LA FIDELISATION DE LA CLIENTELE A CONFORAMA Stage effectué du 28 mars 2005 au 24 juin 2005 Rachida Nana 1 REMERCIEMENTS Je souhaite remercier le directeur, Mr Edom, pour la confiance qu’il m’a accordé en m’intégrant dans le magasin, mon responsable de stage, Mr Collas pour ses conseils et le temps consacré à mon suivi de stage. Je remercie également tous les vendeurs du rayon meubles pour leur coopération, leur professionnalisme et leur bonne humeur. Je n’oublie pas tous les autres stagiaires qui m’ont aidé dans mes recherches. Je souhaite remercier enfin Mikaël Prellier, stagiaire au rayon meuble comme moi pour sa collaboration dans une partie de mes missions notamment l’étude de concurrence. 2 INTRODUCTION Que les clients soient fidèles à leurs magasins, telle est la dernière préoccupation de la grande distribution qui s’y est intéressée assez tardivement. Dans ce contexte, elle a su adapter des techniques qui n’étaient utilisées que dans un environnement de marketing « business-to-business ». Cette métamorphose est liée aux consommateurs puisque provenant d’un changement dans leurs désirs et surtout dans leurs habitudes d’achat. Conforama fait partie des entreprises de la grande distribution qui ont dû s’adapter à ce phénomène. C’est un distributeur de biens d’équipements pour la maison où on retrouve plusieurs rayons comme l’ameublement, la décoration, l’électroménager, l’électroloisir ; les rayons de la micro-informatique et la téléphonie sont quant à eux plus récents. Le premier magasin Conforama a ouvert ses portes en 1967 à Lyon, et celui de Chambray-lès-Tours où le stage a été effectué date de 1974. En 1976, Conforama devient le numéro deux mondial sur le marché des biens d’équipement. En 1991, l’entreprise entre dans le groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR) et ouvre son premier magasin à Lisbonne au Portugal. 1994 voit sa fusion avec le groupe PPR (PINAULT-PRINTEMPS-REDOUTE) devenant ainsi le plus grand groupe français de distribution multiservices. En 1998 naît la première version du site Internet marchand de Conforama. Cette année 2005 est celle du deuxième agrandissement du magasin de Chambray-Lès-Tours, travaux qui lui permettront d’augmenter sa surface de vente et de stockage de 3400 m² à 4300m². Au total, Conforama compte 231 magasins dans le monde dont 184 en France. Son positionnement est celui une grande surface spécialisée (GSS) avec quelques commerces indépendants sous forme de franchise. La définition d’une GSS n’est pas chose aisée car de la spécialisation du magasin dépend sa taille. La définition 3 qui semble la plus intéressante est proposée par Brudey N. et Ducrocq C. (2000)1 : « La GSS est un magasin de détail d’une surface de vente supérieure à 300 m2, proposant en libre-service un assortiment large, voire exhaustif dans une catégorie de produits non alimentaires ou un univers de produits complémentaires ». L’organigramme de Conforama Chambray-lès-Tours se compose comme suit : Directeur Responsable petit meubles et décoration G3 Responsable brun, blanc et gris G2 Responsable meubles et literie G1 Responsable administratif Responsable dépôt Comptables Responsable SAV Chef de caisse Vendeurs Vendeurs Vendeurs Magasiniers Magasiniers Magasiniers Hôtesses d’accueil, de caisse et de financement Magasiniers Ebeniste Hôtes (ses) d’accueil Hôtesse d’accueil Techniciens Pour une meilleure implantation, le groupe divise la France en trois zones : Paris Ile de France, Lyon-Marseille, Est-Sud-Ouest dont le magasin de Chambray-lès-Tours fait partie. L’étude de la stratégie de fidélisation de Conforama Chambray-lès-Tours a permis de faire apparaître des spécificités au niveau local car toutes les décisions marketing et leurs moyens d’application sont dictés par le siège situé à Lognes dans la 1 Brudey N. et Ducrocq C., La distribution, Vuibert, 3 ème édition, 2000 4 Seine-et-Marne. Vérifier plus précisément la mise en œuvre et l’impact des outils de fidélisation contribuerait à répondre effectivement aux attentes des clients de Tours. C’est dans le cadre de l’observation du processus de fidélisation que s’est posé le problème de l’adéquation entre les outils utilisés et ceux recommandés par les différents théoriciens en le domaine. Savoir si les moyens mis en œuvre et si les services directement concernés répondent au mieux à la satisfaction et donc à la fidélisation de la clientèle est le sujet principal de ce mémoire. Aux fins d’une meilleure compréhension, nous ferons un tour d’horizon des concepts et outils qui sous-tendent la stratégie de fidélisation des grandes surfaces françaises. Ceci nous permettra dans une seconde partie d’étudier d’une façon critique celle adoptée par Conforama Chambray-lès-Tours. 5 Première partie : Pourquoi fidéliser ? I - Préoccupation des entreprises A- Mutation économique et sociologique Avec l’avènement de la grande distribution notamment celle des grandes surfaces spécialisées (GSS), les consommateurs français se retrouvent avec une offre nouvelle mais restreinte de biens. En effet, les GSS comme les GSA (grandes surfaces alimentaires) leur proposent beaucoup de choix dans les gammes mais cela reste encore insuffisant. Sur le marché, en général, il y a par conséquent plus de demande que d’offre. La politique marketing est à l’image de la logique du capitalisme puisque les entreprises sont plutôt intéressées par le maximum de profit. En effet, la période de l’après-guerre va de pair avec la fin des tickets de rationnements et est suivie des Trente Glorieuses, synonyme de très forte croissance économique et le baby-boom. Le travail féminin est de plus en plus perçu comme un phénomène normal. Ainsi, s’équiper ou faire la cuisine doit prendre de moins en moins de temps, ce que les fabricants n’ont pas tardé à comprendre et à exploiter, mettant tout en œuvre pour satisfaire ce nouveau besoin. L’évolution de la société française en société de consommation est amorcée. Dès les années 1960, les spécialistes de l’ameublement profitent de cette manne financière et combinent grandes surfaces aux assortiments profonds, méthodes de ventes révolutionnaires et prix bas. Les métiers artisanaux comme la menuiserie ou la charpenterie perdent une bonne partie de leur clientèle, les gens préférant s’équiper sans délai. Il fallait compter six mois à un artisan pour équiper une maison. Acheter ses meubles en magasin permettait aussi d’être à la mode et de mieux paraître aux yeux de l’entourage. La concurrence entre GSS et GSA est quasi inexistante d’autant plus que les GSS ne sont pas encore dominants sur le marché. Cependant, ces derniers se positionnent très bien sur des marchés nécessitant des surfaces de ventes très importantes comme l’ameublement, l’électroménager, le sport et le bricolage. 6 Le marketing et la publicité permettent de dicter aux consommateurs ce qu’ils doivent acheter. Ils parviennent, par le biais des nouveaux média comme la télévision et le cinéma, à leur imposer des produits sensés leur faciliter la vie. Ils leur montrent ce qu’il y a de meilleur pour eux et les consommateurs sont éblouis et émerveillés par tout ce qu’on leur propose. Les besoins de consommation évoluent avec les modes de vie ; on a alors affaire à une consommation hédoniste caractérisée par le plaisir d’acheter après les années de pénurie. L’extravagance, le luxe, le désir de paraître sont mis en avant sans honte et bénéficient aux différents commerces. La simplicité et le naturel ne sont plus à l’ordre du jour. Si malgré tout, parmi ces consommateurs, quelques uns se retrouvaient insatisfaits de leur marchandise, l’augmentation des parts de marché, les bénéfices toujours positifs et la croissance de la consommation occultaient leurs revendications. La stratégie marketing de masse se limitait au recrutement de nouveaux clients et cela fonctionnait fort bien. Ce qui est logique dans la mesure où le client qui est en situation d’offre insuffisante est fidèle à celui qui lui assure la disponibilité des produits. Tout doit concourir à la bonne marche de l’entreprise et même les réunions des consommateurs ne servent qu’à dorer son image de marque plutôt qu’à écouter des insatisfactions, des plaintes. B - Volatilité des clients Pendant cette période de dynamisme économique, sur le marché de l’ameublement, il y a plus d’offre que de demande. Pour chaque besoin exprimé ou seulement potentiel, une multitude de moyens de satisfaction y répond. Le développement de l’industrialisation a aussi profité à la grande distribution. Pour un produit donné, on a ainsi plusieurs sortes de déclinaisons. Par exemple, un consommateur recherche une armoire mais dans un même magasin, il a le choix entre plusieurs types de qualité et de matériaux de fabrication. Ceci existe dans tous les magasins, spécialisés ou non. Le consommateur peut alors choisir de faire le tour de 7 tous les magasins et de comparer prix et qualité avant de faire un choix définitif. Le client ne recherche plus forcément le produit qui lui permettra d’être à la mode mais plutôt celui qui le satisfera totalement. Il veut généralement acheter du solide, du durable, de l’authentique. Depuis la fin des Trente Glorieuses, une période de crise réapparaît et le consommateur revit dans un monde d’incertitude. Il préfère épargner par précaution un capital de survie plutôt que de s’offrir le produit le plus cher. Le moindre achat doit pouvoir être justifié et on assiste à la montée en nombre des magasins dits de « discount », qui cassent les prix tout en offrant des produits dont la qualité n’est pas très différente des magasins qui vendent plus cher, surtout pour les ceux qui n’impliquent pas le client. Il veut acheter à un prix juste pour une qualité égale. Les modèles d’appartenance comme la bourgeoisie déclinant, les consommateurs ne recherchent plus les produits pour leurs marques mais surtout pour leurs valeurs d’usage. Le plus important n’est plus d’acheter mais d’acquérir une certaine qualité de vie et de se redécouvrir. Les achats doivent correspondre à ce qu’ils sont et non plus seulement permettre d’être vu par les autres. Ils servent à affirmer leurs identités autant qu’à satisfaire leurs besoins primaires. Le comportement du consommateur évolue, il prend conscience de sa liberté d’acheter quand il le désire et surtout pour des besoins bien réels. Il va vers plus de rationalité dans ses achats. Avec l’industrialisation de plus en plus performante, les moyens de communications de masse permettent aux consommateurs d’être mieux informés. Les canaux d’information tels les journaux, la télévision, la radio n’hésitent pas à présenter des programmes où ils critiquent les méthodes abusives des magasins et font des études de comparaison entre les différents produits. Ils donnent volontiers la parole aux consommateurs qui commencent à prendre conscience de l’importance de leur pouvoir d’achat pour les entreprises et des éventuelles conséquences de leur non satisfaction sur l’image de marque de cette dernière. Ils savent sélectionner les offres et deviennent méfiants face à la publicité. Cela leur permet de faire une recherche élaborée avant tout type d’achat. On assiste à des revendications de plus en plus vives et un engagement grandissant. Si possible, ils n’hésitent pas à boycotter les produits quand il le faut. Les 8 consommateurs changent leur perception des produits et réclament plus de qualité pour un prix juste. Ils comprennent que sans eux, les magasins auront du mal à survivre et attendent d’eux qu’ils soient des magasins citoyens c’est-à-dire avec plus de morale et d’éthique dans leurs méthodes de marketing. Les magasins doivent pouvoir travailler en prenant part à la vie de la communauté, en aidant à l’amélioration des conditions de vie et de travail. Les promotions et les soldes deviennent les rares moments où les magasins arrivent à faire leur meilleur chiffre d’affaires. Mais même à cette période seul compte pour le client le magasin qui lui proposera les rabais les plus profitables. Il devient un client caméléon qui ne s’attache plus à aucun magasin et qui a la faculté d’aller là où cela lui revient le moins cher mais avec une bonne qualité. On évoque l’expression de consommateur caméléon avec des costumes d’Arlequin. Arlequin, dans le sens où le consommateur part dans une véritable quête de son identité, à l’image de ce personnage de théâtre. Cet état de choses est accentué par l’hyper concurrence qui règne entre les magasins dont le souci est de conserver leurs parts de marchés. Ils recherchent des moyens de différenciation pour attirer et surtout retenir la clientèle qu’ils avaient déjà. Cela passe par des offres de services innovantes, des politiques marketing plus ciblées ou des marques propres, des outils de satisfaction de la clientèle, une meilleure communication, bref une politique de fidélisation de la clientèle. L’objectif sera de passer d’un marketing de masse à un marketing capable de traiter individuellement chaque client sur la base d’une relation de long terme. Cette stratégie est une partie d’un nouveau domaine du marketing qui est le marketing relationnel (stratégie par laquelle l’entreprise bâtit une relation continue et régulière avec ses clients, en dehors des relations ponctuelles de ventes) et qui utilise les méthodes de Customer Relationship Management. On le retrouve aussi dans le marketing « one to one » et il s’intéresse à tout ce qui a trait à la gestion de la relation client. 