UV_106_PHYSIO_EXERC_SURENT_RUPT

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PHYSIOLOGIE
DE
L’EXERCICE
UV 106
SURENTRAÎNEMENT
MECANISMES DE RUPTURE
P. PILARDEAU
1
SURENTRAINEMENT ET RUPTURE
Le surentraînement correspond à un état physique et psychologique dans lequel
l’organisme n’est plus capable de prendre en charge les modifications biologiques
induites par l’exercice, il s’agit d’un processus chronique.
La rupture correspond au franchissement de la limite d’une fonction, il s’agit d’un
processus aigu
I - SURENTRAÎNEMENT
1.1 DEFINITION
Même si les premières manifestations du surentraînement portent sur un organe ou une
fonction, cet état pathologique concerne rapidement l’ensemble des grandes fonctions de l’organisme.
Le surentraînement n’est donc jamais univoque et ne peut, pour cette raison faire, l’objet d’un
traitement symptomatique qui ne prendrait en charge que la partie immergée de l’iceberg.
Il est à ce sujet étonnant de constater comment les différentes spécialités médicales,
concernées peu ou prou par la médecine du sport, définissent dans leur registre propre la notion
ambiguë de surentraînement.
Le surentraînement, ou trop d’entraînement, peut toucher les sportifs des deux sexes et de tout
âge. Le problème est que le « trop d’entraînement » est une notion floue, souvent déterminée après le
clash, c’est à dire quand la rupture s’est déjà produite. Des esprits cartésiens et normalisateurs ont
tenté, comme dans beaucoup de domaines, de déterminer des zones de normalité, des charges de
travail, des durées d’entraînement et ce, en fonction du sport considéré, de l’âge et du sexe du sujet.
Malheureusement pour ces planificateurs de l’impossible, le surentraînement est une notion purement
individuelle qu’aucune statistique ne saurait prévoir
Pour définir au mieux cette notion abstraite, il convient de définir en termes généraux ce
qu’est un entraînement.
De façon simple, on peut considérer que l’entraînement a pour objet d’améliorer les
performances d’une fonction ou d’un organe.
Pour améliorer ces performances le sujet est amené à chercher le dépassement,
autrement dit à atteindre le « mur » (capacité maximale). Ce n’est qu’en tapant dans ce mur
(différent pour chacun) que le phénomène de surcompensation pourra se réaliser, et le sportif
améliorer sa performance.
A chacun de ses entraînements le sportif est donc amené à atteindre ses limites
(charge de travail, durée de l’activité, répétition de gestes, épuisement des réserves énergétiques...).
Ce travail est créateur de fatigue, psychologique et/ou physique, que l’organisme devra réguler par
le repos.
La fatigue est donc l’état résultant du fonctionnement excessif d’un organe ou d’un
organisme. Elle se traduit par une diminution du pouvoir fonctionnel.
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Le surentraînement est issu du déséquilibre entre la charge de travail et les capacités de
l’organisme à réguler cet état, il se manifeste par un état de fatigue
Fatigues sectorielles
% d’efficience
des différentes
fonctions
Charge de travail
Dans un premier temps, l’entraînement améliore l’efficience de la fonction, un plateau est
alors atteint qui correspond aux capacités maximales de la fonction concernée (fixée génétiquement).
Dans un second temps, et si la charge de travail continue d’augmenter, l’efficience fonctionnelle
diminue (signe du surentraînement), la fatigue se manifeste.
Le point d’équilibre étant variable d’une fonction à une autre, il convient d’analyser chacune
d’entre elles par l’interrogatoire (phase essentielle), la biologie ou la physiologie.
Ses manifestations sont naturellement multiples et intriquées, mais il est indispensable de
débusquer la cause du « basculement » et ses conséquences immédiates.
On ne saurait en effet traiter le surentraînement par le désentraînement.
Les effets du surentraînement dépendent du type d’exercice pratiqué. Un exercice pratiqué en
« force », ne provoquera pas sur les fonctions organiques, les mêmes réponses qu’un exercice pratiqué
en « volume/intensité ».
Quand on demande à la fonction assurée par un organe de dépasser ses limites (entraînement),
l’organe considéré peut :
+ Soit assumer cette « dette de fatigue », et mettre en route une
« surcompensation »
+ Soit se trouver totalement dépassé par la charge et être dans l’incapacité de
régénérer ses réserves énergétiques, ses structures tissulaires, ses voies
métaboliques « surentraînement ».
Le surentraînement peut concerner :
Des fonctions de défense (hyperoxydation, immunité)
Des résistances mécaniques (articulation, os, tendons).
Des fonctions hormonales (énergétique, gonadique)
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La fonction cérébrale (comportement, dépression...)
1.2 ORIGINE DU SURENTRAÎNEMENT
Quel que soit le type d’exercice pratiqué, ou l’organe concerné, l’origine du
surentraînement est toujours d’origine périphérique.
Les décompensations caractérisant le surentraînement peuvent se schématiser de la
façon suivante:
= Un dépassement des capacités périphériques
= La libération dans le plasma d’hormones ou de métabolites
susceptibles d’interférer au niveau cérébral.
= Une intégration par le cerveau de ces messages
= Une réponse de l’hypothalamus et de l’antéhypophyse
= Une modification des sécrétions hormonales périphériques
= Une réponse métabolique périphérique (somatique ou cérébrale).
1.2.1 DEPASSEMENT DES CAPACITES PHYSIQUES
Le dépassement des capacités physiques est un mécanisme susceptible de se manifester dans
tous les types d’exercices.
= L’endurance
= La résistance
= La vitesse
= La force
= Une intrication de ces différents exercices.
Quel que soit l’origine du « dépassement » des possibilités de l’organisme, c’est toujours le
muscle qui se trouve en première ligne et dans l’obligation de faire face aux exigences de l’exercice,
au point d’atteindre parfois son point de rupture métabolique ou physique.
1.2.2 LIBERATION D’HORMONES ET DE METABOLITES
1.2.2.1 Catécholamines
Dans les premières minutes de l’exercice, les médullosurrénales sécrètent des catécholamines.
Leur apparition dans le plasma correspondant au fameux « deuxième souffle » des sportifs. Leur
augmentation est d’autant plus rapide que le sujet est entraîné.
Ces hormones présentent de très nombreuses actions sur le péristaltisme intestinal, la
fréquence cardiaque, la mécanique des bronches, la pression artérielle, le cerveau....et le métabolisme
énergétique.
D’un point du vue énergétique, les catécholamines :
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- freinent la sécrétion pancréatique d’insuline, la glycolyse hépatique, la
glycogénogenèse hépatique et musculaire.
- activent la néoglucogenèse et les glycogénolyses hépatique et musculaire, la TGLIA
Au niveau cérébral, les catécholamines jouent un rôle fondamental de régulateur des
sécrétions hypothalamiques. Leur augmentation pendant l’exercice provoque une stimulation des
hormones hypothalamiques et une cascade de stimulations antéhypophysaires.
Lors du surentraînement, les catécholamines circulantes et cérébrales atteignent des taux
plus importants qu’en période d’entraînement et demeurent à un taux élevé après l’exercice du fait
d’une diminution de leur dégradation par les monoamines oxydases.
Médullo-surrénal
MAO
Catécholamines
Produits de dégradation
Cerveau
Cette persistance des catécholamines cérébrales à un taux élevé, y compris au
repos, est le premier stigmate du surentraînement.
1.2.2.2 Libération de métabolites musculaires
Lors de l’exercice, le muscle libère normalement un certain nombre de métabolites issus de
son catabolisme (acides aminés, ammoniaque...).
