Il y a pratiquement autant de commotions au hockey mineur (23,8
par 1000 parties/joueurs) que dans la LNH (29,5). Le Dr Charles
Tator, l'un des grands spécialistes mondiaux de la question,
n'hésite pas à parler d'une «épidémie». Photo: AP
aller à l'école, lire les livres qu'il aime, écouter la musique ou les émissions de télé qu'il
préfère. »
« À moyen terme, c'est la vie professionnelle de cet être humain qui est menacée et on
sait maintenant, grâce aux recherches, que les effets à long terme des commotions
peuvent être dévastateurs. »
« Heureusement, nous pouvons en faire beaucoup pour prévenir les blessures au
cerveau, poursuit le neurochirurgien. Et nous pouvons aussi en faire beaucoup pour
traiter ces blessures quand, malheureusement, elles surviennent. »
Ne rien brusquer
[…] L'urgentologue montréalais Scott Delaney est impliqué depuis des années auprès
des formations sportives de l'Université McGill et de nombreuses autres équipes, les
Alouettes et l'Impact notamment. Intervenant de première ligne, il a traité des centaines
de commotions depuis le début de sa carrière. « C'est vraiment dangereux
de reprendre le sport trop
vite après une commotion,
insiste-t-il. Après une
première commotion, une
simple claque peut
provoquer la deuxième ou la
troisième si l'athlète n'a pas
pris le temps de laisser
disparaître tous les
symptômes. »
Le Dr Delaney rappelle aux
parents qu'ils doivent être
attentifs à tous les signes de
blessure. « Un jeune peut
subir une commotion en
faisant du vélo, du
skateboard ou simplement
en jouant au parc. Les effets
sont évidemment aussi graves qu'une commotion subie au hockey et ils sont
cumulatifs. »
Pour lui, le respect du protocole de retour au jeu est essentiel pour espérer une guérison
optimale. « Je rencontre souvent des enfants de 8, 10 ou 13 ans qui viennent de subir
des commotions et dont les parents ne savent pas trop quoi faire. J'insiste toujours sur
l'importance d'être patient, très patient.
Il peut être difficile de faire comprendre à un enfant qu'il ne pourra entreprendre la
saison de hockey avec ses copains parce qu'il a encore un peu mal à la tête. Mais c'est
son avenir qui est en jeu. »
SOURCE : MAROIS Michel, d’après un article publié dans La Presse, le 15 janvier 2011, texte recueilli
sur le site www.cyberpresse.ca