Chapitre 5 : Qu’est-ce qu’un marché ? Notions du programme 1ère partie : Echange marchand et marché 2ème partie : Le marché, une institution 3ème partie : Les limites de l’échange marchand marché - échange marchand - gain à l’échange Institutions marchandes - droits de propriété Notions complémentaires Problématiques Comment définir un marché ? le marché est-il naturel ? Homoeconomicus, propriété intellectuelle Marchandisation des activités De quoi a besoin le marché pour fonctionner. Peut-on tout échanger sur un marché? Problématique d’ensemble : Quelles sont les conditions pour qu’un marché puisse allouer des ressources rares ? Rappel chap 1 : L'économie elle-même, en tant que domaine du savoir, a pour rôle d'étudier la façon dont sont allouées (et créées) les ressources rares. Comment répartir les richesses ? Beaucoup d'économies contemporaines sont des économies de marché. Cette représentation de l'économie peut être qualifiée de libérale puisque le retour à l'équilibre sur un marché doit être automatique, pour peu qu'aucune intervention (en particulier étatique) ne vienne perturber son bon fonctionnement. I- Echange marchand et marché A) Comment échanger ? Activité 1 : Pourquoi et comment échanger Exercice 1 : Faire soi-même ou faire-faire ? 1. Complétez le tableau : Je sais le faire moi-même Je ne sais le faire moi-même Je le fais moi-même Je demande à quelqu’un de mon entourage Je l'achète généralement à d'autres Préparation du petit-déjeuner Confection de pain Confection d'un repas de midi Fabriquer un jeans Coudre un ourlet Établir un entraînement sportif Établir un diagnostique médical DOCUMENT : « Dans les sociétés modernes, des millions d’échanges ont lieu. Très peu de personnes produisent elles- mêmes tous les biens et services qu’elles souhaitent consommer. Au lieu de cela, les enseignants, les policiers, les avocats, les travailleurs du bâtiment vendent les services de leur travail à un établissement scolaire, à l’État, à un client ou à un entrepreneur du bâtiment, puis échangent le revenu gagné contre les différents biens et services qu’ils désirent consommer biens et services produits auparavant par d’autres. La plupart des économistes considèrent qu’il y a marché chaque fois qu’il y a échange. Pendant des milliers d’années, les sociétés ont affecté un lieu précis à la réalisation des échanges, en créant notamment des « places de marché » dans les villes et les villages. Lors des foires périodiques, les vendeurs apportaient leurs produits, marchandaient les prix avec les acheteurs et empochaient les bénéfices de leur commerce. En économie, le concept de marché décrit toute situation où se produisent des échanges, même si ces « marchés» ne ressemblent pas tous au marché de village traditionnel ou aux marchés financiers modernes. Dans les centres commerciaux actuels, les consommateurs marchandent rarement les prix. Quand les entreprises achètent des matières premières pour les besoins de leur production, elles fournissent de la monnaie et non d’autres biens. La plupart des biens, de l’appareil photographique aux vêtements, ne sont pas vendus directement par le producteur au consommateur. Ils sont d’abord vendus à un distributeur qui les vend à son tour à un détaillant qui les revend finalement au consommateur » Joseph Stiglitz, Principes d’économie moderne, éditions De Boeck, 2009, p 11 2. Pourquoi échangeons-nous ? Il y a donc des biens que nous sommes incapables de produire nous même faute de moyens, de compétences pour ces biens, il n y a qu'une seule solution pour se les procurer : échanger = transaction volontaire entre 2 individus dans laquelle on cède une chose contre une autre chose. Notion de spécialisation : voir lexique 1 Spécialisation* : pour un individu, une entreprise ou un pays, fait de se spécialiser (se concentrer) dans une ou quelques activités, et donc d'abandonner les autres activités. Comment échanger ? Echange ≠ Racket car l’échange est volontaire. Echange ≠ Don car il y a une contrepartie. (Remarque : certains dons peuvent être considérés comme une forme d’échange qd celui qui effectue un don attend du bénéficiaire une contrepartie implicite à plus ou moins long terme) Le don : échange désintéressé, pas de contrepartie exigible par le droit L’échange : Transaction volontaire pour laquelle une contrepartie est exigible. Un échange peut être monétaire ou non monétaire, marchand ou non marchand, ce qui donne 4 types d’échanges. Marchand* : le demandeur n’est Non marchand* : intéressé que par le bien ou service, le La contrepartie n’est pas équivalente vendeur par la contrepartie et le lien les termes de l’échange sont fortement entre ceux-ci n’est que d’ordre influencés par la relation entre les commercial personnes qui échangent. Monétaire* : cession d’un bien ou d’un pain chez le boulanger L’échange entre membres de la famille service en contrepartie de monnaie ou amis à qui on donne « la pièce » pas un échange marchand. Services non marchands de l’Etat (prix non significatif) Non monétaire* : cession d’un bien ou échanges de vignettes Panini à la récré X dépose ses enfants chez leur grandd’un service en contrepartie d’un autre mère et les