Jazz aux Écluses
Dimanche, 23 Septembre 2012 10:36 | Écrit par Franck Bergerot
Écluse de la Madeleine, Festival Jazz aux Écluses, Hédé-Bazouges (35).
À la basquaise
Changement d’univers sous le grand chapiteau où, au sein du duo Bilika, Didier
Ithursary donne la réplique au chanteur Kristof Hiriart. Chants anciens basques
où il est question de la mort, de l’amour, du sexe, de la douleur, de la joie... Avec
une générosité du verbe et de la voix qui est commune à certaines traditions par
opposition à d’autres plus fermées, plus pincées, plus tendues, plus retenues... Je
pense à la gwerz bretonne ou au sean nos irlandais. Est-ce la soleil qui ouvre les
voix, le relief, le perte de vue des sommets et la résonance des vallées, le rôle des
prêtres... ? Kristof Hiriart évoque évidemment Benat Achiary, mais sans ce qui ne
m’y plaît pas, une forme de kitsch qu’Hiriart garde à distance. Ses percussions, ses
cris, ses sifflets, son chant, ses onomatopées donnent de la voix à tout un pays, à
ses êtres vivants (bêtes et humains) comme au vent et à l’orage, un peu comme
l’Hermeto Pascoal de Sao Jorge. Et le soufflet de Didier Ithursary lui répond avec
une égale générosité. J’aimerais pouvoir écrire à cet instant comme Colette dans
le quotidien Gil Blas du 2 février 1903, « les gens de métier vous diront pourquoi s’est
beau. Moi, je ne suis que Claudine et le plus souvent je subis la beauté avec accablement,
sans l’analyse. »