rang ; elle est
responsable de l’émission et de la gestion de l’euro au niveau du territoire européen mais aussi à
l’international.
Dans les modèles macro simplifiés, nous distinguerons 3 catégories d’agents économiques : l’action et les
décisions de ces agents sont supposées représenter l’action agrégée de beaucoup de personnes dans
l’économie :
- Les ménages
- Les entreprises
- L’Etat
L’Etat est l’agent économique comme les autres, et joue un rôle actif dans l’économie. Il consomme à
travers sa demande de B&S, il dépense (dépenses publiques : variable macro importante) mais à aucun
moment il ne distinguera ses dépenses pour payer les salaires et les dépenses pour acquérir un avion de
chasse, de missiles qui sont des dépenses publiques (la capture de Kadhafi a coûté 300 millions d’euros à
la France). L’état a beaucoup plus produit dans le passé qu’aujourd’hui, en termes de B&S. Aujourd’hui les
vagues de déréglementation et de privatisation (acquisition dans le privé), l’Etat se désolidarise de sa
production originelle (ex : Airbus, le marché des avions de lignes est une organisation européenne, avec
l’Allemagne). Lorsqu’on dépense dans le privé, il faut approvisionner les comptes, il faut de l’argent et si
les dépenses ne sont pas maîtrisées, il faut que les recettes augmentent normalement. Lorsque dépenses
> aux recettes  déficit, si recettes > dépenses  excédent. Les recettes de l’Etat ont diminué à travers le
temps, il a du trouver des recettes substituables, à travers la fiscalité (l’impôt, la taxe et la redevance) 
recettes fiscales, issues des agents éco qui vivent en société. Redevance = prélèvement de la part de
l’état en échange d’un service rendu par l’Etat ≠ taxe ou il n’y a pas de service rendu. Comparer les
dépenses publiques aux recettes publiques, c’est étudier la situation financière de l’Etat. Dépenses
publiques > recettes fiscales déficit public. Le déficit répétitif et durable entraîne la dette, la dette
publique, qui est une variable permettant d’analyser la situation économique d’un Etat. A court terme,
endettement par obligations, non maîtrise du déficit.
La fonction principale d’un ménage est de consommer, des B&S pour satisfaire des besoins. Le
raisonnement porte principalement sur des biens finaux destinés à la consommation directe, mais il existe
des biens intermédiaires (ex : pétrole pour fabriquer de l’aluminium  double création de valeur
(production de pétrole et production d’aluminium)). Le macro économiste ne distingue pas le ménage
chômeur et celui chef d’entreprise, pas de distinction endogène. (Un consommateur produit : U (pi)= U
(p.y-C(Y), il peut être considéré comme un producteur.)
Les entreprises
fabriquent, produisent. Pas de distinction entre exploitation agricole et une expertise
comptable.
En macro, le raisonnement peut s’effectuer en termes de stocks ou de flux. Ex : prendre un bain, on met
le bouchon et on ouvre le robinet. La quantité d’eau qui a coulé pendant un certain temps représente le
flux et le stock correspond à la quantité d’eau qui se trouve dans la baignoire à un instant donné. K,
pouvant être fixe, financier ou humain, circulant (MP). Considérons K fixe (bâtiment, terrains) : la
formation du K fixe dans une entreprise (machines, bâtiments) constitue un flux. Le stock est associé au K
fixe, au stock de capital fixe. Cependant le capital se déprécie, il perd de la valeur par usure. La
dépréciation du capital correspondrait à une fuite d’eau de la baignoire (par analogie avec ex précédent).
Idem pour la quantité de chômeurs constitue un stock et les nouveaux chômeurs à peine licencier constitue
un flux, de monnaie en circulation.
Le raisonnement s’effectue aussi en termes de variables nominales et réelles, on peut raisonner sur un
revenu national réel comme sur un revenu national nominal. L’approche nominale est une approche
purement monétaire (salaire nominal = salaire monétaire). Une variable réelle considère nécessairement
l’indice des prix, intègre l’indice des prix qui permet de corriger les phénomènes monétaires, corriger la
valeur, l’effet d’une augmentation du salaire nominal par exemple par rapport au taux d’inflation. En
termes réels, le salaire avec le taux d’inflation ne permet pas d’obtenir ce qu’il avait avec un taux d’inflation
plus bas.
27/01/12 :
Au final, quelles sont les variables macro les plus importantes et existe-t-il la variable la plus importante,
celle qui permet de nous informer sur l’état de santé d’une économie ? Pour de nombreux économistes,
cette variable est le PIB (Produit Intérieur Brut), qui représente à la fois le revenu total de l’ensemble des
acteurs de l’économie et la dépense totale consacrée à l’acquisition des biens et services produits dans une
économie (ex : un pays qui présente un PIB élevé en termes de volumes (en mds d’€) France : 2.000
milliards d’€, un pays qui voit son PIB augmenté, les économistes diront que son économie se porte bien
car le PIB a augmenté de 200 mds d’€).
Comment mesure-t-on un PIB ? On peut effectuer un raisonnement en PIB nominal ou en PIB réel, c’est
très souvent le PIB réel qui est retenu par les économistes pour raisonner l’état de santé d’une économie.
Comment calculer le PIB réel ? On multiplie les quantités produites de chaque bien par leur valeur de
marché, le prix puis on les additionne :
qi = quantité du bien i et pi = prix du bien i (avec i allant de 1 à n)
PIB = ∑ piqi
La quantité produite influence le volume de PIB, mais le prix influence également celui-ci car si le prix
augmente, le PIB augmente. Le prix varie à cause des phénomènes monétaires, par la politique monétaire
du pays concerné. (1€=1,27 $) la monnaie a un prix en fonction des autres monnaies, qui est le taux de
change. La découverte et l’innovation : peuvent influencer le prix. Lorsque on raisonne sur la croissance
d’un pays, et à l’échelle de plusieurs pays : (ex : chine 12% de PIB / an, différent de l’Europe qui a du mal
à garder son PIB à un taux de croissance assez élevé (+0,1%)). Les pays qui ont un taux élevé de
croissance de leur PIB réel sont ceux qui réalisent de nombreuses exportations de produits vers l’étranger,
un fort commerce extérieur mais le niveau de vie dans ces pays reste quand même bas, ou problèmes
environnementaux.
Très souvent les économistes mais également les médias vont avancer des chiffres très souvent qui
représente le PIB en dynamique : ∆PIB = PIB2 - PIB1. On peut savoir ce qui s’est passé à l’année 2 et 1
mais pas entre les deux  variables discrètes. Le dynamisme considère le temps comme une variable
productrice de changements : ∆PIB = dPIB/dt. On peut raisonner en termes de taux de croissance du PIB :
tPIB= ∆PIB x 100 / PIB1. Le PIB ne mesure que la valeur des produits finis, le PIB est égal à la ∑ des valeurs
ajoutées de chaque entreprise (ex : hamburger vendu par McDo®, viande à 0,50€ et prix de vente du
burger 2€, la VA est de 1,50€ donc dans ce cas la le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées soit
1,50€ pour McDo® et 50 cents pour le boucher).
Autres variables : Notation et convention pour représenter les flux ou stocks des ≠ variables :
Y : valeur de la production réelle des entreprises, le revenu national ou le produit national d’une économie.
Lorsqu’un économiste cherche à raisonner sur le taux de croissance, il s’intéressera à cette variable Y.
C : le niveau de consommation global d’une économie.
I : niveau d’investissement global
S : Epargne qui peut avoir l’épargne du gouvernement (SG), du privé (SP)
K : stock de capital ou le flux
L : niveau de travail  raisonnement en termes de chômage à partir de cette variable.
G : les dépenses du gouvernement, les dépenses publiques.
