2012-01-13- Histologie de l'appareil cardiovasculaire
Introduction
L'appareil cardiovasculaire est constitué du cœur et des vaisseaux qui assurent le transport du sang apparemment en circuit fermé mais en fait
non puisqu'il y a des échanges entre le sang et le circuit lymphatique.
Les vaisseaux comprennent les artères, les capillaires et les veines.
L'appareil cardiovasculaire permet l'homogénisation du milieu intérieur. Il permet de donner les éléments essentiels à la vie et l'élimination
des déchets. Le système lymphatique se branche sur le circuit veineux.
1) Le cœur
Le cœur est un organe musculaire qui se contracte rythmiquement ; « pompe du
système circulatoire ».
Il possède quatre chambres.
L'oreillette droite reçoit le sang veineux amené par les veines caves. Le sang passe
dans le ventricule droit, passe dans l'artère pulmonaire qui rejoint les poumons. Il
repart des poumons par les veines pulmonaires et arrive au niveau de l'oreillette
gauche, passe dans le ventricule gauche et est expulsé par l'aorte.
A) Micro-anatomie
La transition entre oreillette et ventricule se fait par un orifice auriculo-ventriculaire.
Chacun est menu d'un appareil valvulaire :
valve tricuspide à droite : 3 feuillets (septal, antérieur et postérieur)
valve mitrale à gauche : 2 feuillets (antérieur ou grande valve et postérieur
ou petite valve)
Des cordages tendineux relient les valves au myocarde.
La transition entre les ventricules et les troncs artériels se fait par : la valve aortique,
la valve pulmonaire et les deux présentent 3 feuillets sigmoïdes.
B) Anatomie
Le cœur se situe entre le deuxième et le cinquième espace inter-costal.
On distingue 4 faces au niveau du cœur :
face antérieure sterno-costale majoritairement occupée par le ventricule droit
face diaphragmatique inférieure majoritairement occupée par les ventricules
bord droit majoritairement occupé par l'oreillette droite
bord gauche majoritairement occupé par le ventricule gauche → empreinte cardiaque sur clichés thoraciques du poumon
C) Organisation histologique
Il y a trois parois au niveau du cœur :
- l'endocarde
- le myocarde
- le péricarde
Ces parois sont particulièrement constituées de la couche épaisse du myocarde surtout au niveau des ventricules.
La disposition hélicoïdale des fibres permet une contraction avec un effet de torsion.
Ces fibres myocardiques sont fixées à un squelette fibreux. En fait, c'est une charpente de tissu conjonctif dense, riche en collagène compre-
nant :
4 anneaux fibreux entourant les orifices valvulaires
2 trigones fibreux
portion membraneuse des septa inter-atrial et inter-ventriculaire
Le squelette fibreux du cœur
Il maintient l'ouverture des orifices atrio-ventriculaires et artériels, il les empêche d'être extrêmement distendus par le volume de
sang qui les franchit.
Il offre des sites de fixation aux valves et aux fibres myocardiques.
Il joue un rôle d'isolant électrique permettant ainsi aux atriums et aux ventricules de se contracter de façon indépendante.
Il permet également la propagation de la partie initiale du faisceau de His (faisceau atrio-ventriculaire) qu'il entoure.
Endocarde
Il tapisse à la fois les cavités cardiaques, les valves et même les cordages.
Il comporte un épithélium pavimenteux simple en continuité avec celui des vaisseaux. Cet épithélium repose sur une lame basale
qui repose sur une couche sous-endothéliale de tissu fibro-élastique auquel se mêlent des cellules musculaires lisses.
Au niveau des cordage et des valves :
Il est au contact d'un tissu conjonctif dense.
Au niveau des cavités :
→ Il est séparé du myocarde par une couche sous-endocardique composée d'un tissu conjonctif lâche bien vascularisé renfermant des fibres
nerveuses, des vaisseaux sanguins de petit calibre et dans les ventricules, on trouve des ramifications du tissu cardionecteur du réseau de
Purkinje.
