La dyslexie : SALINIER ROLLAND
DEFINITION :
trouble spécifique durable d’apprentissage de la lecture.
- Elle se caractérise par une déviance permanente des stratégies de lecture, les performances
restant significativement en deçà de ce qui est attendu pour l’âge et l’intelligence de l’enfant.
- Elle n’est pas simple retard d’acquisition, elle n’est pas secondaire à un trouble sensoriel, à un
trouble moteur, à un désordre affectif, à un retard mental ou à un défaut de scolarisation.
- Elle entraîne un véritable handicap, se pérennise à l’âge adulte.
- Elle est due à une atteinte structurelle des mécanismes neurologiques de la lecture.
- Elle doit être dépistée tôt et rééduquée activement.
FREQUENCE : 8 à 10 % des enfants (3 en permanence dans une classe de 30) (sur 100 patients
consultés dans la semaine vous " croisez " 10 dyslexiques...), elle est souvent méconnue.
Exemple personnel : Je suis Juliette, 3ème enfant retardataire d’une famille. Incidemment je
demande des nouvelles de Léonard qui était en primaire dans la classe de mon fils et dont je n’étais
pas le médecin, la maman est professeur d’histoire, le père professeur de philosophie, " Léonard va
très bien, très matheux, il est en 3ème mais il redouble à cause de l’orthographe alors que tout va
bien ailleurs, en dictée il a toujours 0 mais si on comptait bien ses fautes il aurait –20 "
Interloquée je conseille un bilan orthophonique = dyslexie dépistée à 14 ans ! !
PHASES de L’ACQUISITION DE LA LECTURE :
Phase de prélecture : logographique : reconnaissance des mots par photographie,
identification à partir d’indice visuels (ex. : cocacola sur la bouteille ou panneau
d’affichage...) (il sait lire à 3 ans !)
Phase alphabétique : le lecteur fait une correspondance entre lettre et son, identifie et
associe consonnes et voyelles, sépare et lie les syllabes. Cette phase donne un code pour
déchiffrer, est très favorisée par l’écriture
Phase orthographique : reconnaissance, stockage et transcription des mots comme des
entités avec leur sens, aboutit à un lexique orthographique.
VOIES NEURO LINGUISTIQUES UTILISEES :
Deux voies interdépendantes mais qui peuvent fonctionner séparément :
Voie phonologique
Lecture par assemblage : conversion des graphies en sons, segmentation
des mots en petites unités puis assemblages, voie utilisée pour lire des mots nouveaux, des mots
sans sens (logatomes) des mots d’une langue étrangère
Voie lexico sémantique
Lecture par adressage : reconnaissance visuelle du mot avec son sens, sans passer par l’assemblage
(mot stocké dans le lexique orthographique)
LES DYSLEXIES DYSORTHOGRAPHIES, on distingue :
Dyslexies profondes ou dysphonétiques (65%) : atteinte de la voie phonologique, l’enfant
reconnaît visuellement les mots de son lexique visuel avec accès direct au sens, les mots
familiers réguliers ou non sont lus facilement, mais la conversion graphème, phonème est
impossible : les mots non familiers (mots nouveaux, langue étrangère) ne sont pas lus.
L’enfant essaie de " deviner " le mot à partir de syllabes reconnues isolément ou du contexte
(ex. cheval lu animal)
A l’écriture il cherche à transcrire phonétiquement, les écrits sont peu intelligibles.
" je man fou un peut jan nai mare que on se noce de moi parsece j"ai des movése note parseque
j"écri pas bien parseque je lit male "
La méthode d’apprentissage de lecture dite globale " masque " ce type de dyslexie.
Dyslexies de surface ou dyséidétiques (10 %)
Ces enfants maîtrisent la voie de l’assemblage et la phase alphabétique (lectures de logatomes
correctes) mais les mots sont des agrégats de sons sans toujours un sens. La voie de l’adressage