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Les examens cardiologiques
Chapitre 3
La cardiologie est la spécialité médicale qui étudie le cœur et ses maladies. Le médecin qui s’en
occupe s’appelle le cardiologue. Par extension, il s’intéresse également aux problèmes
vasculaires. Dans le but d’établir un diagnostic, il peut demander de réaliser de nombreux
examens.
I) L’examen clinique
Le cardiologue, avant toute chose, part à la recherche des facteurs de risque cardio-vasculaire
pouvant exister chez le patient.
NB : le terme de « facteurs de risque cardio-vasculaire » est un raccourci employé pour parler
des facteurs de risque de l'athérome, qui consiste en l'atteinte des artères, entraînant leur
rétrécissement et pouvant aboutir à leur occlusion. Cette maladie artérielle est responsable de
nombreuses pathologies cardiaques (infarctus du myocarde, angor, AVC, phlébite).

La dyslipidémie, et plus particulièrement le cholestérol, favorise la formation et
l’aggravation de plaque d’athérome.

L’hypertension artérielle (HTA) : le surcroît de travail imposé au cœur du fait de
l'augmentation de la pression artérielle entraîne une augmentation de volume (ou
hypertrophie) du ventricule gauche. Plus tardivement, les cavités cardiaques se dilatent et
la fonction contractile du myocarde se détériore.

La sédentarité ne permet en aucun cas d’éliminer les graisses superfluex de notre
organisme.

Le tabagisme, et plus précisément la nicotine, provoque une accélération du rythme
cardiaque et comporte un effet vasoconstricteur, induisant une sous-alimentation des
tissus. Il entraîne en outre une augmentation du taux de graisse dans le sang. Il favorise
directement, à long terme, l'apparition et l'aggravation de l'athérome, obstruant
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progressivement les vaisseaux sanguins.

L’âge avancé : le risque d’apparition d’une pathologie (quelle qu’elle soit) augmente
avec l'âge.

Le diabète augmente très sensiblement la probabilité d'avoir un athérome artériel, avec
pour résultats une baisse du débit sanguin, voire un arrêt par obstruction de la perfusion
d'un organe.

L’obésité, ou le surpoids, n’aide en rien dans l’apparition de pathologies cardiaques : elle
majore les effets de l’HTA et de la plaque d’athérome.
NB : en cardiologie, on entend souvent parler des « 4 bourreaux du cœur ». Ce terme désigne les
4 principaux facteurs de risque cardio-vasculaire, à savoir : l’hypertension, le cholestérol, le tabac
et la sédentarité.
Anamnèse (interrogatoire) :

recherche de douleurs de la poitrine, d’un essoufflement (dyspnée), de palpitations
Examen clinique :