Lors du surentraînement, et du fait d’une augmentation considérable de son catabolisme, les
concentrations d’ammoniaque et d’acides aminés s’élèvent pour atteindre des valeurs dépassant les
capacités d’épuration du foie et des reins.
= Acides aminés aromatiques
Les acides aminés aromatiques (Phénylalanine, Tryptophane et Tyrosine) sont libérés en
quantité importante lors du catabolisme musculaire.
Le surentraînement augmente cette production qui franchit facilement la barrière hématoméningée du fait de la concentration élevée en ammoniaque. Les hormones issues de ces acides
aminés (sérotonine, adrénaline, noradrénaline, DOPA, DOPAmine) présentent des récepteurs
cérébraux qu’elles activent ou inhibent.
Leur augmentation locale est à l’origine :
= D’une perte importante de la vigilance et de confusion mentale
= De troubles décisionnels
= De troubles du sommeil
= D’asthénie
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= Ammoniaque
L’ammoniaque peut être considérée comme un facteur essentiel de la « fatigue » cérébrale,
soit du fait de son action métabolique propre, soit du fait de son action au niveau de la perméabilité de
la membrane hémato-méningée (facilitation de la pénétration des acides aminés aromatiques).
Le NH3 cérébral présente quatre origines possibles :
= La désamination locale des acides aminés branchés
Acide cétonique d’AB + NH3
AA branchés
= Le catabolisme de l’AMP au niveau musculaire, via le système sanguin.
AMP
IMP + NH3
= La désamination des catécholamines
MAO
Catécholamines
Ac vanilmandélique + NH3
= La désamination oxydative des monoamines neurotransmettrices par les MAO.
MAO
Histidine, sérotonine
Aldéhydes + NH3
Toute augmentation locale de l’ammoniaque est à l’origine d’une accélération du processus
de détoxication par le glutamate
Glutamate + NH3
Glutamine
Le glutamate formé par cette voie est rapidement décarboxylé en GABA.
Glutamate décarboxylase
Glutamate
GABA + CO2
Le surentraînement musculaire est toujours à l’origine d’une augmentation des
concentrations d’ammoniaque cérébrale.
Effets métaboliques du NH4
= Le NH4 est un inhibiteur de la glutamate décarboxylase, phénomène responsable
d’une diminution de la synthèse de GABA.
NH3
--Glutamate décarboxylase
Glutamate
GABA + CO2
= D’autre part, la transformation du glutamate en glutamine (phénomène de
détoxication), provoque rapidement une diminution de sa concentration locale.
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Glutamate + NH3
Glutamine
Ces deux mécanismes affectent profondément les capacités neurotransmettrices cérébrales (le
GABA est inhibiteur, le glutamate excitateur). Ce déséquilibre pourrait expliquer les moins bonnes
performances excito-motrices, et notamment la moins bonne réalisation du geste sportif.
NH3
--Glutamate décarboxylase
Glutamate
GABA + CO2
Glutamine
= Le NH4 favorise l’entrée des acides aminés aromatiques dans le cerveau et leur
transformation en neurotransmetteurs (catécholamines et sérotonine) à l’origine d’une diminution de
l’appétit, de troubles du sommeil et d’asthénie.
= L’inhibition des MAO par l’ammoniaque, provoque une augmentation des
concentrations en catécholamines et en sérotonine, responsable d’une prolongation de leurs effets
MAO
Histidine, sérotonine
Catécholamines
Aldéhydes + NH3
Exercice musculaire
Muscle
Catabolisme
libération d’AAB
libération AAA
AMP
+++
+++
IMP
Catécholamines
NH3
Pénétration des AAB et des AAA dans le cerveau
AAB
DOPA
DOPAmine
Catécholamines
Sérotonine
AAA
- - - MAO
NH3
--Glutamate décarboxylase
GABA
Glutamate
Glutamine
Substances
désaminées
Cerveau
Effets des catécholamines, des acides aminés aromatiques et de l’ammoniaque sur les
régulations cérébrales.
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1.2.3 INTEGRATION CEREBRALE
Le cerveau se trouve donc confronté à un déséquilibre métabolique faisant entrer en jeu des
processus activateurs et inhibiteurs.
Ces différentes interactions sont à l’origine de réponses hypothalamiques différentes suivant
que le surentraînement s’installe ou que celui ci est déjà présent depuis plusieurs semaines.
Très schématiquement, on peut observer une augmentation globale de l’ensemble des
hormones hypothalamiques, puis une chute importante de la majorité d’entre elles.
EXERCICE MUSCULAIRE
Catécholamines
Catécholamines
Hormones cérébrales
AAA
Acides aminés aromatiques
NH3
Anté hypophyse
Origines du surentraînement
1.2.4 SURENTRAINEMENT ET AXE HYPOTHALAMO HYPOPHYSAIRE
Le surentraînement touche l’ensemble des fonctions hormonales. Les plus souvent
incriminées sont les fonctions thyroïdienne, gonadique, hypophysaire, surrénale.
1.2.4.1 Hormones hypothalamiques
L’hypothalamus est un médiateur essentiel entre le système nerveux central, les stimuli
sensoriels et l’ensemble de l’organisme. Cet organe communique ses informations grâce à des
hormones dont les mieux connues sont :
CRH : Hormone sécrétant la corticotropine
PIF :
Hormone inhibant la sécrétion des prolactines
GnRH : Hormone libérant les gonadotropines
GHRH : Hormone libérant l’hormone de croissance
GHRIH : Hormone inhibant l’hormone de croissance
TRH :
Hormone de régulation de la thyrotropine
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Toutes ces hormones sont sensibles à l’état de repos ou d’activité physique, à la
température, à l’éclairement, au stress et la douleur.
Le surentraînement, qu’il soit physique ou psychologique, est donc en prise direct avec
l’hypothalamus. L’ensemble des manifestations cliniques constatées (perturbation du sommeil, de
l’appétit, fonte musculaire, épuisement énergétique, tachycardie...) trouvent leur origine dans les
perturbations hypothalamiques et les messages hormonaux qui en résultent.
EXERCICE
NYCTHEMER
DECAL. HOR
CRH
STRESS
TEMPERATURE
CENTRALE
PIF
GnRH
GHRH
CATABOL
MUSCUL
GHRIH
DOULEUR
TRH
Action des différents stimuli sur les sécrétions hormonales hypothalamiques
+ CRH
Le CRH, ou corticotropin releasing hormone, est un décapeptide dont l’acide aminé N
terminal est un dérivé cyclique du cycle du glutamate.
Le CRH contrôle directement la sécrétion de POMC (Pro-opio-mélano-cortine) sécrétée par
l’hypophyse.
La sécrétion de CRH est fonction du sommeil, du stress, de la douleur, de l’exercice, de la
température centrale. Pendant l’exercice physique, la synthèse de CRH est augmentée. Cette
sécrétion est inhibée par l’ACTH, le cortisol et les endorphines.
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STRESS
TEMP. CENT.
EXERCICE
+++
CRH
--- --+
ACTH
+
---
POMC
+
+
MSH
ENDORPHINES
CORTISOL
Contrôle de la sécrétion de CRH
Le surentraînement se manifeste en deux phases :
Dans un premier temps, un maintien de la sécrétion de CRH au repos
Dans un deuxième temps, un effondrement de la synthèse de CRH
+ PIF
Le PIF (facteur inhibant la prolactine) est le seul facteur inhibiteur hypothalamique portant
sur une hormone hypophysaire (Le GHRIH agit directement au niveau périphérique).
Le mécanisme de régulation de ce facteur n’est pas encore clairement identifié. On sait que ce
facteur est inhibé par la prolactine et modulé par les sécrétions oestrogéniques et la progestérone.
