Les Carrefours de la Réussite.

Les Carrefours de la Réussite.
Depuis quelque temps, on parle partout de « carrefours de la réussite ». Dans
le texte qui suit, j'ai l'intention de définir ce qu'est, selon moi, et à la lumière de
mes lectures, et de mes réflexions, un carrefour de la réussite. Allons-y!
Carrefour de la réussite versus Carrefour de l'information
Les carrefours de l'information sont pour ce que j'en ai vu, une concentration
de moyens et de documents en un seul lieu. L'arrivée des outils informatiques a
mis en lumière le besoin de concentrer en un seul lieu une masse critique
d'outils informatiques, ordinateurs, imprimantes, numériseurs, permettant à un
usager d'avoir sous la main l’ensemble des ressources lui permettant de faire sa
tâche. Que ce soit un texte suivit, un diaporama, un vidéo, la personne devrait,
en sortant du carrefour de l'information, avoir en poche un travail fini, qu'elle
peut, par la suite présenter à son professeur ou à tout autre intervenant. Un
carrefour de l'information n'implique pas un changement de fonctionnement et
peut se faire sans grande remise en question. Une augmentation du nombre
d'ordinateurs et l'ajout d'autres appareils (numériseurs, imprimantes, grands
écrans pour le travail de groupe, appareils de projection multimédias,) seront
suffisants et les demandes faites depuis quelques années et encore en ce début
de session tendent vers ce but. Un carrefour de la réussite est un tout autre
projet.
Un carrefour de la réussite c'est un concept.
C'est la décision avouée d'un collège de diminuer les échecs. C'est une
démarche visant à aider les étudiants à réussir tout en se disant bien que leur
réussite dépende avant tout de leur travail. C'est une mise en équipe de
différentes ressources d'une institution pour soutenir l'étudiant dans tous les
aspects pouvant nuire ou au contraire aider à sa réussite. C'est la prise de
conscience que la réussite dépend pour partie du travail, mais pour une bonne
part aussi de l'environnement, de la motivation, des traumatismes, des
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handicaps, de l'aide reçue. Il s'adresse aussi bien à la personne en phase
d'échec, à l'étudiant « a problèmes » pour lui éviter cet échec et le décrochage,
l'abandon qui suit souvent qu'à l'étudiant qui réussit qui veux mieux réussir ou
que l'on veut voir mieux réussir, mieux utiliser ses capacités.
Un carrefour de la réussite c'est une équipe.
C'est une équipe de professionnels tournée vers ce but de la réussite
étudiante. C'est le regroupement de tous les professionnels travaillant
habituellement sur les compétences de l'étudiant individuel. Dans notre
institution, ce pourrait être, dans l'ordre, la psychologue qui travaille sur la
santé cérébrale de l'étudiant aux prises avec sa personnalité ses problèmes
externes, son adolescence non terminée, ses craintes et ses espoirs.
L'orientation qui à partir de la personnalité et des aspirations d'un individu
cherche à le rassurer sur son avenir, à lui trouver une niche, une case où il
pourra s'accomplir. La « préposée aux étudiants ayant des troubles
d'apprentissage » qui cherche justement à éviter ces échecs répétés, à permettre
plus particulièrement à des étudiants qui autrement seraient éjecter du système
pour problèmes de comportement ou handicaps d’ordre physiques ou
psychologiques non seulement d'y rester, mais de performer en adaptant
l'environnement à leur handicap. C'est l'API. (l'aide pédagogique individuelle)
qui comme son nom l'indique doit aider individuellement les étudiants au
niveau pédagogique en allégeant parfois le cursus, en surveillant les individus
en marche vers l'échec , en faisant un tri à l'entrée , en proposant ou obligeant
des démarches. C'est l'ATE qui de concert avec les professeurs et les étudiants
concernés cherche à trouver des stages intéressants et formateurs permettant au
futur technicien d’avoir une bonne idée du travail qui l'attend lors de sa sortie
du cégep. C'est en fin le bibliothécaire qui est la surtout pour aider l'étudiant à
faire ses recherches, à trouver ce dont il a besoin, à développer sa curiosité
intellectuelle, à faire sienne cette nouvelle civilisation du savoir , de
l’information , en constante évolution, en train de changer tous les paradigmes
centenaires de notre civilisation.
Mais c'est plus que des individus, c'est une équipe. C'est une équipe qui se
rencontre périodiquement et au besoin pur parler de dossiers de groupes ou
d'individus , pour faire des recommandations à la direction ou au corps
professoral, pour se mettre au parfum de dossiers brûlants , pour se transmettre
les cas les plus difficiles, pour avoir un impact de groupe et non de personne,
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pour ne rien laisser au hasard. Un étudiant peut ne pas réussir pour de multiples
raisons psychologiques, familiales, individuelles, venant de multiples
problèmes. Que faire pour un étudiant dyslexique qui a des problèmes de
comportement, dont la famille est dysfonctionnelle qui n’a jamais vraiment
réussi qui ne sait pas ou il veut aller, et qui ne sait ni comment organiser son
temps, ni comment trouver une information n'étant presque jamais travaille
avec un ordinateur sauf pour jouer à des jeux. Une seule personne ne peut
régler tous ces problèmes, mais une équipe peut avoir un impact suffisant pour
arriver peut-être, à un mieux-être de cet individu.
