Introduction
La mémoire nous mène à nous interroger sur l’être, sur ce qui assure la réalité et la
subsistance de ce qui est; qui dit mémoire dit aussi oubli.
Vaste sujet : questionnements sur l’individuation, le temps, sur la permanence et
l’impermanence, sur la relation sujet – objet …
Nous pouvons dire que c’est la mémoire qui fait l’homme. Chacun d’entre nous a une
mémoire et c’est par la mémoire que nous sommes des individus. Il s’agit d’aller voir la vie
du souvenir, sa nature, son histoire physique et mentale. Nous vivons tous avec des
références à notre passé, à un passé dont nous sommes les seuls détenteurs, même si nous
existons aussi dans la mémoire des autres.
Au centre, la question du rappel d’un souvenir. Ce rappel demande un travail de l’esprit et
nous savons que nous retrouvons moins que nous ne reconstruisons.
La fonction de la mémoire est de nous permettre de nous reconnaître en tant qu’être unique
qui a existé et continue d’exister. Elle est en quelque sorte « une lutte contre l’absence »,
comme disait Janet.
C’est notre mémoire qui constitue un des éléments d’unification de notre personnalité, elle
ramène au présent ce qui demeure de notre passé et prépare l’avenir.
Processus en œuvre : acquisition, conservation, transformation et expression.
Dès l’enregistrement des sensations, la personnalité de chacun intervient pour en modifier la
perception.
La conservation des impressions et des idées n’est ni immuable ni garantie, elle est soumise à
des modifications. L’acte de mémoire va de l’acquisition personnalisée à la transformation,
puis à la réactualisation imaginaire.
Aujourd’hui les neurosciences ont éclairé les conceptions de la mémoire avec la notion de
plasticité neuronale : cette possibilité pour les cellules nerveuses de se réorganiser entre elles
lorsqu’elles sont sollicitées. Notre cerveau n’est pas une structure figée et il est en évolution et
réorganisation constantes.
La mémoire est une fonction dynamique en mutation permanente.
Nous savons aussi aujourd’hui que :
- tout le cerveau participe au rappel d’un souvenir et que il n’y a pas une location spécifique
pour stoker les souvenirs.
- nous nous souvenons de ce qui nous touche : la dimension affective est très importante.
- la mémoire est aussi imaginative et que loin d’être un réservoir des souvenirs intacts, nous
reconstruisons et transformons, insensiblement mais sans cesse, notre passé en fonction de
notre personnalité présente et de notre projection vers l’avenir.
Comment fonctionne notre mémoire ?
Ce que nous percevons du monde extérieur se transforme au niveau de notre cerveau en
sensations, en impressions qui vont sans cesse constituer nos souvenirs, mais aussi modifier et
ré agencer ceux que nous possédions déjà. Ces facteurs sont la base de notre personnalité, de
notre imagination, de notre esprit créateur. La mémoire est la fonction de notre cerveau qui
constitue le lien entre ce que nous percevons du monde extérieur et ce que nous créons, ce que