9 II- Le programme de fidélisation dans le cadre du Customer Relationship Management (CRM) A - Notion et outils du CRM Devant le souci de s’attacher le plus grand nombre de clients, les magasins ont su développer une nouvelle approche du marketing qui n’a pas supprimé le marketing stratégique, plus traditionnel, mais constitue en fait une évolution puisque le CRM profite de toutes les technologies de l’information pour la gestion de la relation client. Le développement du CRM a de multiples raisons mais son objectif principal est d’essayer, sur la base d’informations sur le client, d’anticiper les événements et le bon moment, le meilleur canal de diffusion et le bon prétexte pour un prochain contact ou acte d’achat de la part du client. Tout cela s’explique par le fait que : La gestion de la relation client répond aux attentes des clients quant à la personnalisation et la différenciation des échanges. L’essor des moyens informatiques a rendu possible le développement des stratégies centrées sur le client, celui-ci étant devenu identifiable et atteignable directement. Le marketing de masse avait pour objectif une réduction des coûts de transaction. De nos jours, dans un contexte de concurrence exacerbée, les magasins doivent faire face aux différents coûts d’acquisition d’un client engendrés par la publicité, la force de vente, le marketing direct, les promotions. Ces coûts, très élevés, ont tendance à diminuer avec le temps. C’est la raison pour laquelle ils doivent être amortis sur toute la durée de la relation avec le client pour qu’il puisse y avoir une certaine rentabilité. Pour toutes ces raisons, les entreprises ont compris que la vraie valeur des clients ne se calculait pas dans le présent, dans leur conquête ni dans leur premier achat mais devait s’apprécier sur toute la période où ils seraient fidèles. On comprend mieux pourquoi la fidélisation de la clientèle fait partie intégrante du marketing relationnel et 10 est l’un des outils stratégiques du CRM. Ce type de marketing définit la gestion du recrutement, du maintien, du développement et de l’abandon des relations avec le client. Avec l’aide des nouvelles technologies, le CRM permet l’acquisition de données relatives aux besoins et comportements des clients, leur stockage, la mise en place d’un « datawarehouse » (large entrepôt de données conservées qui va servir aux applications d’aide à la décision), leur analyse et segmentation dans le but de mieux construire une stratégie marketing personnalisée. De ce fait, la transposition du cycle de vie d’un produit se fait très bien par rapport au client et on peut donc parler d’un cycle de vie client : c’est l’idée que les coûts et les revenus peuvent varier au cours du temps en fonction des besoins dans la relation client-magasin. Cette relation a l’originalité de se faire à un niveau individuel et ce cycle représente le niveau du pouvoir d’achat mais aussi les modes et l’évolution des préférences. Cette approche est révolutionnaire dans la distribution qui a toujours ignoré la notion de client et a construit ses stratégies sur la capacité à gérer une foule de personnes. Le CRM couvre essentiellement trois fonctions dans les magasins : la vente, le marketing et le service aux clients. Améliorer la relation client vient de l’idée que dans certains secteurs, il est plus coûteux d’acquérir un nouveau client que de garder un ancien. Par conséquent, conquérir des parts de marché est, certes, l’objectif premier des entreprises, mais elles doivent aussi penser à améliorer la satisfaction de leurs clients. Dès le début des années 1990, on assiste à un renouveau dans les entreprises avec la mise en place de progiciels de gestion intégrés, des applications bureautiques évoluant vers l’intranet (réseau de télécommunication et de téléinformatique destiné à l'usage exclusif d'un organisme ou entreprise et utilisant les mêmes protocoles et techniques qu’Internet), les projets de restructuration et de réorganisation de l’entreprise bref des interventions qui l’ont orienté vers elle-même. Les premières applications des entreprises tournées vers leurs clients concernent : 11 Les équipes commerciales : dans le but d’optimiser leurs tâches et de mieux stocker les informations sur les clients. Il s’agit d’enrichir constamment les bases de données afin de garder toujours la trace d’un client afin de pouvoir lui proposer la meilleure offre possible correspondant à ses attentes et à ses besoins. On regroupe chaque client dans un fichier qui consiste en une liste de noms rassemblés selon les critères jugés les plus pertinents par la direction marketing comme, par exemple des critères géographiques (adresse) ou sociodémographiques (sexe, âge, revenu, etc…).On le complète avec les données ayant fait venir le client dans le magasin et surtout les offres auxquelles il a pu être sensible comme les conditions de vente, la possibilité de recourir à un crédit, le type d’achat et plus tard le réachat, le mode de paiement. Chaque critère fait l’objet d’un fichier bien précis. Cette base de données est dotée d’une structure relationnelle car elle est composée de plusieurs fichiers reliés entre eux par des clés permettant de les mettre en relation. Elle permet donc de proposer rapidement une grande combinaison de produits grâce aux données antérieures qu’elle conserve en mémoire. Les centres d’appel qui sont des plateaux techniques organisés pour l’automatisation des appels téléphoniques avec la clientèle. Ils peuvent à la fois automatiser les appels entrants et sortants et visent à améliorer le service et le support client après ou avant la vente. Ils complètent la base de données au fur et à mesure de la conversation avec le client et les hôtes sont parfaitement capables de faire différents couplages entre les données acquises et celles recueillies, tout cela dans le but de proposer les meilleures offres. Ainsi, un client est identifié dès son appel par un système qui fait remonter toutes les données disponibles le concernant sur le poste de travail de l’agent. En cas de transfert d’appel, l’ensemble du contexte téléphonique est transmis au nouvel agent. Les données issues de chaque interaction entre client et agent sont intégrées à la base de données client. Le développement du canal électronique avec l’arrivée d’Internet grâce auquel le client est désormais le véritable « patron » de l’entreprise. Il permet de recueillir, offrir et adapter tout élément au bénéfice d’un client bien précis. Par son biais, les magasins s’ouvrent largement aux clients, qui d’un simple clic de souris peuvent lancer une commande. Ce nouveau canal d’échanges entre clients s’ajoute à ceux qui existent déjà comme la vente directe, la vente par téléphone, le téléachat et la 12 vente dans les boutiques. Il est donc important de coordonner ces différents moyens d’interaction afin de disposer d’informations homogènes et pertinentes sur chaque client. Mais il ne s’agit pas seulement d’un nouveau canal d’échanges car c’est une fenêtre ouverte au monde entier, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ce qui oblige les entreprises à se réorganiser afin de réagir rapidement aux différentes sollicitations des clients et leur fournir une logistique parfaite. Le site de commerce électronique autorise l’ensemble des opérations commerciales y compris le paiement. Les outils de personnalisation permettent de définir les profils des cyberclients (clients qui achètent exclusivement sur les sites Internet) pour leur faire des offres adaptées. On peut lui proposer des produits en complément à ceux qu’il a choisi ou lui donner la liste des choix des autres cyberclients qui ont fait pratiquement les mêmes achats que lui. Une partie des demandes effectuées via le service client peut être satisfaite par ce canal. Par Internet, le client ne se contente plus d’être proactif, c’est-à-dire d’attendre d’être sollicité par un magasin, mais il peut prendre l’initiative de chercher le site qui l’intéresse et de se connecter avec la boutique de son choix dans le monde entier. C’est aussi un espace social dans lequel les consommateurs se situent eux-mêmes dans des groupes d’affinités fondés sur leurs préférences communes. L’automatisation des forces de vente qui regroupe l’ensemble des outils à disposition des commerciaux et qui leur permet de structurer et de partager les données sur les clients. Ces outils peuvent être mis en œuvre sur des téléphones portables ou des assistants de poche. Ils augmentent la productivité des vendeurs et permettent aux responsables de contrôler les résultats au niveau individuel ou du groupe. L’automatisation des ventes vient renforcer les forces commerciales dans le sens où elle permet le suivi des actions en cours et des dossiers clients. La gestion des contacts en est l’élément majeur mais on y retrouve aussi toutes les activités commerciales comme la prospection et les ventes qui sont suivies en temps réel. La visibilité sur chaque dossier client est accrue et ainsi, le suivi des prévisions et cycles de vente est facilité par la prise en compte de l’intégralité des données. On retrouve aussi l’automatisation du marketing qui aide les responsables marketing à mieux connaître les différents segments de clientèle, à mieux préparer les campagnes et à mesurer les résultats. 13 La grande distribution, dont font partie les GSS, s’est intéressée assez tardivement à la gestion de la relation clientèle car elle devait surmonter le problème que représentait le coût de la collecte pour une base de données. Aujourd’hui, ce problème est résolu mais il n’en reste pas moins que le CRM est un peu particulier dans ce secteur. Une des tendances clés des GSS a été de renforcer le pôle conseil par le biais d’un personnel de plus en plus performant afin de fidéliser sa clientèle. Ces conseils ont pris l’aspect de fiches explicatives ou techniques des produits, ou conseils d’entretien de ces mêmes produits. L’accent a surtout été mis sur la mise en place des services avantvente ou après-vente, car s’il est facile entre concurrents d’imiter un produit, il est plus difficile et plus subtil de copier un service. La mesure de la satisfaction des clients La satisfaction est le jugement d’un client vis-à-vis d’une expérience de consommation résultant d’une comparaison entre ses attentes à l’égard du produit et ses performances perçues. Elle est perçue par le client après son acte d’achat et la consommation du produit. De là, il fait une comparaison entre les performances atteintes par le produit et ses attentes. Le consommateur peut se retrouver dans trois situations après son évaluation post-achat : Les performances sont en dessous des attentes et le client est mécontent. Les performances sont au même niveau que les attentes et le client est satisfait. Les performances sont au-delà des attentes et le client est enthousiaste. C’est la situation idéale pour les entreprises car c’est celle qui favorise le plus la fidélité. Les enquêtes de satisfaction prennent alors tout leur sens, puisqu’elles permettront aux enseignes de savoir comment leurs clients apprécient les produits et les services fournis et comment elles se positionnent face à la concurrence. Ces enquêtes préparent le terrain de la fidélisation car elles aident à comprendre les réactions des clients et à mieux repérer leurs attentes. A condition bien sûr de réagir, de corriger les points faibles et de faire évoluer l’offre des enseignes. 