reprend le soir, non sans bien ou service avoir fait auparavant les courses pour la grand-mère (échange non marchand et non monétaire). Notion à retenir de l’activité Échange marchand* = mode de circulation des biens et services impliquant une évaluation, une négociation, un accord de deux volontés et un transfert entre les parties. C'est une transaction entre partenaires par laquelle sont cédés des biens et des services contre d'autre biens et services estimés équivalents. (les termes de l’échange sont indépendants de la relation personnelle entre les personnes qui échangent.) B) LE MARCHE ET SES CARACTERISTIQUES Activité 2 : La diversité des marchés Question 1 page 68 2 Ainsi, dans un marché : - 2 parties : un ou des acheteurs (demandeurs) et un ou des vendeurs (offreurs) - échange entre ces parties de biens ou services - importance du rapport d’échange : prix, pas forcément sous forme monétaire (exemple : le troc) - ce rapport induit un échange de produits de valeur équivalente Marché : lieu de rencontre entre des offreurs et des demandeurs afin d’échanger un bien ou un service moyennant le paiement d’un prix. Il existe en réalité une multitude de marchés différents selon : • les acteurs en présence (ménages, entreprises, administrations publiques ….) • le type de produits échangés (biens, services, capitaux) • le degré d’abstraction du marché (des rencontres directes entre offreurs et demandeurs dans les marchés de Noël d’Alsace en passant par les échanges à distance par internet jusqu’aux échanges totalement fictifs sur les marchés de capitaux) • les conventions qui déterminent le mode de fonctionnement du marché (prix déterminé, ventes aux enchères, marchandage…) Synthèse du I : Les marchés sont multiples. Cette diversité s’illustre par la variété des biens et services échangés : du marché des voitures à celui des footballeurs professionnels. L’évolution des produits fait aussi que les marchés changent dans le temps. Ils différent aussi par leur taille ou leur échelle : certains sont internationaux, mettent parfois en relation une multitude de protagonistes (marché automobile européen par exemple) lorsque d’autres sont locaux et concernent un nombre souvent moins important d’agents économiques. Enfin, leurs modalités de fonctionnement évoluent : internet a, par exemple, facilité le développement des marchés d’enchères et rend inutile la rencontre physique entre échangeurs. Néanmoins, quelque soit sa forme, l’échange marchand possède un nombre de caractéristiques invariantes. Il met toujours en présence un ou des acheteurs (ou demandeurs) et un ou des vendeurs (ou offreurs). La transaction se déroule en fonction d’un rapport d’échange, le prix, qui se présente généralement sous forme monétaire (mais pas forcément, le troc est aussi un échange marchand) et induit un échange de produits avec contrepartie de valeur équivalente. Lire le document 2 page 69 : Sur le marché des biens et services se fixent les prix, sur le marché du travail, les salaires, sur le marché du capital, les taux d’intérêt. (Attention O/D sur le marché du travail) Nous sommes dans une économie de marché (système économique qui accorde une rôle central aux mécanismes de marché pour assurer la régulation économique) : triomphe des échanges marchands. Le marché est tellement associé aux économies modernes qu’il semble correspondre à un "état naturel de l’économie", c’est-à-dire un mode d’organisation spontané de l’activité économique. 3 Economie de marché* : Système économique où les décisions de produire, d'échanger et d'allouer des biens et services rares sont déterminées majoritairement à l'aide d'informations résultant de la libre confrontation de l'offre et de la demande établie par le jeu du marché. II- Le marché est-il naturel ? (débat) A) Le marché, ordre naturel … Activité 3 : Le marché, un ordre naturel La vision libérale du marché repose donc sur une conception particulière de la nature humaine, qui suppose de considérer l’individu en tant qu’homo oeconomicus (rationalité des comportements, propension naturelle à l’échange). Pour les libéraux, le marché demeure le système le plus efficace pour assurer la circulation de l’information et la coordination de multiples décisions économiques. Il assure le maximum d’efficacité dans l’hypothèse de marchés concurrentiels et si l’ordre juridique sur lequel il est fondé repose sur le strict respect de la propriété. Le laisser-faire (pas d’intervention de l’Etat ) et le libre-échange constituent les fondements de la pensée libérale. DOCUMENT D : CHRISTIANO RONALDO DOIT-IL TONDRE SA PELOUSE LUI-MEME ? Christiano Ronaldo, l'attaquant vedette du Real Madrid, est un des footballeurs les plus talentueux au monde. Il est probablement également doué dans d'autres activités. Par exemple, imaginons qu'il puisse tondre son gazon plus vite que n'importe qui au monde. Doit-il pour autant le faire lui-même? Disons que Christiano Ronaldo puisse tondre sa pelouse en deux heures. Durant ces deux heures, il pourrait tourner une publicité et gagner 10 000 euros. Diego, son voisin, peut tondre la pelouse en quatre heures. Durant ces quatre heures, il pourrait travailler au bar à