SEL: Un monde sans argent! (Troyes)

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Chapitre 8 : Qu’est-ce qu’un marché ?
Notions
du Notions
programme
complémentaires
- échange Homoeconomicus,
1ère
partie : marché
Economie de marché
Echange marchand marchand
Marchandisation des
et marché
activités
gain à l’échange 2ème partie :
propriété
Le marché : ordre Institutions
naturel
ou marchandes - droits de intellectuelle
construction sociale propriété
Problématiques
Comment définir un marché ?
Peut-on tout échanger sur un marché?
le marché est-il naturel ? Est-il universel ?
De quoi a besoin le marché pour
fonctionner ?
Problématique d’ensemble : Quelles sont les conditions pour qu’un marché puisse allouer des ressources
rares ?
Rappel chap 1 : L'économie elle-même, en tant que domaine du savoir, a pour rôle d'étudier la façon dont sont
allouées (et créées) les ressources rares. Comment répartir les richesses ?
Beaucoup d'économies contemporaines sont des économies de marché. Cette représentation de l'économie peut être
qualifiée de libérale puisque le retour à l'équilibre sur un marché doit être automatique, pour peu qu'aucune
intervention (en particulier étatique) ne vienne perturber son bon fonctionnement.
IA)
Echange marchand et marché
Pourquoi et comment échanger ?
Activité 1 : Pourquoi et comment échanger ?
1.
Complétez le tableau :
Je sais le faire Je ne sais le Je le fais
moi-même
faire
moi- moi-même
même
Préparation
du
petitdéjeuner
Confection de pain
Confection d'un repas de
midi
Fabriquer un jeans
Coudre un ourlet
Établir un entraînement
sportif
Établir un diagnostique
médical
Je demande à Je
l'achète
quelqu’un de généralement
mon entourage à d'autres
« Dans les sociétés modernes, des millions d’échanges ont lieu. Très peu de personnes produisent elles- mêmes tous
les biens et services qu’elles souhaitent consommer. Au lieu de cela, les enseignants, les policiers, les avocats, les
travailleurs du bâtiment vendent les services de leur travail à un établissement scolaire, à l’État, à un client ou à un
entrepreneur du bâtiment, puis échangent le revenu gagné contre les différents biens et services qu’ils désirent
consommer biens et services produits auparavant par d’autres.
La plupart des économistes considèrent qu’il y a marché chaque fois qu’il y a échange. Pendant des milliers
d’années, les sociétés ont affecté un lieu précis à la réalisation des échanges, en créant notamment des « places de
marché » dans les villes et les villages. Lors des foires périodiques, les vendeurs apportaient leurs produits,
marchandaient les prix avec les acheteurs et empochaient les bénéfices de leur commerce. En économie, le concept
de marché décrit toute situation où se produisent des échanges, même si ces « marchés» ne ressemblent pas tous au
marché de village traditionnel ou aux marchés financiers modernes. Dans les centres commerciaux actuels, les
consommateurs marchandent rarement les prix. Quand les entreprises achètent des matières premières pour les
besoins de leur production, elles fournissent de la monnaie et non d’autres biens. La plupart des biens, de l’appareil
photographique aux vêtements, ne sont pas vendus directement par le producteur au consommateur. Ils sont d’abord
vendus à un distributeur qui les vend à son tour à un détaillant qui les revend finalement au consommateur »
Joseph Stiglitz, Principes d’économie moderne, éditions De Boeck, 2009, p 11
Spécialisation* : pour un individu, une entreprise ou un pays, fait de se spécialiser (se concentrer)
dans une ou quelques activités, et donc d'abandonner les autres activités.
2.
Pourquoi échangeons-nous ?
Il y a donc des biens que nous sommes incapables de produire nous même faute de moyens, de compétences pour
ces biens, il n y a qu'une seule solution pour se les procurer : échanger = transaction volontaire entre 2 individus
dans laquelle on cède une chose contre une autre chose.
Notion de spécialisation : voir lexique
3.