L’exercice physique augmente cette sécrétion et inhibe ainsi la production de prolactine
(sauf en cas de stimulation directe du mammelon).
Le surentraînement se manifesterait par une diminution de cette sécrétion, libérant ainsi la
sécrétion de prolactine.
+ GnRH
Le GnRH est chargé de réguler les sécrétions hypothalamiques de FSH et LH. Il active
directement ces sécrétions.
Le GnRH est régulé par de nombreux facteurs :La prolactine, les oestrogènes, la
progestérone, le stress, le décalage horaire, la douleur, l’anorexie inhibent cette sécrétion.
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L’exercice physique intense et prolongé provoque une diminution
significative de GnRH et secondairement de la LH, responsable d’une chute de la testostérone chez
l’homme et des oestrogènes chez la femme. Cette diminution passagère est suivie d’une sécrétion plus
importante lors de la phase de récupération ;
Le surentraînement provoque une baisse significative du GnRH, responsable d’une chute
des sécrétions de LH et FSH.
STRESS
DOULEUR
EXERCICE
--GnRH
---
LH
FSH
---
+
TESTOSTERONE
OESTROGENES
PROLACTINE
Contrôle de la sécrétion de GnRH
+ GHRH, GHRIH
Ces deux hormones (somatocrinine, somatostatine) sont chargées de réguler la sécrétion de
STH (hormone de croissance hypophysaire). La GHRH stimule l’amplitude des phases sécrétoires,
tandis que la GHRIH est chargée de la régulation des périodes du cycle. La sécrétion de ces hormones
est en relation directe avec le nycthémère (plus important en fin de journée).
La pratique d’un exercice augmente significativement la synthèse de ces deux hormones.
Le surentraînement est à l’origine d’une diminution significative de ces deux hormones et
donc d’une diminution de la synthèse de STH. Pour remédier à ce phénomène, des techniques
dopantes (lutte contre la fatigue) consistent à injecter au sujet de la GHRH.
+ TRH
La TRH est un tripeptide hypothalamique formé de glutamate, histidine et prolamine. Son
augmentation stimule la sécrétion hypophysaire de TSH (hormone chargée de stimuler la synthèse des
hormones thyroïdiennes.
L’exercice physique est responsable d’une augmentation du taux de TRH
Le surentraînement aboutit à une diminution importante de cette hormone (pas de
stimulation pendant l’exercice, maintien d’un taux de repos très bas pendant la, ou même les semaines
suivantes).
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EXERCICE
+++
TRH
--TSH
+
HORMONES
THYROÏDIENNES
Contrôle de la sécrétion de CRF
1.2.4.2 Hormones hypophysaires
Le surentraînement touche l’ensemble des fonctions hormonales. Les plus souvent
incriminées sont les fonctions thyroïdienne, gonadique, hypophysaire, surrénale.
+ POMC
La POMC est une pré hormone hypophysaire stimulée par le CRH. Il s’agit d’un polypeptide
comprenant 285 acides aminés et qui, par scission, donnera trois peptides, l’ACTH, la MSH et les
bêta endorphines.
La sécrétion de POMC est directement en rapport avec les variations du CRF.
Le surentraînement est donc, comme pour ce dernier facteur, responsable d’une réponse
biphasique :
Au début de la phase de surentraînement, il existe un maintien de la sécrétion
d’ACTH, bêta endorphines et MSH au repos
Dans un deuxième temps, on constate un effondrement des sécrétions d’ACTH,
bêta endorphines et MS
+ MSH
La MSH est directement obtenue par scission de la POMC. La MSH est responsable :
= De l’activation de la mélanogenèse
= De la migration des mélanocytes
= D’une diminution de la température centrale
Lors de l’exercice physique la MSH subit les variations du CRH et de la POMC. L’effet du
surentraînement est identique à celui constaté chez ces deux hormones. Il est possible que la MSH
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(par rétrocontrôle) participe aux perturbations des sécrétions de LH et FSH, donc à l’installation de
l’aménorrhée chez la sportive surentraînée.
+ ACTH
L’ACTH est directement obtenue par scission de la POMC. Elle présente de nombreux
récepteurs périphériques (pancréatique, surrénalien, adipocytaire...).
Au niveau surrénalien, l’ACTH stimule la voie de synthèse de la pregnénolone, précurseur du
cortisol, des anabolisants surrénaliens et de l’aldostérone.
ACTH
+++
Cholestérol
Anabolisants surrénaliens
Prégnénolone
Cortisol
Aldostérone
Au niveau adipocytaire, l’ACTH active la triglycéride lipase intra adipocytaire
ACTH
+++
TGLIA
Triglycéride
Acides gras + Glycérol
Au niveau pancréatique, l’ACTH stimule la sécrétion d’insuline
L’exercice physique suffisamment prolongé, augmente la concentration plasmatique d’ACTH.
Le surentraînement est responsable d’une réponse biphasique :
Au début de la phase de surentraînement, il existe un maintien de la sécrétion
d’ACTH au repos
Dans un deuxième temps, on constate un effondrement des sécrétions de l’ACTH
plasmatique
+ Bêta endorphine
La libération de bêta endorphine est directement obtenue par scission de la POMC. La
majeure partie de la bêta endorphine est captée par le tissu cérébral.
Les endorphines sont sécrétées de façon non spécifique lors de la stimulation du CRF ;
Leur sécrétion est inhibée par les enképhalines cérébrales (méthionine et leucine
enképhalines).
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Leur sécrétion est stimulée par :
+ L’augmentation de la température
+ L’exercice physique si son intensité est suffisante
+ Le stress psychologique, et notamment le stress précompétitif
+ L’hypoglycémie
+ L’altitude lors d’un certain seuil
+ Les catécholamines plasmatiques
STRESS
TEMP. CENT.
EXERCICE
ALTITUDE
---
+++
+++
Méthionine
Leucine
Enképhalines
CRH
Hypoglycémie
Catécholamines
---
POMC
+
ENDORPHINES
++
--Humeur
LHRH
++
++
STH
Métabolisme
énergétique
Contrôle de la sécrétion des endorphines et leurs actions périphériques
Contrairement à beaucoup d’hormones hypophysaires, les endorphines interviennent
directement sur des tissus cibles.
= Cerveau
L’action euphorisante et antalgique joue un grand rôle dans le comportement des sportifs
pendant la pratique (en permettant la poursuite d’un exercice difficile), et en dehors des entraînements
en donnant au sujet l’envie irrépressible de reprendre l’activité physique.
Pendant l’entraînement, ou lors des compétitions, la synthèse des endorphines augmente
donne au sujet une sensation stuporeuse qui lui permet de surmonter ses douleurs et la sensation
d’épuisement. A l’arrêt de l’exercice, cet état peut se prolonger pendant plusieurs dizaines de minutes
(pas de douleur, pas de fringale, baisse de la libido et un état de bien être qui sera durement
interrompu lors de la diminution de leur concentration (apparition des douleurs musculaires et
articulaires, diminution de l’euphorie).
= Gonades
L’augmentation des bêta endorphines est responsable d’une chute brutale et importante de la
sécrétion de LH (inhibition de LHRH), et augmente la sécrétion de prolactine. Ce double phénomène
est à l’origine de l’aménorrhée secondaire des athlètes.
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= Hormone de croissance (STH)
L’augmentation des endorphines, stimule la sécrétion de l’hormone de croissance.
= Foie et muscles
Les bêta endorphines stimulent la néoglucogenèse hépatique et la glycolyse musculaire.