T : Recettes fiscales (ce que le gouvernement encaisse)
M : la quantité de monnaie dans une économie
P : le niveau général des prix (moyenne des prix d’un panier de biens très déterminés, sélectionnés, c’est la
référence pour estimer l’évolution des prix et déterminer le taux de croissance des prix).
r : taux d’intérêt inter bancaire (peut influencer le comportement des agents économiques car r représente
la valeur de la monnaie, c’est une estimation de la valeur de la monnaie)
Comment d’un point de vue global l’économie fonctionne :
Aux flux monétaires correspondent des flux réels. Les ménages peuvent ne pas consommer la totalité
de leurs revenus donc épargnent. Les entreprises distribuent le revenu (salaires et actions des ménages)
aux ménages en échange de travail. Les ménages consomment (flux monétaires) en échanges de B&S. S
pourra être investit dans les entreprises. Il n’y a pas les relations avec l’extérieur (importations et
exportations)  raisonnement en économie fermé. Marché noir des changes de monnaies.
Origine et le développement de la macroéconomie : l’objet de la macro n’est pas seulement de comprendre
les événements économiques. Elle doit également servir à améliorer l’état de santé d’une économie. Les
macro économistes aident les décideurs politiques à évaluer les causes ou les origines d’un problème
économique, ils doivent également aider les hommes politiques à mettre en place une politique
économique destiné à améliorer la situation économique d’un pays. Les problèmes de chômage existent
toujours dans différents pays, grand problème économique qui n’est pas réellement résolu malgré de
nombreuses tentatives de politiques mises en place pour le résoudre. En macro, on doit identifier les
causes du chômage : identifier l’origine de ce problème. Lorsque l’Etat met en place une politique
économique, on dira que l’Etat intervient dans l’économie, on parle d’Etat interventionniste. Il y a un
degré d’interventionnisme, l’Etat peut être extrêmement interventionniste quand il y a planification
(remplacer les marchés par le plan étiqueté par l’Etat ou le gouvernement) ou il intervient très peu, on
parle alors d’économie de marché (dans une éco de marché, c’est l’offre et la demande qui détermine le
prix, comme sur le marché des changes). Dans une planification, il y a des prix administrés, contrôlés et
fixés par l’Etat providence (aucune influence de l’offre et la demande). Aujourd’hui les économistes sont
partagés entre interventionnisme fort ou plus faible, le degré d’interventionnisme de l’état partage les
macros économistes (certains favorables, d’autres moins) ex : Dans un livre, l’auteur explique que la crise
de 1929 a eu lieu dans une telle ampleur parce que nous étions dans une logique économique classique,
qui étaient des économistes non interventionnistes qui ont refusé l’intervention de l’état, un autre livre dira
l’inverse  plusieurs point de vue, différents ou similaires.
La macroéconomie est née avant la microéconomie traditionnelle (développement de 1871-1930) c'est-àdire en plein milieu de la révolution marginaliste et la naissance du néoclassique. La microéconomie est née
au XIXème siècle mais le raisonnement macro a toujours existé. Cette discipline est née officiellement en
1776 avec les travaux d’Adam Smith, père de l’école classique et des sciences économiques (Essais sur la
nature et les causes de la richesse des nations). La pensée économique existe depuis bien avant le XVIIIème
siècle (antiquité grecque : Aristote définition des fonctions de la monnaie et Platon). L’approche macro
domine l’approche microéconomique dans l’histoire. Date officielle de la naissance de la macro : période
des économistes préclassiques, les physiocrates, en particulier d’un homme de science F. Quesnay, dont
l’importance a été considérable ; en 1758, Quesnay intéressé par l’économie, publie un livre qui marque le
début scientifique de la macro : Le tableau économique  distribution des dépenses annuelles d’une
nation agricole : il compare la circulation du sang dans un être humain à la circulation des produits
agricoles dans une nation agricole. Ce qui suivra ces 25 ans de physiocratie sera d’un grand apport à la
macro, en particulier du XVIIIème au XIXème siècle, d’Adam Smith jusqu’à Karl Marx en passant par
Ricardo, définissant l’ensemble des théories économiques, K. Marx étant le dernier représentant des
classiques  économistes de la valeur travail, théorie de la valeur. Smith et Marx défendent la même
théorie de la valeur, la valeur travail. Ces analyses se font en termes globaux que ces économistes
classiques nous livrent. JB Say publie en 1803 le Traité d’économie politique  « l’objet de l’économie est
de faire connaître les moyens par lesquels les richesses se forment, se distribuent et se consomment ».
Karl Marx se bat pour la valeur travail alors que la révolution marginaliste était en marche. Il utilise
l’approche macro pour étudier les lois d’évolution du capitalisme, ou encore le phénomène d’accumulation
de capital.
Quelle est la place de l’Etat ? Question difficile et contrasté selon les auteurs classiques. Le 2e Empire qui
commence en France en 1852 qui durera jusqu'à la naissance de la 3e République, c’est l’empire libéral.
Ouvrages favorables à l’absence d’intervention de l’Etat (Ouvrage de JB Say (libéral) interdit par Napoléon,
car Napoléon voulait que Say écrive un chapitre sur le protectionnisme et l’économie de guerre, Say
refusa). Les classiques anglais comme Ricardo mais aussi Malthus (écrit en 1798, Essais sur le principe de
population  explique que pour qu’une économie puisse prospérer, il faut contrôler la croissance
démographique (les chinois peuvent être considérés comme malthusiens)). Le malthusianisme dit qu’un
homme improductif dans la société est un homme de trop (il coûte mais ne rapporte rien à la société) 
très pessimiste.
Quel est le rôle de l’Etat ? A partir de 1930, après une éclipse au cours de laquelle l’analyse
microéconomique d’inspiration marginaliste ou néoclassique, la macroéconomie va prendre un nouveau
souffle, prendre un nouveau départ, qui a deux origines :
-
Dans les faits : l’instabilité politique et économique de l’époque, période de l’entre deux guerres, la
plus grande crise financière aura lieu durant cette période (1929).
-
Dans la théorie : les théories nouvelles qui vont apparaître à partir de 1930 : une théorie nouvelle
va donner naissance à tout un ensemble de théories  théorie keynésienne.
03/02/12
Le renouveau de la macroéconomie puis par la suite, l’évolution de cette pensée macroéconomique. De la
fin de la pensée classique (1870-1880) : dernier des classiques : Karl MARX ; il est l’économiste qui a
défendu la théorie de la valeur travail jusqu’à la fin de sa vie (1883) alors même que la théorie
néoclassique, marginaliste commençait à se développer (1871). Révolution marginaliste : changement
profond, nouveaux principes (le principe de rationalité de l’agent économique) pendant près de 60 ans de
développement de la microéconomie. La macroéconomie à partir des années 1930 prend un nouveau
souffle : instabilité des années 1930 politique, économique ; en 1928, on change d’unité de compte, on
passe du franc germinal, né en 1803, va être remplacé par le franc Poincaré : le franc Poincaré est un franc
qui est moins convertible en or en quantité que le franc germinal (moins d’or en France, perte de
convertibilité de sa monnaie, comme en GB avec la £)  besoin de l’intervention de l’Etat dans les années
30. Retour de l’Etat dans l’économie : en 1936, un économiste, KEYNES (1883-1946), publie La Théorie
Générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie. Sur le plan théorique, c’est la publication de cet ouvrage
qui va marquer la renaissance de la macro. Ce que Keynes a dit avant 1936 ne correspond pas a ce qu’il a
écrit en 1936 (ex : son point de vue sur la monnaie a changé depuis 1930)  changement de cap. En
1936 un économiste R. FRISCH avait introduit le mot « macroéconomie », père de ce terme.
Y a-t-il un lient entre emploi, intérêt et monnaie ?
Augmentation de la MM : Une baisse du tx d’i. ne peut qu’accroitre la conso et l’investissement. Par la
monnaie on peut donc agir sur l’emploi. L’action sur la monnaie va agir sur les taux d’intérêts. L’Etat
devient un acteur actif, décisif.
Schéma keynésien qui présente un lien entre la sphère monétaire et la sphère réelle (Conso, I, emploi). La
monnaie est non neutre dans cette théorie keynésienne, car la monnaie impacte la sphère réelle. Il prend
ainsi le contrepied des économistes classiques, en particulier JB Say (1803) pour lesquels la monnaie était
neutre. Dans Traité d’économie politique, Say expose une dichotomie entre sphère réelle et monétaire.