14 Pour connaître le niveau général de satisfaction et suivre l’évolution de l’enseigne dans le temps, il est essentiel de prendre des mesures par le biais d’enquêtes périodiques auprès d’un échantillon représentatif de la clientèle. Les enquêtes reposent en général sur un questionnaire administré par courrier, par téléphone ou oralement. Il y est demandé aux personnes interrogées d’exprimer leurs avis sur le dernier produit ou service consommé et sur l’accueil général dans le magasin. Le questionnaire se focalise sur l’expérience d’achat et de consommation et non sur l’image générale de l’enseigne. Le client mystère est une autre technique de la mesure de la satisfaction qui consiste à envoyer un faux client par le biais d’un prestataire spécialisé pour mesurer la qualité d’accueil et de prestation d’un point de vente et/ou des individus en contact avec la clientèle. Les visites mystères sont en général commanditées par les franchises ou enseignes pour auditer leur réseau de distribution. Les bases de données et la législation La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) est une autorité administrative indépendante, composée de parlementaires, de hauts magistrats et de personnalités qualifiées. Sa mission est de veiller au respect des dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés. Cette loi pose les règles d’utilisation de l’informatique et vise à assurer la protection des personnes face aux fichiers et met en place un dispositif de contrôle des traitements automatisés d’informations directement ou indirectement nominatives autrement dit des bases de données. Le contrôle se traduit par une déclaration obligatoire de tous les fichiers qui font l’objet d’un traitement automatisé d’informations nominatives. L’article 5 de cette loi définit le traitement automatisé comme « l’ensemble des opérations réalisées par des moyens automatisés, relatifs à la collecte, l’enregistrement, l’élaboration, la modification , la conservation et la destruction d’informations nominatives ». L’article 36 stipule que toute personne a le droit d’accéder aux informations nominatives la concernant et d’exiger qu’elles soient modifiées, complétées, mises à jour ou effacées. C’est cette loi qui est constamment rappelé par les entreprises lorsqu’elles envoient des courriers, offres promotionnelles à leurs clients ou quand elles effectuent des enquêtes. 15 Visant aussi bien la conquête que la fidélisation des clients, le CRM s’entend donc comme une orientation de l’entreprise ayant pour but d’identifier les meilleurs clients potentiels et les fidéliser dans une relation long terme. B - La politique de fidélisation La gestion de la relation client trouve dans la fidélisation son application la plus courante. Ainsi, gagner des clients c’est bien, mais les garder, c’est mieux. Cette stratégie implique un support de dialogue avec le client, comme par exemple les supports techniques que constituent la « hot-line » ou le service après-vente, ou de supports commerciaux comme les centres d’appels ou le suivi contentieux. On dit d’un consommateur qu’il est fidèle quand il achète régulièrement un produit ou une marque précise et qu’il a à leur égard une attitude favorable, ou bien quand il se rend très souvent dans un magasin ou dans une enseigne. La fidélisation s’inscrit dans une approche d’allocation de ressources et sélectionne les individus en fonction de leur pouvoir d’achat dans le but d’une relation interactive et individualisée, axée sur le long terme, pour proposer des offres de plus en plus personnalisées en fonction d’objectifs, qui peuvent être d’abord le maintien puis le développement et enfin l’abandon des clients. Une bonne politique de fidélisation ne peut se faire sans avoir identifié au préalable les différents segments de la clientèle, celle-ci étant rarement homogène. Le responsable marketing, pour limiter les coûts qu’engendrerait une offre individualisée à tous les clients, doit réfléchir à leur segmentation. En effet, l’hétérogénéité de la clientèle impose un grand nombre de stratégies avec une gestion individualisée dont les coûts seront impossibles à supporter pour les entreprises. Il s’agira donc de répartir les clients en groupes homogènes en fonction des similitudes qu’ils présentent au niveau de leurs profils. Le but est d’adapter les offres et le discours du magasin aux attentes des différents groupes pour accroître les recettes. Il faut alors regrouper les informations 16 commerciales sur les clients depuis leur origine comme les formulaires remplis sur Internet, les informations provenant des logiciels d’automatisation des forces de ventes. L’analyse de la valeur actualisée du client (VAC : somme des profits attendus sur la durée de vie d’un client) est une aide à la décision pour savoir vers quel type de client il faut orienter les moyens marketing. Elle permet de réunir les ressources en vue de l’augmentation de la valeur du portefeuille clients. Cela passe par une fixation des investissements nécessaires à l’acquisition et à l’entretien d’un consommateur en fonction de son espérance de gain ou son potentiel de développement lors de la période de fidélisation. L’analyse du cycle de vie et du comportement d’achat passé permet de donner une allure individualisée à la relation en fonction des besoins et avantages recherchés par le client. Tout cela est possible de plus en plus rapidement grâce à l’exploitation optimale de la base de données. Le programme de fidélisation permettra de gérer de façon optimale et durable la relation entre le client et le magasin afin de le conserver et surtout de modifier sur le long terme son comportement d’achat c’est-à-dire maintenir et intensifier le chiffre d’affaires qu’il peut générer. Il ne fait plus aucun doute que la fidélisation permet d’opérer un effet certain pouvant être important sur la rentabilité. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer l’ampleur que peut prendre cet effet : L’amortissement des coûts d’acquisition client : la fidélisation d’un client permet d’amortir des coûts d’acquisition qui peuvent être énormes. C’est ce qu’explique le discours selon lequel « garder un client revient 5 à 10 fois moins cher que d’en conquérir un nouveau ». Les responsables marketing acceptent un coût élevé de recrutement en raisonnant sur la courbe de vie des nouveaux clients car c’est la marge nette actualisée sur cette durée de vie qui couvrira ces coûts. L’augmentation du chiffre d’affaires généré par client : dans beaucoup de secteurs et aussi dans les GSS, plus un client est ancien, plus en moyenne il génère du chiffre d’affaires en augmentant sa fréquence d’achat et le montant moyen des achats réalisés. Cela s’explique par la confiance croissante que le client éprouve à l’égard du vendeur et par une meilleure connaissance de l’offre que lui propose le magasin. 17 La diminution des coûts de gestion : un client fidèle devient moins onéreux à gérer. En effet, il connaît mieux le magasin et son fonctionnement et à tendance à moins utiliser les fonctions de support. Dans le temps, l’entreprise apprend également à le connaître ce qui peut aussi traduire par la diminution des coûts de gestion. Les effets de recommandations : plus un client est ancien, plus sa faculté de recommander le magasin est forte et plus ses recommandations sont pertinentes et adressées à des profils de prospects correspondant à la cible du magasin. Il devient ce que l’on nomme un prescripteur pour le magasin. La gestion de l’hétérogénéité des clients est un instrument de discrimination des actions marketing pour mieux gérer la diversité des clients et leurs besoins individuels ; et la gestion de la relation client a comme objectif général de modifier durablement le comportement des consommateurs afin de les maintenir et augmenter le niveau de leurs achats. Dans le cadre de la gestion de l’hétérogénéité de la clientèle, on retrouve l’individualisation par apprentissage qui est le marketing sur mesure, où l’entreprise adapte ses offres aux besoins de ses clients. Adaptation dans le sens où une relation d’apprentissage et une connaissance progressives du client deviennent primordiales pour le satisfaire. Les cartes de fidélité et les bases de données sont indispensables pour cette relation d’apprentissage et permettent une diversité de possibilités d’individualisation du « marketing mix ». Quant au choix de la cible principale des programmes de fidélisation, les opinions divergent. Dans leur majorité, les managers souhaitent les diriger vers les gros acheteurs afin de limiter le taux d’attrition, ou vers des clients à fort potentiel pour les faire passer dans un segment de valeur supérieure. Le taux d’attrition est un indicateur qui permet de mesurer le phénomène de perte de clientèle. On l’obtient par le ratio : nombre de clients perdus/nombre total de clients. Au vu de l’impact de la fidélité des clients sur la rentabilité des magasins, le taux d’attrition est un indicateur dont le suivi est important surtout que certains dirigeants évoquent le fait que 80% des recettes proviennent uniquement de 20% des 18 consommateurs les plus fidèles. Mais les études réalisées sur le sujet montrent que ces programmes se concentrent à la fois sur les clients actuels et sur les clients potentiels sans faire de distinctions de leurs moyens. Une fois le client acquis, une des finalités de la fidélisation est la continuité et l’intensification de la relation commerciale dans le sens de la transaction. Le principe consiste à diminuer d’abord le risque de départ dans une approche relationnelle, et à modifier son comportement de manière à augmenter la VAC. Ce programme cherche aussi à construire une relation de longue durée en travaillant sur les variables classiques du marketing relationnel comme l’attitude, l’engagement, la confiance et la satisfaction de même que les coûts de changements. Pour maintenir le consommateur, il y a généralement deux approches de la fidélisation : La fidélisation recherchée est générée par des pratiques de différenciation et permet aux magasins de maintenir des prix élevés en profitant d’une préférence marquée de certains consommateurs. Ce type de fidélisation s’explique par le fait que d’une part, l’attitude favorable envers la marque ou l’enseigne conditionne le choix et, d’autre part, la satisfaction envers celle-ci renforce cette attitude. Pour les magasins, en s’assurant d’une préférence stable par l’attitude positive envers la marque ou l’enseigne et d’un niveau de satisfaction élevé pour le produit ou les services, ils peuvent espérer transformer le processus de prise de décision avant l’achat en un automatisme. Implicitement, le programme de fidélisation peut éventuellement avoir un effet sur la différenciation, et diminuer ainsi l’attraction des produits de substitution pour créer une position de monopole partiel. L’enjeu sera de proposer des avantages et des services innovateurs en vue d’accroître la qualité perçue et la satisfaction autour des échanges transactionnels. La fidélisation induite repose sur le principe de la domestication et du verrouillage des clients. Il s’agit de limiter voire de prohiber les possibilités de choix des clients et de dresser des barrières au changement ou des barrières à la sortie. Cette fidélisation cherche à isoler les clients des pressions de la 19 concurrence et à créer des marchés internes, captifs ou « domestiqués », afin d’échapper