La phrase de base:
un outil d’aide à l’écriture pour les élèves
allophones
Lise Devey CCDMD- 29 mai 2015
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« Pour aider nos élèves à s’adapter à ce monde toujours en changement, tant sur le plan du travail que sur
celui des loisirs, une solution serait de repenser la finalité de l’apprentissage en donnant de l’importance au
comment apprendre dans une démarche où les contenus d’apprentissage serviraient de matériau pour
permettre le transfert des connaissances vers une meilleure compréhension du quand et du comment elles
devraient être utilisées. Dans ce contexte, les interventions relatives à un enseignement de qualité rendent
particulièrement importante la planification de contextes et de situations qui permettraient aux apprenants,
quel que soit leur âge, de manipuler ce que nous voulons qu’ils apprennent. »
Abigail Anderson
La différenciation : un regard du côté de l’apprenant
Vie pédagogique, février-mars 2004
« La démarche active de découverte en grammaire cherche à faire comprendre les grandes régularités du
fonctionnement de la langue. Elle fait appel aux capacités d’observation, d’expérimentation, de raisonnement
et d’argumentation des élèves. Souvent associée à une démarche inductive, elle ne s’y réduit pas, car elle fait
aussi appel au raisonnement déductif. »
« Cette démarche se heurterait à un deuxième obstacle; elle fait appel à l’intuition que l’élève a de sa langue,
car c’est sur son intuition et sur son expérience de la langue qu’il peut s’appuyer pour juger de la
grammaticalité ou de la pertinence de tel ou tel énoncé et pour élaborer des hypothèses. Aussi, la DADD peut-
elle être plus ardue avec des élèves dont le français n’est ni la langue première ni la langue d’usage hors de
l’école ou des élèves qui ne maîtrisent que le français oral populaire et qui ont un bas niveau de littéracie.
« Pour le non-francophone, apprendre la grammaire du français, c’est d’abord se servir de cette langue en
classe et apprendre à l’observer en la comparant à la sienne. Aussi, cette démarche le stimule, car son jugement
est constamment sollicité, et il est sans cesse appelé à communiquer oralement dans la classe, tout en pouvant
compter sur des rétroactions du maître. » Suzanne-G. Chartrand
Apprendre la grammaire par la démarche active de découverte
Pour un nouvel enseignement de la grammaire, 1996
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« En effet, l’apport le plus significatif de la grammaire nouvelle pour l’enseignement- apprentissage de la
langue tient avant tout dans la possibilité de l’associer à des démarches qui tiennent mieux compte du
processus d’apprentissage en général et plus spécifiquement du processus par lequel les élèves s’approprient
l’écrit. »
« Un des intérêts de la grammaire nouvelle, c’est que les catégories sont définies selon des caractéristiques
formelles et syntaxiques que les élèves peuvent observer par des manipulations précises qui deviennent autant
de procédures utiles à l’analyse. »
« Un autre intérêt de la grammaire nouvelle est qu’elle prend son départ à la phrase, l’unité de base de l’écrit.
La grammaire traditionnelle décrivait toutes les classes de mots (le nom, l’article, le verbe,...) avant d’en venir à
aborder la phrase (ou la proposition), suivant en cela une logique « des parties au tout », comme si les mots
avaient une « nature » en dehors de tout contexte. Mais d’un point de vue linguistique, les mots ne peuvent se
voir attribuer une classe en dehors du contexte de la phrase (griffe, montre, noms ou verbes ?), un peu comme
l’existence de portes ou de fenêtres est liée à celle de l’habitation. Du point de vue de l’apprentissage, on sait
aussi que la compréhension est meilleure quand on dispose d’une image d’ensemble, intégratrice. En reliant
constamment l’apprentissage des notions grammaticales à la phrase, on permet aux élèves de se construire un
modèle de la phrase, ce qui devrait les aider à comprendre les phrases qu’ils lisent et à mieux structurer celles
qu’ils écrivent. Ils disposent dans ce cas d’une image globale, et pas seulement des pièces du casse-tête. »
Carole Fisher et Marie Nadeau
Renouveler à la fois la grammaire et son enseignement
Enseigner la grammaire nouvelle : pourquoi et comment? Québec français,
Hors-série. 2009
POURQUOI CONTINUER À ENCADRER LES ACTIVITÉS D’ÉCRITURE AU CÉGEP ?