Keynes se sert de cette théorie pour expliquer la politique monétaire. A partir de 1936, le keynésianisme
s’impose progressivement dans les faits et dans la théorie. Dans toutes les universités, on enseigne la
théorie et dans les gouvernements on la met en pratique.
Pourquoi le keynésianisme dans les années 1930 jusqu’au premier choc pétrolier, on utilisera que cette
théorie ? Car il explique la crise de 1929, il généralise son explication de la crise, il y a également des
recommandations pour résorber ces crises. Il offre les moyens pour lutter contre cette crise. Raisonnement
généralisable. On parlera de postkeynésiens, de néo keynésiens. Postkeynésiens (prolongement des écris
de Keynes) ≠ néo keynésiens (actualisation, renouvellement de la théorie de Keynes, nouveaux
keynésiens). Exemples de néo keynésiens : Miss J. ROBINSSON, P. SRAFFA  ils vont introduire une dose
de marxisme dans l’œuvre de Keynes. En 1940, un autre courant va naître à l’université de Chicago, un
économiste de 28 ans lance un courant qui ce nomme le monétarisme : Milton Friedman. Seulement 4 ans
séparent la théorie générale de la naissance de ce courant monétarisme.
Pourquoi ce monétarisme ne s’est pas imposé ? Pas de logique scientifique. Le monétarisme a voulu
expliquer l’origine de la crise de 1929, donner son point de vue mais ne va pas s’exprimer dans un premier
temps sur les recommandations de la politique à mettre en place pour résorber cette crise. Il va se
contenter de critiquer la politique keynésienne, justifiées par l’héritage historique au niveau de la pensée
économique ; un monétariste approuve et justifie à sa manière le principe de la neutralité de la monnaie,
approuve la pensée classique et adhère parfaitement aux écrits de JB Say, selon lesquels la monnaie est
neutre. Il y a une influence historique qui explique que le monétarisme va critiquer la politique
interventionniste keynésienne, des critiques qui vont durer près de 30 ans jusqu’au premier choc pétrolier
(1945-1973) : ils vont pointer du doigt la fiscalité, la politique des dépenses publiques, de la monnaie, de la
politique monétaire ; pour un monétariste, le keynésien utilise la monnaie comme outil pour agir sur
l’économie, pour relancer la demande globale, sacrifiant ainsi la valeur de la monnaie  la politique
keynésienne génère de l’inflation.
Pourquoi le monétarisme sera écouté à partir de 1973 ? Un phénomène nouveau va apparaître : la
stagflation : situation économique ou inflation très élevée, le chômage aussi, et le taux de croissance
quasi nulle (quasi récession). Ce fait marquant des années 1970 remet en cause la théorie keynésienne,
montre les faiblesses de la théorie keynésienne selon laquelle on pouvait lutter contre le chômage grâce à
l’inflation et lutter contre l’inflation grâce au chômage (en sacrifiant l’emploi).
Théorie quantitative de la monnaie : l’accroissement de la monnaie en circulation entraîne l’inflation, mais
également une inflation par la demande globale (si DG augmente, inflation augmente).
Dans la théorie keynésienne, il y avait un phénomène inverse de la relation entre inflation et chômage : ils
peuvent exister simultanément. Cette théorie monétariste s’imposera également avec l’apparition de
théories économiques nouvelles telles que la théorie des anticipations adaptatives et rationnelles.
L’apparition de ces théories est due au développement de ce courant monétariste et apparition d’un
nouveau courant issue du courant monétariste : la NEC (Nouvelle Economie Classique) qui va
exclusivement se concentrer sur la démonstration de l’inefficacité de la politique économique keynésienne
aussi bien à court terme qu’à long terme.
CHAPITRE 1 : LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES
C’est un marché sur lequel s’échange des biens et des services marchands c'est-à-dire il représente
l’ensemble de l’offre (on parle d’offre globale) et l’ensemble de la demande (la demande globale). Sur ce
marché, on analyse ou on étudie l’offre et la demande globales ; en cas d’égalité entre l’offre globale et la
demande globale on dira que le marché des B&S est en situation d’équilibre. On peut donc déterminer le
revenu global d’équilibre. On s’intéresse à la formation de l’offre et de la demande. Nous allons nous
intéresser uniquement à la formation de la demande globale, laissant de coté la formation de l’offre
globale. Pourquoi abandonner le traitement de l’offre ? Mis à part les difficultés, il existe un argument
évoqué en introduction : dans ce chapitre, on s’inscrit dans la logique keynésienne, où la variable
déterminante du modèle est la demande globale. Le modèle keynésien est fondé sur un principe, qui est le
principe de la demande effective, un principe que Keynes emprunte à Malthus.
Demande effective : Il s’agit d’une demande anticipée par les entrepreneurs à partir de laquelle les
entrepreneurs fixent leurs niveaux de productions c'est-à-dire leurs niveaux d’offre. Plus précisément, cette
demande anticipée correspond à la somme des dépenses de consommation et d’investissement que ces
entrepreneurs prévoient.
On appelle Yd le volume de revenu demandé ou dépensé. Alors dans une économie fermée et sans
intervention de l’Etat :
Yd = C+I
Ce principe de la demande effective suffit à justifier la démarche du chapitre. Ce qui explique l’offre, c’est
la demande. On étudiera aussi les déterminants de l’investissement. La consommation est la composante
principale de la demande globale.
SECTION 1 : LES DETERMINANTS DE LA CONSOMMATION
La consommation est la variable principale de la demande globale (80%) car les statistiques le montre et le
prouve, la demande globale s’explique principalement par la composante consommation. La consommation
finale apparaît comme un acte économique fondamental c’est l’aboutissement d’un processus qui part du
besoin humain. La production vise à satisfaire ce besoin cependant la consommation représente
véritablement la satisfaction de ce besoin. Comment définir la consommation ? Il existe différentes
définitions, on en retiendra une : la consommation finale d’un bien est la quantité de ce bien qui, par usure
ou par destruction, permet de satisfaire directement les besoins des agents économiques intéressés.
Pourquoi parler d’usure et de destruction ? On consomme des B&S, on parle d’usage ou d’usure lorsqu’il
s’agit en général d’un service (ex : location d’un appartement, l’alimentation). La théorie macroéconomique
parle très souvent de consommation intermédiaire (étape dans le processus de consommation) ; parler de
consommation intermédiaire revient à parler d’investissement (ex : producteur de fenêtre qui achète de
l’aluminium, il investit pour pouvoir produire (usine, machines…), il se sert aussi de gaz et pétrole). Les
économistes, en particulier les travaux de John Maynard Keynes représentent les piliers de la théorie de la
consommation. Keynes est le premier économiste à avoir proposé une relation stable entre le niveau de
consommation des ménages et le revenu réel global. Relation stable = relation fonctionnelle c'est-à-dire
une fonction de consommation globale au sens mathématique du terme. Cette relation fonctionnelle est
sensée décrire le comportement global de l’ensemble des consommateurs et non plus d’un seul
consommateur comme en microéconomie. Les travaux de Keynes définissent ainsi deux variables : la
première étant le niveau de consommation globale, C  variable expliquée ou endogène ; la deuxième le
revenu réel global : on parlera de revenu global courant, sans aucune allusion à la fiscalité (impôts et
transferts)(=revenu consommé)  variable explicative. Nous présenterons les travaux de Keynes, la
fonction de consommation keynésienne, les critiques adressées à cette fonction de consommation
keynésienne, qui insistent pour la plupart sur la différence entre l’analyse de court terme et l’analyse de
long terme. Keynes est un cambridgien et à Cambridge, depuis longtemps, il y a une tradition qui consiste
à proposer une analyse de courte période (JEVONS & MARSHALL). En effet, la fonction de C° keynésienne
est une fonction de court terme, c’est sur ce point précis que porteront l’ensemble des critiques qui
cherchent à invalider la fonction de C° keynésienne à long terme. Nous verrons également que ces
critiques court terme/long terme portent indirectement sur la notion de revenu utilisée, employée pour
cette analyse keynésienne ; les économistes s’interrogeront dans les années 50-60 sur d’autres liens
possibles entre C° et R, donc nous verrons des approfondissements du concept de revenu. Nous verrons,
nous découvrirons la notion de revenu relatif mais également la notion de revenu permanent. L’intérêt que
nous portons à ce revenu va nous permettre de proposer d’autres fonctions de C° en particulier à long
terme qui s’appuient sur le courant monétariste, leurs travaux avec une approche méthodologique assez
nouvelle, l’analyse microéconomique de la macroéconomie.