Le surentraînement se manifeste en deux temps :
Dans un premier temps, le taux des endorphines cérébrales reste à un taux anormalement
élevé au repos. Cette augmentation, parallèle à celle du cortisol, correspond à la première phase du
surentraînement.
Dans un deuxième temps, si l’exercice physique est mené de façon régulière et excessive,
l’entraînement provoque une moins grande libération d’endorphines (pouvant être inférieure à 50%
des valeurs initiales).
Le surentraînement est donc, comme pour l’ACTH, à l’origine d’une réponse biphasique :
Au début de la phase de surentraînement, il existe un maintien de la sécrétion de
bêta endorphines au repos
Dans un deuxième temps, on constate un effondrement des sécrétions de bêta
endorphines
Cette diminution présente des répercussions sur :
Le cycle menstruel via FSH, LH
La sécrétion de l’hormone de croissance
La fourniture d’énergie aux muscles en activité (la bêta endorphine
stimule la glycolyse musculaire et active la néoglucogenèse hépatique).
La fréquence cardiaque
Le comportement de l’individu
+ STH (Hormone de croissance)
La STH (ou hormone somatotrope), encore appelée GH (growth hormone) est
particulièrement sensible aux effets de l’activité physique.
La sécrétion de STH est sous la dépendance de GHRH (activateur) et GRRIH (inhibiteur). Par
rétrocontrôle court STH freine la sécrétion de GHRH, tandis que l’IGF1 intervient par rétrocontrôle
long.
GHRH
GHRIH
---
++
--STH
---
+++
IGF 1
Régulation de la sécrétion de STH
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De très nombreux facteurs hormonaux sont susceptibles de moduler cette sécrétion : les
oestrogènes, la prolactine, le cortisol, les catécholamines, le glucagon, la dopamine, la sérotonine,
l’IGF1 (Insuline Growth Factor 1).
L’exercice, le sommeil, le froid, le stress, le temps d’éclairage, la douleur, l’hypoglycémie,
l’alimentation interviennent également dans cette régulation.
Effets métaboliques de la STH :
La STH est hyperglycémiante (stimulation de la néoglucogenèse), mais favorise
paradoxalement les réserves de glycogène en stimulant la glycogénogenèse.
Glycogène
Glycogénogenèse
Glucose alimentaire
Glucose - 6 - P
Glucose circulant
Néoglucogenèse
Acides aminés alimentaires
AA Circulation
Glycérol
+ AG
Muscles
Triglycérides adipocytaires
TGLIA
Actions de la STH sur les métabolismes hydrocarboné, lipidique et protéique
Au niveau du métabolisme lipidique, la STH active la Triglycéride lipase intra
adipocytaire (TGLIA) et la bêta oxydation, donc la fourniture d’acides gras et leur
utilisation par le muscle.
La TSH, via l’IGF1 augmente la captation des acides aminés par les cellules, la
synthèse des protéines et la multiplication des cellules.
La TSH stimule la captation et la fixation du calcium, du phosphore et des sulfates
dans le tissu osseux.
La sécrétion des hormones de croissance est stimulée par les endorphines. La diminution de la
sécrétion des bêta endorphines aboutit rapidement à une diminution significative de ces sécrétions.
+ TSH
La TSH est une hormone hypophysaire stimulée par la TRH hypothalamique. Sa sécrétion est
activée par la TRH et rétro-inhibée par les hormones thyroïdiennes.
Le surentraînement aboutit à une diminution importante de cette hormone (pas de stimulation
pendant l’exercice, maintien d’un taux de repos très bas pendant la, ou même les semaines suivantes).
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+ FSH, LH, Prolactine
= La prolactine est l’hormone responsable de la lactation après
l’accouchement. Sa sécrétion est sous la dépendance du PIF (action inhibitrice).
Chez l’homme, la prolactine stimule la synthèse de testostérone et active la spermatogenèse.
Chez la femme, elle active la synthèse de la progestérone dans les heures qui précèdent
l’ovulation en stimulant la formation de récepteurs pour LH.
Inversement, si la valeur plasmatique est suffisamment élevée (lactation,
surentraînement...) elle inhibe les sécrétions de LH-RH et bloque ainsi l’évolution. Le
surentraînement est ainsi une cause d’infertilité.
Le surentraînement, en diminuant les sécrétions de PIF, lève l’inhibition et augmente donc la
concentration plasmatique de prolactine.
= LH
La LH, ou hormone lutéinisante, est la principale hormone stimulatrice de la sécrétion de
pregnénolone par les gonades.
LH
+++
Cholestérol
Testostérone
pregnénolone
Oestrogènes
Progestérone
Sa sécrétion est inhibée par rétrocontrôle négatif, via LHRH
--LHRH
Endorphines
---
++
LH
Prolactine
---
+++
Oestrogènes
Régulation de la sécrétion de LH
L’exercice physique tend à augmenter la sécrétion de LH, tandis que l’entraînement et à
fortiori le surentraînement, effondre cette sécrétion.
Les effets de l’entraînement sur la sécrétion de LH sont cependant à moduler en fonction du
cycle. En première période du cycle, l’entraînement peut être responsable d’une perturbation de
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LHRH, mais aussi de la pulsatilité de la sécrétion de LH, favorisant l’apparition d’un cycle
anovulatoire. En seconde partie, la pratique d’un entraînement, même intensif ne semble pas
susceptible d’induire aussi facilement une aménorrhée.
= FSH
FSH, ou hormone folliculo-stimulante, a pour fonction essentielle de favoriser la maturation
des gamètes, chez l’homme et chez la femme. Sa sécrétion est activée par LH-RH hypophysaire. Ses
variations suivent celles de LH.
Le surentraînement diminue de façon significative la fertilité de l’homme et de la
femme.
La perturbation du cycle menstruel est un des premiers signes de surentraînement chez
l’athlète.
Ces perturbations portent sur la durée du cycle (allongé ou raccourci,), la fréquence des cycles,
l’existence d’une ovulation et finalement l’aménorrhée secondaire.
Deux hormones semblent jouer un rôle fondamental dans ces perturbations :
+ La sécrétion de prolactine, augmentée du fait du frottement
du mamelon et du ballottement mammaire lors de la course.
+ La sécrétion répétée d’endorphines lors des entraînements
et son maintien à un taux élevé au repos (première phase du surentraînement).
Ces deux hormones sont inhibitrices des sécrétions de LH et FSH
L’apparition de cycles courts, puis de l’aménorrhée, signent sans ambiguïté l’installation d’un
surentraînement. Ce phénomène peut être potentialisé par le végétarisme ou l’hypocalorisme que
s’impose très souvent les marathoniennes.
Exercice physique
++
CRF
LHRH
Endorphines
Prolactine
---
+
--FSH LH
Ovaire
Œstrogène Progestérone
Origine de l’aménorrhée secondaire chez les sportives surentraînées.
18
EXERCICE PHYSIQUE
NH3
Acides aminés aromatiques
Catécholamines
HYPOTHALAMUS
CRH
GnRH
GHRH
GHRIH
ANTE
POMC
FSH
LH
PIF
TRH
HYPOPHYSE
STH
PROLACTINE
TSH
ACTH MSH ENDORPHINES
TISSUS CIBLES PERIPHERIQUES
GLANDES ENDOCRINES
Cortico-surrénale
Testicules
Ovaires
Thyroïde
HORMONES
Androgènes
Cortisol
Œstrogènes
Testostérone
Hormones
thyroïdiennes
TISSUS CIBLES PERIPHERIQUES
Schéma général de l’axe hypothalamo-hypophysaire
Ce schéma montre que l’hypothalamus joue un rôle capital dans les relations entre le monde
extérieur (chaleur, lumière..) et intérieur (stress, température, repos...). Son contrôle s’exerce sur
l’ensemble des sécrétions antéhypophysaires qu’il régule en fonction des stimuli sensoriels intégrés
par l’organisme.
