Si le crédit représente 40-60% de l’activité d’une banque en moyenne, les établissements bancaires
favorisent les grandes entreprises, au détriment, de plus en plus, des PME : celles-ci ont vu le nombre
de refus de crédit passer de 5% à 17% entre 2007 et 2010= rationnement/ assèchement du crédit
générateur de fortes inégalités, lié à des problèmes d’informations : une hausse du ti augmenterait
les risques d’anti-sélection, c’est pourquoi les banques préfèrent cibler leur prêts en direction des
demandeurs qui présentent le moins de risque. Les PME françaises sont ainsi marquées par un sous-
investissement- souligné par le rapport Gallois, qui prône un choc de compétitivité (par
l’investissement)-, qui compromet leur compétitivité à long-terme. Or les PME sont un moteur
essentiel de l’emploi en France. Les chiffres soulignent ce paradoxe : en 2000, les PME représentent
65% de l’emploi total contre seulement 35% des investissements.
3) LES DETERMINANTS FINANCIERS DE L’INVESTISSEMENT
3.1) un mouvement de désintermation motivé par une demande croissante d’accès à la liquidité
Depuis les 80ies, désintermédiation= recours croissant aux marchés par émission de titres (actions,
obligations, etc). L’investissement, particulièrement important au moment de la création de
l’entreprise (achat de capital fixe), peut alors être pris en charge par des capital-risqueurs, spécialisés
dans l’apport de fonds propres pour les entreprises en voie de création. Les grandes entreprises ont
un meillleur accès au marché financier. Avantages de cette désintermdiation : l’accès au capital est
gratuit (contrairement au crédit bancaire rémunéré par un intérêt) et peut même être bénéfique en
cas de forte spéculation (hausse du Q de Tobin).
3.2) la désintermédiation ne résout pas totalement le problème d’asymétrie d’information, qui
reste un frein à l’investissement, en particulier pour les petites entreprises et pour certains
investissements particulièrement sensibles à ce risque (recherche…)
Les asymètries d’informations entre actionnaires et managers sont soulignées par la théorie de
l’agence (Jensen et Meckling, 1976) : l’actionnaire (agent) doit faire confiance au principal
(l’entrepreneur) pour accepter de financer l’investissement. Cependant, les actionnaires ont
aujourd’hui tendance à valoriser la rentabilité de cours terme, au détriment des petites entreprises.
Les capital-risqueurs favorisent aussi les grandes entreprises (qui peuvent fournir de meilleures
informations et donc atténuent le risque d’aléa moral).
3.3) le « retour de l’actionnaire », une menace pour l’investissement des entreprises ?
Depuis les 80ies, et surtout les 90ies- avec le développement de la « gouvernance d’entreprise -qui
accroît le poids des actionnaires dans les conseils d’administration-, les dividendes ont littéralement
explosé. Par ailleurs, la financiarisation a également permis aux managers de s’enrichir par le
système des stock-options (droit accordé à un dirigeant d’entreprise d’acquérir dans le futur les
actions de son entreprise à un prix convenu à l’avance).
La montée de l’actionnaire gêne l’épargne et donc l’investissement
Elle entrave le bon développement de l’entreprise sur le long terme et donc sa capacité à
investir sur le long terme