Comment échanger ?
Echange ≠ Racket car l’échange est volontaire.
Echange ≠ Don car il y a une contrepartie. (Remarque : certains dons peuvent être considérés comme une forme
d’échange qd celui qui effectue un don attend du bénéficiaire une contrepartie implicite à plus ou moins long terme)
Le don : échange désintéressé, pas de contrepartie exigible par le droit

L’échange : Transaction volontaire pour laquelle une contrepartie est exigible.
Un échange peut être monétaire ou non monétaire, marchand ou non marchand, ce qui donne 4 types d’échanges.
Marchand* : le demandeur n’est Non marchand* :
intéressé que par le bien ou service, La contrepartie n’est pas équivalente
le vendeur par la contrepartie et le les termes de l’échange sont
lien entre ceux-ci n’est que d’ordre fortement influencés par la relation
commercial
entre les personnes qui échangent.
Monétaire* : cession d’un bien ou pain chez le boulanger
L’échange entre membres de la
d’un service en contrepartie de
famille ou amis à qui on donne « la
monnaie
pièce »
(la contrepartie non
équivalente)
Services non marchands de l’Etat
(prix non significatif)
Non monétaire* : cession d’un bien échanges de vignettes Panini à la X dépose ses enfants chez leur
ou d’un service en contrepartie d’un récré
grand-mère et les reprend le soir, non
autre bien ou service
sans avoir fait auparavant les courses
pour la grand-mère (échange non
marchand et non monétaire).
Notion à retenir de l’activité
Échange marchand* = mode de circulation des biens et services impliquant une évaluation, une
négociation, un accord de deux volontés et un transfert entre les parties. C'est une transaction entre
partenaires par laquelle sont cédés des biens et des services contre d'autre biens et services estimés
équivalents. (les termes de l’échange sont indépendants de la relation personnelle entre les personnes
qui échangent.)
B)
LE MARCHE ET SES CARACTERISTIQUES
Annexe 2
1. Répondez à la question 1 page 68 (utilisez le tableau)
Les marchés sont donc multiples. Cette diversité s’illustre par la variété des biens et services échangés : du marché
des voitures à celui des footballeurs professionnels. L’évolution des produits fait aussi que les marchés changent
dans le temps. Ils différent aussi par leur taille ou leur échelle : certains sont internationaux, mettent parfois en
relation une multitude de protagonistes (marché aux fleurspar exemple) lorsque d’autres sont locaux et concernent
un nombre souvent moins important d’agents économiques. Enfin, leurs modalités de fonctionnement évoluent :
internet a, par exemple, facilité le développement des marchés d’enchères et rend inutile la rencontre physique
entre échangeurs.
Néanmoins, quelque soit sa forme, l’échange marchand possède un nombre de caractéristiques invariantes.
- Il met toujours en présence un ou des acheteurs (ou demandeurs) et un ou des vendeurs (ou offreurs).
- La transaction se déroule en fonction d’un prix, qui se présente généralement sous forme monétaire (mais pas
forcément, le troc est aussi un échange marchand) et induit un échange de produits avec contrepartie de valeur
équivalente.
A retenir :
Marché : lieu de rencontre entre des offreurs et des demandeurs afin d’échanger un bien ou un
service moyennant le paiement d’un prix.
Lire le document 2 page 69 :
Sur le marché des biens et services se fixent les prix, sur le marché du travail, les salaires, sur le marché du capital,
les taux d’intérêt.
(Attention O/D sur le marché du travail)
Nous sommes dans une économie de marché (système économique qui accorde une rôle central aux
mécanismes de marché pour assurer la régulation économique) : triomphe des échanges marchands.
Le marché est tellement associé aux économies modernes qu’il semble correspondre à un "état naturel de
l’économie", c’est-à-dire un mode d’organisation spontané de l’activité économique.
Economie de marché* : Système économique où les décisions de produire, d'échanger et d'allouer
des biens et services rares sont déterminées majoritairement à l'aide d'informations résultant de la
libre confrontation de l'offre et de la demande établie par le jeu du marché.