l’auscultation cardiaque,

prise du pouls et de la pression artérielle,

l’auscultation des poumons,

recherche des pouls, auscultation des vaisseaux à la recherche d’un souffle

recherche de signes d' insuffisance cardiaque : œdèmes des membres inférieurs, gros
foie…
Les facteurs de risque et les signes cliniques sont détaillés dans les différents chapitres du module
de cardiologie, traitant des différentes pathologies cardiaques.
I) Les examens biologiques
1)
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a)
Composants
Valeurs normales
Précisions
=> Pathologies ou variations recherchées
Les globules rouges sont chargés d’apporter l’O2 dans les
tissus.
Globules rouges (GR)
4 à 5,5 millions / mm3
=> Maladies hématologiques, maladies cardiaques, prise
d’EPO, hémorragie, hémolyse, syndrome inflammatoire …
L’Hb est un pigment rouge qui donne sa couleur rouge au
Hémoglobine (Hb)
12 à 15 g / 100 mL
sang artériel qui véhicule l’O2 et qui prend sa couleur bleue
(chez la femme)
lorsqu’elle véhicule les CO2. L’Hb contient du fer.
14 à 17 g / 100 mL
(chez l’homme)
=> Polyglobulie, maladies hématologiques, leucémie,
cancer, syndrome inflammatoire, prise d’EPO …
L’Ht correspond au volume total des GR par rapport au reste
35 à 45 %
Hématocrite (Ht)
du sang.
(chez la femme)
40 à 50 %
=> Maladies hématologiques, maladies cardiaques, prise
(chez l’homme)
d’EPO, hémorragie, hémolyse, syndrome inflammatoire …
Les
GB
interviennent
dans
les
mécanismes
de
l’inflammation, de l’immunité, de la défense de l’organisme
contre les agressions microbiennes.
Globules blancs (GB)
4.000 à 10.000 / mm3
=> Infections bactériennes, leucémie, allergies, parasitose,
infections
virales,
prise
de
certains
(antalgiques, ATB, anti-inflammatoires) …
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médicaments
Elles possèdent un rôle dans l’hémostase primaire : elles
s’agglutinent et bouchent la brèche en formant un clou ; puis
elles libèrent de nombreuses substances essentielles à la
poursuite de la coagulation.
150 à 450.000 / mm3
Plaquettes (Pq)
=> Syndrome inflammatoire, atteinte de la moelle osseuse,
infection, prise d’alcool, hyperfonctionnement de la rate,
maladies immunitaires, surveillance d’un ttt à base
d’héparine …
Ce sont des produits issus de la dégradation de la fibrine
(lors de la fibrinolyse excessive secondaire à une activation
D-dimers
500 mg / L
de la coagulation).
=> Pose d’un diagnostic d’embolie pulm, ou de thrombose
veineuse …
Facteur anti-Xa
0,5 à 1 UI / L
Ce dosage permet le contrôle de l’efficacité d’un ttt HBPM
ou la mise en place d’un ttt HBPM préventif.
Le TP évalue une partie de la coagulation sanguine.
Taux de prothrombine (TP)
80 à 100 %
=> Surveillance de l’efficacité d’un ttt anticoagulant (AVK),
cirrhose, insuffisance hépatique, déficit en facteur de
coagulation …
Il permet d’évaluer de nombreux facteurs de coagulation. Le
Temps
(TCA)
de
céphaline
active
résultat s’exprime par rapport à un plasma témoin.
25 à 35 secondes
=> Surveillance des ttt à base d’héparine sodique et
calcique (pas HBPM)
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La concentration de sodium dans le sang résulte de
l’équilibre entre la quantité de sel et la quantité d’eau
présentes dans l’organisme.
Natrémie
135 – 145 mmol / L
=> Déshydratation, diabète, diminution de la soif, pertes
digestives rénales ou cutanées (brûlures), augmentation de
la quantité d’eau par sécrétion inappropriée d’ADH
(hormone anti-diurétique) …
C’est la concentration de potassium dans le sang.
Kaliémie
