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Résumé de SOP (1999-2000)
Le cercle vicieux bureaucratique :
Quatre traits majeurs de fonctionnement qui poussent le Monopole vers la
perpétuation de son système relationnel.
Tout pousse vers :
Amoindrissement des effets du pouvoir
Réduction de la dépendance à la hiérarchie
Préservation de la liberté et des espaces d’autonomie
Impossible d’éliminer toutes les sources d’incertitude
(1) Impersonnalité des règles :
Contenu des tâches décrit avec
minutie
Recours au principe d’ancienneté
Recrutement par concours externes
L’arbitraire du
supérieur devient
négligeable
Protection
contre
l’autorité
A : conventionalisation
des relations entre les
intervenvants
(3) Isolement
de chaque
catégorie :
(quatre aspects à cet
isolement : A B C D)
Renforcement des règles :
Cercle vicieux
bureaucratique
Concentration sur des
objectifs catégoriels de
sous-groupes.
D :
comportements
ritualistes de
« ronds de cuirs »
(Merton)
C : forte pression à la conformité du groupe
sans contre-pouvoir.
La pression du groupe des pairs devient
le seul facteur de régulation des
comportements en dehors des règles.
Réduction des
risques de
conflit internes
au groupe
Aucune strate,
aucune clique,
aucun clan
transversal
Pas de
circulation de
l’information
Aucun espoir
de promotion
interne
B : création d’un
système de castes.
=> barrières
infranchissables entre
les catégories
(4) Développement de
relations de pouvoir autour
des zones d’incertitudes
qui subsistent
=> retour des phénomènes de dépendance et de
conflit
Etablissement d’un système
de règles qui à tous prévu afin
d’éviter les conflits
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Cercle vicieux bureaucratique (=système dont les dysfonctions sont devenues un des
éléments essentiels de l’équilibre)
Concepts clés :
Tout acteur a du pouvoir
Les croyances sont stratégiques
Elles soutiennent un dessein, un objectif, un projet
Elles expriment moins un passé ou un présent qu’un futur
A coté de la structure formelle, il y a une structure parallèle
différent de la « structure informelle » : axée sur les échanges affectifs et
les sentiments nés de relations internes au groupe
plus la volonté de réglementation est importante, impliquant une inflation de
textes, plus les zones non régulées, réduites par conséquent à une portion
congrue, prennent une importance démesurée.
La régulation (régulation stratégique + régulation culturelle)
= ce qui crée l’unité du système social
= les « grandes » règles du jeu du système global
Logique d’action (d’une coalition qui fait prévaloir ses intérêts)
regroupement de che en fonction d’une finalité commune (rassemble tous
ceux qui concourent à sa réalisation, par delà leur appartenance à des sous-
systèmes précis)
se situe au niveau du système global et traverse tous les sous-systèmes
exemple dans le monopole : logique de fabrication et logique d’entretien
Régulation stratégique
Montre comment s’organisent les différentes logiques d’action, comment elles
s’arbitrent
Exemple : à défaut d’une réorganisation de l’usine, la routine de l’entretien
est la logique dominante
Zone d’incertitude
Point crucial et nécessaire pour faire aboutir les objectifs organisationnels =>
ceux qui contrôlent ces points sensibles pèsent sur le fonctionnement de
l’organisation
NB : le pouvoir de décision à l’intérieur d’un système d’organisation
bureaucratique tend à se situer aux endroits ou l’on donnera naturellement la
préférence à la stabilité du système interne « politique » sur les buts
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fonctionnels de l’organisation => l’essentiel devient le respect du règlement =>
déplacement des objectifs vers les moyens => Ritualisme
L’équilibre interne d’un système repose sur une coalition gagnante
doit être gagnante dans ses alliances à la fois internes et externes
exemple : monopole : - interne : ouvriers d’entretien + directeur technique
- externe : Ministère de tutelle, Syndicats nationaux de
fonctionnaires, …
La bureaucratie remplit une fonction affective
solution au problème de la coopération et aux craintes que suscitent les
relations de pouvoir
réponse à l’épreuve posée par l’expérience désagréable des relations de face
à face
réponse rationnelle à l’arbitraire se développant autours des zones de pouvoir
parallèle => appel à plus de réglementation pour contrer ces détournements
Reynaud : la crise bureaucratique est avant tout un déficit de
régulation, elle est une anomie
la crise bureaucratique est une régulation qui repose sur le développement du
contentieux et sur la centralisation de ce contentieux
Le changement à la française
Développement de
lois obscures ou trop
complexes
Impossible de les
respecter, faute de
les comprendre
Appel au contentieux
Dans l’intervalle, règne
l’arbitraire, le conflit ou
une autre règle
Foisonnement de la
jurisprudence
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il suppose une grande crise qui secoue tout l’ensemble et l’intervention d’un
« réformateur autoritaire »
il revêt 3 traits originaux :
1) Il se produit en réponse à une crise => on attendra qu’une crise soit
devenue assez grave pour menacer la survie même de l’organisation
2) Il est exceptionnel et universel => réforme globale qui concerne toute
l’organisation
3) Il vient du sommet => se sont les grands corps ou les élites politiques qui le
pensent, l’organisent et le lancent
Les élites n’interviennent que quand les crises sont particulièrement fortes
en proposant des plans globaux de réforme
La crise est fonctionnelle
Régulation culturelle
les variables culturelles françaises expliquent l’originalité de cette manière
de conduire le changement
Celle-ci paraissent caractérisées par une grande difficulté à coopérer dans un
cadre informel. Le français évite les relations de face à face car elles
comportent un risque de dépendance personnelle.