partiellement au jeu de la concurrence et de l’imitation. Les barrières ou coûts de changement empêchent le client de quitter le magasin et il en devient en quelque sorte « prisonnier ». Après avoir acquis, sélectionné et fidélisé le client, il reste à accroître le niveau de consommation de ce dernier et intensifier les ventes. Soit le magasin passe par l’utilisation des outils classiques de la promotion des ventes, avec des avantages temporaires mais orientés sur le changement du comportement d’achat à court terme, soit il augmente la valeur et l’expérience autour de la consommation. Par expérience, il faut comprendre l’interdépendance des actes de consommations qui ne sont pas isolés mais concernent d’autres activités et peuvent avoir des conséquences sur l’acte d’achat suivant. Une expérience importante peut conduire à modifier des habitudes d’achats. Les outils de la fidélisation de la clientèle Le service après-vente (SAV) regroupe des services fournis par un distributeur à ses clients, après la vente du produit. Il peut comprendre l’installation des appareils, la formation et des conseils d’utilisation, du dépannage, de la réparation ou des applications des conditions de garanties. Le SAV s’est surtout développé parce que certains produits de haute technologie sont d’utilisation ou de réparation si complexes que le client ne maîtrise plus totalement le mode de fonctionnement. Le SAV est ainsi devenu un argument de vente à part entière, qui peut selon les cas s’en remettre au SAV du fournisseur quand l’enseigne en possède une. Il est de plus en plus considéré comme une arme commerciale favorisant la fidélisation du client. Cependant, sa mise en marche résulte le plus souvent d’un désagrément ou d’une insatisfaction chez le consommateur. Le magasin se trouve donc dans une position un peu délicate, mais cette dernière va lui offrir la possibilité de prouver au client que la relation ne s’est pas arrêtée au paiement du produit. Il saisira cette opportunité pour dépasser la confiance du client et renforcer sa fidélité. Le SAV va servir le magasin, lors par exemple du prêt d’un appareil en cas de panne. Le magasin aura la possibilité de faire essayer au client un appareil plus 20 performant, plus récent et lui donner ainsi l’envie de revenir se l’offrir lors du renouvellement du produit concerné. Pour certains produits, il peut s’avérer nécessaire de mettre en place une « hot line » afin d’assister à distance le client qui a un problème. De cette aide et de ce service peuvent découler la confiance en la marque et donc une attitude favorable ou non pour la fidélité. Concernant la carte de fidélité, chaque consommateur se voit attribuer une carte le plus souvent nominative, lui permettant d’obtenir des avantages auprès du magasin et/ou de ses partenaires. Elle représente un des outils de fidélisation les plus pertinents et le support le plus utilisé, notamment en raison de la souplesse de sa mise en place et de sa facilité d’utilisation pour le client. La carte de fidélité peut être utilisée de deux façons possibles : Son détenteur peut avoir des avantages et un accès à des services privilégiés sur simple présentation de sa carte. Le principe est que ce soit le client qui exprime le souhait d’utiliser sa carte par rapport aux avantages qu’il sait pouvoir en tirer. Ou alors, le magasin utilise les informations collectées sur le porteur de la carte après chaque utilisation pour lui proposer des offres adaptées. C’est un principe passif qui veut que le consommateur soit sollicité, informé a posteriori au regard de l’analyse de son comportement passé. La meilleure recette est la carte de fidélité payante car n’y adhèrent que les clients vraiment motivés c’est-à-dire les 20% qui représentent les 80% du chiffre d’affaires et sur lesquels le magasin peut investir en communication. De plus, cette participation financière du client permet d’amortir une partie des coûts engendrés par la mise en place du programme de fidélisation. La carte nominative est celle qui est le plus souvent conseillée aux magasins même si son coût de gestion est élevé. Le sentiment d’appartenance qu’elle provoque est grand, d’où une incitation plus importante à l’utilisation et par conséquent une fidélité renforcée. L’objectif pour les magasins ne sera pas de multiplier le nombre de porteurs mais plutôt les opportunités d’utilisation de la carte en diversifiant et en personnalisant les avantages. Dans la mesure du possible, il est souvent intéressant pour les magasins 21 d’opter pour un couplage avec des partenaires, c’est-à-dire que la carte servira de support pour plusieurs enseignes et/ou marques. Dans ce contexte, on peut distinguer parmi les programmes de fidélisation, les programmes « mono sponsors » et les programmes « multi enseignes ou multi sponsors ». Dans le premier cas, le programme est géré et financé par une seule entreprise. Dans le deuxième, plusieurs firmes s’en partagent la gestion. L’introduction de partenaires dans le couplage d’offres est actuellement considérée par de nombreuses entreprises comme l’un des meilleurs moyens de croissance des programmes de fidélisation. C’est donc la possibilité pour le client de gagner et d’utiliser ses différents avantages dans des réseaux partenaires. Pour les entreprises, il s’agit du meilleur moyen pour réduire et de partager entre elles les coûts de mise en place et les frais de gestion. Mais la sélection et le nombre des partenaires devront faire l’objet d’une réflexion prudente. Le partenariat avec une banque ou un établissement financier afin de proposer une ou plusieurs fonctions bancaires peut vite devenir un atout favorisant la fidélité des clients. La technique des cartes « multi sponsors » est celle que l’on retrouve très souvent dans la grande distribution. Grâce à ses cartes de fidélité qu’elle a pris l’habitude de proposer, les magasins qui la composent ont réussi à mieux connaître les habitudes de leurs consommateurs et à leur faire des propositions adaptées à leurs souhaits. Il a suffit, pour cela, de recueillir les informations d’achat contenues sur la carte à chaque passage à la caisse et aussi d’analyser les tickets de caisse. Il a donc été possible de lancer des campagnes marketing ciblant précisément les besoins des clients. De plus, même si la carte est souvent gratuite, sa délivrance représente une occasion de remplir un dossier d’information sur le client, ce qui est une opportunité supplémentaire de mieux connaître la cible, son lieu de résidence (délimitation de la zone de chalandise : zone habituelle de provenance des client d'un point de vente), son habitat (nature de l’offre commerciale future). On remarque, cependant, que la technique la plus aboutie en termes de cartes de fidélité est la carte privative. Elle permet d’une part à l’enseigne de fidéliser ses clients par l’obtention de points ou d’avantages lorsqu’ils l’utilisent dans le réseau partenaire et donc d’augmenter le panier moyen d’achat par acheteur. D’autre part, le client perçoit qu’il appartient à un réseau de privilégiés d’où le renforcement de la sympathie à la 22 marque. Du point de vue commercial, la carte privative optimise le chiffre d’affaires par client en lui proposant des produits complémentaires. Toutefois, la carte de fidélité nécessite un suivi méticuleux de la part des responsables marketing surtout si une évolution est envisagée. Rien n’oblige les magasins à faire de la carte une carte payante. Dans le cas où on lui rattache un prix, celui-ci doit être en parfaite cohérence avec les avantages tirés par les clients. Une carte payante déclenche systématiquement un double sentiment chez le porteur. D’un côté, un sentiment d’exigence naturelle par rapport au prix de la cotisation même si ce dernier est symbolique. D’un autre côté, un sentiment plus fort d’appartenance à un groupe de privilégiés. De plus, même si le nombre de porteurs est élevé, le magasin doit toujours veiller à ce que chaque porteur de la carte ait le sentiment d’un privilège dont il bénéficie personnellement. Le site Internet est, par principe, une adresse informatique sur laquelle les internautes peuvent connecter leurs ordinateurs et où l’entreprise a la possibilité de développer avec eux un contact plus ou moins interactif. Il peut contenir des informations sur le magasin, les espaces de ventes ou des liens avec d’autres sites. Très tôt, de nombreuses entreprises ont compris qu’Internet représentait un puissant outil de communication et un nouveau moyen de fidéliser les consommateurs. S’il résulte d’une réflexion stratégique destinée à l’insérer dans la politique de communication globale de l’entreprise, le site Internet peut lui offrir : Un contact interactif plus direct avec le consommateur final. L’accessibilité immédiate à des millions de consommateurs. Un point de vente totalement contrôlé par la marque. Une possibilité d’ouverture du point de vente 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Une réactivité en temps réel aux modes et aux attentes du consommateur. Une absence totale de concurrence sur le site. Le « consumer magazine » est un magazine que les enseignes conçoivent. Il est comme la presse grand public mais orienté vers le magasin et ses produits. Ce magazine est envoyé régulièrement aux consommateurs qui y sont abonnés. Le principe du « consumer magazine » n’est valable que si l’entreprise a suffisamment de produits 23 diversifiés et/ou une politique d’innovation et de communication assez importante pour justifier l’utilisation du support qu’il représente. Son avantage principal d’intéresser la clientèle et donc la fidéliser sur un domaine non-commercial où le plaisir et le divertissement tiennent une large place. C’est l’occasion privilégiée pour un magasin de parler des produits de l’entreprise. L’essentiel du contenu traite aussi de leur évolution, des modalités d’utilisation et de consommation. Dans la mesure du possible, il peut traiter des informations générales mais liées à l’activité du magasin et/ou sa culture d’entreprise et susceptible d’intéresser le lecteur/client au même titre qu’un support de presse. Le magasin doit faire attention à ne pas évoquer les produits concurrents dans le « consumer magazine » sauf lorsqu’il traite d’études de marchés ou de tests comparatifs. Pour être considéré comme un outil de fidélisation par le consommateur, ce dernier doit pouvoir percevoir le « consumer magazine » comme un moyen d’information et non comme un argumentaire publicitaire des produits du magasin, ce qui n’empêche pas d’évoquer les derniers produits sur le marché. Dans la grande distribution, le « consumer magazine » est très souvent accompagné de coupons de réduction sur les produits de la marque ou du groupe. Ces coupons vont permettre de développer un suivi grâce à la traçabilité qu’ils offrent, et vont donc constituer pour l’entreprise le moyen de bénéficier d’indicateurs de fidélisation tout en générant des données sur le retour sur investissement de la lecture et de l’utilisation du magazine. A part les frais de conception et la qualité du support, le coût du « consumer magazine » dépendra directement du nombre de consommateurs destinataires et peut faire du magazine l’un des principaux postes de la communication. Il peut être amorti grâce à quelques pages de publicité faites pour des produits autres que ceux de la marque ou du groupe à partir du moment où ils ne sont pas concurrents. Il peut également développer la communication institutionnelle des entreprises puisqu’elles ont la possibilité d’y expliquer les fondements de leur stratégie. Il est plus intéressant de recourir à une agence spécialisée pour son élaboration surtout que la presse est réellement un métier à part. En effet, la qualité des « consumer magazines » ne permet que rarement aux magasins de concevoir, produire et expédier elles-mêmes leurs magazines. 