Traité de Versailles de 1919
Signature : 28 juin 1919.
[Après la conclusion de l'armistice, le président Wilson, dont les troupes ont joué un rôle décisif dans les derniers
mois de la Grande Guerre, s'efforce d'imposer ses objectifs (les Quatorze points), négligeant les conséquences de
la défaite du parti démocrate lors des élections au Congrès. Au cours de la conférence qui s'ouvre le 18 janvier
1919, à Paris, conseillé par Lansing, White et House, il se pose parfois en arbitre et offre des garanties à
l'Allemagne, qu'il pense convertie à la démocratie. Alors que la France voudrait encourager le séparatisme en
Bavière et en Rhénanie, il souhaite le maintien de l'unité de l'Allemagne, qui doit être forte pour constituer un
rempart contre le bolchevisme, et prospère pour redevenir un partenaire commercial.
Ce souci de ménager l'Allemagne, provoquera des tensions avec les alliés, dont il écarte les revendications
territoriales. Ainsi la Belgique qui souhaite réaliser son programme de 1831 et récupérer Maestricht,
Luxembourg et les bouches de l'Escaut, reçoit seulement Eupen et Malmédy. L'Italie obtient la frontière du
Brenner, mais se voit refuser Fiume et la Dalmatie. La France demande la frontière de 1814, mais doit se
contenter de celle de 1871. Menaçant de quitter la conférence, Wilson refuse la Sarre à la France pour la
soumettre à l'administration de la SDN, puis à un plébiscite. La complexité du règlement de la question
polonaise est lourde de dangers pour l'avenir.
Acceptant d'inclure les pensions aux victimes à la la demande du Royaume-Uni dans les réparations exigées de
l'Allemagne, mais incapables d'en fixer le montant (800 milliards de marks or pour les Français, 120 seulement
selon les experts des Etats-Unis), la conférence retient une formule complexe de règlement dont le montant serait
proportionné à la capacité de paiement de l'Allemagne, ce qui encouragera celle-ci à organiser son insolvabilité.
Enfin la France exige des garanties militaires contre une nouvelle agression, Lloyd George et Wilson les refusent
et proposent un pacte tripartite d'alliance que le Sénat des Etats-Unis n'examinera même pas et le système de
garantie collective fondé sur le pacte de la SDN, qu'il repoussera.
Finalement ce règlement complexe, mais dépourvu de garanties réelles d'exécution et devenu inapplicable
lorsque les Etats-Unis en refusent la ratification, a marqué une simple pause dans une Grande Guerre de Trente
Ans, qui ne s'est terminée que par la capitulation allemande de 1945.
Le traité de paix a été accepté par l'Assemblée de Weimar dès le 9 juillet 1919. En France, il a fait l'objet de la
loi de ratification du 12 octobre 1919. Il est formellement entré en vigueur le 10 janvier 1920, à 16h 15.
La Chine, bien que mentionnée parmi les parties contractantes, a refusé de signer le traité, en raison de la cession
au Japon des droits allemands sur le Chantoung (articles 156, 157 et 158).
En dépit du rôle joué par le président Wilson lors de la conférence, les États-Unis, bien qu'ils fussent mentionnés
en tête du traité, qui leur attribuait un rôle d'arbitre dans certaines circonstances, ne l'ont pas ratifié. Le Sénat,
hostile au système de garanties prévu et à la Société des Nations, a désavoué le président Wilson, en refusant, par
deux fois, l'autorisation de ratification : le 19 novembre 1919 :38 pour et 53 contre ; et le 19 mars 1920 : 49 pour
et 35 contre.
Le texte du traité a été publié au JORF du 11 janvier 1920, p. 458 et s. Il a également été publié en brochure par
les éditions Dalloz et par la librairie militaire Berger-Levrault. On trouvera facilement de larges extraits au
Recueil Sirey, 1924, Lois, p.1433 et s.]
Préambule
Partie I - Pacte de la Société des Nations (1 à 26)
Partie II - Frontières d'Allemagne (27 à 30)
Partie III - Clauses politiques européennes (31 à 117)
Partie IV - Droits et intérêts allemands hors de l'Allemagne (118 à 158)
Partie V - Clauses militaires, navales et aériennes (159 à 213)
Partie VI - Prisonniers de guerre et sépultures (214 à 226)
Partie VII - Sanctions (227 à 230)
Partie VIII - Réparations (231 à 247)
Partie IX - Clauses financières (248 à 263)
Partie X - Clauses économiques (264 à 312)
Partie XI - Navigation aérienne (art. 313 à 320)
Partie XII - Ports, voies d'eau et voies ferrées (art. 321 à 386)
Partie XIII - Travail (387 à 427)