3,5 – 5,5 mmol / L
=> Troubles cardiovasculaires, insuffisance surrénalienne,
chimiothérapie, exercices intenses, garrot trop serré trop
longtemps, pertes digestives, hyperglycémie, prise de
corticoïdes ou de diurétiques …
Le calcium est absorbé par les intestins, fixé par l’os et
éliminé par les urines. Il possède un rôle dans l’équilibre des
cellules et dans la transmission nerveuse.
Calcémie
2 – 2,6 mmol / L
80 – 105 mg / L
=>
Métastases
osseuses,
myélome,
hyperthyroïdie,
immobilisation prolongée, insuffisance rénale chronique,
malabsorption digestive, pancréatite aiguë, cancer de la
thyroïde …
Le fer transporte l’O2 grâce à l’Hb ; il est essentiel au niveau
du duodénum.
Sidérémie
0,6 – 1,9 mg / L
=> Hépatites, cirrhoses, anémies inflammatoires, carence
en fer, malabsorption digestive, important s saignements …
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La créatinine est une substance résultant de la dégradation
des protéines par l’organisme ; elle est localisée dans les
Créatinémie
muscles auxquels elle apporte de l’énergie (cœur, cerveau
2 – 2,6 mmol / L
+++). Eliminée par les reins, elle est un excellent marqueur
80 – 105 mg / L
de la fonction rénale.
=> Insuffisance rénale, dénutrition sévère, myopathies …
Bicarbonates (RA)
24 – 32 mmol / L
L’amylase est une enzyme sécrétée par le pancréas et par les
glandes salivaires ; elle permet la digestion de sucres lents en
transformant
Amylasémie
le
glycogène
et
l’amidon
en
d’autres
substances.
10 – 90 UI / L
=> Affections des glandes salivaires, oreillons, tumeurs
salivaires, lithiase, affections pancréatiques ou vésiculaires,
perforation d’ulcère duodénal, péritonite …
La créatine phosphokinase est une enzyme contenue dans les
CPK
10 – 200 UI / L
muscles striés (cœur +++).
CPKMB
< 3%
=> IDM, myocardites, détection précoce d’un IDM (la
fraction MB est spécifique au myocarde) …
ALAT sont les enzymes du foie et des reins, ASAT sont les
6 – 35 UI / L
enzymes des muscles striés et des GR.
Transaminases SGOT (= ASAT) (chez les femmes)
Transaminases SGPT (= ALAT) 8 – 35 UI / L
(chez les hommes)
=> Cancer du foie, atteintes hépatiques, IDM, atteintes
musculaires, pancréatite, obésité …
C’est une enzyme spécifique du myocarde
Troponine
< 0,3 µg / L
=> Aide au diagnostic de l’IDM
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Les gamma glutamyl transpeptidases sont des enzymes
contenues dans le foie, le pancréas ou les reins, et qui
interviennent dans le métabolisme des acides aminés.
Gamma GT
< 35 UI / L
=> Maladies du foie (hépatite virale, cirrhose), alcoolisme,
prise de médicaments (barbituriques, pilule, antidiabétiques,
anti-HTA, somnifères), obésité, IDM …
La lactico-déshydrogénase est une enzyme présent dans les
LDH
muscles, les reins, le foie et les GR.
50 – 150 UI / L
=> IDM, affections hépatiques, maladies pulmonaires …
Ces enzymes sont présentes dans tout l’organisme (foie et os
+++).
Phosphatases alcalines
50 – 132 UI / L
=>
Maladies
hépatiques
et
osseuses
(rachitisme,
ostéomalacie, cancer des os) ; scorbut, anémie sévère …
C’est une hormone chorionique gonadotrope sécrétée par le
Béta-HCG
placenta durant les 2 premiers mois de la grossesse.
< 8 UI / L
=> Grossesse, GEU, tumeur ovarienne ou testiculaire …
Glycémie
3,9 – 5,5 mmol / L
0,7 – 1 g / L
L’antigène
prostatique
spécifique
est
une
substance
protéique sécrétée par la prostate (marqueur tumoral).
PSA
< 2,5 mg / L
=> Surveillance de l’efficacité d’un ttt, dépistage du cancer
de la prostate …
Protéines totales
60 – 75 mmol / L