I.
LA FONCTION KEYNESIENNE DE CONSOMMATION
La fonction est exclusivement macroéconomique et elle ne s’appuie pas sur des comportements
microéconomiques. Comment cette fonction est elle construite ? La théorie générale (ouvrage de 1936)
n’est pas un ouvrage formalisé, technique c'est-à-dire il ne contient pas de démonstrations mathématiques
ce qui veut dire que la démarche est principalement littéraire, c’est par la suite l’interprétation que feront
les économistes de l’apport keynésien littéraire, ils vont proposer une véritable fonction au sens
mathématique du terme telle que C+I. Dans la théorie keynésienne, la fonction d’épargne est déduite,
déterminée à partir de la fonction de C° ; comprendre la fonction de C° c’est comprendre la fonction
d’épargne. Cette fonction de C°, d’épargne va être sévèrement critiquée.
A. PRESENTATION ALGEBRIQUE DE LA FONCTION DE CONSOMMATION
(Chapitre 8 & 9 de la théorie générale de l’emploi de l’intérêt et de la monnaie, Keynes, 1936). La relation
littéraire entre niveau de C° globale et R national est énoncée dans ce que Keynes appelle « la loi
psychologique fondamentale ». Il écrit :
« Les hommes sont en moyenne déterminés à accroître leur niveau de consommation lorsque le
revenu augmente mais pas autant que leur augmentation de revenu […]. En général, une proportion de
plus en plus grande du revenu est épargnée quand le revenu croît. »
La consommation est croissante en fonction du revenu (concave convexe ou linéaire):
f’(Y) > 0
f’(Y)= lim ∆C/∆Y (quand ∆Y  0) >0
∆C < ∆Y  0<∆C/∆Y<1
On ne connaît pas le signe de la dérivée seconde.
4 points pour préciser, comprendre l’origine de cette fonction de consommation :

La fonction de consommation est affine cela signifie que la pente ou le coefficient directeur est
constant :
C=cY+C0
f’(Y)=c’
𝑑2𝐶
𝑐𝑌 2
= f’’(Y)=0
c’ est appelé la propension marginale à consommer (Pmc) : Part de tout accroissement de revenu
destiné à la consommation
f’(Y)= lim ∆𝐶/∆𝑌.
∆𝑌→0
∆𝐶
Rapport
∆𝑌
= 𝑐′ < 1 : je consomme moins que l’augmentation de mon revenu (rapport >1 : plus)
Keynes explique pourquoi et en quoi c’ reste constant : explication basée sur des facteurs objectifs
(la politique fiscale du pays et l’écart entre revenu et revenu net, variations dans le taux d’intérêt)
et une explication basée sur des facteurs subjectifs (facteurs psychologiques : précaution,
prévoyance, indépendance, générosité, orgueil, avarice…).

∆𝐶
∆𝑌
< 1  ∆C<∆Y : pas d’égalité possible pour Keynes. Lorsque R augmente, la part de cette
augmentation consacrée à la consommation ne peut être supérieure à cette augmentation
(0<c’<1).

Keynes, dans sa démonstration, introduit une autre notion qui deviendra indispensable : la
propension moyenne à consommer (PMC) : la part du revenu consacrée à la consommation :
𝐶 ( 𝑐′𝑌+𝐶0)
PMC= =
= c’+ (C0/Y)
𝑌
𝑌
Comment évolue t elle ? La PMC est décroissante en fonction du revenu :
𝜕𝑃𝑀𝐶
−𝐶0
=
<0
𝜕𝑌
𝑌²

La propension marginale à consommer est elle inférieure à la propension moyenne à consommer ?
PmC est dynamique ; PMC plutôt statique. La PMC est supérieure à la PmC car PMC = PmC +
𝐶0
𝑌
(terme positif).
PmC < PMC
Cette analyse keynésienne représente une innovation, une découverte théorique pour certains. Cette
explication explicitement traite de la variable consommation, mais implicitement de la variable épargne.
C’<1, il y a une part de l’accroissement de revenu qui n’est pas consommé. Où va cet accroissement de
revenu qui n’est pas consommé ? L’épargne est une sortie du circuit économique, un résidu. Analyse
nouvelle qui contredit les écrits de 1930 de Fisher (en 1930, Fisher écrit Théorie de l’intérêt, dans lequel il
dit que le comportement d’épargne s’explique par un arbitrage entre C° présente et C° future et cet
arbitrage se réalise par le taux d’intérêt. Keynes prend en contrepied l’analyse néoclassique
macroéconomique pour proposer une théorie originale à laquelle vont adhérer tout un ensemble
d’économistes.
B. REPRESENTATIONS DES FONCTIONS DE CONSOMMATION ET D’EPARGNE
L’épargne est déterminée implicitement lorsque l’on analyse de près la fonction de consommation. Keynes
écrit :
« Personne ne conteste que l’épargne soit l’excès du revenu sur la dépense pour la consommation. […]
Une proportion de plus en plus importante du revenu est épargnée à mesure que le revenu croît. »
La fonction d’épargne est croissante en fonction du revenu :
Y=C+S  S=Y-C  S= Y-(c’Y + C0)  S= (1-c’) Y-C0
0<c’<1  0<(1-c’)/s<1  S=s’Y-C0
C=Y : épargne nulle
Phénomène de désépargne (S<0). C0= consommation autonome ou consommation incompressible : C° est
indépendante du niveau de Y.
Si Y=0  C= C0  les ménages consomment même sans revenus, ce qui traduit une épargne accumulée
antérieurement.
Lorsque les revenus augmentent, la consommation et l’épargne augmentent aussi.
PMC décroissante  on consomme moins, on dépense moins mais on épargne plus : on produira et on
demandera moins ; l’emploi est touché ce qui entraîne du chômage.
C. REMISE EN CAUSE DE LA FONCTION KEYNESIENNE
Dès 1940, les travaux de Keynes vont intéresser tout un ensemble d’économistes. 2ème Guerre Mondiale :
travaux de Smithies qui va essayer de tester cette fonction de consommation keynésienne dans le but de
validé cette fonction ou de l’invalidée. On considère une période de temps et les économistes vont grâce à
ces données constituer un graphique en nuages de points pour établir des droites de régression. Après la
2ème Guerre mondiale vont porter un regard critique (travaux de Simon Kuznets, récompensé par le prix
Nobel d’économie en 1971) ; il constate que l’on peut confirmer la fonction de consommation keynésienne
seulement en courte période, mais fonction non validée sur la longue période. Kuznets ne parvient pas à
confirmer la décroissance de la PMC, au contraire ses travaux montreront que la PMC serait au contraire
stable et non décroissante. Si PMC stable, il se peut que PmC=PMC, ce qui veut dire qu’il n’y a plus
d’ordonnée donc la fonction de consommation à long terme passerait par l’origine et si on élimine C0 
remise en cause de toute l’analyse sur la fonction d’épargne. Les travaux de Kuznets avec cette analyse
économétrique remettent en cause l’analyse keynésienne, notamment sur le long terme et dans les faits.
Va-t-il y avoir une fonction de consommation de long terme qui viendrait remettre en cause la fonction
keynésienne de courte période ? Les travaux des économistes monétaristes de l’université de Chicago,
opposée sur le plan scientifique à l’université de Cambridge montreront que oui, travaux fondés sur un
approfondissement du concept de revenu.
II.
APPROFONDISSMENT DU CONCEPT DE REVENU
Les travaux ultérieurs des monétaristes, notamment M. Friedman conserve l’idée selon laquelle la
consommation est fonction du revenu. Ils proposent d’affiner le concept de revenu, certes la
consommation dépend du revenu, mais de quel revenu (long terme ou court terme ?), comment intégrer
les revenus de long terme, les revenus de long terme anticipés ? Ces revenus anticipés peuvent influencer
aujourd’hui le niveau de consommation. 3 théories pour construire une fonction de consommation de long
terme.