On s’imagine souvent que les élèves du collégial ont complété leur apprentissage de l’écriture. Or, il n’en est
rien : les cégépiennes et les cégépiens sont amenés à écrire sur des sujets plus complexes que ce qu’ils ont
connu au secondaire et doivent maitriser des genres de textes qui leur sont peu familiers. Pour eux, le défi sur
le plan de l’écriture est immense.
On comprend mieux à quel point le fait
de s’attaquer à une tâche d’écriture peu
familière peut être difficile pour eux si l’on
songe que même des adultes habitués à
écrire peinent parfois à rédiger certains
textes.
http://www.ccdmd.qc.ca/media/__ZONE-
PROFS.pdf (p.2)
Si la tâche d’écrire certains textes est difficile pour
des enseignantes et enseignants aguerris, elle l’est
à plus forte raison pour des jeunes gens de 17 ans.
Le matériel Stratégies d’écriture dans la formation
spécifique a été conçu pour soutenir les élèves
dans cet apprentissage et alléger, si possible, le
travail du personnel enseignant.
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Vers une grammaire réflexive
« Ne plus faire de la grammaire gratuite, de la grammaire pour de la grammaire, suppose que l’analyse des
formes (seules observables) soit corrélée à leur interprétation et à leur emploi, de manière à construire chez les
élèves une compétence de la compréhension et de la production. » Leeman, 2001
Les opérations syntaxiques : des outils stratégiques
A . L’animatrice pose beaucoup trop de questions!
B. Cette animatrice pose des questions très pertinentes.
C. L’animatrice pose-t-elle trop de questions aux participants?
D . Malgré nos protestations, notre conseillère pédagogique a invité une animatrice
qui nous pose d’innombrables questions sur le nouveau programme de formation!
1. Quelle phrase « commune » pouvez-vous retrouver dans les 4 phrases ci-dessus?
________________________________________________________________________
2. Que remarquez-vous à propos des phrases ci-dessus si vous les comparez à cette phrase de base?
________________________________________________________________________
3. Quelles transformations chacune de ces phrases a-t-elle subies?
________________________________________________________________________
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Est-ce que mes apprenants peuvent utiliser ces outils?
Voyons comment ces opérations syntaxiques pourraient devenir des stratégies indispensables à nos apprenants
pour développer leurs compétences en français!
Activité sur … l’
ajout
… (ou addition)
À partir d’une intention d’écriture qui est de rendre l’extrait suivant plus amusant (ou plus dramatique, plus
mystérieux, plus du genre science-fiction, etc.), faites des ajouts à ce texte. Place à la créativité et voyons les
résultats!
« Marcel Lenragé avait ses fesses sur une chaise et les pieds sur son bureau. Il allait planter ses
dents dans un sandwich lorsqu’il aperçut une dame qui semblait sortir de nulle part. Elle portait
une robe plutôt chic et un chapeau.
-Je viens…euh…pour le poste de…euh…bibliothécaire, murmura-t-elle. »
Dominique Demers, La Mystérieuse Bibliothécaire.
Québec Amérique Jeunesse. 1997.
Opération …qui consiste à … …qui sert à…
l’ajout
+
+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + +
- ajouter un mot ou un groupe
de mots (Gadj, Gprép, GN,...) à
une phrase
- ajouter une phrase ou un
paragraphe à un texte
- préciser la pensée
- ajouter de l’information
- mettre de l’intensité
- améliorer la cohérence d’un
texte
- repérer le sujet du verbe en
utilisant « c’est … qui »
(encadrement)
- repérer le complément de P.
en utilisant « c’est …que »
- repérer le verbe conjugué en
utilisant « ne … pas »
(encadrement)
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