tapas du coin et gagner 40 euros. Les gains à l'échange dans cet exemple sont énormes : plutôt que de tondre sa pelouse, Ronaldo devrait tourner la publicité et employer Diego pour tondre le gazon. Tant que Ronaldo paye Diego plus de 40 euros et moins de 10 000 euros, les deux y gagnent. Raphael Pradeau, à partir de Gregory N. Mankiw et Mark P. Taylor, Principes de l'économie, De Boeck Université, 2010 Si Ronaldo rémunère Diego 60 euros pour tondre sa pelouse, quel est le gain à échanger pour les deux ? Dans ce cas, les gains à l'échange sont-ils identiques pour Ronaldo et Diego ? Ronaldo verse 60 euros à Diego mais peut gagner 10 000 euros grâce à la pub, il a donc un gain à l'échange de 9940 euros. Diego gagne 60 euros au lieu de 40, il a donc un gain à l'échange de 20 euros. Gain à l'échange : Ici, le gain à l'échange est plus important pour Ronaldo que pour Diego. Même si tout le monde gagne à échanger, le gain à l’échange peut toutefois ne pas être identique pour l’un et l’autre, son partage pouvant s’effectuer de manière plus ou moins égalitaire. Gain à l’échange : Ce que l'on gagne à échanger plutôt que de faire soi-même quelque chose. Grâce à l'échange et à la spécialisation, les individus peuvent consommer plus de biens et services et de manière plus diversifiée qu'en situation d'autarcie. DOCUMENT 1 PAGE 78 –TEXTE 1 (+ LEXIQUE PAGE 380) Expliquez ce qu’est la main invisible ? Lien entre intérêt personnel et intérêt général L’expression « main invisible » illustre l’idée qu’en recherchant son propre intérêt, chacun concourt à l’intérêt général. En contexte de concurrence, le producteur a intérêt à ce que le consommateur soit satisfait, sans quoi il perdrait sa clientèle. c'est l'intérêt personnel qui, sans le savoir et sans le vouloir, finit par mener naturellement la société au bien-être et à la prospérité. Dès lors que l'harmonie des intérêts est naturelle, nul besoin d'une intervention de l'État dans la sphère économique. L'État doit seulement veiller au respect des libertés économiques. A nuancer : Les lois du marché et la recherche de l’intérêt personnel peuvent conduire dans certains secteurs et à certaines époques à un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail : par exemple, les entreprises qui délocalisent leur production dans les pays émergents. Dans ce cas, la « main invisible » ne concourt pas à l’intérêt des travailleurs licenciés. 3. Complétez le texte suivant à l’aide des termes proposés en annexe 4. Synthèse du II A) Autorégulateur harmonie sociale Etat-Gendarme prix main invisible libéral interdépendants naturellement se spécialiser égoïste intérêts individuels profits Pour l’économiste « classique » et libéral Adam Smith, les hommes sont incités « naturellement » à échanger pour deux raisons : (1 ) Le marché les a conduit à se spécialiser et cette division du travail les rend interdépendants. 4 Ils sont donc condamnés à échanger leur production. Les hommes se répartissent les tâches pour survivre, puis s’échangent les fruits de leur travail. Plus les échanges s’accroissent, plus les hommes sont à même de se consacrer à une tâche particulière et d’espérer des autres la satisfaction de leurs autres besoins. (2) En poursuivant des buts égoïstes dans l’échange, les hommes s’enrichissent mutuellement (métaphorede la « main invisible »). Selon Smith, les « lois » du marché, associées au caractère égoïste des agents économiques, conduiraient à un résultat inattendu : l’harmonie sociale. La confrontation des intérêts individuels mène naturellement à la concurrence, et cette dernière amène les individus à produire ce dont la société a besoin. En effet la forte demande provoque l’envolée des prix, cette dernière amène donc naturellement les producteurs avides de profits à produire le bien recherché. Le marché est autorégulateur. En conséquence, l'Etat n'a pas à intervenir dans l'économie. Il doit se limiter à son rôle d'« Etat-Gendarme » (l'armée, la police, la justice) auquel Smith ajoute la prise en charge des infrastructures non rentables. L'Etat doit, en particulier défendre le droit de propriété indispensable aux échanges et le droit d'échanger librement. Selon Smith, le marché ne peut pas prendre en charge toutes les activités économiques, car certaines ne sont rentables pour aucune entreprise, et pourtant elles profitent largement à la société dans son ensemble. Ces activités doivent alors être prises en charge par l’État. On voit que cette vision repose sur une conception particulière de l’individu qui serait un " homœconomicus " L' homœconomicus est une notion abstraite par laquelle la science économique aborde la question du comportement de l'homme. Elle est principalement fondée sur l'idée que les agents économiques sont parfaitement rationnels et prennent des décisions qui maximisent leur satisfaction B) …ou construction sociale ? Pour certains historiens, économistes, anthropologues, le marché est une construction sociale et il ne relève pas d’un ordre naturel. a) Le marché n’est pas universel (donc pas naturel) Activité 4 : Le marché, une construction sociale car il n’est pas universel nombre d’exemples nous montrent que les relations