LES CLASSIQUES ET LESOCLASSIQUES
Les auteurs de ces courants peuvent être rassemblés selon leurs hypotses de tra-
vail, mais aussi dans une certaine mesure, par une croyance partagée en la suprématie
du marché, comme moyen d’information pour la prise de cision.
qLes auteurs classiques
À l’exception de J. S. Mill et de S. de Sismondi, la plupart des auteurs classiques sont
plutôt des liraux. En revanche, tous partagent la conviction que la valeur des biens
est fixée gce à la quantité de travail que ceux-ci incorporent. En veloppant souvent
une approche littéraire des phénomènes économiques, ils fondent une discipline nou-
velle, l’économie politique.
C’est ce courant classique qui déve-
loppe les bases de l’économie que sont
la « main invisible du marché » et la divi-
sion du travail (A. Smith), la loi des ren-
dements décroissants et l’avantage
comparatif (D. Ricardo), la loi des débou-
chés (J.-B. Say) ou la substitution capi-
tal/travail (S. de Sismondi).
qLe courant néoclassique
Éclaté entre des écoles fraaise,
anglaise et autrichienne, ce courant de
l’analyse économique rassemble des
auteurs aux méthodes diverses : de lap-
pro che historique de lécole autri-
chienne au raisonnement à la marge
veloppé avec un outillage mathéma-
tique conséquent par les Français et
les Anglais.
Un des points partagés est l’introduc-
tion du concept d’utilité qui permet de mesurer la satisfaction des agents économiques.
À partir de l’utili, vont se développer des théories du consommateur, de l’entreprise,
de l’État, avec une approche micrconomique. Le passage au niveau macroécono-
mique seffectue par généralisation dessultats micrconomiques, comme dans la loi
de l’équilibre général de L. Walras.
10
LES GRANDS COURANTS
DE L’ANALYSE ÉCONOMIQUE
1
Au cours du XIXesiècle et au début du XXesiècle, la science économique évolue
en intégrant des mathématiques, toujours dans une optique libérale. Cependant,
la crise des années 1930 oblige les économistes à un profond renouvel lement,
comme celle des années 1970, avec un retour vers le libéralisme.
Les hétérodoxes
Les trois grands courants de pensée
exposés forment des orthodoxies, avec
leurs cohortes de thuriféraires et de
contradicteurs. En marge, on trouve
aussi des auteurs qu’on ne peut clas-
ser ensemble que par leur opposition
aux méthodes académiques et leur
recours aux autres sciences humaines
comme l’histoire ou la sociologie. Ainsi,
J. A. Schumpeter analyse les origines
de linnovation et ses effets sur la
croissance ; F. Perroux construit une
analyse atypique du sous-développe-
ment ou l’école française de la régula-
tion s’intéresse aux transformations
structurelles, sans négliger l’outil
mathématique.
LA THÉORIE ÉCONOMIQUE MARXISTE
K. Marx est parfois consi comme le dernier des classiques, car il est le dernier à
estimer que la valeur des biens est déterminée par la quantité de travail qu’ils incorpo-
rent (travail vivant ou mort celui des travailleurs ayant produit les biens en amont). Les
forces productives (ressources naturelles, humaines et techniques de production) se
combinent avec les rapports de production pour déterminer des modes de production,
dont le capitalisme nest quun cas particulier. Les capitalistes qui se sont accaparés les
moyens de production, munèrent les travailleurs en dessous de la valeur des biens
cés; ils leur extorquent ainsi une plus value à lorigine du profit. Pour accroître la pro-
ductividu capital, les capitalistes accumulent toujours plus de capital, et peuvent
réduire le nombre de travailleurs occus, contractant d’autant leursbouchés, entraî-
nant une crise de surproduction. Crise après crise, le capitalisme finit par succomber,
victime de ses propres contradictions.
KEYNES ET LES KEYNÉSIENS
Pendant la crise des années trente,
marqe par une forte contraction de la
production et un cmage de masse, les
mesures prises sur la base des pceptes
de la micro économie se révèlent inca-
pables de faire face à la situation. L’écon -
omiste anglais J. M. Keynes propose en
1936 une nouvelle approche, celle de la
macroéconomie. Consirant l’économie
dans son ensemble, il est ame à expli-
quer la pression par une insuffisance
de la demande globale anticipée
(demande effective). Il ny a alors aucune
raison que l’économie sorte de cet équi-
libre de sous-emploi si les anticipations
des agents ne se modifient pas. Pour
Keynes, le seul agent économique susceptible de faire redémarrer l’économie est l’État,
qui doit alors stimuler la demande en augmentant la dépense publique, en particulier
avec une politique de grands travaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, la doctrine keysienne s’impose dans les pays
développés, prospérant dans un contexte favorable : la reconstruction favorise le dirigisme
économique; les gouvernements recherchent un socle théorique permettant de mieux
établir les politiques sociales qu’ils souhaitent mettre en place. Certains économistes vont
tenter une synthèse entre les approches néoclassique et keynésienne, en dotant la
macrconomie de bases microéconomiques, le tout avec un recours important aux
mathématiques, notamment avec le modèle IS-LM (Investissments and Savings-Liquidity
preference and Money supply) qui permet de choisir entre plusieurs politiques écono-
miques en simulant leurs effets.
11
La revanche libérale
Aps uneriode de vaches maigres, la
crise des années soixante-dix va per-
mettre aux économistes libéraux de
retrouver le devant de la scène théo-
rique. En effet, les politiques d’inspira-
tion keynésienne vont se révéler
incapables de faire redémarrer la crois-
sance. Les gouvernements conserva-
teurs s’imposent dans de nombreux
pays développés à partir de la fin des
anes soixante-dix et mettent en œuvre
des politiques néolibérales inspirées par
l’économie de l’offre (A. Laffer), le mo-
tarisme (M. Friedman), la nouvelle
macrconomie classique (R. Lucas) ou
l’école du
Public choice
(J. Buchanan).
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