En 1815 la France n’est plus une puissance coloniale du fait de la perte de ses différentes colonies.
Par ailleurs, l’idée que la colonisation peut permettre de résoudre les troubles sociaux ne trouve que peu
d’échos et la faiblesse du commerce n’amène pas à des visées expansionnistes. Par conséquent, l’expansion
coloniale française est avant tout une affaire politique.
L’Algérie
La capture d’Alger en juillet 1830 et sa conservation par la Monarchie de Juillet est avant tout une
affaire politique, le roi espérant un gain de prestige pour le pays. Une des conséquences est que le pouvoir
hésite entre occupation restreinte, grâce à l’appui d’un protégé, et mainmise totale. C’est seulement au
moment où les négociations échouent avec Abd el-Kader que les Français décident d’envahir l’Algérie en
1836. Au cours du Second Empire la politique était plutôt celle de l’association que de l’assimilation,
Napoléon III se présentant comme l’empereur des Arabes et des Français. De fait à partir de juillet 1865 les
Arabes pouvaient obtenir la nationalité française sur demande, sous condition d’accepter l’application du
droit civil français. Par la suite la centralisation et le rattachement des services algériens aux ministères
français engagèrent la France dans une politique assimilationniste. Celle-ci fut ressentie comme une
négation de l’identité arabe.
Escales, comptoirs et contrôle des voies maritimes
A partir des années 1830 la France considère les aventures coloniales, hormis l’Algérie, comme
devant relever du développement d’escales pour le commerce que la conquête de territoires lointains. Les
implantations et acquisitions à Madagascar (1841), Grand Bassam, Assinie, Gabon (1842), Obock (1857/62)
et Porto Nova au Dahomey (1863). Toutefois, cette visée n’est pas la seule puisque cela peut répondre à des
émotions de l’opinion publique suite à des évènements circonstanciers (Tahiti en 1847), prise de possession
de territoire (Saigon en 1859 et les îles Loyauté en 1864) ou la déportation de prisonniers (Nouvelle
Calédonie en 1853/4). Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de territoires limités, sauf dans les cas des
comptoirs de Gorée et Saint Louis au Sénégal ou de la Cochinchine autour de Saigon où il s’agit de
conquérir des territoires afin de protéger les comptoirs. A noter, par ailleurs, que les conquêtes seront
l’œuvre d’initiatives d’officiers jusqu’à la prise en main du gouvernement en 1880. Même si l’ensemble des
comptoirs lui permette de posséder une représentation dans de nombreux endroits et que la participation aux
expéditions anglaises en Chine lui également le commerce chinois, il n’en demeure pas moins que cela ne
permet pas de tenir la comparaison avec l’Angleterre. A tel point qu’en Inde, par exemple, les marchands
français s’appuient sur les réseaux des marchands anglais.
Chapitre 2 : Le Scramble
2. Rivalités et arbitrages
La zone méditerranéenne
C’est à partir de 1882 que l’Angleterre possède les pleins pouvoirs sur l’Egypte ottomane. Toutefois,
elle perd le contrôle sur le Soudan entre 1885 et 1898. En 1881 la France intervient en 1881 et établi un
protectorat. A partir de 1883 les affaires étrangères, finances, travaux publics et enseignement ont des
ministres français. En 1911 c’est le Maroc qui accueille un protectorat français suite au conflit avec
Allemagne. Cette dernière obtient une partie du Congo français en échange de l’abandon de ses prétentions
marocaines. L’année suivante c’est l’Italie qui s’installe en Italie en prenant la Lybie à la Turquie.
L’Afrique noire