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L’urée résulte de la dégradation des acides aminés ; elle est
éliminée par les urines.
0,15 – 0,4 g / L
Urée
=>
Insuffisance
rénale,
absence
d’hydratation,
hémodilution, insuffisance hépatique sévère, jeun prolongé
…
VS
< 10 mm la 1ère heure
=> Aide au diagnostic e à la surveillance des maladies
< 25 mm la 2ème heure
inflammatoires et tumorales …
La protéine C réactive est une protéine qui augmente très
vite en cas de syndrome inflammatoire.
CRP
< 6 mg / L
=> Inflammations infectieuses bactériennes (urinaires ou
pulmonaires,
septicémies),
maladies
inflammatoires
(polyarthrite rhumatoïde), thromboses aiguës (phlébite,
embolie pulm, IDM), certains cancers …
Cholestérol
1,5 à 2,5 g / L
HDL (le « bon » cholestérol)
0,3 – 0,8 g / L
LDL (le « mauvais »)
< 1,6 g / L
Lipides totaux
2g/L
Le cholestérol est le + important lipide de l’organisme. Il est
fabriqué par le foie, l’intestin, les corticosurrénales ou il est
apporté par l’alimentation ; il intervient dans la formation
des hormones sexuelles et des corticostéroïdes.
=>
Apports
hyperthyroïdie,
nutritionnels
syndrome
trop
riches,
néphrétique,
hypo
et
insuffisance
hépatique, facteur de risque cardiovasculaire (athérome) …
C’est une variété de lipides stockés dans le tissu adipeux et
dans le sang.
Triglycérides
0,4 à 1,6 g / L
=> Alcool, diabète, obésité, régime riche en sucres, tabac,
contraceptifs oraux, pancréatite aiguë …
I) Les examens non biologiques non invasifs
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1) La radiographie thoracique
Elle permet d’apprécier la silhouette cardiaque, la taille et l’aspect du cœur, l’état de la
vascularisation pulmonaire.
La radio thoracique est très utile pour le diagnostic d’œdème pulmonaire aigu.
2) L’électrocardiogramme
Définition : l’ECG est l’enregistrement, par le biais
d’électrodes cutanées, de l’activité électrique du
cœur.
Technique :
-
Placer
des
enregistrent
retranscrivent
électrodes
l’activité
sur
du
aux
du
points
cœur
papier
et
qui
la
millimétré
La position des électrodes lors d’un ECG
(électrodes V1 à V6).
-
Placer une électrode à chaque extrémité du
patient (2 aux jambes et 2 aux bras).
-
Placer les électrodes tjs de la même manière (cf schéma).
-
Le patient doit tjs être au repos.
Tracé : il ne faut pas oublier d’identifier le tracé en marquant le nom et le prénom du patient.
(cf cours de Mme PACINI, chapitre 16)
3) L’ECG d’effort
Principe : c’est l’enregistrement d’un ECG au cours d’un
effort progressif (30 min).
Un tracé ECG normal
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La présence d’un cardiologue est indispensable lors de cet examen.
But : l’objectif principal est de déclencher une douleur thoracique pour voir si le cœur s’oxygène
suffisamment (pour voir s’il y a apparition d’une ischémie).
A la moindre hypo ou hypertension, douleur ou fatigue, le médecin suspend l’examen.
Indications :
-
Patient coronarien.
-
Prévention d’un effort important (ex : l’ascension du Mt Blanc).
4) Le holter rythmique (= holter ECG)
Définition : c’est l’enregistrement en ambulatoire d’un ECG sur 24-48h.
Principe et but : le patient doit noter l’heure de ses efforts.
5) Le holter tensionnel (MAPA)
MAPA = mesure ambulatoire de la pression artérielle.
Principe et but : la MAPA est l’enregistrement de la tension pendant 24h, à l’aide d’un brassard
à tension relié à un boîtier.
Le patient doit poursuivre ses activités habituelles ; le brassard se gonfle toutes les 15 min le jour
et toutes les 30 min la nuit.
6) Le tilt test