Un carrefour de la réussite, c'est une organisation.
Pour travailler en équipe, il faut pouvoir se rencontrer régulièrement, il faut
pouvoir avoir un interlocuteur unique lorsque des actions doivent être
entreprises. Il est beaucoup plus facile alors de faire partie de la même équipe
non seulement au du point de vue fonctionnel, mais aussi au du point de vue
organisationnel. Classiquement, la séparation des
services a été entre services pédagogiques et services aux étudiants. Avec
l'évolution des besoins n'y aurait-il pas lieu de refaire nos devoirs en
répartissant l'organigramme de la direction des études comme suit: les services
aux programmes regroupant essentiellement les conseillers pédagogiques, les
services d’animation regroupant les animateurs à la culture et aux sports et les
services individualisés aux étudiants formant ce que nous appelons depuis le
début de ce texte le Carrefour de la réussite. Faisant partie de la même unité
administrative, en collaboration directe avec le registrariat, ayant accès au
dossier pédagogique et personnel de l'étudiant, ayant un interlocuteur cadre
commun, ils pourraient plus facilement mettre de l'avant des solutions
concertées en lien direct avec la situation réelle de l'individu concerné sans
avoir à court-circuiter la hiérarchie pour s'approprier des dossiers et mettre de
l'avant des solutions ou des correctifs. Il serait donc bon de regrouper tous les
services précités sous une même entité et sous un même chef en se posant des
questions sur la situation de l'aide financière qui sous certains aspects tien du
même scénario, les problèmes monétaires et financiers, le travail à l'extérieur
étant souvent l'une des causes premières d’échec de nos étudiants pris entre
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leurs études et leur vie personnelle, entre l'obligation d'étudier et celle de
survivre , de gagner leur vie à cout terme pour être capable d'y penser à long
terme.
Un carrefour de la réussite, c'est un guichet unique.
Il m'est arrivé souvent de rencontrer des étudiants qui me demandaient qui
voir pour tel problème, à qui demander pour telle question. À cet endroit
l'usager pourrait déjà avoir une perception de ses besoins. Une personne
pourrait répondre à sa question sur qui et ou, il serait orienté vers la bonne
ressource, sans perte de temps et sans ambiguïté. Tous les intervenants
travaillant en équipe, connaissant les différents dossiers et les points
d'intervention de chacun, pourraient directement recommander la personne à la
ressource la plus apte à régler son problème, là plus à même de lui apporter une
solution. Ce guichet unique n'a absolument rien à voir avec une question de
local, mais dépend de ce travail d’équipe qui grâce à l'humanité de notre grand
petit collège nous met tous à proximité relative les uns des autres, les barrières
étant souvent beaucoup plus administratives que physiques. Mais des
changements physiques pourraient aussi être judicieux.
Un carrefour de la réussite peut aussi finalement être un lieu.
Certainement, cela pourrait aider d'être regroupe. Cela pourrait aider les
intervenants en leur permettant d'être à proximité les uns des autres et donc
accessibles plus facilement, en leur permettant de partager des dossiers des
informations, des ressources imprimées ou informatiques, en permettant des
réunions rapides sur des cas urgents. Les usagers pourraient être aussi
avantagés en ayant en un même endroit toute les ressources en personnel et en
information permettant de régler leur problème, les questionnements, leur
interrogation. Le guichet unique serait une manifestation physique de ce
regroupement des forces, de cette mise en exergue d’une équipe
multidisciplinaire ayant comme but majeur la réussite de l'étudiant. Cela
concrétiserait dans l'aménagement cette nouvelle orientation et en cela
l'exercice serait certainement positif. Il faut cependant faire attention. Faire
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attention aux habitudes de travailler en silo, aux susceptibilités de gens ayant
l’habitude de travailler seule ou en petit groupe, aux difficultés de certains à ne
voir que leur bout de lorgnette.
La mode en ce moment (Shawinigan. ) est de situer ce carrefour de la
réussite à ce que l'on appelait , un jour , la bibliothèque. J'en suis, mais il faut
bien comprendre que les locaux actuels ne peuvent accommoder l'arrivée de 5
ou 6 bureaux fermés supplémentaires. Cependant, il ne faudrait pas oublier que
la constitution de ce carrefour physiquement libérerait plusieurs locaux tant au
rez-de-chaussée qu'à l'étage du bloc A et qu'alors des personnes déplacées par
un réaménagement majeur de la partie avant de l'étage du bloc A pourraient
facilement trouver un nouvel endroit ou travailler. Si l'on veut faire de la
bibliothèque un carrefour de la réussite, le seul moyen, étant donné la position
de la bibliothèque en pourtour de l'espace gymnase, est de prendre de l'espace
de l'autre coté du mur donnant alors sur les locaux actuellement dévolus à la
direction pédagogique. Alors non seulement nous récupérerions le couloir qui
est un espace perdu énorme, mais nous pourrions installer les intervenants dans
les bureaux actuellement occupés par les conseillés pédagogiques et l'adjointe à
la direction des études. Ceux-ci allant prendre les bureaux actuellement dévolus
aux services de consultation