Chapitre 4 : La coordination par le marché
Introduction :
Vidéo 1 : Marché de Sarcelles, on y vend des vêtements, on voit des acheteurs et
des commerçants. Il a lieu les mardis, vendredi et dimanche.
Vidéo 2 : Dans le Morvan, vente de jeunes bovins, marché pour les professionnels.
Présentation de la marchandise dans un amphithéâtre. En fonction de ce que font les
acheteurs, on fixe le prix a travers le cadran.
Vidéo 3 : Marché financier. Echange de capitaux. Les états empruntent de l’argent.
Le taux d’intérêt est le prix des capitaux. Un autre prix fixé est le change. Beaucoup
plus grande échelle, marché internationaux ; implication politique.
On peut dire que les marchés sont très divers. Néanmoins on trouve des constantes
par exemple le prix et léchange de marchandise.
1. Qu’est-ce qu’un marché ?
1.1. Les caractéristiques du marché
L’échange marchand
Dans toutes les sociétés humaines il y a un phénomène déchange de biens et de
services. Cette circulation a un rôle économique qui est la satisfaction des besoins
marqués par la division du travail. C’est à dire que tout le monde ne peut pas
produire l’intégralité de ce qu’il consomme, de ce dont il a besoin donc il faut que les
biens circulent.
La circulation a aussi un rôle sociologique. Elle construit et entretient le lien social qui
assure la cohésion sociale. Une des formes principale de circulation des biens est
l’échange marchand.
L’échange marchand établit un rapport quantitatif entre les biens qui font l’objet de
l’échange par exemple combien faut-il de peau de crocodile pour un mammouth (prix
relatif). Cet échange marchand peut prendre deux formes :
- le troc : échange dun bien contre un autre bien
- l’échange monétaire : un bien contre de la monnaie
Le rapport qui s’établit est un rapport entre des objets et non pas entre des individus
(voir 1.3.). Ces échanges marchands se déroulent sur des marchés.
La diversité des marchés
Les marchés sont différents en fonction de la localisation (lieu concret, marché
abstrait), différents selon la taille (marché local, régional, national, international),
différents selon les produits. Au delà des marchés de biens, il y a les marchés de
facteurs de production, le travail et le capital.
Document A : La relation ménage et entreprise passe par différents marchés :le
marché de biens et services mais aussi le marché des facteurs de productions.
Sur le marché du travail, les ménages offrent leur travail que les entreprises achètent
en échange d’un prix. Sur le marché du capital, ils offrent leur épargne aux
entreprises contre rémunération.
Les marchés interagissent en permanence entre eux.
Des marchés à l’économie de marché
Document B : Le point commun des marchés est qu’ils mettent en relation des
personnes qui vendent (offreurs) et qui achètent (demandeurs).
On utilise l’expression économie de marché pour souligner la logique commune a
tous les marchés. Cette logique est de mettre en relation des agents économiques
ayant des intérêts différents, divergents pour échanger ; il faut donc qu’il y ait un
accord.
Economie de marché : économie décentralisée ou les décisions sont prises
individuellement par les agents et les échanges ont lieu sur des marchés où se fixe le
prix et les quantités.
L’économie de marché s’oppose à l’économie planifiée qu’on trouvait dans les pays
communistes et qui se caractérise par une économie centralisée où les décisions
sont prises par un organisme central qu’on appelait le plan, et c’est le plan qui
définissait le prix et les quantités auxquelles devaient être vendus et achetés les
biens et services. L’économie de marché a « triomphé », disparition de l’économie
planifiée.
On va distinguer la notion d’économie de marché et le capitalisme.
Capitalisme : système économique qui présente les caractéristiques suivantes :
- Propriété des moyens de production : la terre, les usines, tout ce qui
permet de produire.
- Le rôle des marchés et de l’initiative individuelle. L’économie de marché
est donc une des caractéristiques du capitalisme
- Le rôle plus ou moins étendu de l’état ce qui amène à l’idée qu’il n’y a pas
une, mais plusieurs formes de capitalisme
- Lobjectif des agents qui est de réaliser du profit pour le réinvestir
1.2. L’institutionnalisation du marché
La notion d’institutionnalisation
Une institution, en sociologie est une forme établie, durable de pratiques et de
normes sociales.
En économie, cest l’ensemble des organes et des règles qui influent sur le
fonctionnement de l’économie.
L’institutionnalisation du marché signifie qu’il existe un processus de mise en place
dorganes et de règles qui a permis d’installer et de faire fonctionner les marchés.
Naturellement le marché ne s’instaure pas de manière spontanée, au contraire ce qui
s’installe de manière naturelle est le désordre, le conflit, la relation de force. Pour que
le marché fonctionne, il faut un certain nombre de conditions.
Des infrastructures
Document C :Marché d’Aalsmeer, banlieue d’Amsterdam. Hangars 1 million de m² ;
infrastructure des transports pour faire venir la marchandise et la réexpédier. Lieux
ou se fait la vente, utilisation d’un système informatique. 12000 personnes travaillent
sur ce site.
Des règles
Document 10 page 51 : Ces autorités régulent chacune un marché :
télécommunication, finances, biens de consommation énergie. Ce sont des autorités
administratives indépendantes.