A. LA THEORIE DU REVENU RELATIF
Cette théorie est formulée par un économiste dans les années 50 (1949) par James Duesenberry qui
introduit cette théorie. Il part d’une constatation statistique simple des Etats-Unis ; il constate qu’un
ménage blanc percevant un revenu de 8000 $ par an épargnait moins et consommait plus qu’un ménage
de couleurs percevant le même revenu. La PmC d’un ménage blanc serait supérieure à la PmC d’un
ménage de couleurs. Explication d’ordre psychologique : l’homme n’est jamais isolé, il vit en société, il
s’insère dans une communauté, un groupe de référence. Il se compare sans cesse aux autres membres de
son groupe de référence. Duesenberry conclue sur ce qui détermine la consommation d’un individu : ce
n’est pas le revenu absolu qui détermine le niveau de C°, c’est plutôt la position de son revenu dans la
hiérarchie des revenus des individus de son groupe de référence : le revenu relatif. Il ajoute à son
explication une autre explication qui porte sur les comportements des ménages et la prise en considération
de la dimension sociale : les ménages ont de la mémoire et cela a des conséquences sur leur niveau de
consommation (les ménages peuvent se rappeler de leurs niveaux de consommation antérieurs, au moins
des périodes proches) et donc les consommateurs vont sans cesse chercher à maintenir leur consommation
sur les niveaux antérieurs atteints dans le passé ( aucun ménage n’aime réduire sa consommation,
même s’il connaisse des revenus plus faibles, qui diminuent)  effet de Cliquet. Selon cet effet, la
consommation serait rigide aux baisses de revenus. Les travaux de Brown vont introduire l’effet de
mémoire, le coefficient λ :
Ct= c’Yt+C0+λCt-1
0<λ<1, Yt baisse quand λ0.
B. LA THEORIE DU REVENU PERMANENT
L’université américaine de Chicago s’oppose à l’université de Cambridge.
En 1957, les travaux de M. Friedmann sont à l’origine de cette théorie sur le revenu permanent. Pour
Friedmann et les monétaristes, le revenu permanent devient la variable déterminante du niveau de
consommation sur le long terme. L’analyse microéconomique de la macro est une des spécifités de
l’université de Chicago. L’utilité peut être maximisée grâce à plusieurs niveaux de consommation : sur n
périodes, il peut exister n niveaux de consommation car chaque période à son propre niveau de
consommation. On raisonne passé, présent et futur. Originalité au niveau de la prise en compte
d’intégration d’une méthodologie microéconomique selon laquelle l’agent éco est un agent rationnel qui
cherche à maximiser sa fonction d’utilité sous contrainte du revenu. Comment importer un tel
raisonnement sur le terrain macroéconomique, comment intégrer également un tel raisonnement sur le
long terme ? Supposons qu’il existe plusieurs niveaux de consommation (C0, C1, …, Cn), le niveau change
au cours d’une vie ; on en déduit une fonction d’utilité U=u (C0, C1, …, Cn). Objectif : Max U= (C0*, C1*, …,
Cn*)  niveaux optimaux de consommation. Je sacrifie ma conso présente pour une conso future.
U=u (C0, C1) (C0 : conso présente et C1 : conso future) et r : taux d’intérêt. R : ressources
Y0 et Y1 deux niveaux de revenus :
R1= Y0+r.Y0+Y1 = Y0.(1+r)+Y1  capitalisation. (Y1 > Y0)
R0=
𝑅1
(1+𝑟)
=
𝑌1
(1+𝑟)
+ 𝑌0  actualisation (sur plusieurs périodes : n :
𝑌1
(1+𝑟) 𝑛
+ 𝑌0 )
Généralisation du raisonnement : on suppose qu’un seul niveau de R et de C° et non pas deux. Plus
compliqué de capitaliser un seul niveau de revenu. Raisonner sur n revenus, c’est raisonner sur la somme
de la suite géométrique.
Les monétaristes raisonnent sur le long terme (ici n) (plusieurs années, une vie…). C’est un point qui
différencie l’analyse monétariste de l’analyse keynésienne. Deuxième différence : du fait qu’il y ait une
relation entre les périodes, une interdépendance, une non consommation aujourd’hui ne signifie pas
nécessairement aujourd’hui ; une non consommation aujourd’hui peut signifier consommation future.
Considérons un consommateur qui effectue un calcul rationnel inter temporel d’utilité et admettons que ce
consommateur est une connaissance très précise de l’ensemble des revenus futurs sur n périodes. Il y a
une part de revenus qui ne peut pas être anticipée. Les monétaristes intègreront dans leur analyse cette
part de revenu non anticipable : le revenu transitoire (qui peut être négatif). Dans une logique de long
terme avec une évolution des revenus, les consommations actuelles seront affectées par l’anticipation (ex :
lorsque l’on a une voiture bas de gamme, si on imagine une promotion et que les revenus doubleront donc
on consomme aujourd’hui). Si on raisonne sur le long terme :
𝑌𝑡
𝑌𝑝
1
𝑅 = ∑𝑛𝑡=1 (1+𝑟) 𝑡= ∑𝑛𝑡=1 (1+𝑟) 𝑡= 𝑌𝑝 ∑𝑛𝑡=1 (1+𝑟) 𝑡
La notion de revenu permanent est liée au concept de ressources, de patrimoine.
Yt est une moyenne arithmétique de l’ensemble des revenus de n périodes. Yp le revenu permanent, ne
dépend pas du temps (le revenu ne dépend plus du temps). La raison de cette suite :
𝑅=
1
𝑟
. 𝑌𝑝  Yp= r.R
Le revenu permanent est un revenu annuel issu du patrimoine, autrement dit, le revenu qui peut être
consommé chaque période sans porter atteinte au patrimoine ; autrement dit, c’est le revenu que l’on
consomme sans s’appauvrir.
C= k.Yp
Raisonnement en terme d’épargne : il est important d’intégrer le concept de revenu transitoire : Y=Yp+Yt.
Y le revenu courant est composé du revenu permanent et du revenu transitoire. Le revenu transitoire
n’influence pas la consommation mais seulement l’épargne. Il y a une part du revenu qui explique
l’épargne et il y a une part du revenu qui explique la consommation.
Pour expliquer la portée de cette analyse, il est intéressant de comparer cette fonction de consommation
avec la fonction de consommation keynésienne (C=cY+C0). Il n’y a pas d’ordonnée à l’origine pour la
première ; il est important de comparer c’
∆𝐶
∆𝐶
∆𝑌
∆𝑌𝑝
( ) et k (
∆Y=∆Yp+∆Yt (∆Yt>0)  ∆Y>∆Yp  c’<k
).
Propension marginale à consommer de long terme est plus grande que la PmC de court terme.
C. L’HYPOTHESE DU CYCLE VITAL
Fin des années 50, début des années 60 toujours en réplique à l’analyse keynésienne, deux économistes
italiens F. Modigliani et A. Ando vont introduire dans cette fonction de consommation l’hypothèse du cycle
vital. Ils envisagent une fonction de consommation qui dépend du patrimoine mais dépend également des
revenus des agents ; les revenus et le patrimoine varient, évoluent, fluctuent le long d’une vie et mettre en
évidence un cycle, pour cela certaines hypothèses sont nécessaires : tout d’abord, les dates de décès et ou
de départ à la retraite d’un individu doivent être connues. Deuxième hypothèse : le patrimoine est
considéré nul au début de la vie, de ce fait le patrimoine redevient nul le jour du décès (il n’y a pas de
possibilités d’héritage. Troisième hypothèse : pendant la vie du consommateur, les revenus procurés par le
travail fluctuent, ces revenus sont très faibles voire inexistants au début, deviennent importants de façon
croissante durant la vie active d’un individu, cependant la retraite n’apporte plus aucun revenu du travail.