24 Le numéro vert est un numéro de téléphone gratuit pour le consommateur et qui lui permet d’entrer en relation avec un service d’information de l’entreprise. Il implique une initiative de la part du consommateur, d’où la nécessité de bien communiquer le numéro à l’aide d’une campagne de communication et/ou des packagings produits. Pour aboutir à une technique performante, l’utilisation d’un numéro vert doit remplir certaines conditions : Il doit être choisi pour être facile à mémoriser. L’évaluation précise des besoins techniques à mettre en place doit être faite. L’image de l’entreprise dépend notamment de la facilité d’accès par l’appelant/consommateur. Toutes les occasions doivent être saisies pour développer la visibilité du numéro. Insister sur la formation des télé-acteurs et sur la qualité de cette formation. En fonction des modalités d’utilisation du numéro vert, il faudra prévoir une réception multilingue surtout dans le cas d’une zone d’activité internationale. Il faudra éviter le serveur vocal automatique afin de sauvegarder l’image de l’entreprise. Le plus important : le numéro vert doit demeurer l’outil permettant de fournir un réel service aux consommateurs. Ainsi, le numéro vert n’a d’intérêt véritable que s’il permet d’entrer en relation avec un service consommateur complet en matière d’informations, d’assistance et de réclamations. Le service consommateur est mis en place au sein d’une entreprise afin d’instaurer un contact permanent avec les consommateurs, en étant à l’écoute de leurs remarques, de leurs critiques, de leurs réclamations et de manière à les informer au mieux sur les produits et services de l’entreprise. Il a également la charge des relations avec les associations de consommateurs, les organismes officiels concernés par la commercialisation des produits de l’entreprise et éventuellement les média. L’objectif premier du service consommateur n’est pas d’accroître le chiffre d’affaires mais plutôt de mettre l’entreprise en accord avec les attentes de ses consommateurs. Bien entendu, il ne s’agit pas simplement d’un service visant à 25 recueillir les réclamations des consommateurs déçus mais aussi un service permettant d’établir un contact direct et permanent avec ces derniers afin qu’ils trouvent naturels de contacter l’entreprise pour avoir plus de précision sur un produit ou sur ses modalités d’utilisation. Lehu J-M. (1999)2 détermine sept clés pour rendre un service consommateur performant : 1 L’accueil téléphonique ou postal est soigné. 2 Le suivi des contacts est rapide : ce service doit être consulté le plus souvent possible et pas seulement une fois par semaine. 3 La remontée des informations est précise et rapide : les réclamations concernent différents services de l’entreprise donc ceux-ci doivent prendre le relais le plus rapidement possible. 4 Les réponses sont conditionnées par l’objectif de fidélisation. 5 Les services de l’entreprise sont coordonnés autour de la fonction : sans cela, il n’y aura pas de mise à profit réelle de l’information. Celle-ci doit donc être prise en compte et exploitée au niveau stratégique avec la collaboration du service consommateurs. 6 Le service consommateurs aide à déceler toutes les origines de perte des clients, dans le but de corriger l’offre et/ou la relation commerciale avant que les clients ne soient totalement perdus pour l’entreprise. 7 L’accessibilité est facile, rapide et si possible gratuite. Le parrainage est un procédé par lequel un client est récompensé par un cadeau lorsqu’il amène un nouveau client à l’entreprise grâce à une recommandation effectuée auprès de ses proches ou connaissances. Le parrainage est généralement utilisé pour que la durée de vie théorique du nouveau client permette de dégager suffisamment de marge pour la "rémunération du parrain" surtout que les coûts d’acquisition marketing classiques sont souvent élevés. Le club est un regroupement plus ou moins sélectif des meilleurs clients. Il permet de leur dédier des offres ou événements tels des ventes privées ou présentation en avant-première. Les objectifs recherchés par les magasins sont surtout la protection 2 Lehu J-M., La fidélisation client, Editions d’organisation, 1999 26 de leur part de marché mais aussi établir un dialogue avec les meilleurs clients, valoriser l’image de marque de l’enseigne et surtout dynamiser les ventes sur le long terme. Pour sa réussite, il faut que l’enseigne puisse trouver un élément fédérateur et lui donner une identité conceptuelle et visuelle, proposer des avantages réels, actualisés et valorisés et pouvoir intéresser les clients et les faire adhérer. L’enseigne ne doit pas faire d’adhésion automatique par un simple achat mais repérer les meilleurs clients. A la lecture de cette analyse, on comprend mieux pourquoi une grande partie des budgets de promotion des entreprises de la grande distribution est consacrée aux programmes de fidélisation. Cela se comprend encore mieux dans la mesure où elle ne peut accéder, en France, avant 2007, à l’aide de la télévision pour ses campagnes de publicité. Ainsi, ces programmes de fidélisation correspondent au besoin réel actuel des magasins de se réorienter davantage vers leurs clients. Cette orientation conduit donc à un élargissement des frontières organisationnelles longtemps orientées produit vers une intégration des clients. Dans ce contexte, ces programmes sont un moyen privilégié pour reconstruire cette proximité avec le client et individualiser l’offre et la relation clientèle à l’aide des informations contenues dans les bases de données. Même si les outils disponibles sont assez nombreux, ils représentent un coût assez important pour que chaque enseigne, à l’analyse de ses produits, choisisse ceux qui sont les plus compatibles à son activité. Ainsi à Conforama de Chambray-Lès-Tours a-t-on adapté chaque outil de fidélisation en fonction de la nature de l’activité et de la stratégie commerciale. 27 Deuxième partie : La fidélisation à Conforama Chambray-Lès-Tours I - Processus de fidélisation A - Stratégies de satisfaction de la clientèle Pour garantir à ses clients un maximum de satisfaction avant ou après leurs achats, Conforama a établi une charte des valeurs à laquelle tous ses magasins sont tenus et qui renforce son image de marque. Ses engagements sont au nombre de six : 1. Une visite chez Conforama est un moment de confort. 2. Chez Conforama, nous sommes tous compétents pour accueillir un client, nous avons toujours deux minutes pour écouter un client. 3. Une attente est toujours inacceptable : nous la rendons acceptable. 4. Un client bien informé est un client gagné : nous disons toujours la vérité au client. 5. Pour nos clients, aucun effort n’est inutile. 6. Derrière chaque réclamation se trouve un client fidèle : nous sommes tous compétents pour tenir les engagements Conforama. Ce sont ces engagements qui sont le fondement de la relation clientèle dans cette enseigne et tout est mis en œuvre pour s’attacher durablement la clientèle. En effet, dans le contexte actuel où la concurrence est de plus en plus rude, Conforama doit redoubler d’efforts pour se maintenir à sa position de leader sur le marché de l’ameublement. C’est ainsi que périodiquement, différentes enquêtes de satisfaction de la clientèle sont faites afin de mesurer la satisfaction de la clientèle et de corriger les lacunes qui pourraient apparaître. Il ne s’agit pas simplement de voir si les clients sont satisfaits ou pas de leurs produits ou services auxquels ils ont pu accéder mais de mesurer aussi les compétences des vendeurs. Une fois par mois, la direction générale fait une enquête appelée « Top client » et qui correspond en fait, au client mystère. Une personne se fait passer pour un client et s’attend à ce qu’un vendeur lui accorde toute son attention et lui fasse toutes les propositions en termes de choix. Il 28 vient vérifier les compétences des vendeurs ce qui englobe l’accueil, les choix dans les différentes gammes de produits, des explications rationnelles pour l’aider dans son choix. Il s’attend aussi à ce que le vendeur l’aide dans le choix des services tels que la livraison ou la location d’un camion de même qu’il lui propose la carte Conforama. Bien entendu, il fait le tour des différents rayons qui composent le magasin c’est-à-dire le rayon blanc-brun-gris c’est-à-dire le rayon électroménager, télévisions et électroinformatique, le rayon gros meuble et literie et le rayon petits meubles et libreservice. Une fois terminé avec le vendeur, il se dirige vers les caisses afin de mesurer aussi l’accueil, les formules de politesses et surtout le fait que l’hôte ou hôtesse de caisse ait demandé si le client comptait régler ses achats avec la carte Conforama. Il arrive souvent que le client oublie qu’il est détenteur de la carte et c’est le rôle de caissières de s’assurer qu’il l’utilise afin de garder la trace de ses achats dans les fichiers. C’est l’une des techniques de la gestion de la relation clientèle. Pour retirer la marchandise, le « pseudo client » va à l’enlèvement des marchandises et en profite pour mesurer l’accueil et le temps d’attente des clients. Mais la mission du client mystère ne s’arrête pas là puisqu’il vérifie aussi l’accueil téléphonique, l’aspect extérieur et l’entrée du magasin. Sa mission achevée, il fait un compte-rendu à la société prestataire de services qui l’a engagé. Celle-ci fait des statistiques et des comparaisons par rapport au mois précédent entre les différents rayons et établit une moyenne trimestrielle et annuelle. Dans son rapport, le client mystère est tenu de respecter l’anonymat des vendeurs auxquels il a eu affaire. Leur identité n’est pas prise en compte car même si un vendeur se comporte mal avec un client, ce qui a pour effet de rejaillir sur l’image de marque du magasin tout entier. Ce comportement affecte l’ensemble des structures alors toutes les personnes travaillant dans ce magasin sont concernées et tenues de tout faire pour sa bonne marche. Les résultats étant confidentiels, nous ne pourrons pas évoquer des chiffres mais on retrouve une terminologie et une division des résultats par thèmes, qui sont propres à cette enquête : Le mot « magasin » rassemble les questions portant sur les aspects matériels de la qualité du magasin. 29 Pour « équipe », on entend les questions relatives à l’accueil, le conseil et l’esprit de service. Le thème « vente » englobe les questions relatives au conseil et à la vente. Quant au thème « ressenti », il s’agit du pressenti personnel du visiteur en tant que client. Deux fois par an, généralement en avril et au début du mois de septembre, une enquête de satisfaction clientèle est réalisée à la sortie du magasin et du dépôt (lieu d’enlèvement des marchandises) et là il s’agit de mesurer les niveaux de satisfactions des clients après leurs achats. L’enquête qui se déroule en septembre inclut non seulement la satisfaction mais aussi le comportement de la clientèle. En avril et septembre 2004, les études ont porté sur 200 questionnaires en sortie de caisses et 80 au dépôt. Sur cette base, les résultats statistiques ont été jugés fiables car reposant sur plus d’une centaine de questionnaires. Ces deux enquêtes reposent sur la méthode quantitative. Elle se compose de questions dont les réponses se positionnent soit sur une échelle, soit sur des choix multiples, soit sur l’alternative oui/non. L’étude d’avril porte sur l’indicateur de satisfaction global et est réalisée sur la base de quatorze critères de satisfaction que la société qui est chargée de l’évaluation regroupe en cinq domaines : 1. Enlèvement marchandise 2. Ambiance, merchandising et visuel 3. Vendeurs 4. Services 5. Caisses Les questions auxquelles les clients répondent sont basées sur quatre niveaux de satisfaction proposés (très insatisfait, insatisfait, satisfait, très satisfait). A chaque réponse, on attribue des points allant de 0 à 20 et la moyenne obtenue synthétise le score de satisfaction. On ne tient pas compte des personnes n’ayant pas souhaité répondre à un ou plusieurs critères. Les résultats sont comparés de manière historique donc par rapport aux années précédentes et de manière géographique donc par rapport à ceux de Conforama 30 France(S.A) et des différents Conforama de la région Est-Sud-Ouest(E.S.O) dont fait partie le magasin de Chambray-Lès-Tours. Le