Leur rôle est dédicter des réglementations qui organisent le fonctionnement des
marchés ( ex : les soldes). Ces autorités ont aussi des pouvoirs de contrôle et de
sanction. Elles doivent assurer l’information des agents afin de réduire les coûts de
transaction.
Coût de transaction : ensemble des coûts qu’implique une transaction marchande au
delà du prix d’achat.
- coût de recherche : il faut rechercher le bien dont on a besoin l’acheteur ou
le vendeur
- coût d’information : qualité…
- coût de négociation
- coût de rédaction des contrats
- coût de contrôle : contrôle de l’exécution et qui font parti des coûts de
transaction
De la confiance
Document D : L’échange suppose un grand nombre d’incertitudes. L’objectif des
agents est d’essayer de se protéger. Pour réduire ces incertitudes, il faudrait prévoir
toutes les situations possibles. Ce n’est pas possible donc il faut se reposer sur la
confiance accordée aux agents.
Des droits de propriétés
Documents E, F, G :Le droit de propriété donne au propriétaire le droit d’en tirer un
revenu, de disposer de ce bien et de l’utiliser. Un marché est un lieu échange entre
offreurs et demandeurs. Du coté de l’offreur, il doit être légitimement propriétaire du
bien pour pouvoir en disposer. Du coté de l’acheteur il doit être assuré de recevoir la
propriété du bien. Donc on peut dire qu’un marché est un lieu d’échange de droits de
propriété sur des biens (matériel ou monnaie).
On s’intéresse au cas de la propriété intellectuelle. Elle s’incarne dans un brevet. Elle
peut porter sur une invention, une innovation, sur une marque dans la mesure ou on
eut l’utiliser, en tirer un revenu ou le vendre.
Le nombre de brevets en France a diminué de 6,6% entre 2006 et 2009. Il existe un
organisme public auprès duquel on dépose les brevets l’INPI. Le dépôt se fait aussi
au niveau international.
Pour créer une marque ou une innovation, le créateur fait de très lourds
investissements, recherche et développement, publicité. En l’absence de protection
de cette propriété intellectuelle, il peut renoncer à faire cet investissement et le
préjudice touchera l’agent lui-même mais aussi la société dans son ensemble qui ne
profitera pas de cette innovation.
1.3. Les limites de la logique marchande
D’autres modes de circulation des biens
Document H :Dans cette scène du parrain, on peut distinguer 2 types d’échange :
- l’échange marchand : service contre monnaie. Le versement du prix est
immédiat. Le versement de l’argent éteint la relation, cet échange ne se fait
pas dans le cadre de l’amitié, il ny a pas de relation entre personnes
- la réciprocité ou le don/contre don dans le cadre dune relation relation
interpersonnelle, relation de soumission. Léchange se traduit par un don
qui appelle un contre don mais à la différence du versement du prix, il n’est
pas simultané et il ny a pas de rapport quantitatif.
Lutilité de ce don/contre don est qu’ils découlent de la relation personnelle et quil
permet de l’entretenir.
Il y a aussi la redistribution : on a une autorité centrale qui prélève les richesses qui
ont été produites et qui les redistribuent à la population, tout est centralisé. C’est un
mode de circulation des biens. On le trouve dans les civilisations très anciennes
(comme en Mésopotamie), on le retrouve aussi à l’époque moderne à travers les
impôts, la protection sociale et les services non marchands.
La marchandisation et ses limites
Document I : Avant la révolution, la place de l’échange marchand était extrêmement
limitée : plus de 80% de la population est constituée de paysans et l’essentiel des
besoins est satisfait par lautoproduction.
On ne trouve léchange marchand que dans les villes et aussi dans les échanges
internationaux donc de manière marginale. A la fin du XVIIIe siècle et surtout au XIXe
siècle, va se produire la révolution industrielle, et un des aspects importants va être
l’extension des échanges marchands au détriment soit de l’autoproduction, soit à la
réciprocité.
Pour la noblesse de l’ancien régime, la terre n’est pas un objet marchand, elle relie
lindividu à ses origines. L’individu doit transmettre cette terre aux générations
suivantes et ne doit pas la vendre. La marchandisation se développe depuis le XIXe
siècle, et va par exemple transformer la terre en un objet marchand s’échangeant sur
un marché.
Il y a 2 cependant 2 limites à cette marchandisation:
- Dans nos sociétés, les relations non-marchandes sont très loin d’avoir
disparues. On peut citer le rôle de l’état qui au XXe siècle d’est développé
considérablement. Dans un pays comme la France environ 45% de la
richesse produite est prélevée et redistribuée : c’est la redistribution. On
trouve aujourd’hui de très nombreuses relations de réciprocité : échanges
de services et de cadeaux à lintérieur de la famille, entre amis, voisins et
tout ce qui concerne le bénévolat.
- Lautre limite est celle soulignée par le document 17 ; pour Gary Becker la
solution au manque d’organe serait fondée sur le don. Il y a un nombre
insuffisant d’organes ; certains organes comme le rein peuvent être
prélevés sans que la personne meure. Pour cet économiste, pour
augmenter le nombre de dons, il faudrait changer le don en échange
marchand. Or certains pays refusent cela pour des raisons éthiques. Donc
la morale relayée par la loi établit une interdiction juridique qui limite les
relations marchandes.
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