19
Les hormones hypophysaires peuvent ensuite intervenir directement sur des tissus cibles
périphériques (MSH, STH...) ou relayer leurs informations à des glandes endocrines périphériques.
Ces dernières synthétisent à leur tour des hormones destinées à d’autres organes cibles.
Le surentraînement peut être considéré comme le résultat des réponses périphériques à un
stress physique et ou psychologique dépassant les capacités d’un organe ou d’une fonction.
1.2.5 Hormones périphériques
Les hormones dites périphériques, par opposition aux hormones hypothalamiques et
antéhypophysaires, agissent sur des tissus cibles dont elles modifient le métabolisme.
+ Cortisol et hormones anabolisantes
L’anabolisme et le catabolisme de nos structures enzymatiques sont sous la dépendance de
plusieurs hormones (testostérone, oestrogènes, hormones surrénaliennes, cortisol, hormone de
croissance, insuline...).
Chacune de ces hormones présente des sites spécifiques capables d’interpréter le message
spécifique. Ainsi, s’il est classique de reconnaître aux hormones gonadiques (testostérone ou
oestrogènes) une action anabolisante, et au cortisol une action catabolisante musculaire, cette
assertion n’est plus vérifiée pour le cortisol dès l’instant où l’ion considère la cellule hépatique. Dans
cette dernière, le cortisol provoque, par régulation de synthèse un anabolisme des enzymes de la
néoglucogenèse.
CORTISOL
Catabolisme
Anabolisme
G-6-P
Protéines
contractiles
Alanine
Enzymes de la
néoglucogenèse
Alanine
Pendant les activités de musculation, le taux de cortisol plasmatique
augmente de façon très importante, alors que la testostérone n’augmente que
modérément et que la concentration d’insuline est effondrée.
Après l’activité physique, la testostérone (ou les oestrogènes chez la
femme), les hormones anabolisants surrénalien, l’hormone de croissance et l’insuline
augmentent fortement leur concentration tandis que le taux de cortisol chute.
20
Le surentraînement se manifeste par :
Un taux très élevé de cortisol pendant et après l’exercice (plusieurs heures,
voire plusieurs jours) dans un premier temps, une absence de stimulation dans
un second temps
Une faible augmentation des hormones anabolisantes et de la STH.
Testostérone
Cortisol
Début
de l’exercice
Plateau
Fin
Récupération
de l’exercice
Variations de la cortisolémie et de la testostéronémie chez un sujet sain
Testostérone
Cortisol
Début
de l’exercice
Plateau
Fin
Récupération
de l’exercice
Variations de la cortisolémie et de la testostéronémie chez un sujet surentraîné
(début du surentraînement
Testostérone
Cortisol
Début
de l’exercice
Plateau
Fin
Récupération
de l’exercice
Variations de la cortisolémie et de la testostéronémie chez un sujet surentraîné
(phase d’état du surentraînement)
21
+ Hormones thyroïdiennes
Les hormones thyroïdiennes sont sécrétées dans la glande thyroïde. Le taux de sécrétion est
sous la dépendance de l’hormone hypophysaire TSH. T3 et T4 inhibent la sécrétion de TSH par
rétrocontrôle.
Les hormones thyroïdiennes (T3 et T4) agissent sur :
Le métabolisme lipidique, en favorisant la mise en circulation des acides gras.
L’anabolisme protéique (augmentation de la synthèse des fibres rapides), puis passé
un certain seuil catabolisme musculaire (hyperthyroïdie)..
Le découplage de la fonction oxydative. Ce mécanisme existe dans toutes les
cellules de l’organisme, à l’exception des neurones et des érythrocytes. Ce découplage se traduit par
une augmentation de la consommation d’oxygène et une production de chaleur.
L’hormone de croissance. La STH est très sensible au taux de T3 plasmatique. Toute
augmentation physiologique de la T3 provoque un anabolisme cellulaire.
Le facteur de croissance IGF1
+++
T4, T3
STH
Somatostatine
STH
IGF1
L’exercice physique suffisamment prolongé provoque une augmentation du taux plasmatique
de T3 et T4.
Le surentraînement est responsable, dans un premier temps d’une augmentation anormale
des T3 et T4 au repos (effet catabolique), puis d’un effondrement du taux de ces hormones dans le
plasma. Ces variations interfèrent avec la régulation des hormones sexuelles.
+Insuline
La sécrétion d’insuline est régulée par le système nerveux, le taux de catécholamines
circulantes et la glycémie. Toute augmentation de la glycémie provoque une décharge d’insuline,
tandis que l’augmentation des catécholamines diminue sa sécrétion..
Au niveau du métabolisme énergétique l’insuline :
Permet l’entrée du glucose dans les cellules insulino-dépendantes
Stimule la glycolyse hépatique
Stimule la glycogénogenèse hépatique et musculaire
Stimule la synthèse des acides gras dans le foie
Freine la néoglucogenèse hépatique
Freine la TGLIA
Pendant l’exercice, l’augmentation des catécholamines inhibe totalement la sécrétion
d’insuline, provoquant un effondrement de sa valeur plasmatique.
22
Le surentraînement est à l’origine d’une dissociation catécholamines/sécrétion d’insuline.
Malgré un taux élevé de catécholamines, le taux d’insuline plasmatique reste stable, voire
sensiblement augmenté. Ce phénomène est à l’origine de crises d’hypoglycémie pendant la
compétition.
+ Facteur de croissance IGF
Les IGF, ou facteurs de croissance ressemblant à l’insuline, sont de deux types 1 et 2. Leur
principal lieu de synthèse est le foie. Une fois synthétisés, les IGF sont véhiculés dans le plasma par
une protéine transporteuse IGFPB dont la synthèse est régulée par l’insuline et le cortisol.
Leur rôle essentiel consiste à stimuler la croissance des tissus cellulaires et la multiplication
des cellules.
+ Activation du transport des acides aminés
+ Stimulation de l’anabolisme protéique (enzymes, structure),
notamment des cellules musculaires.
+ Stimulation de la synthèse des chondrocytes et des chondroblastes
+ Activation de la synthèse du collagène
+ Activation du métabolisme hydrocarboné semblable à celui observé avec le
glucose.
La synthèse des IGF est sous la dépendance de l’hormone de croissance (STH).
Lors de l’exercice, le taux d’IGF augmente parallèlement à celui de la STH.
Le surentraînement est à l’origine d’une baisse significative de ces hormones qui répondrait à
la diminution de la T3 thyroïdienne.
T3
TSH
IGF1
La variation du taux plasmatique peut également être perturbé par le maintien de la
cortisolémie constatée lors du surentraînement (action sur la IGFPB).
1.3 SURENTRAÎNEMENT ET FONCTIONS DE DEFENSE
1.3.1 Lutte contre les processus oxydatifs
Les exercices pratiqués en aérobie, et prolongés plusieurs heures par jour, sont à l’origine
d’une production très importante d’anions superoxydes. Si les capacités anti-oxydatives de notre
organisme sont dépassées, des processus pathologiques se manifestent (rupture des ponts disulfures,
dénaturation des doubles liaisons...).
Le surentraînement peut porter sur :
Une moins grande efficience des enzymes impliqués dans ces
mécanismes de protection (SOD, Glutathion réductase, hydrolase...).
23
Une consommation excessive des substrats ou cosubstrats de ces
enzymes (vitamine C, vitamine E, Vitamine A, Sélénium...).