Pour mettre en évidence un cycle de vie, on peut raisonner sur trois périodes :
-
-
1ère période : 0-25 ans, l’individu va emprunter pour répondre à ses besoins de C° supérieurs à ses
revenus.
2ème période : 25-65 ans, les revenus procurés par le travail existent, augmentent et vont connaître
un maximum ; l’individu rembourse ses emprunts et épargne (épargne monétaire et sous forme
d’acquisition d’actifs tel que les portefeuilles de titres, terrains…)
3ème période : 65 ans jusqu’au décès, l’individu va consommer ; il n’y a plus de revenus du travail et
une partie de son épargne antérieurement accumulée.
Cette analyse est liée au niveau démographique d’une population d’un pays (proportions de jeunes, plus
vieux et vieux) : la retraite est payée par le travail des plus vieux.
R= αY* + βY + γW-1 (C=R)
Y* : R futur ; Y : R courant ; W-1 : R accumulé
Si on suppose que Y*= δY : R= αδY + βY + γW-1 = (αδ +β)Y + γW-1 (identification à la fonction de
consommation keynésienne) : la propension moyenne croît alors que la consommation décroît (C/Y= (αδ
+β) + (γW-1 /Y)<0). Dire que (αδ +β) est la PmC et elle est constante c’est supposer que alpha et bêta
constants et que le taux d’intérêt ne varie pas ce qui veut dire que la part d’actifs dans une société ne varie
pas. A court terme la population varie. La PmC dépend de la répartition démographique et influe sur la C°.
La politique peut être efficace à CT, moins à LT.
SECTION 2 : L’INVESTISSEMENT
L’investissement est la deuxième composante globale de la demande globale. L’investissement est une
demande et c’est une demande qui provient des entreprises (c’est faux). Pour être plus précis,
l’investissement peut provenir des ménages (ex : lorsque les ménages parviennent à acquérir un logement
neuf, ils investissent). Généralement, les entreprises demandent des biens de production ; la production
d’une entreprise dépend de son stock de capital et l’entreprise, à termes, va chercher à accroître ses
capacités de production, son stock de capital doit nécessairement augmenter entraînant ainsi
l’accroissement de son stock de travail.
Qu’est ce qu’un accroissement du stock de K ? Cet accroissement se fait par l’achat de biens
d’équipements, les biens de production (les machines, les outils, les terrains, les bâtiments mais également
les réserves de matières premières), c’est aussi l’accroissement des réserves financières (avantage du K
financier). Par l’investissement, on entend la demande et l’acquisition de biens durables particuliers qu’on
appelle les biens d’équipement et les biens de capital. Ces biens sont par nature différents des biens de
consommation et la différence principale entre les deux se trouve dans l’utilisation qui en est faite : en ce
qui concerne les biens de consommation, ils sont destinés à satisfaire directement les besoins ; en ce qui
concerne les biens de capital, l’idée est de réaliser une production pour satisfaire des besoins (ex : une
voiture, c’est un bien de C° si elle est utilisée par le ménage et c’est un bien d’équipement si elle est
utilisée par une entreprise, les voitures de fonction).
Comment apparaissent les biens de capital ? Ils apparaissent au cours du détour de production. En ce
sens que l’investissement peut être conçu comme un détour de production. Le détour de production est un
concept important, il s’agit de la production de biens qui ne sont pas utiles en eux-mêmes, qui ne
permettent pas de satisfaire des besoins directement mais plutôt indirectement. Etudier le lien entre I et
biens de K revient nécessairement à insister sur cette notion de détour de production.
Cependant, lorsque l’entreprise investit, elle peut contribuer à accroître son stock de capital mais elle peut
également chercher à remplacer son stock de capital existant. Le bien de capital se détériore en valeurs
(ex : photocopieuses), l’entrepreneur perd en efficacité, il faut donc les remplacer : la théorie économique
préfère parler d’investissement de renouvellement ou . L’I net représente un flux d’équipement nouveau
qui contribue à l’accroissement du stock de K existant (I=Ir+In).
Comment expliquer la décision d’investissement ? Quels sont les déterminants de l’investissement ? La
théorie économique retient deux déterminants de l’investissement : le taux d’intérêt et le revenu ou la
production.
I.
LA NATURE DU BIEN DE CAPITAL
Pour comprendre l’origine du bien de capital, il faut parler du détour de production. Ce concept a vu le jour
en 1888 avec l’économiste E. Bohm Bawerk ; il publiera un livre La Théorie Positive du Capital : il s’agit de
la première contribution qui propose une remise en cause le concept de capital marxiste (théorie opposée à
Marx). C’est dans cet ouvrage qu’il présente très simplement ce concept : le paysan qui a besoin d’eau et
qui vit dans un état primitif (situation dans laquelle on n’utilise pas les biens de P°) ; pour satisfaire ces
besoins et sachant que la rivière se trouve à une centaine de mètres de son emplacement, il va à la source
chaque fois qu’il a besoin d’eau ou il découvre et conçoit des outils qui vont lui permettre de couper un
arbre, de couper le tronc de le creuser pour en faire un seau, ou bien concevoir des canalisations avec le
bois des arbres. Il explique que dans le premier cas il n’y a pas de détour de production car il satisfait
directement ses besoins d’eau. Dans le deuxième et troisième cas, il réalise un détour de production parce
qu’il a fallut concevoir des outils pour récupérer de l’eau qui ne sont pas des biens de consommation mais
qui permettent de satisfaire les besoins du paysan : ils constituent les biens de capital. Plusieurs remarques
à ce concept :
-
Un détour de production implique un sacrifice : on renonce à la satisfaction immédiate. Ce sacrifice
représente un coût, le coût d’opportunité. Ce coût est subjectif.
-
Le détour de production peut être plus ou moins long. Plus les biens de capital sont importants et
plus le détour de production est long. Dans l’exemple d’E. Bohm Bawerk, la mise en place de la
canalisation correspond à un allongement de détour de P° par rapport au seau. L’allongement du
détour de P° est profondément lié au progrès technique.
En théorie, tout le raisonnement va porter sur la notion de capital, qui est défini par sa nature mais
également défini par sa finalité (Y=f (K, L)). Cette variable K qui représente le stock de capital, largement
discuté par les économistes : la tradition cambridgienne supposait K constant à court terme. K évolue en
réalité, lorsqu’on parle de K, on est assez imprécis. Qu’est ce que le capital dans la mesure où il y a le
capital fixe (locaux, bâtiments…), le capital financier (comptes…), le capital circulant (matières premières…)
et le capital humain (connaissance, savoir…). Il y a également un aspect très peu évoqué qui influence l’I :
le savoir tacite (je sais que je sais), les talents de l’individu qu’ils ne savent pas qu’ils ont, qu’ils ignorent,
qui peuvent se développer à travers les échanges. Donc K représente en macroéconomie le stock de capital
qui évolue à la hausse comme à la baisse (∆K >0 ou <0) : le stock de K évolue en qualité et en quantité.
Pour expliquer cette évolution, on va le comparer avec l’évolution des revenus ou de la production, c’est
par rapport à la production obtenue ou aux revenus dégagés que l’on peut apprécier le stock de capital. On
𝐾
va parler de ratios (k= ou intensité capitalistique mesurée par ce rapport). Les macros économistes et
𝐿
les spécialistes de croissance utilisent souvent ce ratio.
Si la fonction de production est homogène de degré 1 : λ=1/L
F (λK, λL)= λ^m. F(K, L) 
On utilise également d’autres concepts tels que la productivité moyenne ou la productivité
𝜕𝑌
marginale. (𝜕𝐾 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 𝑒𝑡
𝑑𝑌
𝑑𝐿
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙)
Il existe également un concept qu’on appelle le coefficient de capital. C’est la quantité de capital utilisée
par unité de production :
v = K/Y
C’est l’inverse de la productivité moyenne. On peut l’appeler le coefficient moyen de capital.
On raisonne également en termes de coefficient marginal de capital :
v’ =
𝑑𝐾
𝑑𝑌
Accroissement du stock de capital nécessaire pour accroître la production d’une unité. Si on suppose que le
coefficient moyen de capital est égal au coefficient marginal (égal à l’inverse de la productivité marginale),
le taux de croissance de l’économie et le taux de croissance du capital sont égaux : ∆Y/Y=∆K/K. On peut
remettre en cause cette égalité.
