
C - les épilepsie de l'enfant et de l'adolescent
L'épilepsie est une maladie chronique se caractérisant par la répétition de crises de façon
spontanée. On devrait parler plutôt "des épilepsies" que de "l'épilepsie" dans la mesure où existent de
nombreux syndromes épileptiques en particulier chez l'enfant et l'adolescent.
En effet, en raison de la maturation cérébrale à chaque tranche d'âge correspondent un certain nombre de
syndromes épileptiques.
On estime qu'environ 80% des épilepsies de l'adulte débutent dans l'enfance ou pendant l'adolescence.
L'incidence de l'épilepsie chez l'enfant est de l'ordre de 40 à 60°/°° avec une prévalence de 4 à 12 °/°° , la
fréquence étant d'autant plus importante que l'enfant est plus jeune.
Les différents types de syndrome épileptique seront définis par ce qu'on appelle des syndromes
électrocliniques c'est-à-dire tenant compte à la fois de la sémiologie clinique des crises et des aspects
électro-encéphalographiques qu'ils soient intercritiques (entre les crises) ou critiques (enregistrement
électro-encéphalographique au cours d'une crise).
On peut distinguer les épilepsies de l'enfant et de l'adolescent selon leur caractère généralisé ou partiel, on
parlera donc d'épilepsie généralisée ou d'épilepsie partielle.
On distingue également les syndromes épileptiques en fonction de leur étiologique connue ou supposée en
3 groupes :
a) les épilepsies dites "idiopathiques".
Il s'agit de syndromes épileptiques "Age-dépendant" c'est-à-dire que le syndrome
épileptique correspond à une tranche d'âge ou un stade de maturation cérébrale terminée. Ils ont en
général un caractère familial. Ce sont des syndromes épileptiques survenant chez les enfants et
adolescents dont l'examen neurologique et le développement psychomoteur étaient normaux. Les examens
neuroradiologiques sont normaux.
Ce sont des syndromes épileptiques dont l'étiologie est supposée génétique. Plusieurs gènes candidats ont
déjà été découverts pour certains syndromes. Ils correspondent uniquement à une hyper-excitabilité
neuronale sans qu'il y ait de lésions cérébrales. Ce sont habituellement des épilepsies dites "bénignes"
dans le sens où elles n'ont pas ou peu de répercussions sur le développement psychomoteur, elles sont le
plus souvent facilement contrôlées par un médicament anti-épileptique. Enfin, un certain nombre de ces
syndromes épileptiques vont guérir (plus des 2/3), les autres le plus souvent vont s'améliorer avec l'âge et
seront facilement contrôlées.
b) les épilepsies dites "symptomatiques"
Ce sont des épilepsies secondaires à une lésion cérébrale (on les appelait autrefois les
épilepsies lésionnelles). La lésion cérébrale peut être connue et antérieure à une épilepsie ou découverte à
l'occasion du diagnostic étiologique de celle-ci. Toute lésion cérébrale intéressant le cortex peut être à
l'origine d'une épilepsie. Cette lésion est soit congénitale ou acquise.
Il s'agit souvent d'épilepsie plus sévère, rebelle, réfractaire au traitement nécessitant souvent des
changements thérapeutiques ou une polythérapie. Elles ont beaucoup plus fréquemment des répercussions
sur le développement psychomoteur et sont souvent associées à un handicap du fait de la gravité de
l'épilepsie, handicap également du fait de la lésion cérébrale causale.
c) les épilepsies cryptogéniques (ou basocryptogénétiques)
Ce sont des épilepsies dont l'étiologie lésionnelle est supposée mais pour lesquelles les
différents examens neuroradiologiques et en particulier l'IRM encéphalique sont normaux et ne permettent
pas de mettre en évidence cette lésion.
Elles partagent les mêmes caractéristiques que les épilepsies symptomatiques dans la mesure où ce sont
également souvent des épilepsies réfractaires avec répercussion sur le développement psychomoteur ou
les fonctions cognitives chez l'enfant.