Ce type de surentraînement touche les cellules musculaires, les érythrocytes et l’ensemble de
l’endothélium vasculaire. Il se manifeste par une augmentation du catabolisme musculaire, un
vieillissement prématuré du tissu cutané et des phénomènes d’hémolyse intra vasculaire.
1.3.2 Immunité, allergie, anaphylaxie
L’exercice physique est un puissant déstabilisateur du système immunitaire. La fréquence
anormale des manifestations allergiques, des troubles anaphylactiques et des surinfections chez le
sportif surentraîné montre que l’ensemble du système de défense se trouve altéré dès l’instant où
l’entraînement dépasse en intensité et en durée les capacités de notre organisme à lutter contre les
agents pathogènes.
1.3.2.1.IMMUNITE
= Système leucocytaire
Le système leucocytaire comprend les granulocytes et les lymphocytes.
Granulocytes
Les granulocytes sont chargés d’assurer la défense de l’organisme pathogène par phagocytose.
Les neutrophiles sont situés dans la circulation et l’endothélium vasculaire, où ils sont marginalisés.
Leur action se déroule en trois temps.
= Reconnaissance :
Le chimiotactisme s’exerce sur des facteurs bactériens, des complexes antigène/anticorps.
= Fixation
L’opsonisation a pour but de fixer les immunoglobulines IgG, IgM sur l’antigène, favorisant
l’adhérence des polynucléaires à la particule devant être phagocytée.
= Destruction
La phagocytose proprement dite qui comprend une phase de peroxydation et d’hydrolyse par
libération des anions super oxydes contenus dans les granules.
Les éosinophiles sont plus spécialement chargés des complexes antigène/anticorps.
Les basophiles provoquent, lors de leur dégranulation, des phénomènes allergiques.
Le surentraînement est à l’origine :
= D’une diminution des capacités d’adhérence
= D’une chute importante du pouvoir oxydatif
= D’une diminution des concentrations en IgG.
24
D’autre part, la multiplication des déchets cellulaires issus du collagène (tendons trop
sollicités) entraîne des migrations de granulocytes vers ces organes et une libération de produits
oxydatifs particulièrement toxiques pour ces structures. Cette irritation est à l’origine du
développement d’un phénomène inflammatoire local, cause de la tendinite.
Lymphocytes
Il existe deux catégories de lymphocytes. Les lymphocytes B chargés de la synthèse des
immunoglobulines, et les lymphocytes T dont l’activation aboutit à la synthèse de lymphokines,
substance non spécifique de l’antigène.
Il existe plusieurs familles de lymphocytes :
Les lymphocytes helpers sont chargés de stimuler la fonction immunitaire (CD4+)
Les lymphocytes suppresseurs (CD8+CD57+) ont pour fonction de freiner la réponse
immunitaire. Ils agissent en limitant la sécrétion d’anticorps spécifiques d’un antigène ou sur la
production des immunoglobulines.
Les lymphocytes tueurs (CD8+) sont chargés de détruire les cellules porteuses de
l’antigène
Les lymphocytes sécréteurs de lymphokines sont responsables de l’hypersensibilité
retardée par sécrétion des lymphokines.
Le surentraînement a pour effet :
= De diminuer le nombre et l’activité des lymphocytes helpers
= D’augmenter les lymphocytes suppresseurs et les lymphocytes sécréteurs de
lymphokines
= D’augmenter les cellules tueuses.
Ces modifications ont pour effets :
= De diminuer les défenses immunitaires de l’organisme
= D’engendrer des processus anaphylactiques inappropriés.
= Facteurs solubles
Interleukines
L’augmentation des interleukines favorise les processus inflammatoires déjà induits par
l’action des granulocytes et le taux élevé de cortisol.
Immunoglobulines
La concentration en IgG et IgA est diminuée (y compris les IgA salivaires protectrices des
infections buccales).
L’ensemble de ces mécanismes concourt à favoriser les infections ORL, cutanées...
25
1.3.2.2. ALLERGIES ET ANAPHYLAXIE
L’allergie répond dans la majorité des cas à une libération d’histamine, molécule provenant de
la décarboxylation de l’histidine.
Histidine
Histamine + CO2
Les phénomènes de vasodilatation anaphylactique peuvent avoir plusieurs origines :
= La reconnaissance d’un allergène, grâce aux IgE sécrétés par les cellules
basophiles ou les mastocytes. Ce complexe est à l’origine d’une dégranulation des mastocytes.
= La mise en jeu de facteurs libérés par des mastocytes cutanés
(prostaglandines, leucotriènes..).
= Le système du complément
= L’action des lymphocytes B et T.
Le surentraînement est responsable d’une sensibilisation
= Au stress
= Au chaud ou au froid
= A la pression (vêtements, chaussures).
= Au soleil
Le phénomène anaphylactique se manifeste soit par un urticaire localisé (zones découvertes,
zones de pression..) soit généralisé (cutané, pulmonaire, digestif...).
1.4 SURENTRAÎNEMENT ET TROUBLES MECANIQUES
1.4.1 Articulations
Le cartilage articulaire est formé de fibres collagènes synthétisées par les chondroblastes. Il
joue un rôle mécanique en permettant le glissement de deux surfaces osseuses et en absorbant une
partie des ondes de choc issues de la pratique physique.
Son renouvellement assure à l’articulation la pérennité de sa fonction.
Le surentraînement peut avoir deux origines :
= Une surutilisation de l’articulation (répétition de mouvements pendant des heures).
= Une compression excessive et prolongée (surpoids, réception, microtraumatismes de
la course).
Certaines activités conjuguent ces deux mécanismes, c’est le cas de la hanche chez le
tennisman ou le rocker.
26
Le surentraînement se manifeste par :
= Un amincissement des cartilages (usure physique et chimique par les anions
superoxydes).
= Une modification de sa structure (moins solide, et mécaniquement moins
efficace).
= La destruction de l’articulation par un processus arthrosique.
1.4.2 Cellules musculaires et tendineuses
Les cellules musculaires, lorsqu’elles sont régulièrement sollicitées, augmentent leur contenu
en fibres musculaires, en glycogène et en mitochondries. Ces modifications structurelles et
fonctionnelles, différent suivant le type de stimulations concernées (force, endurance, résistance...).
Elles sont le fruit de la surcompensation, phénomène augmentant la force, la résistance ou l’endurance
de la cellule.
Si les cellules musculaires sont trop sollicitées, ou qu’elles sont soumises à une
environnement hormonal ou physico-chimique agressif, leurs capacités fonctionnelles diminuent
pouvant même entraîner la mort de la cellule.
Le surentraînement peut avoir pour conséquences :
= Un catabolisme des protéines de structures, puis des protéines
fonctionnelles (douleurs musculaires, diminution de la force). Ce catabolisme aboutit à une libération
plasmatique d’ammoniaque (asthénie musculaire et psychologique).
= Une oxydation des structures lipidiques et protéiques de la cellule (myosite,
fragilité plus grande).
= Un effondrement des réserves énergétiques, responsable de crampes ou de
courbatures.
= Une dénaturation des structures membranaires responsable de « fuites »
dans le plasma de potassium, de CPK et de LDH.
Des phénomènes semblables peuvent se manifester au niveau des structures collagènes
tendineuses. Le surentraînement est responsable dans ce cas d’une fragilisation des tendons
(anabolisme collagène diminué) d’une oxydation accrue des fibres collagènes (tendinites), d’une
dénaturation de ces fibres (tendinose). L’ensemble de ces mécanismes aboutit à une augmentation
considérable du risque de rupture.