But : cet examen est utilisé pour diagnostiquer des syncopes. Il permet de suivre l’évolution du
rythme cardiaque et de la tension pendant les changements de position.
Principe : le patient est attaché sur table en décubitus dorsal, dans le noir, pendant 15 min.
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En quelques secondes, la table est inclinée à 80°, et elle le reste pendant 45 min.
7) L’échographie trans-thoracique (= échographie cardiaque)
Principe : l’échographie utilise des ultra-sons qui se réfléchissent sur les structures cardiaques et
dont les images sont retranscrites sur un écran.
But : elle permet l’étude morphologique du muscle cardiaque, des contractions cardiaques, des
valves, de cavités et/ou des gros vaisseaux.
8) Le doppler
Principe : il permet de voir la vitesse des flux sanguins, ainsi que leur direction. Le plus souvent,
le doppler complète l’échographie (il utilise d’ailleurs le même principe : les ultra-sons).
Il existe 2 types de doppler :
-
Le doppler artériel : il permet l’étude des troncs supra-aortiques.
-
Le doppler veineux : il étudie les membres inférieurs.
9) Le scanner (= TDM)
Principe : le scanner fait appel aux rayons X +/- associés à un produit de contraste.
But : il permet de réaliser des coupes de n’importe quelle partie du corps. En cardiologie, il
permet l’étude morphologique des cavités cardiaques, des poumons … En cas d’utilisation de
produit iodé, le scanner peut permettre une recherche de thrombus ou d’anévrisme …
Avant l’examen :
-
Vérifier la créatinine.
-
Vérifier l’absence d’allergie à l’iode (en cas d’allergie, un ttt sera administré pour permet
l’examen).
-
Arrêter les ttt oraux contre le diabète.
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-
Expliquer que l’iode peut provoquer des bouffées de chaleur dans tout le corps.
Après l’examen :
-
Favoriser la réhydratation.
-
Surveiller la diurèse.
10) L’IRM
IRM = imagerie par résonance magnétique.
Principe : l’utilisation d’un champ magnétique (aimant très puissant dans lequel passent les
ondes radios) fait de l’IRM un examen inoffensif.
La seule contre-indication est le métal (pace-maker, valve cardiaque, prothèses …).
11) La scintigraphie
Principe : c’est une médecine nucléaire qui utilise des marqueurs radio-actifs injectés en IV (en
faible dose). Selon le type de marqueur, il se fixera sur un organe différent (le talium se fixe sur
le cœur).
Etant donné que l’irradiation est faible, cet examen peut durer 4 à 5h.
Indications :
-
Suivre l’évolution de l’étendue d’une nécrose.
-
Mesurer un débit cardiaque.
-
Suive l’étendue d’une embolie pulmonaire.
II) Les examens diagnostics non biologiques invasifs
1) L’échographie trans-oesophagienne (ETO)
Page 12 sur 23
Principe : plus précise que l’échographie trans-thoracique, elle consiste à introduire, par la
bouche, une sonde dans l’œsophage du patient, après une anesthésie locale.
But : elle permet d’explorer les valvulopathies et les pathologies de l’aorte. Le patient ne doit pas
présenter de pathologies de l’œsophage (contre-indication).
Préparation du patient :
-
Expliquer l‘examen au patient.
-
S’assurer qu’il soit à jeun.
-
Retirer les prothèses dentaires.
-
Poser une VVP pour l’anesthésie.
Après l’examen :
-
Surveiller le réveil.
-
Attendre 2h pour la reprise alimentaire.
2) Le cathétérisme cardiaque
But : c’est une méthode qui consiste à introduire une sonde dans un vaisseau, jusqu’à une cavité
cardiaque. Un document de consentement éclairé doit être remis et signé par le patient.
Indications :
-
-
Etude hémodynamique :