marchandes n’ont pas toujours existé et contredisent l’idée du caractère naturel, donc universel des relations marchandes. DOCUMENT : UNE ILLUSTRATION DE L’ECHANGE « PRIMITIF » La Kula, […] est un cercle: au cours des expéditions maritimes auxquelles se livrent les Trobriandais, les nourritures, les fêtes, les services de toutes sortes et même les hommes et les femmes, semblent pris dans un mouvement circulaire assez régulier dans le temps et dans l’espace. La Kula, comme le pollatch nord-ouest américain, consiste à donner de la part des uns et à recevoir de la part des autres, les donataires d'un jour étant les receveurs de la fois suivante. Dans la forme la plus solennelle des grandes expéditions maritimes (les Uvalaku), la règle est de partir sans rien avoir à échanger ou à donner: on ne fait que recevoir, et encore, dans des formes très solennelles puisque la chose reçue est d’abord dédaignée et que le donateur affecte, de son côté, une modestie exagérée, s’excusant de ne donner que ses restes. C'est quand la tribu visiteuse recevra plus tard la tribu visitée (un an après) que les cadeaux seront rendus. L’objet essentiel de ces échanges-donations est les coquillages. Il en existe deux genres : les mwali, beaux bracelets taillés et polis dans une coquille et portés dans les grandes occasions par leurs propriétaires ou leurs parents, et les soulava, colliers ouvrés par d’habiles tourneurs qui sont portés par les femmes et aussi, plus exceptionnellement, par les hommes. Au quotidien, mwali et soulava sont thésaurisés. Les Trobriandais les conservent pour jouir de leur possession et ce sont leur seule source de fortune. D’après Malinowski, ces coquillages sont animés d’un mouvement circulaire: les mwali. donc les bracelets, se transmettent régulièrement d’Ouest en Est et les soulava, donc les colliers, voyagent toujours d’Est en Ouest. La circulation de ces richesses obéit à des règles précises: on ne doit pas les garder trop longtemps et on ne doit pas non plus être trop dur à s’en défaire. Il est donc clair que l’échange Kula ne s’effectue pas selon une base utilitaire. Cet échange n’est pas immédiatement accessible pour la rationalité économique de l’homme occidental. Il ne s’agit pas ici de vendre et d’acheter des biens mais plutôt d’unir des partenaires échangistes pour la vie et de nouer le lien social qui unit les membres de la communauté. La Kula est avant tout affaire de sociabilité et de solidarité. Dans cette affaire, le problème de la valeur des biens, et donc de l’échange équitable entre les marchandises, est tout à fait ignoré. 100 Fiches de lecture en économie, sociologie, histoire et géographie, Par Marc Montoussé La kula est le nom d'un système d'échanges de biens prestigieux mais sans aucune valeur économique directe pratiqué à l'est de la Nouvelle-Guinée entre une vingtaine d'îles, et décrit pour la première fois par un Européen au début du xxe siècle : l'anthropologue, ethnologue Bronislaw Malinowski aux îles Trobriand. *Le mot « potlatch » signifiait « action de donner ». Le terme est utilisé par les ethnologues américains pour désigner diverses cérémonies ostentatoires et dispendieuses donnant lieu à des festivités, à des déclarations publiques, ainsi qu'à des distributions 5 et à des destructions de biens, observées surtout au cours de la seconde moitié du XIXe siècle parmi les populations de pêcheurschasseurs-collecteurs des côtes du Pacifique depuis l'État de Washington jusqu'à l'Alaska. DOCUMENT G : LES SEL Un système d'échange local est un système d'échange alternatif au système monétaire et économique traditionnel. Il rassemble au sein d'une association ou d'un réseau des personnes qui échangent entre elles des biens et des services, sans souci mercantile et sans utiliser d'argent. Les personnes font appel à une unité de compte, en général basée sur le temps passé (donc indépendant de la qualification requise) et dont le nom varie d'un système à l'autre (exemple: le "grain de sel", la "truffe", la "châtaigne"...). Cette "monnaie" n'a pas de valeur financière, mais seulement d'échange. Face au capitalisme, à ses crises successives, aux inégalités qu'il génère (sans argent, l'homme n'est rien) et au phénomène de thésaurisation, le Système d'échange local se veut une alternative au système monétaire actuel. Son objectif est de développer les relations sociales et de transformer le rapport avec l'argent. Il lui retire, en effet, son pouvoir de se reproduire (par le biais des intérêts) du simple fait d'en posséder. Basé sur le troc, le respect de chacun, l'esprit de partage et de coopération, le Système d'échange local permet à chacun de participer à l'économie locale en apportant aux autres ce qu'il sait faire et en leur demandant ce dont il a besoin. Il permet à ceux qui ne disposent pas de ressources financières ou qui sont au chômage d'avoir accès à des services en échange de prestations qu'ils peuvent réaliser. Le système d'échange local est apparu au Canada dans les années 1980 et s'est développé dans la mouvance antilibérale http://www.toupie.org/Dictionnaire/Sel.htm Vidéo : SEL: Un monde sans argent! (dans la ville de Troyes) http://www.youtube.com/watch?v=t6GJDVf_7aM