Les gens tiennent à rester indépendants et à l’écart les uns des autres. Ils
éprouvent les mêmes difficultés à coopérer de façon constructive. Celui qui
fait montre d’initiative est tout de suite accusé de vouloir commander =>
difficulté à développer un type de leadership acceptable au niveau du groupe
primaire
Pourtant la conception de l’autorité qui continue à prévaloir est toujours
universelle et absolue ; elle garde quelque chose de la tradition politique de la
Monarchie absolue avec son mélange de rationalité et de bon plaisir
L’isolement des catégories et l’isolement des individus permettent à chacun
de, même au plus bas de l’échelle, de disposer d’une certaine part de « bon
plaisir ». Ce bon plaisir se manifeste surtout de façon négative ; les
subalternes sont protégés contre des interventions supérieures ; ils n’auront
jamais à s’incliner devant la volonté personnelle humiliante de quelqu’un
Ils s’efforcent de montrer qu’ils travaillent non pas parce qu’ils y sont fors,
mais parce qu’ils choisissent de le faire. Cette liberté devant les supérieurs,
cette autonomie de l’individu dans sa fonction peut être rattachée à la
conception absolutiste de l’autorité
L’organisation bureaucratique française est profondément réductrice des
tensions psychologiques posées par l’autorité ; le système français
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d’organisation constitue la meilleure solution possible des contradictions dont
souffrent les français en matière d’autorité
« Sociologie de la décision » de Haroun Jamous : une tentative de
dépassement
Jamous va montrer que les dysfonctions ne sont pas objectives ; que les
classes sociales s’affrontent sur leur définition
Nécessité d’un retour au marxisme (s’il pouvait accepter que le
fonctionnement quotidien et routinier reposait sur des jeux de strates
organisationnelles contrôlant des zones d’incertitudes, il lui semblait que le
compromis autorisant un tel fonctionnement trouvait son origine en dehors de
l’organisation. Ce compromis résidait dans les rapports de force entre classes
sociales).
Jamous propose d’élargir le modèle dans deux directions ; d’une part, il
réintroduit l’analyse de classes sociales que Crozier a écarté et d’autre part il
élargit le modèle vers la théorie charismatique de Weber centrée sur le
personnage d’exception nécessaire pour réenchanter la vie sociale dans une
société très rationnelle
Exemple : la réforme du système hospitalo-universitaire décidée par le
Général de Gaulle en 1958 :
Cette situation rentre à première vue dans le schéma d’interprétation crozérien.
Rappel : 1958 verra la création des CHU. Jusqu’alors le système hospitalo-
universitaire était axé sur deux pôles assez différenciés, aux connexions très
lâches. D’un côté l’hôpital et de l’autre l’université et sa faculté de médecine. La
réforme de 1958 consistera à intégrer ces deux pôles en un ensemble unique.
Le système hospitalo-universitaire avait été remodelé par la révolution française
qui avait bouleversé le fonctionnement institutionnel de l’Ancien Régime ; Paris
était devenu le centre mondial de la formation médicale parce que l'organisation
bipolaire était fonctionnelle : la zone d’incertitude qu’était la nomination aux
postes de professeurs à la faculté de médecine était contrôlée par la profession
médicale et l’ensemble de ses chefs de service des hôpitaux de Paris.
A partir de 1850 les conditions de production scientifique changent. Le
paradigme anatomo-pathologique a donné tout ce dont il était capable.
Pourtant le système bipolaire continue à fonctionner comme avant (=> une
réorganisation n’est pas la conséquence logique des dysfonctions du système
=> elle suppose une nouvelle alliance)
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