Mesure du débit cardiaque.

Prélèvement de sang.

Injection de produit opaque (pour une radio).

Mesure de la pression dans les cavités et les vaisseaux.
Etude électrophysiologique :

-
Enregistrement d’un ECG intra-cardiaque.
Réalisation de techniques interventionnelles thérapeutiques :

Réalisation d’une angioplastie coronarienne.
Page 13 sur 23

Ttt des troubles du rythme.
a) Le cathétérisme du cœur droit
Définition et principe : il est réalisé avec une sonde de Swan-Ganz qui est introduite par les
voies veineuses jusque dans les cavités droites du cœur, puis dans l’artère pulmonaire et ses
branches. Il est destiné à :
-
Evaluer la fonction de la pompe cardiaque.
-
Mesurer les pressions intra-cardiaques.
-
Mesurer les résistances pulmonaires.
-
Réaliser une injection de produit iodé dans les artères pulmonaires (pour opacifier et
visualiser un caillot à la recherche d’une embolie pulmonaire).
Il est réalisé sous anesthésie locale, par un cardiologue et sous contrôle ECG.
Indications :
-
Surveillance hémodynamique en chirurgie cardiaque.
Complications :
-
Le cathéter peut faire une boucle.
-
Les vaisseaux peuvent se rompre.
-
Le risque infectieux est élevé.
b) Le cathétérisme du cœur gauche : la coronarographie
Définition et principe : la coronarographie est un examen radiographique des artères coronaires.
Elle consiste à introduire, par voie artérielle (en général dans la fémorale G), une sonde qui
remonte par voie rétrograde (à contre-courant) dans l’aorte, puis dans le ventricule gauche et dans
les artères coronaires.
Indications :
-
Bilan pré-opératoire (visualisation des lésions).
Page 14 sur 23
-
Douleur d’effort.
-
Diagnostic de l’infarctus.
-
Contrôle de pontage (post-op).
Préparation du patient à J-1 :
-
Bilan sanguin d’entrée : ionogramme, NFP, bilan de coagulation, groupe sanguin (2
déterminations).
-
Surveillance des constantes.
-
Tonte en bermuda.
-
ECG.
-
Radio pulmonaire.
-
Informations générales : allergie à l’iode, ttt AVK, contre-indications, explication de
l’examen …
Préparation du patient à J0 :
-
Patient à jeun.
-
Préparation identique à une préparation pour le bloc opératoire.
-
Pose d’une VVP.
-
Prémédication.
Surveillance post-op :
-
-
Consignes générales :