Myocarde
C'est le substratum fondamental de la paroi cardiaque, il est plus épais là où les pressions s'exercent le plus (V>O et VG > VD).
Il est organisé sous forme de travées myocardiques ayant une orientation hélicoïdale.
Entre ces travées, l'environnement conjonctif est riche en capillaires sanguins et en fibres nerveuses sensitives.
Épicarde
Il tapisse l'extérieur du cœur : c'est le feuillet viscéral de la séreuse péricardique.
Il se réfléchit ensuite au niveau des gros troncs artériels pour se continuer par le feuillet pariétal (médiastinal) du péricarde.
Il est constitué d'un mésothélium (épithélium pavimenteux simple) reposant par l'intermédiaire de sa lame basale sur une couche
sous-mésothéliale conjonctive comportant en particulier des fibres élastiques.
Il reste séparé du myocarde par une couche sous-épicardique où l'on observe une épaisse couche de tissu adipeux, des nerfs et les vaisseaux
coronaires (artères et veines coronaires et leurs branches).
Le système de séreuse (cavité péricardique avec ses deux feuillets pariétal et viscéral) permet :
Le glissement du cœur.
Autorise ses variations volumétriques sans entrave ni compression environnante.
Les travées myocardiques
Ce sont des enfilades solidarisées et anastomosées des cellules cardiaques. Elles s'insèrent (comme des rubans) par leurs extrémités au sque-
lette fibreux.
Ainsi les masses musculaires des parois des cavités :
forment des contingents indépendants pour chaque oreillette et chaque ventricule ainsi que des contingents communs aux deux
oreillettes et aux deux ventricules.
Les travées myocardiques donnent l'image d'une entité contractile qui décrit un mouvement d'encorbellement.
La fonction de contraction cardiaque est liée aux cardiomyocytes contractiles.
Qu'ils siègent dans les ventricules ou dans les oreillettes :
Ils ont une forme de cylindre dont les extrémités présentent des bifurcations.
Grâce à elles, ils entrent en connexion avec les cellules myocardiques adjacentes pour former une réseau 3D complexe
Le cardiomyocyte
100 μm sur 50μm
Noyau central unique et allongé dans le sens du grand axe de la cellule.
Les myofibrilles divergent autour du noyau et laissent comme dans la cellule musculaire lisse, un région axiale fusiforme dépour-
vue de matériel contractile et contenant divers organites cytoplasmiques.
Les mitochondries sont plus grosses et plus nombreuses et les grains de glycogène plus abondants que dans les cellules musculaires
striées squelettiques.
Les tubules T sont un peu plus volumineux, ils forment non pas des triades mais des diades avec le RE qui est bien plus grêle.
Rappel sur le sarcomère
Le tubule T arrive au niveau de la strie Z.
Les stries scalariformes
Des dispositifs de jonction très particuliers assurent la cohésion des cellules myocardiques. Ils permettent la transmission de la tension déve-
loppée par la contraction des myofibrilles et la diffusion rapide de l'excitation d'une cellule à l'autre à travers le cœur.
Les traits ou stries scalariformes ou disques intercalaires sont visibles en MO aux extrémités de chaque cardiomyocyte → trait continu glo-
balement transversal mais sont une succession alternée de segments transversaux et de segments longitudinaux. Ils apparaissent en ME cons-
titués de desmosomes, de zonula adhaerens et de jonctions communicantes.
Cette strie comprend des jonctions communicantes sur la partie longitudinale, des zonula adhérens.
Les desmosomes sont situés indifféremment au niveau des portions transversales ou longitudinales des traits scalariformes. Les fi-
laments intermédiaires de desmine s'y attachent. Il y a une forte adhésion des cellules entres elles ce qui évite ainsi que les contrac-
tions régulièrement répétées ne les détachent les unes des autres.
