1 IPE (Introduction à la Psychologie Expérimentale et Cognitive) CM 2 PARTIE I : Histoire de la psychologie expérimentale. I- Les sources philosophiques. 1- Dualisme / monisme 2- Innéisme / empirisme (acquis). II- Naissance de la psychologie scientifique. 1- La psychophysique du 19ème siècle (suite et fin). Fechner avait pour ambition de comparer les événements physiques avec les sensations qu'ils produisent et ce, en établissant une échelle des événements physique et une échelle des sensations. Il propose de définir le rêve et les graduations de l’échelle des sensations à l’aide de seuils : SA (seuils absolus) et SD (seuils différentiels). Le SA est en quelque sorte une mesure des limites inférieures et supérieures de la sensation ce qui indique le seuil de détection (limite inférieure de la sensation). Pour le SA, on distingue le seuil de détection par la plus petite valeur du stimulus susceptible de provoquer une sensation : c’est une valeur particulière du stimulus qui va activer suffisamment le système sensoriel pour qu'une personne ressente la présence d’une stimulation. La réponse sensorielle va être notée Ro et constitue le haut de l’échelle des sensations. Le seuil de destruction est la limite supérieure de la sensation, c’est la valeur du stimulus qui va provoquer la destruction du récepteur sensoriel. Pour le SD (seuil différentiel appelé aussi seuil de discrimination), c’est le plus petit écart entre deux valeurs du stimulus provoquant une sensation différente. On parle de discrimination car on évoque la capacité des systèmes sensoriels à distinguer deux stimulus légèrement différent. Chaque SD correspond sur l’échelle des sensations à un écart de sensation appelé JND (Just Notiseable Difference). Ces JND constituent les graduations de l’échelle des sensations. Les systèmes sensoriels ne permettent pas seulement de détecter ou discriminer les événements physiques extérieurs mais aussi de les identifier et de les dénommer (seuil d’identification). L’identification des stimulus implique une analyse différente des caractéristiques du stimulus. Il va donc définir le seuil d’identification comme le temps minimal nécessaire à l’identification. Loi fondamentale de la psychophysique : Loi de Weber : Les seuils différentiels sont de plus en plus grand lorsque la valeur du stimulus augmente. Pour un faible niveau d’intensité, on peut décrire un écart très faible entre deux stimuli alors que pour un niveau plus haut d’intensité, l’écart doit être beaucoup plus grand (Exemple de la description : entre deux poids, il constatait que pour une masse de 100 g, il fallait une masse de 105 g pour percevoir une différence de sensations. Il faudrait 5 g de plus pour se rendre compte d’une différence, donc 5 grammes est la valeur du SD dans ce cas là. Il refait ensuite la même expérience avec une masse de 1 kg et se rend compte qu'il faut 1,05 kg pour percevoir la différence, ici, la valeur du SD est donc de 50 grammes). Pour une intensité faible le SD est petit, pour une intensité forte le SD augmente. Dans les deux cas, le rapport entre le SD et la valeur du stimulus pour laquelle il est mesuré est le même. Ceci est donc valable pour toutes les intensités du stimulus. 2 Le SD (noté Δi) est proportionnel à la valeur I du stimulus pour laquelle il est mesuré soit : Δi = K × I K = Δi / I Le rapport K reste constant. Loi de Fechner : Il va postuler que les JND successifs restent constants sur l’échelle des sensations bien qu'il corresponde à des seuils de discriminations de plus en plus grands. Les graduations le long du continuum sensoriel sont constantes et régulières. Selon lui, l’intensité de la sensation sera proportionnelle au logarithme de l’intensité du stimulus. S = a × log I Détermination expérimentale des seuils : Le seuil ne fonctionne pas en tout ou rien ; ceci signifie que parfois un événement physique sera perçu comme étant rare. Les seuils ne sont pas des valeurs fixes et précises. En fonction du moment ou de la personne, ils varieront, c’est pour cela que l’on peut dire que le seuil absolu correspondra à la