Question : A l’aide de ces documents et de vos connaissances, montrez que tous les échanges n’impliquent pas l’existence d’un marché. (Méthode AEI). Tous les échanges de biens et de services n'impliquent pas l'existence d'un marché. J’A : Ainsi, les anthropologues ont-ils mis en évidence la primauté du don dans les sociétés dites primitives. J’E et J’’I : Dans les sociétés dites primitives, le mode d'échange est fondé sur une forme de don et de contre-don : il s'agit d'un échange, car le donateur est sûr de recevoir d'autres biens et services en retour. La Kula et le potlatch sont des exemples : En effet, dans la kula , les partenaires ne trouvent aucune satisfaction en termes de richesse monnayable, mais les échanges confèrent aux individus qui y participent, de près ou de loin, prestige social et renommée. À cette dimension de l'échange s'ajoute l'importance de l'alliance politique ainsi réaffirmée, et du lien social qui est créé. Selon M. Mauss, le potlatch est une pratique de dons ostentatoires dans laquelle le don participe au statut social de celui qui donnne : plus l’offrande est grande, plus le bénéficiaire sera humilié s’il ne peut pas donner en retour plus qu’il n’a reçu. De nos jours, cette logique du don (« donner, recevoir, rendre ») continue d'exister : - De nombreuses activités gardent de nos jours cette logique: cadeaux de Noël, d'anniversaire ou de mariage : - La production, par L'Etat, les associations et les individus, de services non marchands représente une part non négligeable de la production totale d'un pays (près de 1/6ème). L'organisation de la Sécurité sociale qui établit une solidarité entre les actifs et les retraités, les malades et les bien-portants, les actifs employés et les chômeurs, est un bon exemple de cet esprit de don qui se substitue aux relations marchandes et utilitaires. - Les SELs témoignent de la créativité des hommes qui, en situation de crise, inventent d'autres formes d'échanges où la valeur n'est plus estimée en unité monétaire mais en temps. Quel que soit le travail effectué, qu'il soit qualifié ou non qualifié, il a la même valeur. - échanges d'appartements à l'occasion des vacances. - Enfin, les échanges au sein des réseaux, en particulier familiaux, n'ont pas disparu et ont même été réactivés en raison de la durabilité de la crise économique. b)Le marché a été institutionnalisé DOCUMENT 3 PAGE 71 L'institutionnalisation du marché* est donc la mise en place progressive d'un système de règles (respect de la propriété privée, respect de la concurrence) permettant son fonctionnement et sa perpétuation. 6 Le marché est lui-même une institution*, c’est à dire un ensemble des règles, normes et valeurs, reconnu comme légitime par les acteurs sociaux. L’échange nécessite des institutions pour fonctionner : Activité 5 : Le marché, une construction sociale car il a été institutionnalisé Institutions marchandes : désignent les règles formelles et informelles* qui encadrent les échanges marchands et qui perdurent. Il s’agit par exemple de la monnaie, du droit de propriété, du contrat de vente pour les règles formelles ou des pratiques de marchandage sur certains marchés pour les règles informelles. Droits de propriété : désignent les droits d’utiliser, de profiter et de disposer d’une chose, d’en être le maître absolu et exclusif dans les conditions fixées par la loi. Qu’est-ce que la propriété intellectuelle? Le terme “propriété intellectuelle” (P.I.) désigne les créations de l’esprit, à savoir les inventions, les œuvres littéraires et artistiques et les symboles, noms, images et dessins et modèles utilisés dans le commerce. La propriété intellectuelle se divise en deux branches : la propriété industrielle, qui comprend les inventions (brevets), les marques, les dessins et modèles industriels et les indications géographiques; le droit d’auteur, qui se rapporte aux œuvres littéraires et artistiques telles que romans, poèmes et pièces de théâtre, œuvres cinématographiques et musicales ou encore œuvres relevant des arts plastiques comme les dessins, les peintures, les photographies et les sculptures ainsi que les dessins et modèles architecturaux. Les droits attachés au droit d’auteur comprennent ceux des artistes interprètes ou exécutants sur leurs interprétations et exécutions, des producteurs de phonogrammes sur leurs enregistrements et des radiodiffuseurs sur leurs programmes radiophoniques ou télévisuels. site de l’OMPI, http://www.wipo.int/about-ip/fr/ - août 2012 La loi du plus fort 7 + Vidéos : http://www.youtube.com/watch?v=LBs3xLMZuqM (REPORTAGE -- Comment la viande est contrôlée dans les supermarchés) dessine moi l’éco, pas d’économie sans confiance A l’aide des DOCUMENTS 1 ET 2 PAGE 70 ET DU DOSSIER DOCUMENTAIRE ci-dessus, complétez le tableau : Vous montrerez que les institutions marchandes sont nécessaires pour assurer l'existence d'un marché. Des institutions comme : … INSTITUTIONS JURIDIQUES : (tribunaux, police) qui garantissent les droits de propriété Cas particuliers : Propriété intellectuelle ( des brevets, des droits d’auteurs.) INSTANCES DE CONTROLE … sont nécessaires au marché car : L'institution