tableau de comparaison permet de se situer par rapport aux résultats de la S.A et de la zone E.SO. On associe deux symboles différents selon que le score de satisfaction du magasin soit supérieur ou inférieur d’1 point à la moyenne de la région. Ce tableau précise aussi le meilleur ou le moins bon score obtenu critère par critère tant au niveau national qu’à l’intérieur de la région. Après le tableau de comparaison, on a celui qui résume les évolutions constatées d’une période à une autre pour le magasin de Chambray et ceux de la région. Ici les symboles représentent une augmentation ou une diminution du score de satisfaction par rapport à la zone E.SO. Le dernier tableau est l’indice de satisfaction et synthétise l’ensemble des scores obtenus à chaque critère. On y condense les quatorze scores de satisfaction et on applique le ratio : (somme des 14 scores de satisfaction/14x20) x1000. Une fois que la société a rendu son rapport, le directeur du magasin réunit les chefs de rayon, leur présente les résultats et leur demande de lui présenter un plan d’action dans les semaines à venir. Le magasin peut demander des renseignements complémentaires ou des explications approfondies à la société qui s’est chargée de l’enquête. Chaque chef de rayon présentera le plan d’action de son rayon lors d’un entretien individuel avec le directeur du magasin. Ce dernier fera une synthèse des plans d’action et essaiera d’évaluer les gains potentiels ainsi que les coûts. Il enverra cette synthèse au directeur régional pour validation et transmission au directeur du réseau et au directeur général. La deuxième enquête de satisfaction est une étude de positionnement dynamique dans laquelle l’étude des comportements des clients occupe une grande place. On y retrouve plusieurs rubriques telles que la raison de venue, les achats d’impulsion, la concurrence, la satisfaction magasin et dépôt. On tient aussi compte des raisons de non achat et du profil de la clientèle. Dans les principales raisons de venue, c’est la nécessité de faire un achat qui l’emporte suivie du désir d’information sur un produit. Dans cette dernière raison, 31 l’information peut porter sur les facilités de paiement, sur les délais de livraisons et le plus souvent sur la disponibilité du produit. La comparaison entre magasin a aussi une part non négligeable mais le pourcentage des causes de non achat n’est pas négligeable de même que le temps d’attente vendeur. Dans les achats par rayon, on se rend compte que le rayon meuble et petit meuble constitue la plus grande part de chiffre d’affaires, de même que les sièges et meubles de salons. Néanmoins, ce qui compte vraiment dans cette enquête est la part des achats d’impulsion en constante évolution ce qui est un bon point pour le magasin. Pour les raisons de non achat, l’indisponibilité du produit et le fait de ne pas trouver le produit recherché sont le plus évoqués. Alors que dans les raisons de venue, la comparaison tient une grande place, ici elle est négligeable. Dans cette enquête, l’effet de la concurrence est mesuré pour avoir une idée du pourcentage de clients qui viennent à Conforama avant ou après avoir visité un concurrent. On se rend compte que Conforama est assez bien positionné et que son principal concurrent est le magasin But qui offre à peu près le même type d’articles que lui (cf. annexes). Faire une étude sur le comportement de la clientèle est indissociable de son profil. A Conforama, à peu près toutes les catégories socioprofessionnelles (CSP) sont représentées avec une plus grande représentation des cadres moyens. Une grande part de cette clientèle a sûrement envie de revenir faire ses achats dans ce magasin, ce qui témoigne d’une bonne image de marque et d’une assez bonne satisfaction de la clientèle. Le travail de synthèse effectué par le directeur du magasin après la première enquête se fait aussi après la deuxième. Une autre enquête fut réalisée entre avril et juin et portait sur le suivi des livraisons. Elle consistait à joindre les clients qui avaient opté pour la livraison à domicile de leurs marchandises et à leur demander leur niveau de satisfaction après s’être fait livrer. On avait souvent deux cas chez les clients : Ceux qui avaient choisi la livraison et le montage de leurs meubles ou l’installation de leurs appareils. 32 Ceux qui avaient choisi seulement la livraison et le dépôt de leurs marchandises. De l’étude de cette enquête, sont apparues les moyennes suivantes : Pas du Très Assez Peu tout Non satisfait satisfait satisfait satisfait concerné 22,73% 5,46% 2,73% 10% 10,90% 5,46% 10% 6,36% 10% 71,82% 17,28% Présentation et tenue vestimentaire des livreurs 100% Conformité des produits livrés 100% Montage des meubles Explication sur le fonctionnement des appareils Mise en route des appareils avant le départ des livreurs 17,27% Propreté des lieux après le départ des livreurs Explications sur le SAV 100% 33 Au final, sur la satisfaction de la prestation de livraison, on a : Pas du Très Assez Peu tout satisfait satisfait satisfait satisfait 59,10% 33,64% 4,55% 2,72% Satisfaction globale de livraison Très satisfait Assez satisfait Peu satisfait Pas du tout satisfait Fidèle à son positionnement de « discounter » comme en témoigne sa devise « Conforama, le pays où la vie est moins chère », le magasin n’hésite pas à mettre en concurrence ses fournisseurs dans le but d’obtenir des prix d’achats assez bas. Il a ainsi la possibilité de proposer des produits à des prix bas sur le marché. De plus, dans le but de s’attacher sa clientèle, Conforama n’a pas hésité à élargir sa gamme de meubles afin de satisfaire tous les goûts et toucher toutes les strates de la population. Ce qui lui permet aussi de réaffirmer son positionnement de distributeur multi-styles du magasin tout en considérant les spécificités nationales. On y retrouve huit styles différents de meubles qui sont : Le style design se définit comme un style avant-gardiste, innovant, original où l’esthétique prime sur la fonction. Le métal est le matériel utilisé pour les pieds ou la structure, du verre pour les plateaux de table et toutes les matières 34 détournées de leur usage commun comme le béton ciré. On a des couleurs vives ou froides et un détournement de formes stylisées et de fonctions. Le contemporain ou moderne jeune a des formes épurées et ludiques, fait avec des matériaux en plastiques, en verre dépoli, du synthétique ou du matériel naturel comme le lin, le coton ou le bois massif. On a des couleurs vives, des bois très clairs ou très foncés. La forme des meubles est plutôt longiligne, rectiligne ou sur roulettes, des assises profondes, des dossiers bas et des poignées larges, longues ou masquées. Le style moderne classique présente des formes simples et sobres et des couleurs sages comme le bleu, le vert et la fonction prime sur l’esthétique. Les matières synthétiques comme le skaï, le plastique imitation métal sont très utilisées. Les formes droites ou les accoudoirs arrondis pour les canapés suggèrent le confort. Le style ornemental avec le style italien laqué brillant se fait avec des bois sombres, des miroirs ou du marbre et de la pierre. On a des formes droites avec des ornements tels que des colonnes grecques ou des coquillage. Le romantique est d’inspiration ancienne style Louis XVI ou provençal, revisité par la finition qui est blanchie, décapée ou de bois peint. Les couleurs sont douces et pastels, dorées, décapées ou blanches (rose, bleu lavande, jaune paille). Le country est un style d’inspiration du terroir avec des matériaux bruts et naturels comme le bois massif non exotique (pin, chêne). Il fait référence à un cadre de vie à la campagne. Le style ethnique est d’inspiration étrangère c’est-à-dire chinoise, africaine, sud-américaine ou orientale. Les matériaux sont bruts en bois massif sombre, en bambou, coco, rotin. Le bois massif est souvent mixé avec le cuir, le tissu ou le métal. Les couleurs sont sombres et de tons rouges, noirs, bleus chinois, bois couleur sombre comme le wengé. Les formes sont droites avec des pieds gainés, arrondis. Le style ancien fait référence à un style classique de l’histoire tel les époques Louis-Philippe, Louis XV, de la Régence. Le chêne, le merisier, le noyer bronze, le cuir sont les matériaux utilisés. 35 B - Analyse Comme nous l’avons compris, la satisfaction de la clientèle n’entre pas en jeu dans la première enquête. Elle tient plutôt compte du professionnalisme des différentes équipes travaillant au sein du magasin. Ainsi, le but est de vérifier qu’une bonne partie des stratégies pour la fidélisation des clients est opérationnelle. En effet, dans la grande distribution, ce sont les vendeurs qui assurent le contact humain et c’est donc à eux que revient la difficile tâche de s’approprier le client tout en n’oubliant pas leur principal but qui est d’accroître le chiffre d’affaires. Un très bon conseil peut faire revenir un client même si à sa première visite, il n’avait rien acheté. Dans l’enquête « Top client », le ressenti du faux client est important car étant une personne neutre, on peut penser qu’il sera objectif et fera des remarques pertinentes. Mais il faut prendre ces dernières avec précautions dans la mesure où chaque individu ne ressent pas les choses de la même façon. Il faut donc relativiser les pronostics sur ce thème car il demeure une grande part de subjectivité dans les émotions que les personnes peuvent ressentir. Le but des deux enquêtes de satisfactions est de connaître le pourcentage des insatisfaits et de faire des corrections au niveau du magasin. Le plus intéressant est que souvent les clients n’hésitent pas à faire le tour de tous les magasins avant de faire leurs choix définitifs ce qui témoigne de ce comportement « zappeur » du client d’aujourd’hui. L’enquête sur le suivi de livraison a dévoilé certaines lacunes des livreurs, telles le fait de ne pas communiquer sur le SAV de Conforama donc ne pas être les porteparoles du magasin à l’extérieur, ce qui est peut-être dû au fait qu’ils sont des employés d’une entreprise sous-traitante. Sur le montage des meubles, leur savoir-faire ne fait aucun doute mais tel n’est pas le cas pour les appareils informatiques et électroménagers. Il revient donc au magasin de leur assurer un minimum de formation pour qu’ils soient plus performants et ainsi, aider à renforcer l’image de marque de Conforama. Cette formation devra aussi mettre l’accent sur les fonctions du SAV, 36 fonctions qu’ils devront rappeler aux clients lors des livraisons. En effet, les vendeurs ayant régulièrement des formations sur les produits et les méthodes de vente, il serait souhaitable d’en faire profiter les livreurs pour améliorer leur professionnalisme. A Conforama, la règle est qu’il faut savoir aborder le client au bon moment afin d’éviter l’achat dans un magasin concurrent. Jouir immédiatement de l’achat d’un produit reste le désir de tout acheteur et c’est donc au vendeur d’arriver à persuader le client que l’attente sera moins longue et si possible lui accorder une remise commerciale. Cependant, les remises ne sont faites que pour pouvoir revendre plus cher ensuite car elles génèrent des coûts. Pour éviter des délais de mise à dispositions longues pour les produits, Conforama a changé sa politique logistique et désormais, la réception de certaines marchandises achetées aux fournisseurs se fait sur différentes plates-formes dont une basée à Vénissieux qui assure leur redistribution aux différents magasins. En fait, les achats sont assurés par les centrales d’achat de Conforama. Il s’agit d’un circuit assez long puisque ce sont les chefs produits qui se chargent de trouver des fournisseurs sur la base d’un cahier de charges. Ou alors, des bureaux de sourcing répartis dans le monde entier trouvent des fabricants proposant les meilleurs prix. Pour d’autres marchandises le circuit court est privilégié et c’est le chef de rayon qui contacte directement le fournisseur qui se charge alors de l’envoi des marchandises à intervalles régulières. Avec cette méthode, Conforama est assuré de pouvoir avoir les meilleurs prix de revente et les fournisseurs ne sont pas trop lésés puisque le magasin s’engage toujours à acheter un nombre fixe de marchandises. 