C)
UNE MARCHANDISATION SANS LIMITE ?
Activité 2: Peut-on tout acheter (et tout vendre) ?
§1. On assiste à un processus global de « marchandisation » de la société …
On assiste aujourd’hui à une extension de la sphère marchande. La sphère des échanges peut ainsi s’étendre à toutes
les activités sociales, des activités domestiques (garde d’enfants, ménage, soin aux personnes âgées…)
Les relations sociales qui deviennent des rapports marchands subissent ce que l’on appelle
une « marchandisation ». Elle se définit comme la transformation des biens et de pratiques non marchands en
marchandises, c’est-à-dire en produits s’échangeant sur un marché qui sont donc affectés d’un prix.
jusqu’à la gestion du corps humain ?
La marchandisation touche aussi certaines qualités de l’être humain comme le sens des relations, l’amabilité, la
sympathie, le sourire alors que ces qualités étaient autrefois « sans prix ». Cela peut tout simplement s’expliquer par
le fait que ces qualités peuvent influer fortement sur le résultat de certaines activités économiques (par exemple le
sourire exigé dans toutes les activités commerciales) et sont donc monnayables dans un monde de plus en plus
concurrentiel.
§2. ….qui rencontre des limites ?
- Limites morales
L’amitié ou l’amour ne s’achètent pas. Les sites qui promettent le grand amour ou la location d’un « ami » surfent
sur la solitude des personnes.
- Limites légales : l’État interdit certains échanges.
Corps humain :
Ex : Commerce d’organes / mères porteuses
La quasi-totalité des pays interdit le commerce des organes humains. La loi française prévoit que « aucun paiement,
quelle qu'en soit sa forme, ne peut être alloué à celui qui se prête au prélèvement d'éléments de son corps, ou à la
collecte de ses produits ».
Doit-on souhaiter la commercialisation du corps humain ?
Non :
Mais :
- des normes morales ou éthiques qui font que - quand un marché n’existe pas, certaines personnes organisent
tous ces « biens » ne font pas l'objet de un marché noir : vente illégale d’organes, enlèvements pour
transactions marchandes.
prélever des organes…
- cela porte atteinte aux populations les plus
pauvres contraintes à « vendre » leur corps pour - lutte contre les pénuries d’organes: Des pays comme
des raisons de survie, ce qui est déjà le cas dans Singapour ou Israël ont recours à des incitations non monétaires
certains pays : vendre un rein pour s’acheter un i (extension du droit de recevoir une greffe aux donateurs et aux
pad.
membres de sa famille) pour augmenter le nombre de donneurs.
Cela aurait pour conséquences que seuls les plus En Iran existent des incitations monétaires : les donneurs sont
fortunés pourraient s’acheter un organe. (en rémunérés (plusieurs milliers de dollars).
France, la place sur la liste des receveurs (Mères porteuses : lutte contre l’infertilité)
d’organes dépend de la santé et non du revenu
des personnes)
Commerce illicite :
Ex : drogue, armes…
Que l'on parle de marché noir, marché parallèle ou marché illicite, il s'agit de désigner des circuits d'échanges
économiques en tous points comparables aux autres marchés (le « prix de marché » régule l'offre et la demande sur
un mode concurrentiel) à ceci près que les marchandises sont échangées illégalement.
Doit-on souhaiter un marché légal de la drogue ?
Non
Mais
- Cela banaliserait la consommation de drogue - Légaliser le commerce des drogues pour réduire le risque
et la rendrait accessible la drogue à un plus criminel
grand nombre.
Le développement de marchés illicites est souvent une réponse à
l'interdiction ou à l'absence de marchés légaux : un moyen
d'enrichissement pour les trafiquants ou mafias qui contrôlent le
marché.
II A-
Le marché : ordre naturel ou construction sociale
LE MARCHE, ORDRE NATUREL SELON LES LIBERAUX…
La vision libérale du marché repose donc sur une conception particulière de la nature humaine, qui suppose de
considérer l’individu en tant qu’homoœconomicus (cf page 12 : Qui est l’homoœconomicus ?)
