bien, avant que le projet ne soit réalisé, en accord avec la Note consultative de l’UICN sur le patrimoine
mondial : l’évaluation environnementale.
La mission est particulièrement préoccupée du fait qu’un permis de prospection d’or ait été attribué à
proximité immédiate du bien. Bien que l’EIES de ce projet ne soit pas encore disponible (il est prévu
qu’elle soit soumise aux autorités sénégalaises d’ici fin juin 2015), les études de base qui ont déjà été
réalisées montrent que cette partie du bien ainsi que l’emprise du permis constituent un habitat privilégié
pour les chimpanzés. Des indices de présence de lions, d’éléphants et d’élands de Derby ont également
été repérés dans la partie du bien adjacente à celle couverte par le permis de prospection. En outre, le
périmètre du permis est traversé par le fleuve Gambie en amont du bien, ce qui entraîne des risques
de pollution de l’eau. Il est recommandé que le Comité rappelle que la prospection et l’exploitation
minières sont incompatibles avec le statut de patrimoine mondial, et qu’il demande à l’Etat partie
d’interdire toute activité extractive à proximité du bien dans la mesure où une telle activité pourrait avoir
un impact négatif sur sa VUE, y compris les conditions d’intégrité. Il est également recommandé que le
Comité demande à l’Etat partie d’assurer la fermeture permanente de la carrière de basalte à Mansadala
et de mettre en œuvre des mesures pour assurer la réhabilitation du site et éviter son envahissement
par des plantes exotiques.
Finalement, il est recommandé que le Comité maintienne le bien sur la Liste de patrimoine mondial en
péril.
Décision adoptée: 39 COM 7A.13
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-15/39.COM/7A.Add,
2. Rappelant la décision 38 COM 7A.46, adoptée par le Comité lors de sa 38e session (Doha, 2014),
3. Salue les efforts de l’Etat partie pour mettre en œuvre les mesures correctives, surtout en ce qui
concerne le renforcement du personnel de surveillance et la mise en œuvre d’une stratégie de lutte
contre l’envahissement des mares ;
4. Note avec satisfaction que les indices indiquent une remontée de la faune, exprime cependant à
nouveau son inquiétude quant à la faible densité de la grande faune dans le bien et demande à
l’Etat partie de mettre en œuvre les mesures correctives telles qu’actualisées lors de la mission de
2015, comme suit :
1. Mise en place et renforcement du dispositif de lutte anti-braconnage basé sur des moyens
aérien (selon les moyens) et terrestre conjugués,
2. Renforcement des capacités du personnel du bien en le dotant d’une formation et
d’équipements adaptés aux nouvelles technologies, y compris l’application de l’outil SMART
(Spatial Monitoring and Reporting Tool),
3. Mise en œuvre soutenue du programme d’urgence de restauration des mares dans le périmètre
du bien et mise en œuvre des mesures alternatives aux mares comme des points d’eau dans le
bien,
4. Réhabilitation des pistes impraticables du bien, en mettant l’accent sur toute la moitié Sud du
parc,
5. Actualisation du programme de suivi écologique du parc, basé sur des indicateurs simples,
fiables et peu coûteux à mesurer, et sur des statistiques tirées de recensements fiables des
populations d’espèces menacées et clés pour la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du
bien (lion, éland de Derby, éléphant, chimpanzé et lycaon) et l’intégrer au plan de gestion du
bien, qui doit être actualisé et mis en œuvre en urgence,
6. Amélioration de l’aménagement du pâturage et des points d’eau dans les terroirs villageois
autour du bien, afin de minimiser les incursions du bétail domestique à l’intérieur du bien,
7. Amélioration du marquage des limites du bien, y compris la démolition des bornes obsolètes, et
mise en place d’une meilleure communication à ce sujet grâce à une signalétique adaptée aux
spécificités de chaque communauté riveraine du bien,
8. Mise en œuvre de mesures pour limiter la vitesse du trafic sur le tronçon de la Route Nationale
7 à l’intérieur du bien (par exemple, vidéo-surveillance, densification des ralentisseurs, pose de
radars) et renforcement du contrôle à des points stratégiques,
9. Interdiction d’une quelconque activité extractive (traditionnelle ou industrielle) à l’intérieur du
bien, ainsi qu’à l’extérieur du bien dans la mesure où une telle activité pourrait avoir un impact
négatif sur la VUE, y compris les conditions d’intégrité ;
5. Adopte les indicateurs de l’État de conservation souhaité en vue du retrait du bien de la Liste du
patrimoine mondial en péril (DSOCR), tels qu’actualisés par la mission et estime que ces
indicateurs doivent être atteints d’ici fin 2018 ;
6. Exprime sa vive préoccupation quant à l’attribution d’un permis de prospection d’or à proximité
immédiate du bien et considère que si ce permis est converti en permis d’exploitation, il pourrait