Patient au lit strict pendant 6-10h.

Interdiction de plier la jambe ponctionnée.

Reprise alimentaire 2h après.

ECG de contrôle.

Constantes.
Surveillances liées au produit de contraste :

Surveillance des signes allergiques.

Surveillance de la diurèse (le produit iodé s’élimine dans les urines).

Boire +++ (au moins 2L).
Page 15 sur 23
-
Surveillances liées à l’accès vasculaire:

Surveillance toutes les ½h pendant 2h.

Surveillance de l’hématome.

Constantes.

Surveillance de l’état général.

Surveillance du pouls poplité (pour détecter l’apparition d’une thrombose
artérielle).
-
Surveillances du risque infectieux :

Surveillance de la température.

Surveillance du point de ponction après le retrait du pansement.

Retrait rapide la VVP.
Complications :
-
Accident embolique.
-
Troubles du rythme cardiaque.
-
Accident de déchirure artérielle.
Page 16 sur 23
Un document de consentement éclairé
Page 17 sur 23
Cardiologie interventionnelle
I) L’angioplastie transluminale
But et indications : l’angioplastie permet de rétablir un flux sanguin normal dans une artère
coronaire dont le diamètre est rétrécit par une plaque d’athérome.
Elle nécessite une coronarographie avant.
Principe : c’est une dilatation de la coronaire à l’aide d’un ballonnet gonflé dans la lumière de
l’artère, au niveau de la plaque (6 à 12 bars). Eventuellement, un stent peut être posé au cours de
l’opération (= endoprothèse ressemblant à un petit ressort).
Préparation du patient :
-
Idem à la coronarographie.
-
Administration d’anti-aggrégant plaquettaire anti-thrombique (Plavix *).
Surveillance post-op :
-
Identique à la coronarographie.
-
1er lever le lendemain.
-
Patient sou héparine lors du retour de bloc (le risque hémorragique est plus élevé).
-
Plavix * pendant 1 mois.
-
Aspegic * à vie.
II) La cardioversion = choc électrique externe = défibrillation
Principe : c’est la délivrance d’un courant électrique de forte intensité (300 J) sur une très court
laps de temps (0,01 s) par l’intermédiaire de plaques appliquées sur le corps.
Buts et indications :
-
Resynchroniser l’activité cardiaque.
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Préparation du patient :
-
Sous AG car douloureux.
-
Retour à domicile le soir.
-
Expliquer le geste.
-
Bilan sanguin : iono, coagulation, NFP, constantes.
-
En salle de réveil ou de réa après le bloc.
-
Sous contrôle monitoring.
-
Sous O2.
-
A jeun.
Déroulement :
-
Vérifier que le patient n’est pas souillé d’urine (pour les personnes incontinentes).
-
Enduire les électrodes de gel conducteur.
-
Utiliser un défibrillateur automatique.
Surveillance post-op :
-
Constantes jusqu’au réveil.
-
ECG.
-
Pommade grasse (en cas de petite brûlure due aux électrodes).
-
Alimentation 2h après le réveil.
III) Le pace maker
Principe : un boîtier st implanté sous le muscle grand pectoral ; il possède une (ou plusieurs)
sonde dont l’extrémité est au contact d’une cavité cardiaque. Cette sonde détecte et stimule le
rythme du patient.
La sonde est introduite par voie veineuse (dans la veine sous-clavière) dans l’oreillette droite
et/ou l’oreillette gauche.
Buts et indications :
Page 19 sur 23
-
Palier les troubles du rythme.
-
Prendre le relais si le rythme sinusal diminue ou flanche.
Préparation du patient :
-
Idem au cathétérisme droit.
Surveillance post-op :
-
1h15 en salle de réveil.
-
Pansement compressif.
-
Surveillance de l’état du bras du côté opéré : surveillance de l’apparition de signe de
phlébite.
-
ECG et radio pulm de contrôle.
-
Réglage du pace maker le lendemain par le cardiologue.
-
Départ sous 48h.
Education :
-
Obligation d’avoir une carte de porteur avec la marque du produit.
-
Interdiction de toute activité physique pendant 1 mois.
-
Pas de soleil.
-
Interdiction d’utiliser un bistouri électrique pour les chirurgies.
-
Surveiller toute rougeur ou chaleur du site.
-
Interdiction de pratiquer la soudure à l’arc.
-
Interdiction de pratiquer des sports violents.
-
Interdiction d’utiliser les portails de détection (ex : à l’aéroport).
-
Bien signaler le pace maker lors de tout soin (à cause du risque infectieux).
NB : un pace maker coûte de 1.500 à 5.000 €.
IV) La sonde à entraînement électrosystolique
Principe : c’est un pace maker provisoire ; la sonde est cousue à la peau (sous AL) et le boîtier
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est externe.
Buts et indications :
-
Lors d’une bradycardie extrême (urgence).
Rôle IDE avant la pose :
-
Rassurer le patient.
-
Vérifier la présence d’une VVP.
-
Réaliser une préparation cutanée locale.
Rôle IDE après la pose :
-
Surveiller le pansement.
-
Surveiller les signes d’une hémorragie.
-
Respecter l’asepsie +++.
V) Le défibrillateur implantable
Principe : c’est un pace maker qui délivre un choc électrique (= mini cardioversion) en
prévention d’un trouble du rythme. Il est capable de détecter le rythme, d’envoyer des petites
décharges (ressenties par le patient) et de les mémoriser.
Indications :
-
Troubles graves du rythme ventriculaire.
-
Prévention de la mort subite (lorsque le rythme est totalement désorganisé ou qu’il n’y a
plus d’activité cardiaque sinusale).
Surveillance :
-
Idem au pace maker.
Education :
-
Prendre en compte le risque d’anxiété.
Page 21 sur 23
-
Adapter l’activité quotidienne.
-
Les interdictions sont les mêmes que pour le pace maker.
-
Interdiction de conduire.
-
Les chocs (= les décharges) peuvent être douloureux s’ils sont inattendus.
VI) L’exploration électrophysiologique
Principe : le principe est le même que pour la sonde d’entraînement.
Indications :
-
Mesurer les intervalles de conduction intra-cardiaque.
-
Préciser la sévérité et le mécanisme de certains troubles du rythme.
Surveillance :
-
Idem à la coronographie.
VII) L’ablation par radiofréquence
Principe et indications :
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Réaliser une ou plusieurs lésions au niveau des zones qui génèrent les tachycardies.
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L’appareil délivre un courant électromagnétique.
Notion de bénéfices / risques :
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Ce ttt évite de prendre un ttt anti-arythmique à vie.
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Il peut provoquer des hématomes et/ou des hémorragies.
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Le risque infectieux est élevé.
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Il existe un risque de lésions irréversibles de la conduction normale.
Rôle IDE en pré-op :
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Idem au cathétérisme droit ou gauche.
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Rôle IDE en post-op :
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Prendre les constantes.
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Surveiller l’état de conscience.
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Surveiller le point de ponction.
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Explique au patient qu’il restera hospitalisé 48h.
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