L’homoœconomicus est une notion abstraite par laquelle la science économique aborde la question du comportement
de l'homme. Elle est principalement fondée sur l'idée de rationalité et d'utilisation optimale des ressources rares
pour optimiser sa situation.
Pour les libéraux, le marché demeure le système le plus efficace pour assurer la circulation de l’information et la
coordination de multiples décisions économiques. Il assure le maximum d’efficacité dans l’hypothèse de marchés
concurrentiels et si l’ordre juridique sur lequel il est fondé repose sur le strict respect de la propriété.
Ex : Le laisser-faire (pas d’intervention de l’Etat) et le libre-échange constituent les fondements de la pensée
libérale.
Question 3 : Traitez les questions de l’activité 3
Activité 3 : Le marché, un ordre naturel
CHRISTIANO RONALDO DOIT-IL TONDRE SA PELOUSE LUI-MEME ?
Christiano Ronaldo, l'attaquant vedette du Real Madrid, est un des footballeurs les plus talentueux au monde. Il est
probablement également doué dans d'autres activités. Par exemple, imaginons qu'il puisse tondre son gazon plus vite
que n'importe qui au monde. Doit-il pour autant le faire lui-même?
Disons que Christiano Ronaldo puisse tondre sa pelouse en deux heures. Durant ces deux heures, il pourrait tourner
une publicité et gagner 10 000 euros. Diego, son voisin, peut tondre la pelouse en quatre heures. Durant ces quatre
heures, il pourrait travailler au bar à tapas du coin et gagner 40 euros.
Les gains à l'échange dans cet exemple sont énormes : plutôt que de tondre sa pelouse, Ronaldo devrait tourner la
publicité et employer Diego pour tondre le gazon. Tant que Ronaldo paye Diego plus de 40 euros et moins de 10 000
euros, les deux y gagnent.
Raphael Pradeau, à partir de Gregory N. Mankiw et Mark P. Taylor, Principes de l'économie, De Boeck Université,
2010
Si Ronaldo rémunère Diego 60 euros pour tondre sa pelouse, quel est le gain à échanger pour les deux ? Dans ce cas,
les gains à l'échange sont-ils identiques pour Ronaldo et Diego ?
Ronaldo verse 60 euros à Diego mais peut gagner 10 000 euros grâce à la pub, il a donc un gain à l'échange de 9940
euros. Diego gagne 60 euros au lieu de 40, il a donc un gain à l'échange de 20 euros.
Gain à l'échange :
Ici, le gain à l'échange est plus important pour Ronaldo que pour Diego.
Même si tout le monde gagne à échanger, le gain à l’échange peut toutefois ne pas être identique pour l’un et l’autre,
son partage pouvant s’effectuer de manière plus ou moins égalitaire.
Gain à l’échange : Ce que l'on gagne à échanger plutôt que de faire soi-même quelque chose.
Grâce à l'échange et à la spécialisation, les individus peuvent consommer plus de biens et services et
de manière plus diversifiée qu'en situation d'autarcie.
Cela ne veut pas dire que le gain est le même pour tous. Certains participants aux échanges
gagnent plus que d'autres.
DOCUMENT 1 PAGE 78 –TEXTE 1 (+ LEXIQUE PAGE 380)
Expliquez ce qu’est la main invisible ?
Lien entre intérêt personnel et intérêt général
L’expression « main invisible » illustre l’idée qu’en recherchant son propre intérêt, chacun concourt à l’intérêt
général.
En contexte de concurrence, le producteur a intérêt à ce que le consommateur soit satisfait, sans quoi il perdrait sa
clientèle.

c'est l'intérêt personnel qui, sans le savoir et sans le vouloir, finit par mener naturellement la société au bienêtre et à la prospérité.