37 II - Outils de fidélisation à Conforama Chambray-Lès-Tours A- Présentation des outils Le développement de la technologie et l’utilisation des stratégies du CRM ont conduit à Conforama à l’établissement à un système informatique commercial appelé Mercure. Selon que l’on est vendeur ou chef de rayon, les sessions du poste informatique diffèrent. Chez les chefs de rayons, on a : -Saisie folio d’inventaire -Reprise et remboursement -Exploitation système -Suivi de la clientèle -Gestion des impressions -Statistiques -Inventaire -Vente produits -Gestion physique du dépôt -Gestion produits Les vendeurs n’ont pas les mêmes rubriques : -Réservation vendeur -Annulation prise de commande -Modification adresse client -Editions -Connexion avec le site Internet de Conforama Ce qui est intéressant, c’est qu’en général ce sont les vendeurs qui alimentent les bases de données (BDD) à l’issue d’une vente. En effet, ils prennent toutes les coordonnées du client (nom et prénom, l’adresse et numéro de téléphone). Ces renseignements prennent leur importance quand il s’agit d’une vente avec livraison ou quand le produit doit être disponible ultérieurement. Dans ce dernier cas, dès que Conforama reçoit le produit, le chef de rayon en collaboration avec les hôtes ou hôtesses d’accueil contactent le client. Avant les progrès récents de la technologie, le contact clientèle se faisait essentiellement par le biais du courrier postal mais maintenant ce n’est plus 38 systématiquement le cas. Au cas où le client aurait laissé son numéro de téléphone mobile, il est possible de lui envoyer un SMS (short message sender) pour l’avertir de la disponibilité de sa marchandise ce qui est plus rapide et coûte moins cher. C’est donc aux vendeurs qu’il revient de bien renseigner la BDD qui sert à tous les niveaux dans le magasin. Cela leur permet de pouvoir gérer la relation clientèle à distance lorsqu’un client téléphone pour avoir, par exemple, des renseignements sur sa commande. Celui-ci n’a plus besoin de se déplacer et on retrouve facilement le détail de sa facture par le biais du numéro de celle-ci. Il peut aussi arriver lors de la livraison des marchandises que les livreurs se perdent et aient besoin de contacter le client à livrer pour plus d’informations sur son lieu de livraison. Cela leur évite de perdre du temps pour avoir ces renseignements et effectuer leur livraison ce qui participe à la satisfaction du client. Cependant, les BDD n’ont pas cette seule fonction. Régulièrement, Conforama France édite des brochures sur les promotions à venir qu’elle fait parvenir aux habitants de Tours et de ses environs. C’est là qu’intervient le géomarketing dont se sert le directeur du magasin pour l’envoi de ses brochures promotionnelles. Il s’agit d’une étude géographique de la clientèle effective ou potentielle du magasin. Les utilisations du géomarketing ou micromarketing sont multiples. Par exemple, il permet de bien connaître la zone de chalandise d’un point de vente ou de mieux cibler les distributions de prospectus ou de catalogues. En comparant les fichiers clients de la BDD, le directeur peut avoir une idée assez précise des retombées de la distribution des prospectus. Grâce au géomarketing, il a été établi que Conforama avait une grande influence sur les zones de Tours Sud et ses environs et de Tours Centre. A Tours Nord, cette influence est moindre du fait de la présence d’un concurrent de taille qu’est la CAMIF même si ces deux magasins n’ont pas le même positionnement au niveau des prix et des produits. Ce fait a été établi lors d’une étude de concurrence dont les chiffres sont présentés en annexe. De là, la distribution offres promotionnelles est plus ciblée dans les zones de forte influence plutôt qu’à Tours Nord mais cela ne veut pas dire que Conforama ignore cette partie de la ville et n’essaie pas d’attirer des clients potentiels. 39 Conforama Chambray détient son propre service après vente (SAV) qui lui permet de gérer les réparations des appareils ou des meubles que les clients ramènent. Les clients vont les voir pour divers problèmes et peuvent être assurés que leurs problèmes seront pris en charge. Même si leur intervention a pour origine une gêne chez le client, c’est au SAV de tout faire pour qu’il soit satisfait de la réponse à son problème. Pour cela, il se fait aider par le centre de Nantes pour les réparations les plus difficiles et dans le cas des appareils que le client peut difficilement transporter ; il peut selon les cas se déplacer gratuitement ou demander à ce qu’un technicien se déplace chez le client. Le SAV est sollicité pour tous les types de problèmes et certaines fois pour des préoccupations qui peuvent paraître anodines mais qui serviront à intensifier la relation avec la clientèle et à contribuer à sa fidélisation. SAVEO est le SAV des magasins CONFORAMA assurant le dépannage des produits électroménagers, télévisions, Hi Fi, vidéo et micro-informatique des grandes marques de même que les meubles vendus en France. Son organisation s’appuyant sur 11 centres régionaux lui permet d’intervenir partout en France. SAVEO réalise annuellement 600 000 interventions dont 400000 au domicile de ses clients. L’activité du SAV de Conforama Chambray va de paire avec les garanties proposées aux clients et, d’ailleurs, c’est grâce à celle-ci que les clients peuvent en bénéficier gratuitement sinon les interventions peuvent être payantes Dans le rayon meubles, la garantie est nationale et gratuite pendant deux ans mais les clients peuvent opter pour une garantie complémentaire longue durée (GLD) payante pour une période de trois ans. Cette période débute à compter du jour de l’expiration de la garantie de deux ans. Elle comprend le remplacement des pièces, la main-d’œuvre, le déplacement (pour les gros meubles) dans un rayon de 30 kilomètres autour du magasin le plus proche. Le coût de la GLD varie selon les types de meubles. Les meubles concernés et les pièces garanties sont : Convertibles et banquettes : mécanisme de couchage et lattes du sommier Salles de séjour, chambre à coucher, buffets de cuisine et éléments de cuisine, meubles de salle de bain, armoires de rangement : serrures, charnières, 40 coulisseaux de tiroirs, poignées, supports d’étagère, tringlerie, supports de fixation. Sommiers à lattes : lattes du sommier La GLD offre un certain nombre d’avantages pour le client : Sécurité : elle permet de jouir du bien quoiqu’il arrive avec des coûts supplémentaires relativement peu élevés. Tranquillité : le client est assuré que son produit sera réparé par des techniciens de bon niveau. Par ailleurs, il bénéficie d’un prêt d’appareil pendant la durée des réparations. Economie : en cas de panne, la GLD coûte moins chère que le prix de la réparation. La première intervention correspond, en général, au prix de la GLD. Couverture Nationale : possibilité de faire jouer la garantie dans tous les magasins Conforama situés en France métropolitaine. Sans sous-traitance : le client a un seul interlocuteur (SAVEO) dont les techniciens connaissent bien les produits. La carte Conforama est la possibilité pour le magasin de rendre accessible à sa clientèle tous les produits à travers le paiement de mensualités. Cette carte est l’outil fondamental pour le développement de sa stratégie de fidélisation. Il s’agit d’une carte de fidélité avec une fonction de crédit, donc possibilité de régler ses achats avec. Bien que la notion de crédit semble rebuter bien des gens, l’INSEE a établi une étude qui montre que : Pour 94% des français, le crédit à la consommation est entré dans les mœurs. 72% des personnes interrogées dans une enquête menée par le siège de Conforama prétendent s’attendre à ce que l’on leur propose un mode de financement lorsqu’elles entrent dans un magasin d’équipement de la maison. Quel que soit l’âge, la profession ou le revenu, beaucoup de personnes achète à crédit dans le respect de la légalité. Partant de ce constat, la carte Conforama est devenu un argument de vente et les vendeurs n’hésitent plus à la proposer quand ils sentent qu’ils sont en face d’une clientèle qui pourrait en avoir besoin ou même pour qu’elle serve à leurs meilleurs clients. Ainsi, le financement va favoriser le passage à l’acte d’achat du client, lui 41 permettre d’avoir le budget nécessaire à la concrétisation de son achat et de pouvoir anticiper son achat. Le principe de la carte Conforama A partir du montant mensuel que le client souhaite consacrer à ses achats, la carte met à sa disposition une réserve d’argent pour financer son achat du jour et ses achats futurs. Le compte Conforama est donc un découvert en compte utilisable avec la carte de crédit Conforama. Elle a une durée d’un an renouvelable et le remboursement minimum mensuel est de 5% du montant du découvert utile (montant dont le client a besoin pour effectuer son achat). Les droits d’accès aux services non financiers est de 7,5€, gratuits la première année d’adhésion. Le coût du crédit est variable selon le montant et la durée du crédit. Le taux effectif global (TEG) est de 18,01% pour un solde débiteur jusqu’à 1500€ et de 16,18% au-delà. Le TEG comprend les frais annexes c’est-à-dire les frais de dossiers et d’assurance. C’est l’indicateur global du coût auquel le crédit revient au client. Au fur et à mesure des remboursements de son crédit par le client, il reconstitue sa réserve et la partie du capital remboursée redevient disponible pour de nouveaux achats. Il peut diminuer à tout moment sa mensualité pour alléger son budget mais dans la limite de 3% du découvert utile ou l’augmenter pour rembourser plus vite. Le client peut décider de régler ses achats au comptant en fin de mois. Pour cela, il lui suffit de renvoyer un chèque correspondant au montant total de son achat à la FACET avant une date limite précise. La FACET est l’organisme prêteur qui gère la carte Conforama et qui donne son accord pour toute ouverture de carte. Généralement, la carte Conforama est proposée avec la possibilité de régler ses achats dans les trois mois : c’est le principe Confo3. A l’issue de cette période, le client choisit de régler ses achats comptant sans frais ou de mensualiser son remboursement mais avec frais en sus. 42 Exemples de mensualités Découvert utile Mensualité 5% 150€ 7,5€ 1000€ 50€ 1500€ 75€ Les conditions d’obtention d’une carte Conforama Une pièce d’identité. Le dernier bulletin de salaire. Un chèque annulé (à défaut, un relevé d’identité bancaire ou une quittance EDF). Les avantages de la carte Conforama Octroi d’une réserve d’argent utilisable dans touts les enseignes du réseau Aurore (144000 points de ventes) et dans de nombreuses enseignes partenaires comme Printemps, Orcanta, La Redoute, Artès, Cyrillus et sur le site Internet de la Fnac. Possibilité de payer comptant en fin de mois sans intérêts. Possibilité de remboursement anticipé sans frais. Possibilité de décaler deux mensualités par an (Jok’Confo). Obtention de points cadeaux à chaque achat réglé avec la carte. 10€ d’achat = 1 point. A la fin de l’année, il est remis au client un chèque cadeau correspondant au nombre total de points cumulés. Elle permet de bénéficier d’offres promotionnelles régulières : mailing et offres exclusives relayées dans le relevé de comptes ou spécifiques en magasin. Location d’une camionnette pour le transport des marchandises sans verser de caution. Retrait d’argent dans les distributeurs BNP PARIBAS et Caisse d’Epargne par débit du compte renouvelable. 