Les zonula adhérens sont situées dans la portion transversale des disques intercalaires servent également de jonctions d'ancrage cel-
lule-cellule et constituent la zone de liaison entre l'extrémité des filaments d'actine des derniers sarcomères des cellules myocar-
diques contigues.
Les jonctions communicantes, situées dans la portion longitudinale des disques intercalaires, forment des voies de faible résistance
permettant la transmission intercellulaire directe des signaux contractiles.
Le tissu cardionecteur
La fonction de conduction cardiaque est liée aux cellules cardionectrices du tissu cardionecteur. Le tissu cardionecteur est organisé en noeuds
(masse de tissu nodal) et en faisceaux (colonnettes de tissu cardionecteur).
Le noeud sino-auriculaire :
est responsable du rythme sinusal pacemaker modulé par le système nerveux autonome
est relié au nœud atrio-ventriculaire par 3 fins faisceaux de connexion inter-nodale
la conduction de l'influx entre deux oreillettes peut aussi se faire de proche en proche par les cardiomyocytes contractiles, mais
reste bloquée par le tissu conjonctif de l'anneau fibreux du cœur
Le passage de l'influx des oreillettes vers les ventricules se fait donc par la perforation anatomique de l'anneau fibreux. C'est la fonction du
tronc du faisceau de His qui est issu du nœud atrio-ventriculaire. Il se divise ensuite rapidement en deux branches principales puis se ramifie
vers la pointe du cœur dans l'ensemble des parois ventriculaires puis en réseau de Purkinje.
Les cellules cardionectrices sont des cardiomyocytes communs modifiés, elles sont spécialisées dans l'initiation et l'excitation et dans la con-
duction de l'excitation.
Deux variétés principales de cellules cardionectrices :
Les cellules nodales situées dans le nœud sino-atrial, le nœud auriculo-ventriculaire et le tronc du faisceau de His :
→ elles sont nettement plus petites que les cardiomyocytes contractiles, elles sont pauvres en myofibrilles et riche en glycogène
→ l'initiation de chaque battement naît dans les cellules nodales du nœud sino-atrial qui est le chef d'orchestre de l'excitation cardiaque
→ cette particularité est unique et due à leurs propriétés membranaires (canaux CA2+ lents, absence de canaux NA+) responsables d'un
potentiel entraineur assurant l'automaticité excitatrice transmissible à l'ensemble des cellules myocardiques.
Pour les cellules nodales ; les autres localisation nodales (nœud auriculo-ventriculaire et tronc du faisceau de His) possèdent des propriétés
du même type mais moins efficaces et sans action physiologique à l'état normal. Le système nerveux autonome régule l'action du pacemaker
sino-atrial ; le système sympathique accélère la fréquence cardiaque tandis que le système parasympathique le ralentit.
Les cellules de Purkinje sont situées dans les branches du faisceau de His et dans le réseau de Purkinje
→ ce sont des cellules beaucoup plus volumineuses que les cardiomyocytes contractiles
→ leur cytoplasme est abondant, clair, riche en glycogène et en mitochondrie, pauvre en myofibrilles
→ la conduction de l'onde de dépolarisation se fait à une vitesse 4 à 5 fois plus élevée que dans les cardiomyocytes contractiles banaux.
Le tissu myoendocrine
La fonction endocrine cardiaque est liée aux cellules myoendocrines qui sont des cardiomyocytes modifiés. Ils sont pauvres en myofibrilles
car ils assurent surtout une fonction endocrine. Ils contiennent de nombreux grains de sécrétion sphériques, denses et disposés de part et
d'autre du noyau visible en ME.
Ces vésicules contiennent les peptides natriurétiques de types A et B (ANP et BNP) :
ANP est sécrété par les cellules myoendocrines atriales en réponse à une dilatation auriculaire.
BNP est sécrété par les cellules myoendocrines ventriculaires en réponse à l'élévation de pression en fin de diastole et à l'augmenta-
tion du volume.
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