Dès lors que l'harmonie des intérêts est naturelle, nul besoin d'une intervention de l'État dans la sphère
économique. L'État doit seulement veiller au respect des libertés économiques.
A nuancer :
Les lois du marché et la recherche de l’intérêt personnel peuvent conduire dans certains secteurs et à certaines
époques à un déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché du travail : par exemple, les entreprises qui
délocalisent leur production dans les pays émergents. Dans ce cas, la « main invisible » ne concourt pas à l’intérêt
des travailleurs licenciés.
Complétez le texte suivant à l’aide des termes proposés :
Autorégulateur
harmonie sociale
Etat-Gendarme
prix
main invisible
libéral
interdépendants
naturellement
se spécialiser égoïste
intérêts individuels
profits
Pour l’économiste « classique » et libéral Adam Smith, les hommes sont incités « naturellement » à échanger pour
deux raisons :
(1 ) Le marché les a conduit à se spécialiser et cette division du travail les rend interdépendants.
Ils sont donc condamnés à échanger leur production. Les hommes se répartissent les tâches pour survivre, puis
s’échangent les fruits de leur travail. Plus les échanges s’accroissent, plus les hommes sont à même de se consacrer à
une tâche particulière et d’espérer des autres la satisfaction de leurs autres besoins.
(2) En poursuivant des buts égoïstes dans l’échange, les hommes s’enrichissent mutuellement (métaphore de la «
main invisible »).
Selon Smith, les « lois » du marché, associées au caractère égoïste des agents économiques, conduiraient à un
résultat inattendu : l’harmonie sociale. La confrontation des intérêts individuels mène naturellement à la
concurrence, et cette dernière amène les individus à produire ce dont la société a besoin. En effet la forte demande
provoque l’envolée des prix, cette dernière amène donc naturellement les producteurs avides de profits à produire le
bien recherché. Le marché est autorégulateur.
En conséquence, l'Etat n'a pas à intervenir dans l'économie. Il doit se limiter à son rôle d'« Etat-Gendarme » (l'armée,
la police, la justice) auquel Smith ajoute la prise en charge des infrastructures non rentables. L'Etat doit, en
particulier défendre le droit de propriété indispensable aux échanges et le droit d'échanger librement. Selon Smith, le
marché ne peut pas prendre en charge toutes les activités économiques, car certaines ne sont rentables pour aucune
entreprise, et pourtant elles profitent largement à la société dans son ensemble. Ces activités doivent alors être prises
en charge par l’État.
On voit que cette vision repose sur une conception particulière de l’individu qui serait un " homœconomicus "
L' homœconomicus est une notion abstraite par laquelle la science économique aborde la question
du comportement de l'homme. Elle est principalement fondée sur l'idée que les agents économiques
sont parfaitement rationnels et prennent des décisions qui maximisent leur satisfaction
Les plus convaincus indiquent même que les mécanismes du marché fournissent une réponse à des problèmes qui
semblent a priori échapper aux "lois de l’économie".
Il suffit par exemple de considérer "économiquement" un phénomène social pour lui trouver une explication
rationnelle.
- Partant du constat que le salaire des hommes est en moyenne plus élevé que celui des femmes, il est possible d’en
déduire que le temps "détourné" du travail pour la pratique d’une religion par exemple est moins coûteux pour les
femmes que pour les hommes : ainsi il est parfaitement normal que la pratique religieuse des femmes soit plus forte
que celle des hommes.
- On pourrait aussi calculer le nombre optimal d’enfants par famille en construisant un modèle intégrant les
avantages et les coûts associés au fait d’avoir plus ou moins d’enfants...
B) …UNE CONSTRUCTION SOCIALE POUR D’AUTRES
a) Car il n’est pas spontané (il a été « institutionnalisé »)
Les marchés n'apparaissent pas de manière spontanée. Leur avènement suppose que certaines conditions soient
réunies. L'existence des marchés suppose l'existence de règles et de conventions communes, autrement dit
l'existence d'institutions.
Une institution marchande est un ensemble de règles juridiques et de normes sociales organisant la
société.