juridique permet par exemple d'assurer le respect des contrats. Les agents qui « concluent un marché » en échangeant un bien ou un service doivent être sûrs que le contrat sera honoré, et pour cela il faut que soit sanctionné son non respect. Ex : Garantir les droits de propriété, c’est protéger les propriétaires de toute atteinte à leurs biens= garantir les droits de propriété. Doc 9 page 83 : Les riches retraités apporteront au jeune entrepreneur le capital qui lui manque s’ils sont certains que le contrat sera respecté. Doc 10 page 83 Centrafrique « Lorsque les personnes et les propriétés sont […] entourées d’insécurité, toutes les possessions du faible sont à la merci du puissant » : les expropriations en Chine pour des projets de construction immobilière, celles des fermiers blancs au Zimbabwe, la collectivisation des terres en URSS, etc. Connaissances personnelles : protection des marques contre les contrefaçons, de la propriété intellectuelle contre la copie et le piratage par exemple. Propriétaires d’appartements qui préfèrent ne pas louer leur appart par peur des squatteurs Dans le cas du commerce en ligne, il faut que l'engagement à payer le bien vendu et à le livrer en temps et en heure soit contraignant, sans quoi se livrer à un tel commerce serait trop risqué. => L’incertitude quant à l’avenir réduit l’incitation à investir pour les éleveurs et pour tous les agents économiques. L’économie ne peut se développer, ce qui est particulièrement dramatique dans le cas des pays pauvres. Les brevets incitent à faire de la recherche en sachant que les fruits de la recherche peuvent être protégés industrie pharmaceutique. Des normes existent : Ex : Les vendeurs doivent afficher le prix de chaque objet (et éventuellement le prix au kilo ou au litre), il doit afficher la composition du produit, le mode d’emploi, la date limite d’utilisation du produit, etc. Ces normes sont décidées par les pouvoirs publics et contrôlées par elles. Les associations de consommateurs peuvent aussi intervenir lorsque les normes ne sont pas respectées ou pour demander de nouvelles normes (interdiction des OGM, etc.). La crise des subprimes a montré que le fonctionnement d’un marché nécessitait un minimum de régulation c'est-à-dire une intervention des Etats permettant un meilleur fonctionnement de l’économie par le biais d’organismes tels que l’Autorité des Marchés Financiers par exemple . Dans le même ordre d’idée, la DGCCRF (Direction Générale de la consommation, de la concurrence et de la Répression des Fraudes) a pour fonction de protéger le consommateur. Cf. Scandale de la Viande de cheval Ces normes sont établies pour assurer la protection des consommateurs (règles d’hygiène et de sécurité, délai pour changer d’avis en cas de crédit ou de vente à domicile, etc.) et pour permettre au consommateur de faire des choix éclairés (prix au kilo et au litre qui favorise les comparaisons de prix). / DGCCRF : La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est une administration française relevant du ministère de l'Économie. Elle a pour objet de veiller aux conditions des échanges marchands entre les entreprises afin d’assurer la loyauté des transactions à l’égard des consommateurs. Dans ce cadre, elle assure trois grandes missions : la régulation concurrentielle des marchés, la protection économique et la sécurité des consommateurs. LA MONNAIE même si elle n'est pas indispensable à l'échange, elle est un important vecteur de l'échange marchand. Suppose la confiance : Dans la monnaie, dans les rapports aux autres. Pour les libéraux, le marché est naturel, Synthèse individuelle du II : Le marché : ordre naturel ou construit ? Certains pensent que le marche est une construction sociale 8 Mots clés : main invisible – spécialisation – penchant naturel à l’échange – homoeconomicus… Le marché défini comme le lieu de rencontre, concret ou abstrait, entre des vendeurs el des acquéreurs constitue par essence un moyen privilégié d'effectuer les transactions de biens et de services. Pour les économistes classiques, et notamment Adam Smith (1776), l'apparition de marchés résulte d'un ordre naturel. le marché est considéré comme un ordre naturel. Cette conception est celle des économistes libéraux. Adam Smith affirmait que : « les hommes ont un penchant naturel à échanger ». Les Hommes sont interdépendants, ils se répartissent les tâches pour survivre, puis s'échangent les fruits de leur travail. Cet ordre naturel conduirait par ailleurs à l'harmonie sociale, dans la mesure où la poursuite par chacun de ses intérêts égoïstes concoure inconsciemment au bien être collectif. C'est le principe de la main invisible : Motivés par la satisfaction d'intérêts égoïstes, les individus se spécialisent dans la production d'un bien ou d'un service en vue de l'échanger. Cette spécialisation conduit à uns réduction des coûts de production (accroissement de la dextérité, de l'expérience, gains liés à la production de masse), de sorte que l'échange permet à chacun d'obtenir dans les meilleures conditions les biens dont il a besoin. Le marché devient un moyen de rendre compatibles des intérêts divergents: c'est à ce titre que l'on