1.4.3 Tissu osseux
Le tissu osseux est en perpétuel renouvellement :
= Synthèse de fibres collagènes
= Minéralisation des fibres
= Résorption des tissus (ostéoclasie).
Le surentraînement (marche prolongée, activités physiques répétées...) se manifeste par
l’apparition d’un mécanisme inflammatoire intra-osseux qui prend le nom de fracture de fatigue (ou
de stress) ou de périostite.
27
L’origine de ces manifestations est encore mal élucidé, mais il est certain que les troubles
hormonaux en rapport avec le surentraînement (cortisol, STH, TSH, calcitonine..) associés aux
processus hyperoxydants locaux, participent à l’installation de ce phénomène pathologique.
1.4.4 Erythrocytes
Les érythrocytes sont des cellules dépourvues de noyau, aux capacités de synthèses
extrêmement réduites.
L’acidose métabolique, la pression oxydative et les contraintes mécaniques d’écrasement sont
autant de facteurs susceptibles d’accélérer les processus hémolytiques.
Le surentraînement se caractérise par :
= Un moins grand nombre d’érythrocytes circulants
= Une diminution significative de la concentration d’hémoglobine (anémie)
= Un taux d’hémoglobine par hématie très bas
= Une diminution de la taille des hématies
= Une carence martiale (fer et ferritine).
= Un effondrement de l’haptoglobine circulante (protéine chargée de
transporter l’hémoglobine libérée lors du processus hémolytique).
Au plan général, ce type de surentraînement se caractérise par :
= Une diminution significative de la VO2 max
= Un essoufflement précoce
= Une asthénie
= Une diminution significative des performances
1.5 TROUBLES PSYCHIQUES ET COMPORTEMENTAUX
La « fatigue cérébrale » est un trouble indissociable du surentraînement. Elle se
manifeste par :
+ Une anxiété pouvant aller jusqu'au syndrome dépressif.
+ Un état de stress permanent
+ L’augmentation de la nervosité et de l’agressivité
+ L’installation d’une insomnie (difficulté à s’endormir le soir)
+ Des réveils difficiles
+ Une modification de son comportement pouvant aller de la frénésie à
l’apathie.
De nombreux facteurs hormonaux et humoraux sont à l’origine de ce dysfonctionnement
cérébral :
Des facteurs périphériques :
= Acidose métabolique, hyperkaliémie
= Taux élevé de catécholamines
28
= Ammoniaque
= Acides aminés issus du catabolisme protéique
= Insuline
= Cortisol
Des facteurs centraux :
= POMC
= Bêta endorphine
= Prolactine
= Sérotonine
+ Opio-Mélano-Cortine (POMC)
Le surentraînement est, dans un premier temps, caractérisé par un maintien de la sécrétion de
POMC au repos, puis dans un deuxième temps par une diminution de l’importance de cette hormone
qui se trouve moins stimulée et moins stimulable par le CRH.
L’ACTH et la bêta endorphine, tous deux issus du POMC, suivent très étroitement ses
variations.
+ Bêta endorphine
Les endorphines sont sécrétées de façon non spécifique lors de la stimulation du CRH.
Leur sécrétion est inhibée par les enképhalines cérébrales ( (méthionine et leucine
enképhalines).
Leur sécrétion est stimulée par :
+ L’augmentation de la température
+ L’exercice physique si son intensité est suffisante
+ Le stress psychologique, et notamment le stress précompétitif
+ L’hypoglycémie
+ L’altitude lors d’un certain seuil
+ Les catécholamines plasmatiques
Leur action euphorisante et antalgique jouent un grand rôle dans le comportement de ce
dernier pendant la pratique (en permettant la poursuite d’un exercice difficile), et en dehors des
entraînements en donnant au sujet l’envie irrépressible de reprendre l’activité physique.
Pendant l’entraînement, ou lors des compétitions, la synthèse des endorphines augmente et
donne au sujet une sensation stuporeuse qui lui permet de surmonter ses douleurs et la sensation
d’épuisement. A l’arrêt de l’exercice, cet état peut se prolonger pendant plusieurs dizaines de minutes
(pas de douleur, pas de fringale, baisse de la libido et un état de bien être qui sera durement
interrompu lors de la diminution de leur concentration (apparition des douleurs musculaires et
articulaires, diminution de l’euphorie).
29
Le surentraînement présentera donc des effets différents suivant qu’il se trouve dans la
phase d’installation ou de chronicité.
Dans un premier temps, le taux des endorphines cérébrales reste à un taux
anormalement élevé au repos. Le sujet éprouve des difficultés à trouver le sommeil, son appétit
diminue mais il n’existe pas encore à ce stade de troubles majeurs du comportement liés à la bêta
endorphine.
Dans un deuxième temps, si l’exercice physique est mené de façon régulière et
excessive, l’entraînement provoque une moins grande libération d’endorphines (pouvant être
inférieure à 50% des valeurs initiales). Au delà du seuil de -35%, des manifestations de « manque »
peuvent déjà se manifester, poussant le sportif à augmenter la durée de sa pratique sportive ainsi que
son intensité. Cette course vers le « shoot » amène le sujet à pratiquer de façon inconsidérée *.
* Un arrêt involontaire, pour blessure par exemple peut avoir des effets particulièrement néfastes sur
le comportement du sportif (en véritable état de manque).
Le comportement du sujet change totalement vis à vis de ses proches et de ses collaborateurs
au travail. Il devient :
= Nerveux
= Instable, incapable de fixer son attention
= Dépressif
= Agressif
Les troubles du sommeil et de l’appétit accélèrent encore le processus de décompensation qui
peut amener le sujet à déclencher un syndrome dépressif.
+ Cortisol
La sécrétion de cortisol est sous la dépendance de la POMC, via l’ACTH. Cette molécule, dite
anti-stress présente, lors de l’activité physique, une action euphorisante qui s’associe à celle des bêta
endorphines cérébrales, permettant la poursuite de l’activité physique.
Lors des états de surentraînement la cortisolémie reste élevée plusieurs heures, voire même
plusieurs jours après l’arrêt de l’exercice. Cette hyper-cortisolémie est à l’origine d’un certain nombre
de manifestations propres à la fatigue cérébrale.
= Stress permanent
= Difficultés à l’endormissement, insomnie
= Irritabilité, agressivité
= Cyclothymie (phase euphorique, phase dépressive)
Passé un certain seuil de surentraînement, les sécrétions peuvent s’effondrer et surtout ne
plus répondre à la stimulation par l’exercice (processus parallèle à celui de la bêta endorphine). Cette
baisse prolongée agit de façon importante sur le tonus du sujet qui sombre peu à peu dans une
asthénie physique et psychologique.
30
+ Insuline
L’insuline ne présente pas d’action directe sur les cellules cérébrales (non insulinodépendantes). Cependant l’élévation paradoxale de l’insuline, souvent décrite chez le sujet
surentraîné, est à l’origine de fréquents épisodes d’hypoglycémie responsables :
= D’une diminution de la vigilance
= D’épisodes apathiques
= De démotivation
= D’agressivité
= De troubles de la psychomotricité
+ Sérotonine
Cette hormone, issue du tryptophane, présente un effet vasoconstricteur.
Le surentraînement se caractérise par une augmentation anormale de la sérotonine cérébrale.
Cette augmentation locale de la sérotonine pourrait être à l’origine :
= D’une diminution de l’appétit
= D’une mauvaise qualité du sommeil
= D’une asthénie
+ Noradrénaline
La noradrénaline cérébrale augmente pendant l’exercice physique.
Chez le sujet surentraîné, la concentration locale est significativement plus élevée. Sa
désamination locale participe à l’augmentation de l’ammoniaque cérébrale.