L'institutionnalisation du marché suppose donc la mise en place progressive d'un ensemble de règles
permettant son fonctionnement dans la durée.

Au préalable de tout échange, il faut que les participants partagent des codes de langage et qu’ils
respectent un certain nombre de règles et de conventions.
Les conventions désignent l'ensemble des règles tacites ou informelles qui orientent les
comportements des agents et permettent leur coordination.
Par exemple lors d'un repas d'affaire les français vont plutôt commencer par discuter de choses et d'autres avant
d'aborder le vif du sujet, alors que les américains préfèrent parler d'abord de l'affaire.
De même certains pays pratiques beaucoup le marchandage (Afrique par exemple), alors que dans d'autres cette
pratique est moins répandue.
Il s'agit là de normes sociales liées à un contexte culturel.

Pour garantir son fonctionnement et sa perpétuation, le marché a besoin de règles juridiques
Le droit de propriété est le droit qu'a une personne de jouir d'un bien, d'en tirer des revenus et d'en
disposer à sa guise (en le vendant ou le donnant par exemple).
Ces droits de propriété peuvent prendre différentes formes : reconnaissance de la possession d'un
bien (terrain ou maison par exemple), mais aussi d'éléments plus abstraits liés à la propriété
intellectuelle.
Le terme “propriété intellectuelle” désigne les créations de l’esprit, à savoir les inventions, les
œuvres littéraires et artistiques et les symboles, noms, images et dessins et modèles utilisés dans le
commerce. La propriété intellectuelle se divise en deux branches :
la propriété industrielle, qui comprend les inventions (brevets), les marques, les dessins et modèles
industriels et les indications géographiques;
le droit d’auteur, qui se rapporte aux œuvres littéraires, artistiques, cinématographiques et
musicales ou encore œuvres relevant des arts plastiques comme les dessins, les peintures,..
Question 4 : vous montrerez que les règles juridiques sont nécessaires pour assurer l'existence d'un marché.
DOCUMENTS A UTILISER :
VIDEOS :
Dessine moi l’éco, pas d’économie sans confiance
http://dessinemoileco.com/pas-deconomie-sans-confiance/
Comment la viande est contrôlée dans les supermarchés)
http://www.youtube.com/watch?v=LBs3xLMZuqM
DOCUMENTS 1 ET 2 PAGE 70
Activité 4 : Pour fonctionner, le marché a besoin de règles juridiques
§1 : Si le droit de propriété n'existait pas, chacun pourrait s'accaparer les biens d'autrui. Il permet donc
l'échange en protégeant de la spoliation.
BESOIN D’INSTITUTIONS JURIDIQUES :(tribunaux, police) qui garantissent les droits de propriété
Ces droits de propriété peuvent prendre différentes formes : reconnaissance de la possession d'un bien (terrain ou
maison par exemple), mais aussi d'éléments plus abstraits liés à la propriété intellectuelle (brevet, marque déposée)
/ Brevet : Titre de propriété sur une invention assurant à l'inventeur une protection contre toute imitation et lui
réservant l'exclusivité de l'exploitation industrielle.
Garantir les droits de propriété, c’est protéger les propriétaires de toute atteinte à leurs biens= garantir les droits
de propriété.
Ex : Centrafrique « Lorsque les personnes et les propriétés sont […] entourées d’insécurité, toutes les possessions
du faible sont à la merci du puissant » : les expropriations en Chine pour des projets de construction immobilière,
celles des fermiers blancs au Zimbabwe, la collectivisation des terres en URSS, etc.
En France : logements vides à Paris=> peur des squatteurs, difficultés pour récupérer son bien immobilier
protection des marques contre les contrefaçons, de la propriété intellectuelle contre la copie et le piratage par
exemple.
Dans le cas du commerce en ligne, il faut que l'engagement à payer le bien vendu et à le livrer en temps et en heure
soit contraignant, sans quoi se livrer à un tel commerce serait trop risqué.