Si v’>v, alors ∆Y/Y>∆K/K. L’investissement correspond à une variation du stock de capital pour les
économistes.
II.
LA RELATION INVESTISSEMENT ET TAUX D’INTERET
Cette relation sera étudiée d’un point de vue plutôt microéconomique dans un premier temps. Dès 1930, la
première édition de l’ouvrage d’Irvin Fisher, Theory of Interest. Irvin Fisher cherche à expliquer la décision
d’investir en termes de comportements microéconomiques. Il s’agit d’un premier apport important, qui va
conduire vers la proposition de critères de décisions d’investissement : la VAN (Valeur Actuelle Nette). Il ne
s’agit pas de l’apport unique en matière d’analyse car 6 ans plus tard est publié par Keynes, La Théorie
Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la monnaie. Cette théorie générale est une théorie de l’intérêt et
Keynes étudie cette fois ci la décision d’investissement en termes de taux d’intérêts, avec une approche
macroéconomique. Si nous parvenons à mettre en évidence une relation entre investissement et taux
d’intérêt sous la forme d’une fonction (I(r)), nous parviendrons à comprendre pourquoi I varie en fonction
du taux d’intérêt, ce qui veut dire que si le volume d’I est en baisse, la demande globale serait en baisse.
Agir sur l’investissement, contre sa baisse revient à agir sur les taux d’intérêts (politiques des Banques
Centrales).
A. L’ANALYSE DE FISHER DE LA DECISION D’INVESTIR
Raisonner sur l’investissement c’est raisonner sur la consommation : pourquoi un consommateur décide-t-il
d’épargner ? Epargner dans cette logique signifie renoncer à consommer aujourd’hui pour certainement
consommer mieux voire plus demain, il faut pour cela anticiper que la consommation future serait plus
avantageuse que la consommation présente. Il faut donc très vite affirmer qu’il y a dans le processus de
décision de l’agent économique, une préférence pour le temps. Cette préférence dépend d’un prix relatif du
bien futur par rapport au bien présent :
1
.
1+𝑟
Si on consomme aujourd’hui, on renonce aux taux d’intérêt.
L’investissement joue le même rôle que l’épargne. Si un agent économique décide d’investir, il choisit
certainement de réduire sa consommation présente pour acquérir, acheter des biens de capital. On
suppose qu’il y a autofinancement du projet d’investissement (en réalité très rare car financements des
banques). Tout investisseur rationnel attend le même service que du placement qu’il aurait pu faire de son
épargne c'est-à-dire il attend un rendement, un revenu futur qui augmente. Il n’investit que si et seulement
si le rendement attendu est largement positif. C’est dans ce cadre d’analyse qu’il faut revenir aux
opérations d’actualisation : un ami nous vend un titre financier d’une valeur dans un an de V1 €. Combien
coûte aujourd’hui qui vaut dans 1 an V1 ? L’actualisation est tournée vers le présent :
V0 =
𝑉1
1+𝑟
ou V0=
𝑉𝑛
(1+𝑟)𝑛
(relation fondamentale)
Relation inverse entre la valeur actualisée et le taux d’intérêt.
V’0=
−𝑛(1+𝑟)𝑛−1
(1+𝑟)2𝑛
<0
Lorsque le taux d’intérêt augmente, la valeur actualisée diminue. Le critère de la VAN qui a pour objectif de
permettre à l’entrepreneur de pouvoir comparer ce que lui rapporte son investissement pendant une
certaine durée à ce que ce même investissement lui coûte aujourd’hui. Dans la mesure ou cette
comparaison implique des périodes différentes, il faut considérer le taux d’intérêt et faire appel aux
opérations d’actualisation et de capitalisation.
Si au lieu d’investir I0, l’entrepreneur décide de placer cette somme au taux d’intérêt r alors au bout d’un
an il obtiendrait la somme I1=I0 (1+r). Au bout de deux ans : I2=I1 (1+r)² et au bout de n périodes :
In=I0 (1 + 𝑟)𝑛 . Le coût d’investissement correspondant au n périodes correspond au coût de renonciation
au placement au taux d’intérêt r :
C= I1+I2+…=In = I0 ∑𝑛𝑡=1(1 + 𝑟)𝑡
L’agent économique obtient un flux de rendement attendu R : R= ∑𝑛𝑡=1 𝑅𝑡
R-C= ∑𝑛𝑡=1 𝑅𝑡 - I0 ∑𝑛𝑡=1(1 + 𝑟)𝑡
VAN = ∑𝑛𝑡=1
𝑅𝑡
(1+𝑟)𝑛
- I0
(La somme actualisée des revenus futurs moins l’investissement de départ)
𝑅𝑡
C’est un critère de décision. La VAN doit être positive : ∑𝑛𝑡=1 (1+𝑟)𝑛 > I0. Le projet d’investissement le plus
intéressant est celui qui à la VAN la plus élevée.
Indice de profitabilité :
𝑉𝐴𝑁
𝐼0
.
La VAN est décroissante : Il existe un taux d’intérêt qui annule la VAN (positive puis négative). Si ce taux
d’intérêt atteint ce seuil, les projets d’investissement auparavant rentables deviennent non rentables. Que
va-t-il se passer lorsque la VAN s’annule ?
B. L’ANALYSE KEYNESIENNE DE LA DECISION D’INVESTIR
Pour Keynes, l’investissement à deux composantes : il parle d’investissement net et d’investissement de
renouvellement (I=Ir+In). Il opère une autre distinction dans son analyse : l’investissement induit et
l’investissement autonome. L’investissement induit dépend du niveau de revenu national et l’investissement
autonome est indépendant par rapport au revenu, qui dépend du taux d’intérêt. Première différence par
rapport à l’analyse de Fisher. Keynes introduit dans son œuvre une notion nouvelle qu’il appelle l’efficacité
marginale du capital (e), appelée également le TRI (Taux de Rendement Interne). Il définit cette efficacité
comme « un taux d’escompte qui, appliqué à la série d’annuité, constitué par les rendements escomptés de
ce capital pendant son existence entière, rend la valeur actuelle des annuités égale au prix d’offre de ce
capital ». Le taux d’escompte est un taux d’intérêt : les intérêts sont versés en début de période. Le TRI
est un taux d’intérêt qu’on applique aux rendements escomptés pendant sa durée de vie. Qu’est ce que le
prix d’offre ? Il ne s’agit pas d’un prix du marché mais c’est le prix qui est juste suffisant pour décider un
fabricant à produire une unité nouvelle de ce capital. Le prix d’offre correspondrait au coût du capital
existant, au coût de remplacement du capital existant.
Le TRI est le taux d’intérêt qui annule la VAN : (VAN=0)
𝑛
∑
𝑅𝑡
= 𝐼0
𝑛
𝑡=1 (1 + 𝑟)
L’écart entre valeur actualisée des revenus futurs et le coût de l’investissement est nul si e=r.
Analyse complémentaire à celle de Fisher car la décision d’investir dépend de l’efficacité marginale du
capital mais dépend également du taux d’intérêt. 3 cas peuvent se présenter :
1) e<r : VAN négative, Investissement nul. L’achat de biens de capitaux est nul.
2) e>r : VAN positive, Investissement effectué.
3) e=r : tout dépend de l’attitude, de la subjectivité de l’agent économique.
Cette analyse sert à formuler une relation entre taux d’intérêt du marché et le volume d’investissement.
I(r) : r augmente, I diminue.
𝐼(𝑟) 𝑠𝑖 𝑟 < 𝑒
I= {
 I’(r) < 0.
0 𝑠𝑖 𝑟 ≥ 𝑒
III.