évoque le rôle de coordination économique par le marché. III- car : Des anthropologues et ethnologues ont montré que l’économie de marché, contrairement à ce que laissent entendre parfois les économistes libéraux, n’est pas naturelle puisqu’elle n’existe pas dans certaines sociétés premières (ou dites primitives) où un système d’échange non marchand, parfois fondé sur le don, domine. De même, l’idée d’une nature humaine fondamentalement acquisitive et tournée vers l’accumulation est discutée par ceux qui ont étudié des sociétés dans lesquelles la durée du travail est réduite à ce qui est strictement indispensable à la production des biens utiles pour le groupe, ou encore celles qui sont caractérisées par l’absence de hiérarchie économique et politique. - L'émergence d'une économie de marché, loin de résulter d'un ordre naturel, n'est due qu'à l'intervention de l'État. Seule la mise en œuvre de règles nationales a permis la suppression des particularismes locaux. Aussi parle-t-on d'institutionnalisation du marché. Rapports marchands et lien social (activité dirigée) Activité 6 : Rapports marchands et lien social LA MARCHANDISATION DES ACTIVITES « Chercher une « nounou » pour faire garder ses enfants pendant que l’on part au travail, quoi de plus « naturel » aujourd’hui pour nombre de parents… et pourtant, durant des siècles, lorsque les femmes n’avaient pas d’activité professionnelle en dehors du foyer familial, l’idée de payer quelqu’un pour faire garder ses enfants aurait paru vraiment farfelue… et pourtant aujourd’hui il existe un « marché » de la garde d’enfants, où se rencontrent les « nounous » qui offre leur travail et les parents qui demandent le travail correspondant. De même, chercher l’âme sœur peut aussi aujourd’hui se faire en passant par un « marché » de la rencontre, tel que Meetic, où chacun définit son profil et celui de la personne recherchée afin que « l’offre » corresponde le mieux à la « demande »… Ainsi, certaines activités qui relevaient jusqu’alors de la sphère privée sont maintenant au moins en partie devenues marchandes. C’est pour cela que certains parlent de « marchandisation » de la société, au sens où les marchés se développeraient et où la logique marchande serait présente dans un nombre toujours plus grand d’activités. Pour autant, tout n’est pas marchand, et la loi par exemple interdit certaines pratiques marchandes. Ainsi, le sang ne peut être vendu ; il peut être donné, mais il n’existe pas un « marché du sang » sur lequel se retrouveraient les offreurs et les demandeurs de sang ». De même, il existe de nombreux débats autour de la « brevetabilité » du vivant. Ainsi, la découverte du génome humain est à terme porteur d’espoir pour la découverte de nouveaux médicaments qui exploiteraient la spécificité de certaines séquences d’ADN. La question s’est donc posée de savoir si l’on pouvait « breveter » ces séquences, et ainsi « marchandiser » ce qui est au cœur de l’existence humaine… et la réponse en l’occurrence a été négative. Nathan 2011 DOCUMENT B : 9 Un rein contre un iPad ? Un jeune Chinois de 17 ans ne s’est pas contenté de se poser la question. Il l’a fait, à son grand regret. 20 000 yuans (2 100 €) pour un rein « Je voulais acheter un iPad 2 mais je n’en avais pas les moyens », a expliqué le jeune garçon dont on ne connaît que le surnom, Zheng. « En naviguant sur Internet, je suis tombé sur une publicité, disant qu’ils payaient 20 000 yuans pour un rein… » Le 28 avril, le jeune Zheng rejoint un hôpital local de Chenzhou, dans la province d’Hunan, sans en parler à ses parents. Après trois jours, il sort de l’établissement, avec 22 000 yuans en poche. Quand il est rentré chez lui, un iPad 2 et un iPhone en main, sa mère lui a demandé comment il avait pu se les procurer. Il a finalement confessé son geste, le regrettant, d’autant qu’il a connu des complications suite à l’opération. Sa mère est allée porter plainte à la police. Mais les téléphones des trois agents avec qui Zheng était en contact sont désormais coupés. L’hôpital incriminé nie avoir eu connaissance de l’opération. Le service dans lequel cette dernière a eu lieu avait été loué pour un usage commercial par un homme d’affaires de la province de Fujian. L’affaire est toujours en cours d’investigation et pose la question du trafic d’organes. D’après les statistiques officielles, près d’1 millions de chinois a besoin d’un nouvel organe chaque année. Seulement 10 000 d’entre eux finissent par en recevoir un. Laissant fleurir un marché noir très puissant qui enrichit « intermédiaires, docteurs et officiels corrompus », explique le Telegraph. Source : http://www.ouest-france.fr/actu/multimedia_detail_-Un-jeune-Chinois-vend-son-rein-pour-acheter-un-iPad_393821819737_actu.Htm vendredi 03 juin 2011 DOCUMENT C : TOUT SE OUE…MEME LES AMIS Page d’accueil du site : HTTP://WWW.BOOK-A-FRIEND.COM/CONCEPT.PHP 10 DOCUMENT D : LE BILLET D’HUMEUR DE DAVID ABIKER SUR EUROPE 1 (Tout se loue, même les amis !) http://www.youtube.com/watch?v=ipbaD07tu9w + DOCUMENT 4 PAGE 71 Quelques éléments de corrigé : Dans quelle mesure l’échange marchand a-t-il des limites? (discussion) Il faut trouver des thèmes « sensibles » pour aborder cette question : corps humain (organes, mères porteuses,…), commerce illicites, amour amitié… Dans quelle mesure => invite à nuancer les propos. (non/ mais) On assiste aujourd’hui à une extension de la sphère marchande. La sphère des échanges peut ainsi s’étendre à toutes les activités sociales, des activités domestiques (garde d’enfants, ménage, soin aux personnes âgées…) jusqu’à la gestion du corps humain. Les relations sociales qui deviennent des rapports marchands subissent ce que l’on appelle une « marchandisation ». Elle se définit comme la transformation des biens et de pratiques non marchands en marchandises, c’est-à-dire en produits s’échangeant sur un marché qui sont donc affectés d’un prix. Commerce illicite : drogue Que l'on parle de marché noir, marché parallèle ou marché illicite, il s'agit de désigner des circuits d'échanges économiques en tous points comparables aux autres marchés (le « prix de marché » régule l'offre et la demande sur un mode concurrentiel) à ceci près que les marchandises sont échangées illégalement : marché de la drogue, marché des armes, trafic d'organes... Doit-on souhaiter un marché légal de la drogue ? Non - Cela banaliserait la consommation de drogue et la rendrait accessible la drogue à un plus grand nombre. Mais - Légaliser le commerce des drogues pour réduire le risque criminel Le développement de marchés illicites est souvent une réponse à l'interdiction ou à l'absence de marchés légaux : un moyen d'enrichissement pour les trafiquants ou mafias qui contrôlent le marché. Succès de la dépénalisation des drogues au Portugal Après huit années, le bilan s’avère positif selon les experts. L’expérience du Portugal en matière de dépénalisation de l’usage des drogues, et leur possession, permet de dresser un bilan encourageant, avec peu d’effets secondaires dangereux. Tout d’abord, ces mesures n’ont pas l’air d’avoir un encouragé sur un « tourisme de drogue » : 95% des personnes qui ont été poursuivies vivent sur le sol portuguais. Le niveau de trafic de drogue a décliné. L’incidence des transmissions des IST par voix intraveineuse a baissé. Les décès pour cause d’overdose ont aussi nettement chuté. Le nombre de personnes qui ont rejoint des programmes de substitution a augmenté de manière importante (24.000 en 2008 contre 6000 en 1999). La consommation d’héroïne concerne moins de Portugais et ces derniers consomment beaucoup moins de cannabis que dans d’autres pays européens. En conséquence, la proportion de personnes séropositives ayant contracté le VIH par le biais de drogues a lui aussi baissé – mais c’est une tendance générale dans la majeure partie des pays d’Europe de l’Ouest. Bref, la dépénalisation des drogues au Portugal n’a pas provoqué de scénario catastrophe, particulièrement chez les jeunes. http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/421-succes-de-la-depenalisation-des-drogues-au-portugal.html Corps humain : Ex : Commerce d’organes La quasi-totalité des pays interdit le commerce des organes humains. La loi française prévoit que « aucun paiement, quelle qu'en soit sa forme, ne peut être alloué à celui qui se prête au prélèvement d'éléments de son corps, ou à la collecte de ses produits ». Doit-on souhaiter la commercialisation du corps humain ? Non : Mais : - des normes morales ou éthiques qui font que tous ces « - quand un marché n’existe pas, certaines personnes organisent un marché biens » ne font pas l'objet de transactions marchandes. noir : vente illégale d’organes, enlèvements pour prélever des organes… - cela porte atteinte aux populations les plus pauvres contraintes à « vendre » leur corps pour des raisons de - lutte contre les pénuries d’organes : Des pays comme Singapour ou Israël ont survie, ce qui est déjà le cas dans certains pays : vendre un recours à des incitations non monétaires (extension du droit de recevoir une 11 rein pour s’acheter un i pad. Cela aurait pour conséquences que seuls les plus fortunés pourraient s’acheter un organe. (en France, la place sur la liste des receveurs d’organes dépend de la santé et non du revenu des personnes) Idem pour le marché des mères porteuses. greffe aux donateurs et aux membres de sa famille) pour augmenter le nombre de donneurs. En Iran existent des incitations monétaires : les donneurs sont rémunérés (plusieurs milliers de dollars). L’amour, l'amitié à vendre ? La marchandisation touche aussi certaines qualités de l’être humain comme le sens des relations, l’amabilité, la sympathie, le sourire alors que ces qualités étaient autrefois « sans prix ». Cela peut tout simplement s’expliquer par le fait que ces qualités peuvent influer fortement sur le résultat de certaines activités économiques (par exemple le sourire exigé dans toutes les activités commerciales) et sont donc monnayables dans un monde de plus en plus concurrentiel. Doit-on souhaiter la marchandisation des relations sociales ? Non L’amitié ou l’amour ne s’achètent pas. Les sites qui promettent le grand amour ou la location d’un « ami » surfent sur la solitude des personnes. Mais Face à l’isolement de certaines personnes, solution rapide pour tisser du lien social. Synthèse : 12