§2. Le marché a besoin d’instances de contrôle
La crise des subprimes a montré que le fonctionnement d’un marché nécessitait un minimum de régulation c'est-àdire une intervention des Etats permettant un meilleur fonctionnement de l’économie par le biais d’organismes tels
que l’Autorité des Marchés Financiers par exemple.
Dans le même ordre d’idée, la DGCCRF (Direction Générale de la consommation, de la concurrence et de la
Répression des Fraudes) a pour fonction de protéger le consommateur.
Cf. Scandale de la Viande de cheval
Ces normes sont établies pour assurer la protection des consommateurs (règles d’hygiène et de sécurité, délai pour
changer d’avis en cas de crédit ou de vente à domicile, etc.) et pour permettre au consommateur de faire des choix
éclairés (prix au kilo et au litre qui favorise les comparaisons de prix).
Rq : Les associations de consommateurs peuvent aussi intervenir lorsque les normes ne sont pas respectées ou pour
demander de nouvelles normes (interdiction des OGM, etc.).
Le marché est donc une construction sociale, qui ne peut fonctionner que s'il existe des règles formelles et
informelles pour guider les échanges. Ces règles permettent la CONFIANCE primordiale pour que les agents
soient incités à échanger.
L'État joue un rôle important dans l'institutionnalisation du marché, puisque c'est lui qui fixe les règles. Afin de
vérifier que les règles sont bien respectées, plusieurs instances de régulation ont été mises en place dans des
domaines spécifiques. Ces autorités de régulation sont chargées de codifier le fonctionnement du marché (heures
d'ouverture, mode de fixation des prix ...) Elles doivent surveiller les comportements des acteurs et les sanctionner
lorsqu'ils contreviennent aux règles.
Le marché, une construction sociale car il a été institutionnalisé
b) car il n’est pas universel
a. Il n’existait pas dans les sociétés dites « primitives »…
Des anthropologues et les ethnologues ont montré que l’économie de marché, contrairement à ce que laissent
entendre parfois les économistes libéraux, n’est pas naturelle puisqu’elle n’existe pas dans certaines sociétés
premières (ou dites primitives) où un système d’échange non marchand, parfois fondé sur le don, domine.
Les comportements désintéressés économiquement et le don existent, non seulement dans des sociétés éloignées des
nôtres comme le montre les exemples célèbres du potlach et de la kula.
La kula est le nom d'un système d'échanges de biens prestigieux mais sans aucune valeur économique directe pratiqué à l'est de
la Nouvelle-Guinée entre une vingtaine d'îles, et décrit pour la première fois par un Européen au début du XXe siècle :
l'anthropologue, ethnologue Bronislaw Malinowski aux îles Trobriand.
Le mot « potlatch » signifiait « action de donner ». Le terme est utilisé par les ethnologues américains pour désigner diverses
cérémonies ostentatoires et dispendieuses donnant lieu à des festivités, à des déclarations publiques, ainsi qu'à des distributions
et à des destructions de biens, observées surtout au cours de la seconde moitié du XIXe siècle parmi les populations de
pêcheurs-chasseurs-collecteurs des côtes du Pacifique depuis l'État de Washington jusqu'à l'Alaska.
Activité 5 : illustrations de l’échange « primitif »
J’A : Ainsi, les anthropologues ont-ils mis en évidence la primauté du don dans les sociétés dites primitives.
J’E et J’’I : Dans les sociétés dites primitives, le mode d'échange est fondé sur une forme de don et de contre-don :
il s'agit d'un échange, car le donateur est sûr de recevoir d'autres biens et services en retour.
La Kula et le potlatch sont des exemples :
 Selon M. Mauss (ethnologue français), le potlatch est une pratique de dons ostentatoires dans laquelle le don
participe au statut social de celui qui donnne : plus l’offrande est grande, plus le bénéficiaire sera humilié
s’il ne peut pas donner en retour plus qu’il n’a reçu. (question d’honneur)
De plus, Mauss insiste sur le caractère volontaire et obligatoire du potlatch : il n’est pas question de s’y
soustraire, et le potlatch est un système perpétuel de don appelant un contre-don, qui à son tour appelle un nouveau
contre-don.