La persistance de cette hormone au repos peut jouer sur :
= La vigilance
= L’état de veille
= La coordination psychomotrice
= L’excitabilité neuronale
31
II - MECANISMES DE RUPTURE
Les mécanismes de rupture se produisent pendant l’activité physique elle même du fait de
l’incapacité de l’organisme à assurer le maintien de son homéostasie (minérale, thermique,
mécanique, énergétique...).
2 - 1 DEFINITION
La rupture, cause potentielle d’accidents graves, est toujours un processus aigu, elle s’oppose
dans ce sens au surentraînement qui répond toujours à un mécanisme chronique de surcharge.
La rupture se produit quand la fonction ou l’organe a atteint ses capacités maximales (ou
limites). Elle se manifeste par un arrêt brutal de la fonction et peut entraîner la mort.
Capacités
physiques
Rupture
Charge de travail
La rupture peut être l’aboutissement d’un surentraînement, elle est souvent précédée de
prodromes plus ou moins bien interprétés par l’athlète
2 - 2 LIMITES ET RUPTURE
Les limites peuvent être psychologiques, mécaniques, physiologiques ou métaboliques. Elles
sont normalement atteintes lors de l’exercice maximal, et permettent ainsi la mise en route de la
surcompensation. Cependant, pour diverses raisons d’environnement, de surentraînement ou même de
dopage, l’organisme peut se trouver brutalement confronté à une surcharge brutale incompatible avec
ses capacités. La limite est alors franchie et la rupture inévitable.
2.2.1 Muscle cardiaque
A ce niveau, la rupture peut avoir pour origine :
= Une rupture de pilier ou de cordage, favorisée par une augmentation de la
viscosité sanguine.
= Une ischémie en rapport avec un spasme coronaire (fumer une cigarette
après une douche chaude) ou une atteinte de l’ostium de ces vaisseaux (hyper oxydation,
hypercholestérolémie).
2.2.2 Ruptures tendineuse et musculaire
32
Le surentraînement est responsable d’une fragilisation du tendon. Ces mécanismes peuvent
êtres physiques (frottement dans une gaine, déshydratation), mécaniques (répétition de mouvements),
immunologique (tendinite) ou chimiques (acidose).
Lors d’une contraction brutale du muscle, le tendon se trouve dans l’incapacité de résister à
l’étirement et cède.
Le muscle peut, lui aussi être l’objet de rupture. Cette dernière survient sur des muscles
hypertrophiés, mal vascularisés, rétractés ou fragilisés par un entraînement intensif et prolongé. La
rupture intervient lors d’une contraction brutale (mais pas toujours violente).
2.2.3 Hyperthermie maligne
L’hyperthermie maligne est un accident brutal qui met en jeu la vie de l’athlète. Elle
correspond à un « décrochage » cérébral favorisé par :
= L’hyperkaliémie,
= L’acidose métabolique
= L’hyperammoniémie
= La déshydratation
Elle se manifeste par une réponse paradoxale des centres de la thermorégulation (frissons,
tremblements). Elle aboutit très rapidement à la mort du sujet.
2.2.4 Déshydratation aiguë
La déshydratation aiguë touche un nombre très important d’organes et de fonctions. Elle peut
se manifester par un phénomène de rupture physique (crampes, insuffisance rénal, hyperthermie,
troubles cardiaques...) ou neurologique (troubles du comportement, diminution de la vigilance et des
réflexes...).
La déshydratation aiguë peut être à l’origine d’un état de choc, de migrations calculeuses, de
crampes et de fragilisation musculaire et tendineuse..
2.2.5 Décrochage psychologique
Le décrochage psychologique intervient pendant la compétition. Il se manifeste par :
= Une perte brutale de motivation
= Une agressivité exacerbée
= Un stress majeur
= En général, l’arrêt de la compétition.
Ce décrochage peut avoir pour origine :
= Une hypoglycémie
= Une baisse des endorphines
= Un hypercortisolisme.
= Une déshydratation aiguë
2.2.6 Anaphylaxie d’effort
L’anaphylaxie d’effort est un mécanisme bien connu des athlètes. Elle se manifeste par :
33
= Un urticaire géant
= Un syndrome de Quinck
= Un asthme d’effort
= Des troubles intestinaux à type de diarrhées
L’allergie peut avoir pour origine :
= Une forte chaleur
= Une sudation abondante
= Une forte insolation...
2.2.7 Epuisement énergétique
L’épuisement énergétique ne concerne que les hydrates de carbone.
Les réserves énergétiques, glycogène musculaire, glycogène hépatique peuvent être
rapidement épuisées. Passé un certain seuil, le processus devient irréversible et peut entraîner la mort
de la cellule ou du sujet.
Pendant l’activité physique, les réserves de glycogène musculaire et hépatique sont
largement utilisées pour, la création d’énergie en ce qui concerne les premières, le maintien de la
glycémie et la fourniture d’énergie aux muscles en ce qui concerne les secondes.
L’épuisement total des réserves de glycogène musculaire peut être à
l’origine :
= De lésions irréversibles des fibres musculaires.
= De crampes
= De courbatures (le lendemain)
L’épuisement total des réserves de glycogène hépatique, provoque une
hypoglycémie irréversible et la mort du sujet.
2.2.8 Rhabdomyolyse
La rhabdomyolyse ou lyse des cellules musculaires survient quand le métabolisme cellulaire
se trouve dans l’incapacité de résister aux contraintes de l’exercice. C’est à dire :
= En cas d’hyperacidose métabolique
= Quand les réserves énergétiques sont épuisées
= Lors des déshydratations aiguës
= Lors des phases d’ischémie en rapport avec une baisse des de
l’apport d’oxygène.
La rhabdomyolyse est un processus dramatique pour le muscle concerné, mais également pour
l’ensemble de l’organisme (risque d’insuffisance rénale et d’hyperkaliémie).
2.2.9 Hémolyse intra vasculaire
L’hémolyse intra vasculaire peut avoir pour origine:
= Un phénomène mécanique (viscosité, traumatismes répétés dans le
capillaire...)
34
= Chimique (acidose, hyperammoniémie)
= Anaphylactique
L’hémoglobinémie peut, comme la myoglobinémie, provoquer une insuffisance rénale aiguë
2.2.12 Insuffisance rénale aiguë
Il s’agit heureusement le plus souvent d’insuffisance rénale fonctionnelle secondaire à :
= Une déshydratation
= Une myoglobinémie ou myoglobinurie
L’insuffisance rénale est responsable :
= D’une augmentation de l’acidose métabolique
= D’une augmentation de l’ammoniaque et de l’urée plasmatique
= D’une hyperkaliémie
L’accumulation des déchets favorise l’apparition des crampes, l’hyperthermie maligne et la
décompensation psychologique.
2.2.11 Ischémies digestives
Les ischémies digestives sont toujours présentes chez les sportifs pratiquant des épreuves
prolongées de forte intensité comme le marathon.
Pendant la course, ces ischémies peuvent être à l’origine de véritables infarctus
mésentériques :
= Douleurs abdominales
= Diarrhée sanglante (sang rouge ou noir)
= Etat de choc
La grande majorité des mécanismes de rupture répond à l’incapacité de l’organisme à
« résister » aux contraintes qui lui sont imposées lors d’un entraînement ou d’une compétition. Dans
bon nombre de cas, le syndrome de rupture intervient chez un sportif fatigué par de longs mois
d’entraînement.
Compte tenu de la gravité de ces pathologies, dont beaucoup sont susceptibles
d’entraîner le décès du sportif, il convient de prévenir ces mécanismes par un suivi
rigoureux de l’athlète et la détection précoce des signes de surentraînement.
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