valeur d’un stimulus détecté dans 50% des cas. Le seuil différentiel correspondra, lui, pour la même raison, à l’écart entredeux valeur de stimulus qui permettra de les discriminer dans 75% des cas. Il existe cinq méthodes expérimentales de détermination des seuils : - Méthode constante. - Méthode des limites. - Méthode d’ajustement. - Méthode adaptative. - Méthode de choix forcé. La méthode constante va être utilisée pour déterminer un seuil absolu et en particulier le seuil de détection. Il faut pour cela choisir un certain nombre de niveau d’intensité d’un stimulus et les présenter un grand nombre de fois dans un ordre qualitatif. A chaque présentation, le sujet devra répondre si oui ou non il perçoit le stimulus, après avoir recueilli les données. Pour déterminer le SA, on va calculer la stimulation pour toutes les intensités, la probabilité de réponse oui et on va réaliser un histogramme ou plus rarement une courbe. Après avoir réalisé cet histogramme, on ajuste les données à l’aide d’une fonction continue. Cet ajustement va se justifier parce qu'il n’a pas présenté toutes les valeurs possibles du stimulus mais juste certaines d’entres elles et qu'en plus, on ne les a présentées que quelque fois et si on les aurait présentées plus souvent, on serait arrivé à une représentation plus régulière. Le seuil de détection va correspondre à la valeur du stimulus qui est donné pour 50% de réponses oui. 2- La psychologie expérimentale (19ème – 20ème siècle). Les psychologues expérimentalistes ont œuvré à la reconnaissance institutionnelle de la psychologie ainsi des laboratoires, des chaires et des instituts de psychologie s’ouvrent. Wundt est le véritable inventeur de la psychologie expérimentale. Il fonde en 1879, le premier laboratoire de psychologie expérimentale dans lequel il va développer de nombreuses méthodes et est reconnu pour avoir formé de nombreux psychologue allemand, anglais et français. Il s’intéresse aux sensations et s’inspire donc de l’empirisme et de l’associationnisme. La question fondamentale de son approche est de se demander : quels sont les éléments de la conscience ? Comment vont-ils se combiner pour devenir de nature de plus en plus complexe ? Et Quelles sont les lois générales dominant la conscience ? 3 Wundt étudie les variations de la nature et la loi d’intensité des sensations (Ex : il va étudier les sensations quand on boit du coca ou de la limonade et comparé l’intensité des sensations selon la chaleur de ces boissons ; tièdes ou glacés et il décrit les sensations). Il est connu dans ses travaux surtout parce qu'il a utilisé la méthode d’introspection dirigée comme méthode privilégiée : c’est l’auto observation intérieure. L’accès à la conscience ne se fait que par l’introspection. En laboratoire, il va essayer de contrôler des situations dans lesquelles il va placer un sujet qui va tenter de s’auto observer et d’effectuer un rapport oral de cette auto analyse. Il essaye de placer les sujets toujours dans le même contexte. Au niveau scientifique, ceci est jugé pu valable car Wundt se base seulement sur le subjectif (la parole du sujet). Ebbinghaus est un précurseur de la psychologie expérimentale et de l’utilisation de la méthode expérimentale. Il s’inspire plus de la psychophysique que de l’introspection pure Ex : Il a contribué aux travaux sur la mémoire ; il étudie une liste de mots de trois lettres sans significations, tels que vix, zar... Et se rend compte que le nombre de répétitions nécessaires à un apprentissage part du nombre de syllabes des mots à retenir. Il va également constater que lorsqu’il demande au sujet de répéter plusieurs fois des listes de mots, le temps nécessaire à leur apprentissage diffère d’une seconde à l’autre. Au fur et à mesure des répétitions, la liste est de mieux en mieux retenue. Il y a alors un gain de temps au fur et à mesure de l’expérience. C’est la quantité de temps économisé en fonction du nombre de relecture ou de répétition après un délai de 24 heures comparativement au temps nécessaire pour mémoriser une liste similaire totalement nouvelle.