LA RELATION ENTRE INVESTISSEMENT ET REVENU
L’investissement est certes lié au taux d’intérêt mais il est aussi lié aux perspectives économiques, aux
débouchés, aux anticipations que l’agent effectue en termes de demande. Si bonne situation économique
d’un pays, plus d’investissement. Mais si anticipations débouchés faibles, les entrepreneurs hésiteront à
investir même si les taux d’intérêts sont faibles. Cette constatation est ancienne, évoqué par des
économistes au début du 20ème siècle tel que Albert Aftalion et John Morris Clark qui ont cherché à étudier
les cycles, les fluctuations économiques. Lorsque la demande de biens de consommation augmente alors
les entrepreneurs investissent, cet investissement effectué va leur permettre de produire plus pour
répondre à cette demande de biens de consommation élevée. Il y a constatation d’un lien entre la variation
de la production anticipée et la variation de la demande et de l’investissement : c’est ce que nous appelons
le modèle de l’accélérateur permettra de proposer une fonction d’investissement qui dépendra du revenu
national.
A. LE MODELE DE L’ACCELERATEUR
Les propositions d’Aftalion et de Clark sont extrêmement intéressantes. Si on s’intéresse de près à l’analyse
de Clark qui date de 1917, il effectue une étude sur les chemins de fer aux USA : il constate que l’achat de
nouveaux wagons n’est pas fonction du volume du trafic mais plutôt des variations du trafic ; il constate
aussi que l’achat de nouveaux wagons précèdent les augmentations de trafic. Ces deux constations
méritent une constatation plus profonde : l’investissement dépend des variations de la production et non
du montant de la production. On comprend bien pourquoi si le trafic se maintient on se contente de
remplacer les wagons. On achète des wagons neufs s’il y a augmentation du trafic. De plus,
l’investissement précède les variations de la production ce qui revient à confirmer la relation suivante :
augmentation de la demande de biens de consommation et augmentation de l’investissement qui permet
d’expliquer l’augmentation de la production. Le modèle de l’accélérateur est un modèle qui permet
d’expliquer l’existence de cycles, de fluctuations dans une économie. Il s’agit d’une relation entre la
variation de la demande d’un bien et celle des capacités de production qui permettent de satisfaire cette
augmentation, cette variation de la demande : on parle alors d’accélération dans la mesure où la mise en
œuvre de capacités de production nouvelles entraîne généralement des dépenses bien plus importantes
que celles qui accompagnent la production supplémentaire nécessaire pour satisfaire une demande
accrue.
Exemple : Supposons qu’au court d’une période déterminée, le montant de production Y est de 100, le
stock de machines, d’équipement et de capital K=400, le coefficient de capital v=4. Toute variation
supplémentaire de la demande, de la consommation devra être multipliée par 4 en investissements
nouveaux, ce qui veut dire que si la demande augmente de 10 alors la production devra être de 110 et
pour maintenir un coefficient de capital de 4, cette entreprise doit donc accroître son stock de capital, doit
investir de 40 en équipement nouveau de manière à ce que 440/110 = 4, ce qui veut dire que pour établir
une relation :
Soit It l’investissement à la période t représentant la variation d’équipement de production :
It= Kt+1 – Kt
Yt le revenu national à l’instant t alors la variation de la demande peut s’exprimée : Yt – Yt-1.
L’accélérateur peut donc s’exprimer de la manière suivante :
It= Kt+1 – Kt = v (Yt – Yt-1)
Le coefficient v mesure l’intensité de l’accélération et dépend du taux d’utilisation des capacités de
production. On peut critiquer cet accélérateur en disant qu’après tout il se peut que dans un pays on est un
stock de capital pas entièrement utilisé, et si ce stock de capital n’est pas entièrement utilisé la formule
n’est plus valable. Ce modèle suppose que toutes les fois ou la demande augmente, la production
augmente. Face à une augmentation de la demande, l’entreprise peut répondre en augmentant les prix. Si
on suppose que le coefficient de capital est constant, alors on exclue le progrès technique du raisonnement
et on exclue également toutes possibilités de substitution de capital au travail. Comment à partir de
l’accélérateur pouvons-nous construire une fonction d’investissement qui dépend du revenu national ?
B. LA FONCTION D’INVESTISSEMENT
IG= Int+Irt
L’effet accélérateur ne concerne que l’investissement net :
Int= v (Yt-Yt-1)
It= v (Yt-Yt-1) +Irt
Irt= α.Kt
Kt+1-Kt= v (Yt-Yt-1) + α.Kt
Kt+1= v. (Yt-Yt-1) + (1+α).Kt
It=α.Kt+v. (Yt-Yt-1)
𝐼𝑡
𝑌𝑡
=∝. 𝑣 + 𝑣.
(𝑌𝑡 −𝑌𝑡−1 )
=
𝑌𝑡
(𝑌𝑡 −𝑌𝑡−1 )
𝑌𝑡
𝑣. (∝ +𝑡𝑐 ) avec tc =
Yt-Yt-1 = taux de croissance du revenu national dans une économie
𝐼𝑡
=
𝑌𝑡
taux d’investissement. Le taux d’investissement diminue (resp : augmente) lorsque le taux de
croissance diminue (resp : augmente). Pour qu’il y ait de l’investissement, il faut qu’il y ait de la croissance,
ce qui est discutable.
CHAPITRE 2 : LE MARCHE DU TRAVAIL
Pour les économistes, le travail est généralement considéré comme un facteur de production offert et
demandé généralement par les entreprises pour produire ; il contribue à la production et constitue un
besoin pour l’entreprise. Le travail représente également un besoin pour la population active puisque la
population active est offreuse de travail, des personnes qualifiées et aptes à exercer des fonctions dans
l’entreprise. Raisonner en termes de travail ou d’emploi est quasi identique. Lorsque l’entreprise demande
du travail, elle offre de l’emploi. Etudier la demande de travail correspond à une étude de l’offre de l’emploi
(inversement). Il existe tout de même un marché du travail, un marché qui ressemble à un marché de
biens quelconques. Ce qui veut dire que raisonner sur le marché de la mandarine est quasi identique que
de raisonner sur le marché du travail. Un bien économique est un bien qui a de la valeur, qui est rare.
Peut-on considérer que le fonctionnement du marché du travail est le même que le marché de la
mandarine ? Non, car en cas de déséquilibre sur le marché de la mandarine, au pire, on ne pourra pas
manger de mandarines. Si déséquilibre durable sur le marché du travail, on ne mange pas du tout. Ce
déséquilibre prend l’allure de chômage et le chômage a des conséquences plus lourdes que sur les marchés
de biens quelconques. Un chômeur est comptabilisé dans la population active qui est capable, apte à
travailler mais qui ne trouve pas un emploi (définition du BIT : Bureau International du Travail). Le
chômage est le reflet direct d’un déséquilibre sur le marché de l’emploi. Une personne est capable de
travailler et cherche activement un emploi, trouve des emplois vacants qui ne correspondent pas aux
qualifications des emplois recherchés auxquels il est apte à travailler. Ce chômage ne correspond pas à une
absence d’emplois mais à une absence de coordination entre emplois demandés et emplois offerts, ce qui
veut dire que le chômage n’est pas uniquement composé par des insuffisances d’emplois qui aurait pour
origine l’insuffisance de la demande. Si la demande est faible, la production est faible et l’emploi est faible
donc chômage. En cas de chômage il se peut que la cause ne soit pas nécessairement dans l’insuffisance
de la demande globale. Les économistes se sont intéressés à l’analyse du marché du travail en étudiant le
fonctionnement de celui-ci, de l’offre et la demande d’emplois. Nous mettrons en évidence les déterminants
de l’offre et la demande de travail. Il existe une différence importante entre l’analyse keynésienne et
l’analyse néoclassique, monétariste du marché du travail. Le principe de la demande effective permet à lui
seul d’expliquer le disfonctionnement du marché du travail dans l’approche keynésienne. L’origine du
chômage se trouve à travers ce principe de la demande effective, cher à l’analyse keynésienne. Nous
expliquerons que le modèle néoclassique monétariste présente des causes du chômage différentes, des
causes qui s’opposent à ce principe de la demande effective qui feront que nous distinguerons le chômage
keynésien du chômage néoclassique ce qui veut dire que puisque les causes du chômage sont différentes
les politiques ou les recommandations seront différentes.
Téléchargement