43 Accès à tous les services Aurore : 10% de réduction sur les envois de fleurs achetés à Aurore Fleurs, des remises sur le développement des photos, dans les agences de voyages et dans le club gourmet du réseau Aurore. Assurance vol pour les produits achetés pendant 90 jours à compter de la date d’achat, et à partir de 77€ d’achats. Le Pack Confo Déménagement (PCD) est une innovation en termes de service, proposée aux clients de Conforama en plein déménagement. L’objectif de ce pack est de générer du chiffre d’affaires additionnel en développant la part de marché de Conforama sur les achats réalisés au moment du déménagement. Il s’agit de développer le panier moyen des clients et d’en recruter de nouveaux. Ce pack permet aussi de renforcer l’image de « discounter » de l’enseigne en apportant des solutions d’accompagnement à ses clients. Pour pouvoir mettre en place ce service, l’analyse de Conforama s’est appuyée sur certaines données établies après une période test des magasins Conforama : 2,2 millions de foyers déménagent par an. De grosses dépenses sont réalisées pour équiper sa maison à cette occasion (un client qui déménage dépense environ 550€ chez Conforama soit 40% plus qu’un client habituel. 75% des foyers gèrent leur déménagement eux-mêmes, d’où une forte attente de solutions pour les assister au cours de cette étape. En 2004, Conforama a procédé au test de ce service dans 20 magasins et le bilan est : Un chiffre d’affaires « client PCD » de 1123€ ce qui est très au-dessus de la moyenne nationale et 2 fois supérieure au chiffre d’affaires d’un client qui déménage sans le pack. Ce qui confirme l’importance de capter le chiffre d’affaires de ces clients. Des achats multi-rayons et un taux de marge de 35%. Des clients « pack » représentés majoritairement par des jeunes qui emménagent pour la première fois et qui sont à la recherche de solutions pratiques. Des clients « pack » qui déclarent avoir regroupé leurs achats chez Conforama grâce au PCD. 44 Le PCD est gratuit pour le client. Il contient une carte Confo Déménagement, un chéquier de trois avantages pour les clients qui déménagent, un guide expliquant au client comment profiter de ces avantages et un guide pratique contenant des astuces pour bien déménager et des lettres types, comme par exemple une lettre de résiliation. Le client a la possibilité de louer une camionnette équipée d’un « roll » et d’un « diable » pour 1€ pendant 24 heures en semaine mais pas le week-end, sauf pour les magasins fermés le dimanche (dans ce cas location de la camionnette du samedi soir au lundi matin) et sous réserve de disponibilité. Il doit pour cela avoir réservé la camionnette au moins une semaine à l’avance et avoir acheté pour 300€ de matériel en une ou plusieurs fois dans un ou plusieurs magasins Conforama. Ceci à compter de la date de remise du pack et jusqu’à 60 jours après la date de déménagement. Le client a droit à des réductions de 20 à 200€ sur ses achats. Celles-ci sont à valoir sur le seuil d’achat de 300€ et valables une seule fois, sur les achats hors soldes, promotions en cours, produits en publicité, micro-informatique et téléphonie mobile, et hors prestations de services telles que la livraison, le montage et la GLD. Par contre, le client peut demander la carte Conforama qui sera alors gratuite, de même que le Confo 3. Ces avantages sont valables de la date de remise du pack jusqu’à 60 jours après la date prévue de déménagement. 45 B- Analyse Dans le but de s’attacher durablement les clients, Conforama a développé ses différentes techniques mais la plus impressionnantes reste le PCD car, pour le moment, aucun de ses concurrents ne l’a encore imité. Cette offre, couplée avec la possibilité d’avoir la carte gratuitement, représente un excellent outil de fidélisation. Néanmoins, le risque est que cette possibilité ne soit pas exploitée au mieux car la cible du PCD reste les jeunes et ceux-ci ne remplissent pas toujours les conditions pour l’obtention de la carte, notamment celle pour le dernier bulletin de salaire autrement dit, avoir un travail en contrat à durée indéterminée. Concernant la GLD, elle favorise la fidélité des clients à condition que les vendeurs maîtrisent parfaitement la vente des produits et services et ainsi, pourront bien expliquer son importance. De plus, si le client est satisfait de sa réparation, il aura tendance à revenir au magasin avec la certitude que quel que soit le problème qu’il rencontrera, il aura face à lui des interlocuteurs expérimentés ; et le fait qu’elle soit une garantie valable dans tous les magasins Conforama est un atout indéniable. La GLD contribue en fait à gagner la confiance du client, et par le biais d’un prêt d’appareil en cas de panne, à lui faire connaître les nouveautés disponibles dans le magasin. Il n’en demeure pas moins que l’outil le plus intéressant est la carte Conforama car elle génère plus de chiffres d’affaires pour le magasin. Non seulement elle est facile à mettre en place, mais Conforama a su l’associer aux autres outils de fidélisation de telle manière que même si elle a une durée de vie limitée, le magasin fait en sorte que le client puisse difficilement ne plus l’utiliser. Aux moyens de courriers, d’offres promotionnelles périodiques, le client est constamment relancé pour qu’il puisse utiliser sa carte. Conforama a ainsi une BDD confidentielle et propre qu’il ne met pas en vente et la relance des clients est beaucoup plus facile à gérer. La mise en place d’un club est jugée un peu plus aléatoire car les clients peuvent ne pas être actifs surtout que le club demande une longue période d’engagement. Il ne laisse pas trop d’indépendance aux clients qui, au final, peuvent avoir le sentiment d’être obligé de faire des activités qui ne les intéressent plus. 46 Même si Conforama France édite un journal pour sa communication interne, cette stratégie n’est pas utilisée pour l’ensemble de ses clients à cause d’un souci de coût car il faut, généralement, l’associer à des bons de réduction personnalisés si possible et tous les clients de sa BDD ne sont pas des gros clients. Le parrainage est utilisé de manière détournée puisque Conforama ChambrayLès-Tours a des accords avec certaines associations dont les membres ont des réductions sur leurs achats. Plus généralement, il compte sur l’effet de la bouche-àoreille de leurs clients pour avoir nouveaux clients. 47 CONCLUSION Au fil du mémoire, on n’a pu voir que les stratégies de fidélisation de la clientèle revêtent une grande importance pour la grande distribution. Dans le contexte économique présent où la concurrence entre magasins est de plus en rude, ces stratégies sont devenues le meilleur moyen de défendre les parts de marché et d’accroître le chiffre d’affaires. De plus, les lois françaises rendent assez difficiles l’exploitation accrue des BDD dans le but de protéger la vie privée des consommateurs. La seule possibilité pour les GSS est donc de contrer ses concurrents en se différenciant par des services proposés à la clientèle. A Conforama, on peut dire que les stratégies développées ont porté leurs fruits puisque cette enseigne conserve une bonne place dans le marché de l’équipement des maisons. Grâce au principe de sa carte, elle arrive à fidéliser ses clients mais une part de ce mérite revient aussi aux vendeurs qui demeurent le seul contact humain avec la clientèle. Adapter les outils de fidélisation n’a pas été facile pour le personnel mais on peut constater qu’aujourd’hui la relation clientèle est plus aisée. Ce qu’on peut craindre, c’est que la généralisation des stratégies de fidélisation entraîne une lassitude de la part du client engendrant une perte de pouvoir du magasin sur sa clientèle. Il revient donc à Conforama de chercher constamment des moyens pour faire face au client « zappeur ». Dans ce contexte, le magasin ne se contente pas de fidéliser les clients mais établit aussi des moyens pour attirer de nouveaux clients. En effet, avec le risque de déperdition de la clientèle, construire son chiffre d’affaires uniquement sur les clients existants peut se révéler dangereux pour le magasin car ceux-ci peuvent à tout moment cesser de le fréquenter. Par le biais des prospectus envoyés à chaque publicité, Conforama cherche aussi bien à relancer ses clients qu’à attirer de nouveaux. Ces prospectus peuvent être distribués jusqu’à 150000 exemplaires et le retour se fait très bien. Dans le même esprit, une des missions du stage à consister à élaborer un mailing pour la prospection de nouveaux types de clientèle professionnelle tels que les hôtels, les internats et les maisons de retraite. La prospection est devenue ainsi un moyen primordial pour la survie des enseignes. 48 BIBLIOGRAPHIE Albertini T., Helfer J-P., Orsini J., Dictionnaire de marketing, Editions Vuibert, 2001 Boisdevésy J-C., Le GOUIL V., Le marketing relationnel, à la découverte du consoacteur, Editions d’organisation, 1996 Boyer L., Forest M., Vade-mecum, le marketing : quelle utilité pour le consommateur ?, Editions EMS, Collection pratique d’entreprise, 2004 Brudey N., Ducrocq C., La distribution, Vuibert entreprises, 2e édition, 1998 Cliquet G., Fady A., Basset G., Management de la distribution, Dunod, 2002 Sous la direction de Delhaye C., Mémento-guide Alain Bensoussan, le marketing direct et le droit, Editions Hermès, 2e édition, 1994 Desjardins C., Le marketing direct en action, Editions d’organisation, 1995 Lehu J-M., La fidélisation client, Editions d’organisation, 1999 Peppers D., Rogers M., Le One to One, valorisez votre capital-client, traduction et adaptation par Kaufman H.et Faguet L., Editions d’organisation, Collection Pratique du marketing direct, 1993 Renoux Y., Le service consommateur, outil de l’excellence, Chotand et associés éditeurs, 1988 49 ANNEXE I : Carte Conforama 50 Annexe II : Styles country, contemporain, romantique, design 51 Annexe III : Styles ancien, ornemental, moderne classique, ethnique 52 Annexe IV : Questionnaire de suivi de livraison 53 54 Annexe V : Questionnaire enquête de satisfaction d'avril 55 Annexe VI : Relevé de prix BUT Banquettes < 269 € Entre 269 et 475 € > 475 € BUT 7 7 10 CONFORAMA 7 23 4 Salons cuir < 1300 € >1300 € Styles BUT 1 8 1 rustique, 1 moderne, 6 contemporains CONFORAMA 10 5 1 contemporain, 8modernes, 6 rustiques Rangements Type Prix Caractéristiques Dimensions Similaire Prix Conforama Unitaires bois Unitaire glace 110 € 2 p couleur hêtre ½ penderie 100x200x57 Katia 99€ 137 € 2p 3t hêtre ou merisier ½ penderie 100x200x57 Cyber 159€ 76 € 2p charme ou blanc ½ penderie 87x187x52 Minnie 95€ 59,90 € 2 p ½ penderie 80x170x52 Minnie 228€ 3p 3t 1glace centrale hêtre 150x197x60 Cassio 219€ 459 € 2p ½ penderie érable 200x216x58 Star 499€ 399€ 2p 2 penderie noyer, hêtre, merisier 204x216x70 349 € 2p merisier, hêtre, noyer 165x216x70 Brooklyn 269€ Literie (140x 190 cm) Type Marque Modèle Prix (sommier) Caractéristiques Autres Similaire Prix Conforama Mousse Ressorts Bultex Volta 389€ (235€) Polyuréthane 38 kg/m³ 14 cm Calao 399€ Bultex Impala 469€ (295€) Polyuréthane 38 kg/m³ 15 cm Colibri 345€ (267€) Bultex Limba 199€ (179€) Polyuréthane 38 kg/m³ 11 cm Saga 250€ (230€) Pirelli Ipsos 319€ (315€) Polyuréthane 40 kg/m³ 13 cm Etreinte 439€ (299€) Dunlopillo Thalassa 459€ (279€) Latex 83 kg/m³ 14 cm Empire 639€ (379€) Dunlopillo Lagoon 369€ (315€) Latex 75 kg/m³ 13 cm Corail 459€ (229€) Simmons First 349€ 416 ressorts Access 289€ Simmons Sporting 249€ 551 ressorts Bien-être 56 Annexe VII : Relevé de prix CAMIF Banquettes Type Modèle Prix Matelas Autres Similaire Prix Conforama Clic-clac Feria 799€ Super pirelli latex 7 coloris Baraka 1135€ Mousse micro alvéolée 10 coloris Morphée 1250€ Polyuréthane 50 kg/m³ Silène 749€ Dunlopillo latex 75 kg/m³ Chipy 750€ Polyéther 30 kg/m³ Argelès 760€ Polyuréthane 30 kg/m³ Himalaya 1180€ Dunlopillo latex 75 kg/m³ BZ Gina 510€ Léonora 525€ 4 coloris 10 coloris Salons cuirs < 1300€ Entre 1300 et 3000€ > 3000€ Styles CAMIF 0 12 11 Contemporains et design CONFORAMA 10 5 0 1 contemporain, 8 modernes,6 rustiques Literie Type Marque Modèle Prix Caractéristiques Autres (sommier) Mousse Similaire Prix Conforama Bultex Allégro 369€ (265€) Polyuréthane 38 kg/m³ 17 cm Colibri 345€ (267€) Bultex Fortissimo 319€ (265€) Polyuréthane 38 kg/m³ 20 cm Dunlopillo Cassiopée 499€ (515€) Latex 78 kg/m³ 16 cm Obsession 499€ (319€) Dunlopillo Super 669€ (515€) Latex 83 kg/m³ 19 cm Empire 639€ (379€) Envol 332€ (299€) cassiopée Ressorts Mérinos Vanille 610€ 682 ressorts 22 cm Epeda Orchidée 765€ Multi spires 22,5 cm Tréca Air palace 999€ 713 ressorts ensachés 24 cm 57