Interdite par les autorités canadiennes en 1884, cette pratique est redevenue aujourd’hui le signe d’une identité et
d’une « renaissance culturelle » revendiquée par les populations autochtones.
 Kula désigne un don et contre-don constituent aussi un élément central de la cohésion sociale des
populations mélanésiennes selon Bronislaw Malinovski (1933) = crée du LIEN social
les partenaires ne trouvent aucune satisfaction en termes de richesse monnayable, mais les échanges confèrent aux
individus qui y participent, de près ou de loin, prestige social et renommée. À cette dimension de l'échange s'ajoute
l'importance de l'alliance politique ainsi réaffirmée, et du lien social qui est créé.
 … et dans nos sociétés il reste encore des domaines entiers qui échappent (pour l’instant) la logique du
marché
= Secteur non marchand
Selon l’Insee, le secteur non marchand concerne des productions livrées gratuitement ou à des prix «sans
signification économique» (qui ne couvrent pas la moitié des coûts) : justice, enseignement ou santé en font partie.
Les associations à but non lucratif ou ONG
- protection sociale ou l’accès aux biens collectifs. Dans ce cas les services ne sont pas vendus sur le marché, et
leur financement est collectif grâce aux impôts et aux cotisations sociales (les prélèvements obligatoires).
- Il existe aussi toute une économie domestique, qui n’est que partiellement prise en compte par la comptabilité
nationale (services rendus entre amis, bricolage...).
- de nouvelles pratiques qui favorisent le lien social :
Vidéos :
SEL: Un monde sans argent! (Troyes)
http://www.dailymotion.com/video/xc5loh_sel-un-monde-sans-argent-troyes_news
le Tout gratuit ? Vers une économie du don ?
https://www.youtube.com/watch?v=ucXZc33wIEc JUSQU'A 3MIN
Synthèse individuelle du II :
Le marché : ordre naturel ou construit ?
Pour les libéraux, le marché est naturel,
Certains pensent que le marche est une construction
Mots clés : main invisible – spécialisation – penchant sociale car il n’est pas :
naturel à l’échange – homoeconomicus…
Mots clés : institutions, don, secteur non marchand…
Adam Smith considère que les hommes ont un penchant
naturel à échanger, ils seraient conduits par une main
invisible qui, en les incitant à s’enrichir librement et à
œuvrer pour leur intérêt propre, contribuerait
naturellement au bien-être de la nation.
- Cet ordre naturel conduirait à l’équilibre de la société
dans la mesure où chacun peut poursuivre légitimement
ses intérêts propres tout en concourant inconsciemment
au bien commun. Le bien être individuel ele bien être
collectif sont atteints simultanément sans qu’il soit
nécessaire de se préoccuper le moins du monde d’une
quelconque solution collective.
- On voit que cette vision repose sur une conception
particulière de l’individu qui serait un " homo
œconomicus " : considère que le marché est le système le
plus efficient pour assurer la circulation de l’information
et la coordination de multiples décisions économiques.
- le marché n’est pas spontané : il a besoin
d’institutions marchandes préalables :
 sous formes de convention : règles sociales (contexte
culturel)
 sous formes de règles juridiques :
Afin de favoriser les échanges, il faut assurer la
confiance en rassurant les offreurs / les demandeurs
il faut donc garantir les droits de propriété ce qui requiert
souvent l’intervention de l’Etat qui met en place ces
règles juridiques à travers les tribunaux, la police,… et
les instances de contrôle)
- le marché n’est pas universel :
Il n’existe pas dans certaines sociétés premières (ou dites
primitives) où un système d’échange non marchand,
parfois fondé sur le don, domine.
Dans nos sociétés, le secteur non marchand persiste
Voire se développe : courant de la gartuité u=qui
privilégie le lien social au lien marchand
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